• Pour une réflexion collective sur l'après-vie

    LA SURVIE OU LE NÉANT


     

    Avant-propos

     

     

     

     

    Au titre de cet ouvrage a été intentionnellement ajouté le sous-titre:
     
    Pour une réflexion collective sur l'après-vie.

     

     

     

     

    Que ceux qui sont intéressés par cet essai d'analyse et de synthèse de la pensée humaine sur la survie de l'âme ou sur le néant qui nous attend après la mort et qui auraient envie d'y ajouter des commentaires, des exemples (toujours en citant leurs sources) voire de nouveaux chapitres, écrivent à l'éditeur.

     

     

     

     

    Toute la correspondance reçue sera transmise à l'auteur, lequel se réserve le droit de juger de la pertinence des sujets abordés - le parti pris politique ou religieux et le genre polémique sont d'avance écartés - et au besoin, prendra contact avec ces correspondants.

     

     

     

     

    Ceci dans le but de refondre le présent ouvrage dans une prochaine édition, collective celle-là. Les nouveaux exemples, commentaires ou chapitres seront bien entendu accompagnés du nom de leurs auteurs, lesquels figureront également en tête du livre à paraître, à côté de celui de Michel Etalon.
    L'Éditeur
    Prologue

     

     

     

     

    L'humanité est en crise, entend-on de toute part. Toutes les ressources sont polluées, le tiers-monde ne cesse de s'appauvrir, la terre ne suffira bientôt plus à nourrir les humains, l'atmosphère subit l'effet de serre provoqué par les activités industrielles, ce qui met en danger la vie sur la planète, sans parler de l'énergie atomique et des périls qu'elle implique pour le présent et le futur, etc. Bref tous les scénarios catastrophiques imaginables défilent devant nos yeux à grand renfort de médias, car le catastrophisme se vend bien et l'on nous prédit sinon la fin des temps pour bientôt, du moins un avenir des plus sombres.

     

     

     

     

    Il y a certes une part de vrai dans toutes ces calamités qui nous menacent et nous devrons impérativement trouver des solutions pour ne pas obérer gravement nos conditions de vie. Mais si nous considérons sans préjugés l'état de l'humaine condition dans les siècles qui nous précèdent, nous n'apercevons que guerres, famines, épidémies meurtrières, misère généralisée, de telle sorte que si l'on nous donnait le choix, la plupart d'entre nous préféreraient sans doute vivre à notre époque, plutôt qu'aux siècles précédents.

     

     

     

     

    Cet état d'esprit alarmiste fait notamment se répandre chez beaucoup l'idée que la science et la technologie sont, pour une large part, responsables de nos maux. En oubliant tout le bien-être matériel dont on leur est redevable. Les religions ne sont plus d'un grand secours, du moins dans nos pays occidentaux. Elles font partie du patrimoine culturel et servent encore à étayer la morale publique, mais ne jouent plus le rôle de rempart. En réaction, se développent de nouvelles superstitions que l'on décore du beau qualificatif de spiritualité. Et qui permettent aux gourous de tout poil de pousser comme des champignons sur l'humus en décomposition. Ces escrocs n'attirent finalement qu'une minorité de vrais gogos, même s'ils se comptent par dizaines de milliers, qu'ils exploitent sans vergogne, le plus souvent par le truchement d'une secte.
     
    Une inquiétude généralisée

     

     

     

     

    Mais il y a plus préoccupant comme phénomène résultant de cette inquiétude généralisée, c'est la multiplication de ceux que j'aimerais qualifier de gourous spirituels, si ce nom ne les assimilait aux escrocs que je viens d'évoquer, car ils ne cherchent pas à exploiter financièrement ceux qui adoptent leurs idées, et le fait que certains puissent gagner pas mal d'argent grâce à leurs publications ne les rend pas plus coupables qu'un écrivain de romans à succès.

     

     

     

     

    Or ces braves auteurs, conférenciers ou prêcheurs de toute espèce, ces "Maîtres" comme ils se font appeler de préférence par leur entourage, réussissent à entraîner dans leur sillage d'innombrables adeptes, car ils prospèrent sur l'immense terrain qu'abandonnent peu à peu les religions dans les pays suffisamment modernisés. Ils parviennent d'autant plus aisément à endoctriner les masses qu'ils ont presque tous une morale bien pensante, généralement une conception altruiste des rapports humains, souvent un esprit de charité assez prononcé, autrement dit un semblant de philosophie qui les rapproche des religions qu'ils visent à remplacer, bien qu'ils s'en défendent.

     

     

     

     

    Ces communicateurs invétérés sont tous persuadés de détenir la vérité et, en conséquence, d'avoir non seulement le droit mais le devoir d'en faire profiter leurs frères. Ils vont donc, en ordre dispersé et s'ignorant les uns les autres, répandre la bonne parole, c'est-à-dire la leur. D'où un foisonnement de philosophies, d'élucubrations en tous genres, d'affirmations sans preuve ni fondement, d'amalgames de fausse logique et de science incomprise ou évoquée à tort et à travers. Bref, le règne du n'importe quoi. Et ça marche, ils ont de plus en plus de lecteurs, de partisans, d'adeptes qui sont prêts à les suivre sur ces chemins lumineux de la "vraie" philosophie.

     

     

     

     

    Car, dussè-je en choquer certains, il faut bien admettre que la philosophie est le règne, par excellence, du n'importe quoi. Certes elle représente une activité hautement spéculative de l'esprit, et de grands auteurs, de l'antiquité à nos jours, lui ont donné ses lettres de noblesse et ont pu faire briller à loisir les qualités de leur intellect.
     
    Que reste-t-il d'Aristote

     

     

     

     

    Mais que nous reste-t-il d'Aristote qui fut pendant un millénaire considéré comme le pape de la philosophie et de la science; ou de Nietzsche, sinon de belles paroles creuses de Zarathoustra ? Quand Descartes fondait la géométrie analytique, il faisait œuvre de science. Quand il discourait sur les "esprits animaux" ou déniait aux animaux (les vrais) toute espèce d'intelligence, il parlait en philosophe et racontait n'importe quoi. Tout homme assez instruit, ayant la faculté d'écrire ou de prêcher et disposant du temps pour le faire, pourrait inventer une doctrine philosophique ou religieuse. Et la répandre. Il pourrait donc en exister des millions et l'on n'aurait jamais fini d'en pondre de nouvelles.

     

     

     

     

    Le spiritisme (1) de nos ancêtres de la fin du XIXe siècle, les tables qui tournaient, les meubles qui se heurtaient, les esprits qui frappaient trois coups, les apparitions d'ectoplasmes, les médiums en transe nous semblaient appartenir à un passé révolu. Les amateurs d'ovnis ont assuré la transition pendant une cinquantaine d'années et Dieu sait ce qu'ils ont pu inventer comme légendes, dont la plus belle est sans doute l'autopsie de l'extraterrestre à Roswell, canular monté à leur intention, dont certains ne veulent pas démordre!

     

     

     

     

    Depuis 50 ans on attend toujours une preuve de la réalité des soucoupes volantes. Il faut maintenant faire face à une nouvelle vague encore plus puissante d'adeptes du surnaturel et du paranormal. Mais, en matière spirite, il ne faut pas compter sur le manque de preuves pour détromper les braves gens en mal de foi religieuse, puisque, comme la religion qu'elles viennent remplacer, ces nouvelles croyances excluent toute référence à une réalité physique. Ce qui est fort commode pour ne pas donner prise à la contradiction et pouvoir dire n'importe quoi.
     
    Pseudo-sciences

     

     

     

     

    Il en est de même des pseudo-sciences que sont la psychologie et la psychiatrie. Ceux qui les mettent en pratique sont la plupart du temps des hommes savants, mais non des hommes de science. Comment pourraient-ils, si c'était le cas, prétendre explorer et comprendre peu ou prou les phénomènes relevant de l'intelligence, alors qu'il s'agit d'un domaine aussi étranger à la science d'aujourd'hui que l'étaient l'énergie atomique aux savants du XIXe siècle ou l'électricité à ceux du XVIIIe? On n'a fait que peu de progrès depuis Broca, malgré le scanner ou la résonance magnétique nucléaire. L'on ne sait toujours pas un traître mot de ce qu'est l'esprit ni comment il s'élabore dans le système nerveux des êtres vivants.
     
    Statistiques de comportement

     

     

     

     

    Les professionnels du psy n'ont d'autre réelle possibilité que de réunir patiemment des statistiques de comportements semblables ou de circonstances similaires, entraînant le plus souvent telle réaction chez l'individu supposé sain d'esprit ou qualifié de dépressif, paranoïaque ou schizophrène. À condition que puisse s'appliquer à leurs recensements la loi des grands nombres, ce qui est plutôt rare, et dans ce cas seulement, ils peuvent aider leurs clients et leur patients. Autrement ils en font des dupes, même s'ils sont de bonne foi et se dupent eux-mêmes. Ils ignorent ce qu'est l'intelligence, l'esprit, le mental, qu'ils prétendent savoir expliquer, manipuler ou soigner.

     

     

     

     

    La grande question qui se pose à l'Homme est: "Y a-t-il un Dieu ou notre Univers n'est-il que le fruit du hasard ?" Ou, ce qui revient au même: "L'esprit nous survit-il ?" Elle n'est pas près d'avoir une réponse!

     

     

     

     

    Au long du dernier siècle les connaissances astronomiques, s'appuyant sur les progrès de l'optique et des autres capteurs de rayonnements, ont changé de fond en comble la vision de l'humanité sur l'environnement universel dans lequel notre planète se trouve plongée. Si, depuis Galilée, certains savants commençaient à voir en la Voie Lactée un amas d'étoiles, il fallut attendre 1923 et la mise en service du télescope du mont Wilson pour qu' Edwin Hubble démontre que, parmi les objets du ciel nocturne appelés nébuleuses, un grand nombre étaient des galaxies de même nature que la nôtre, c'est-à-dire d'immenses amas d'étoiles.
     
    À l'aube du IIIe millénaire

     

     

     

     

    À l'aube du IIIe millénaire on aperçoit dans le télescope spatial qui porte son nom et dans les plus grands instruments terrestres, de 8 à 10 mètres de diamètre actuellement, des quasars, des galaxies ou des étoiles en phase hyper nova situés à 10 ou 15 milliards d'années-lumière suivant la valeur que l'on attribue à la loi de Hubble, c'est-à-dire la vitesse d'éloignement des galaxies en fonction de leur distance par rapport à la nôtre. Car Hubble, toujours lui (mais pas tout seul), a aussi montré que l'univers était en expansion comme un ballon que l'on gonflerait.

     

     

     

     

    C'était un grand savant, pas un génie comme Galilée, Newton ou Einstein, mais il a eu la chance de disposer au bon moment du plus gros instrument de son époque atteignant justement la définition qui permettait ces découvertes.

     

     

     

     

    Une année lumière représente une distance énorme, à notre échelle: de près de 9,5 x 1012 kilomètres, ce qui représente un joli bond: entre 9 et 10 mille milliards de kilomètres. Mais ce bond prend tout de même un an pour se faire. Pour atteindre les astres les plus lointains de notre univers, si nous étions un jour capables d'aller à la vitesse de la lumière, il faudrait ces 13 ou 14 milliards d'années (mais la relativité d'Einstein nous dit que c'est impossible et, ce, d'autant plus pour un corps pesant).
     
    Que devient l'idée de Dieu ?

     

     

     

     

    Dans cette réalité incommensurable - et je ne vous parle pas des quelques cosmologistes qui imaginent déjà que notre univers n'est qu'une bulle parmi des milliards d'autres, mais l'on peut penser que cette spéculation gratuite ne sortira jamais du domaine de l'imaginaire - que devient l'idée de Dieu ? La belle et grande idée d'un créateur de toute matière et de toute vie, ancrée depuis la nuit des temps dans le cerveau de l'Homo sapiens! Pour que cette idée ait un sens, il faut que cette entité soit à la fois présente dans tout l'univers et partout en même temps, dans ces espaces infinis comme au sein des espaces vides les plus ténus, de dimension inférieure à 10-33 m comme diraient les physiciens, à des milliardièmes de milliardièmes de milliardièmes de millimètres pour parler comme tout le monde, qu'Il soit omniprésent dans les galaxies les plus lointaines et à l'intérieur de notre propre corps, dans le moindre des atomes dont nous sommes constitués. Et que sa pensée soit instantanée et présente partout à la fois.

     

     

     

     

    Comme l'affirme Hermès Trismégiste:

     

     

     

     

    « Ni dimension, ni lieu, ni temps, ni figure, ni qualité ne peuvent être attribués à Dieu, car il est tout. Le Tout traverse et entoure toutes choses. »

     

     

     

     

    L'Être Suprême devient alors l'univers lui-même, la matière et le vide qui l'enveloppe, le tout baigné dans une pensée multiple circulant à vitesse infinie.

     

     

     

     

    L'homme n'est plus « à l'image de Dieu », il fait partie de Dieu, mais le brin d'herbe aussi et le moindre caillou! Voilà qui ne nous avance guère: la destinée de l'homme, après la mort, reste une énigme.

     

     

     

     

    Que deviennent dans cette perspective les divers dieux vénérés par les hommes dans leurs cérémonies religieuses à travers les âges ? Ils semblent un peu rétrécis devant la stature d'un Dieu censé pourvoir aux destinées d'un si vaste univers et sans doute de millions ou de milliards de mondes habités par la vie.

     

     

     

     

    Prenons Jahvé, celui du peuple élu: il semble réservé à son petit royaume d'Israël et ne pas avoir beaucoup à s'occuper des autres populations du globe. On peut dire la même chose, en somme, si l'on croit à l'universalité de la vie, du Dieu des chrétiens ou d'Allah, quelle que soit leur prétention à un expansionnisme terrestre. Cela devrait poser problème aux croyants et leur faire poser aussi quelques questions aux dignitaires de leurs chapelles.
     
    Croyance en la survie de l'esprit

     

     

     

     

    Pourquoi une croyance aussi ancienne et enracinée que celle d'une survie de l'esprit ? Tout simplement, quand on y réfléchit, parce que l'homme, s'il ne peut nier la future mort de sa viande et de ses os, se refuse à admettre que son ego, son esprit s'éteint avec eux. D'où l'idée d'une âme s'élançant hors du corps après la mort de ce dernier. Mais pour aller où?

     

     

     

     

    À partir de là, puisque la liberté devient absolue, toutes les légendes sont permises, ce dont les générations d'hommes et de femmes ne se sont pas privées depuis la première connue, celle du mythique sumérien mi-héros, mi-dieu Gilgamesh, dont l'épopée précède de plus d'un millénaire celle de Noé, mais dont l'origine est sans doute la même: une importante et durable montée des eaux - le déluge - dans la région du Tigre et de l'Euphrate.

     

     

     

     

    Certaines découvertes de sépultures néolithiques montrent que l'homme préhistorique croyait déjà à une survie de son esprit; il est donc probable que l'Homo sapiens - ne remontons pas jusqu'à l'Homo erectus ou l'australopithèque - y pense depuis qu'il a acquis la faculté du langage.

     

     

     

     

    Combien de mythes a-t-il brodé là-dessus durant des dizaines de milliers d'années ? Nous n'en saurons jamais rien. Mais il croyait d'une façon ou d'une autre à une vie après la mort.

     

     

     

     

    Cette constante dans la pensée humaine a de quoi faire réfléchir et peut constituer un argument sérieux pour ses partisans actuels. Savoir si cette idée lui a été inspirée par quelque entité divine ou simplement par la peur de sa mort, c'est la question.
    Coëtizec en Inguiniel
    Janvier 2003

     
    PREMIÈRE PARTIE
    LE N'IMPORTE QUOI ET L'INCROYABLE

     

    Chapitre I: Le n'importe quoi

     

     

     

     

    Les chers "Maîtres" évoqués plus haut accrochent leurs auditoires ou leurs lecteurs par des paroles éthérées, légères et dispensant une sorte de lumière mystérieuse, qui inondent les ouailles crédules comme le ferait une bienfaisante averse. Tout esprit sérieux, doué du simple bon sens, s'aperçoit en les relisant qu'il s'agit de phrases creuses, sans aucune signification véritable. La seule façon de le montrer, c'est de prendre des exemples, de décortiquer ces phrases magiques, et d'essayer d'analyser la pensée de leurs auteurs, comme on commentait nos classiques à l'école.
     
    Exemple: Mikhaël Aïvanhov

     

     

     

     

    Prenons Vie et travail à l'École divine du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov (2), d'origine bulgare, dont la belle tête auréolée d'une longue chevelure blanche et ornée d'une non moins longue barbe tout aussi immaculée, annonce déjà l'infinie sagesse, et ouvrons-le à la première page.

     

     

     

     

    À des auditeurs qui lui demandent de lui parler du soleil, de la lumière et de leur importance pour l'épanouissement physique et spirituel de l'homme, le bon Maître répond: « La lumière est une des questions les plus importantes de la science spirituelle et comment je pourrai répondre en quelques mots. »

     

     

     

     

    « Avant de vous parler du rôle de la lumière, il faut parler de son origine. L'origine de la lumière est le soleil. Mais ce qu'est exactement le soleil, la science ne le sait pas encore très bien; elle le présente comme une sorte de four crématoire au centre duquel règne une température de quinze millions de degrés - cette température ainsi que son rayonnement étant produits par la transformation ininterrompue de masses considérables d'hydrogène en hélium. En réalité, seuls les grands Initiés, qui ont la possibilité de voyager dans l'espace avec leur corps astral, ont visité le soleil ainsi que les autres planètes et savent ce qu'ils sont réellement. »

     

     

     

     

    Ceux qui l'écoutèrent furent sans doute confondus par l'étendue de ses connaissances, mais analysons ce passage. La première phrase n'appelle guère de commentaires, sinon le terme de "science spirituelle", mais continuons. L'origine de la lumière du jour est le soleil serait plus judicieux.

     

     

     

     

    La science sait justement assez bien ce qu'est le soleil, à sa périphérie comme en son intérieur, alors qu'elle ne sait pas grand-chose sur l'intérieur de notre propre globe.

     

     

     

     

    Mikhaël a lu quelque part que le soleil tirait son énergie de la transmutation nucléaire de l'hydrogène en hélium grâce aux températures, dues à la pression, qui règnent en son sein et il fait étalage de sa science.
     
    Une nouvelle race de cosmonautes

     

     

     

     

    Mais voilà qu'apparaît une nouvelle race de cosmonautes, celle des Initiés. Ce ne sont pas seulement des guides spirituels, ce sont aussi de grands savants puisqu'ils vont dans le soleil et les planètes pour voir de quoi ils sont faits. Dommage qu'ils ne partagent pas leurs connaissances avec nous, pauvres humains ordinaires. Pour eux, un peu plus loin dans cet exposé, le rayonnement solaire n'est pas constitué de photons mais de wagonnets remplis de victuailles nécessaires à la vie des plantes et des autres vivants à la surface de la terre. Belle image.

     

     

     

     

    Poursuivons notre lecture. « Sans doute serez-vous étonnés d'apprendre que l'or est une formation des rayons solaires. De même qu'il existe sur la terre des usines où s'élaborent toutes sortes de produits et d'objets, sous la terre aussi fonctionnent des usines où travaillent des millions d'entités et ce sont elles qui, en condensant la lumière solaire, fabriquent l'or. »!!!

     

     

     

     

    La suite, trop longue pour être reproduite ici, est du même acabit. Ainsi les arbres sont faits aussi de lumière solaire condensée; la preuve, c'est que s'ils brûlent, il s'en échappe une grande quantité de flammes, des gaz en moindre quantité, un peu de vapeur d'eau et très peu de cendres restent au sol. « L'arbre est donc fait de terre, d'eau, d'air et de feu, mais c'est le feu, les rayons du soleil qui entrent en lui en plus grande quantité. Un arbre n'est donc pas de la terre, mais de la lumière solaire condensée. » L'on conçoit mal que des milliers d'adeptes se laissent sans réagir conter de telles sornettes. Ils pensent peut-être entendre un langage symbolique ou quelque chose comme des paraboles; mais à lire ces textes, on est bien obligé d'admettre la réalité: il ne s'agit ni de symboles ni de paraboles mais, plus simplement, de pures absurdités.
     
    Il prend de la hauteur

     

     

     

     

    Quelques pages plus loin, la philosophie du Maître prend de la hauteur:

     

     

     

     

    «Les chrétiens ont toujours prétendu ne croire qu'en un seul Dieu, mais d'après leur façon de présenter la Sainte Trinité, on dirait qu'il y en a trois: le Père, le Fils (qui est pour eux Jésus) et le Saint-Esprit dont on ne sait pas très bien qui il est. Mais prenons le soleil, et vous allez voir comme tout va s'éclaircir. Le soleil est un, il représente Dieu lui-même avec Ses trois manifestations: la lumière, la chaleur et la vie, ou encore la sagesse, l'amour et la vérité. Il s'agit donc de trois puissances issues d'un seul centre. Les prendre pour trois choses différentes et autonomes, c'est faire preuve de la plus grande ignorance. »

     

     

     

     

    La suite est du même style, très noble, très péremptoire. L'homme avec son intellect, son cœur et sa volonté est aussi une trinité à l'image du soleil, lumière, chaleur et vie et de Dieu, sagesse, amour et vérité. C'est beau comme un prêche, mais ce n'est que cela.

     

     

     

     

    Par ailleurs son "Enseignement" ou celui de la "Fraternité Blanche Universelle" qu'il a créée et installée à Bonfin sur la commune de Fréjus, comporte de nombreux emprunts à la Bible et à la Kabbale.

     

     

     

     

    Mais cet enseignement - ou plutôt ce pathos -, ne donne aucune réponse sérieuse et solidement argumentée aux questions que l'on se pose sur le sens de la vie et de la mort.

     

     

     

     

    Mikhaël Aïvanhov a écrit une trentaine de livres et je laisse aux amateurs le plaisir de s'immerger dans ses ‘uvres complètes parues aux mêmes Éditions Prosveta à Fréjus.
     
    Chapitre II: Les médiums

     

     

     

     

    Les médiums, pour ceux qui ignoreraient de qui il s'agit, sont des humains doués de pouvoirs surnaturels, paranormaux, transcen-dantaux, etc. disons plus simplement mystérieux pour le commun des mortels. Ces facultés exceptionnelles leur permettent de communiquer avec le monde des esprits - esprit des morts ou d'entités extra-humaines d'ordre supérieur - de voir dans l'avenir, le présent ou le passé, ils sont doués de voyance, de clairvoyance, de télépathie, voire de psycho- ou télékinésie.
     
    1er exemple: Edgar Cayce

     

     

     

     

    Le médium le plus célèbre aux USA, mort en 1945, Edgar Cayce (3), fait l'objet d'un véritable culte. À Virginia Beach en Virginie, à l'entrée de la Chesapeake Bay où il vécut les 20 dernières de sa vie, il y a une Fondation à son nom comportant une bibliothèque, des salles de réunion et tout ce qu'il faut pour perpétuer sa mémoire et son œuvre, en fait les comptes-rendus des quelque 14000 "lectures" autrement dit des séances d'auto-hypnose où son inconscient s'exprimait et que sa femme ou d'autres assistants sténographiaient.

     

     

     

     

    Cayce est le type parfait du vrai médium, c'est-à-dire d'un être doué de pouvoirs psychiques hors du commun, lui permettant entre autres choses, de soigner ou même de guérir des malades gravement atteints et plus ou moins incurables sans les exploiter financièrement.

     

     

     

     

    Car il n'est pas question ici de nier la réalité de faits de ce genre, que nous ne comprenons pas ou du moins que les connaissances actuelles de l'humanité n'expliquent pas. Celui qui nie purement et simplement les « miracles » médicaux de Lourdes est soit un homme aveuglé par un athéisme quasi religieux, soit quelqu'un qui porte des jugements péremptoires sans examen sérieux préalable des phénomènes.
     
    Notre ignorance actuelle de la nature de l'esprit

     

     

     

     

    Le problème est lié à notre ignorance actuelle de la nature de l'esprit, de la pensée qui habite les êtres vivants, autrement dit du psychisme. Que ce dernier puisse produire un certain nombre d'effets dans la vie courante est indéniable et refuser de l'admettre est simplement faire preuve d'obscurantisme.

     

     

     

     

    Revenons à Cayce. En temps que guérisseur charitable, il a droit à notre sympathie et même à notre respect. Mais nous ne le suivrons pas quand il nous raconte des épisodes extraordinaires sur l'Atlantide ou sur ses vies antérieures ou lorsqu'il annonce le basculement des pôles dans les années 2000 ni, en général, quand il vaticine tel un nouveau Nostradamus.

     

     

     

     

    Sur l'Atlantide: «Quant à l'apogée de la civilisation, il faudra le déterminer selon le critère qui lui convient - soit que l'on considère que l'apogée eut lieu lorsque Amilius régna selon ces entendements, en être qui comprend les changements ou lorsque ces entendements sont devenus l'œuvre de l'homme, car on découvre que les changements recouvrent une période de plus de cent mille ans.» (lecture 364-4) «
     
    Amilius

     

     

     

     

    Dans cette période, alors - quelque quatre-vingt-dix- huit ou cent mille ans avant l'entrée de Ram en Inde - il vivait sur cette terre d'Atlantide un certain Amilius, qui fut le premier à détecter la séparation des êtres qui habitaient cette partie de la sphère terrestre. Quant à leurs formes physiques, c'étaient plutôt des formes-pensées capables de sortir d'elles-mêmes à peu près comme le ferait aujourd'hui l'amibe dans une baie stagnante ou dans un lac.

     

     

     

     

    À mesure que ces pensées prenaient forme, en satisfaisant leurs propres désirs de ce qui était matériel, elles se durcirent, se fixèrent en une forme corporelle assez semblable à celle qui existe actuellement qui tirait sa couleur de l'environnement, comme le fait le caméléon d'aujourd'hui. Ainsi apparut la forme des peuples qu'on appelle rouges. » (364-3)

     

     

     

     

    Sans s'appesantir sur les anomalies de détail comme les comparaisons avec les amibes et les caméléons qui, par la précision aujourd'hui, semblent signifier que ces animaux et ces êtres unicellulaires ou n'existaient pas ou n'avaient pas le même comportement à l'époque; on remarquera combien les paléontologues et autres archéologues les plus sérieux, déjà à l'époque de Cayce et plus encore de nos jours, auraient du mal à admettre la présence d'hominiens civilisés en des temps aussi reculés de l'histoire de l'Homo sapiens!
     
    Une mythologie

     

     

     

     

    L'Atlantide, selon lui, était un vaste continent qui occupait approximativement l'espace recouvert actuellement par l'océan Atlantique et l'histoire qu'il raconte à travers de nombreuses «lectures» est une vraie mythologie. Amilius est la première créature douée de raison apparue sur cette terre par la volonté de Dieu. De nature quasi divine, il fut bientôt entouré d'une multitude de compagnons à son image, entités pensantes et asexuées. Mais peu à peu ces âmes, par leur égoïsme et leur orgueil, se détournèrent du Créateur.
     
    Lilith

     

     

     

     

    La première femme, nommée Lilith, apparut en même temps qu'une cohorte d'êtres monstrueux à tête humaine tels que cyclopes, centaures, sphinx et autres satyres puants dominés par les plus bas instincts. Les entités qui avaient inventé ces monstres et s'y étaient ensuite incorporées, formèrent peu à peu ce qui devint l'espèce humaine.

     

     

     

     

    Amilius, considérant la corruption qui gangrenait ainsi la création originelle décida, de prendre forme humaine pour ramener à Dieu les meilleurs éléments. Ainsi vint sur terre Adam à qui le Créateur donna Ève pour compagne; ils engendrèrent la race pure, la rouge qui, dans les débuts, vivait en paix avec les races issues des monstres.

     

     

     

     

    Ces dernières se dispersèrent dans toutes les régions du globe, la race pure restant en Atlantide. « L'homme apparut sur la terre dans 5 lieux à la fois. Le nombre des âmes sur la terre était alors de 133 000 000 d'individus » (lecture 5748).

     

     

     

     

    Dans les années 52000 avant notre ère, les cinq races humaines, la blanche venue du Caucase et de Perse, la noire d'Afrique, la jaune du Gobi et la brune de Lémurie, s'unirent pour lutter contre les animaux féroces de plus en plus nombreux et dangereux. Ayant inventé des explosifs puissants, ils en triomphèrent mais provoquèrent des éruptions volcaniques et des tremblements de terre.

     

     

     

     

    Cependant de nombreux Atlantes s'unirent avec d'autres races et aussi avec les esclaves du clan de Bélial (Belzébuth). Ceux des Atlantes qui voulaient garder la race pure érigèrent des dogmes: un seul Dieu, une seule religion, une seule épouse, telle était la Loi de Un à laquelle le peuple devait se soumettre s'il voulait être sauvé.
     
    Enfants de la «Loi de Un»

     

     

     

     

    Mais parmi les "Enfants de la Loi de Un" beaucoup se laissèrent corrompre par la vie de plaisirs matériels, les dépravations sexuelles et l'idolâtrie des Fils de Bélial. Un premier cataclysme se produisit, entraînant une brusque rotation de l'axe des pôles qui se fixa dans son orientation actuelle (inclinaison de 23° par rapport au plan de l'écliptique), et en conséquence un changement climatique radical: l'Atlantide, jusqu'alors dotée d'un climat tempéré, devint une contrée tropicale. Elle se scinda en plusieurs îles et la région située à l'emplacement actuel de la mer des Sargasses fut engloutie dans le nouvel océan Atlantique. Alors débutèrent les premières des migrations du peuple atlante vers l'Europe (pays basque) et l'Amérique (Pérou ). Un deuxième grand cataclysme eut lieu vers 28000 avant J.-C. et certaines des principales îles atlantes disparurent à leur tour sous les eaux, ce que Cayce assimile au déluge de la Bible. S'ensuivit une nouvelle migration.
     
    Lémurie

     

     

     

     

    La Lémurie était, pour Cayce, un autre continent situé en plein Pacifique, qui disparut aussi dans les temps préhistoriques plus de 20000 ans avant notre ère. Entre les deux cataclysmes évoqués plus haut et dans la période qui va de -28000 à -10000 la civilisation atlante connut un essor prodigieux.

     

     

     

     

    Ainsi, toujours si l'on en croit Edgar Cayce, elle inventa la métallurgie, la mécanique, l'électricité, la chimie, la physique, l'électronique, le laser, l'énergie atomique, etc., bref, tout ce qui caractérise notre civilisation actuelle.

     

     

     

     

    Les Atlantes maîtrisèrent en outre l'énergie solaire et installèrent à Poséida, leur capitale, la Pierre de Feu, ensemble d'immenses cristaux qui concentraient et diffusaient l'énergie du soleil dans tout leur archipel. Mais il se trouva à nouveau, parmi les "Enfants de la Loi de Un", des éléments troubles qui, subornés par ceux de Bélial, firent mauvais usage de ces merveilles technologiques.

     

     

     

     

    L'écart se creusa entre les puissants et les misérables, une guerre civile éclata. Les forces du mal se déchaînèrent et l'Atlantide sombra en pleine décadence si bien que vers 10.700 avant J.-C. les justes, ceux qui étaient restés fidèles à la Loi, doués de clairvoyance, comprirent que la fin approchait et cherchèrent les contrées les plus susceptibles de les accueillir. Ils remarquèrent notamment le Yucatan et l'Égypte et commencèrent à s'y installer. En 9500 avant notre ère, l'Atlantide fut totalement et définitivement engloutie.

     

     

     

     

    Voici, très brièvement résumée, l'histoire de l'Atlantide telle que nous l'a rapportée Edgar Cayce en des centaines de ses "lectures" dispersées dans les 14000 et quelques que produisirent ses séances d'auto-hypnose.
     
    Une histoire invraisemblable

     

     

     

     

    Qu'il y ait des gens pour croire que cette mythologie patiemment reconstruite à partir des "lectures" du voyant Edgar, raconte la véritable histoire de l'humanité antédiluvienne, cela paraît invraisemblable et pourtant ils sont nombreux. Il faut qu'ils ignorent tout des connaissances accumulées par l'homme depuis des millénaires. Contentons-nous de noter les élucubrations suivantes:

     

     

     

     

    - Les cyclopes, centaures, sphinx, satyres et autres monstres, empruntés à la mythologie grecque qui remonte au début du premier millénaire avant J.-C., n'ont malheureusement pas laissé la moindre trace dans les innombrables terrains fossilifères explorés par les archéologues, sauf en Atlantide bien sûr!

     

     

     

     

    - Le racisme en temps que théorie scientifique n'a plus guère de défenseurs depuis la découverte de l'ADN et les progrès de la biologie moléculaire.

     

     

     

     

    Les caractères "raciaux" tels que la couleur de la peau, les yeux bridés, le nez épaté, etc., ne sont pas apparus ex abrupto dès l'existence des premiers hommes mais progressivement, par des adaptations graduées ou des mutations subreptices du patrimoine génétique commun à tous les hommes.

     

     

     

     

    - Le basculement des pôles a peut-être eu lieu dans le passé de la planète Terre, mais cela se serait produit il y a pas mal de millions d'années et étalé sur des centaines ou des milliers d'années. En seraient résultés des changements climatiques manifestes comme des traces de glaciers dans des régions aujourd'hui tropicales. En cela Cayce n'a pas tort, simplement cela ne date pas de 25 ou 50 milliers d'années mais de beaucoup plus longtemps.
     
    Déluges...

     

     

     

     

    - Un déluge en Atlantide, pourquoi pas et même plusieurs puisque ce continent disparu aurait sombré en plusieurs épisodes. Mais certainement pas celui de la Bible, dont l'origine se situe bien plus vraisemblablement dans une inondation durable de la région située entre le Tigre et l'Euphrate avant l'apparition de la civilisation sumérienne et qui a probablement englouti une civilisation précédente, qui nous a laissé quelques traces de poteries décorées mais aucune d'une quelconque forme d'écriture. La légende de Gilgamesh témoigne de ce que les Sumériens en avaient gardé la mémoire.

     

     

     

     

    La merveilleuse civilisation technologique des Atlantes, même après que leur pays a disparu, aurait dû laisser des traces un peu partout sur la Terre, comme les autres civilisations de l'Antiquité avec lesquelles elle communiquait. Mais s'il est vrai qu'elle était même supérieure à celle que nous connaissons aujourd'hui, il ne semble pas que les Atlantes aient inventé le train, l'avion, ni les fusées, en tous cas Cayce n'en parle pas.
     
    Cayce n'a jamais annoncé la guerre de 40-45

     

     

     

     

    N'insistons pas sur ces histoires à dormir debout. Mais voyons maintenant ses facultés de voyance concernant l'avenir. Pour un voyant éminent, la moindre des choses, dans les années 30, eût été de prophétiser la guerre prochaine. Aucune des lectures n'y fait clairement allusion. Le 27 octobre 1937 les assistants à l'une de ses séances médiumniques demandent s'il est vraisemblable qu'intervienne une guerre dans laquelle les États-Unis seraient entraînés.

     

     

     

     

    Réponse: « Si l'on en fait un thème de propagande, cela le deviendra! Mais si l'on continue à garder une attitude de paix et d'harmonie, si l'on prend en considération les droits d'autrui, cela ne sera pas. » Il fuit la question par une réponse équivoque.

     

     

     

     

    En 1934, (lecture 3976-15) Cayce nous dit: « Alors arrivera le renversement de l'axe des pôles, qui aura comme conséquence que les pays à climat froid et semi-tropical deviendront tropicaux. »

     

     

     

     

    Cette prédiction est à relier à celle de juillet 1932 (lect. 5748-6): « Des mouvements telluriques dans les profondeurs de la Terre. Le basculement de celle-ci par le changement de position de son axe relativement à l'étoile Polaire » et à cette autre lecture (311-10) de 1932: « ces changements amèneront la submersion de certaines zones avec les inondations dues au raz de marée qui suivra. » Il reste vague quant à l'époque de ce cataclysme, semblable à celui qui aurait ravagé l'Atlantide autrefois.

     

     

     

     

    L'on peut en conclure qu'il s'agit encore d'un événement brusque qui nous menace à plus ou moins brève échéance, autour des années 2000 annonce-t-il (826-8).
     
    Renversement des pôles

     

     

     

     

    D'autres voyants comme Anthelme Philippe, dit le Maître Philippe de Lyon, prédisait en 1902: « Dans cinquante et quelques années, le renversement des pôles amènera le chaud à la place du froid et inversement. »

     

     

     

     

    Les années 50 sont bien dépassées puisque nous voilà au-delà de l'an 2000 et le bouleversement annoncé ne s'est pas encore produit. Après tout Anthelme a pu se tromper sur la date et Edgar est encore dans les temps. Mais cette terrible prophétie ne cadre pas tout à fait avec les données scientifiques bien établies: l'axe des pôles change bien d'orientation, mais il met quelques 26000 ans à décrire un cône de 23° ayant pour axe central la perpendiculaire à l'écliptique passant par le centre du globe. Quant au basculement des pôles, j'ai dit en page 34 ce qu'il fallait en penser.

     

     

     

     

    Le plus célèbre voyant du dernier millénaire, le sire Michel de Nostre-Dame, n'a pas fait mieux comme "vaticination erratique"! Mais les quatrains des Centuries ont une tonalité plus mystérieusement poétique que les mornes paroles de nos deux médiums du 20e siècle.
     
    Télépathie

     

     

     

     

    Le 15 février 1931, dans une brève allocution sur la télépathie, Edgar Cayce raconta une expérience qu'il avait faite quand, encore jeune et n'effectuant des "lectures" que depuis quelques années, il s'interrogeait sur la puissance incontestable du subconscient. Dans un accès de forfanterie, Cayce se vanta auprès d'une amie de pouvoir « forcer quelqu'un à venir le voir ».

     

     

     

     

    « C'est impossible », lui répondit-elle. À quoi il répliqua « je vais te prouver le contraire. Demain, avant midi, ton frère viendra me voir et en plus, il me demandera de faire quelque chose pour lui. » C'était une fanfaronnade risquée, car le frère en question n'aimait guère Cayce et n'éprouvait aucune sympathie pour ses activités parapsychologiques.

     

     

     

     

    Vers dix heures, le lendemain matin, Cayce s'installa dans son bureau et concentra intensément sa pensée sur le frère de son amie. Au bout d'une demi-heure environ, Cayce le vit s'avancer dans la rue en contrebas, tourner et monter les marches du perron de son immeuble, s'arrêter un moment, puis faire demi-tour. Quelques instants plus tard il revenait sur ses pas et, cette fois, montait l'escalier jusqu'au deuxième étage.

     

     

     

     

    Sa sœur était stupéfaite. « Qu'est-ce que tu fais ici ? », demanda-t-elle. Il s'assit sur le bord du bureau et répondit finalement: « Je ne sais pas trop! Mais j'ai eu des ennuis hier soir dans mon magasin; et tu m'as tellement parlé de M. Cayce, je me demande s'il ne pourrait m'aider. » Pour faire bonne mesure, il répéta l'expérience le lendemain avec une autre de leurs relations. Mais il décida alors de ne pas poursuivre, car il s'était rendu compte qu'il utilisait un don du Ciel pour imposer sa volonté à quelqu'un d'autre.
     
    Magie noire

     

     

     

     

    Dans sa causerie de 1931(4), Cayce souligna que contrôler mentalement une autre personne relève de la "magie noire" et, continua-t-il: « toute personne qui en force une autre à se soumettre est un tyran ».

     

     

     

     

    Pour ceux qui douteraient de la véracité de ce récit, il faut noter que Cayce ne s'exprime pas ici en état d'hypnose et que mentir sciemment ne correspond pas à sa personnalité.

     

     

     

     

    Je réitère ce que j'ai dit plus haut, à savoir que nous ignorons tout de la pensée et, en l'espèce, des capacités ou des effets du psy-chisme d'esprits doués sur des esprits malléables.

     

     

     

     

    Je n'ai jamais personnellement assisté à des expériences de la sorte mais je ne peux mettre en doute le récit similaire que m'ont fait deux de mes tantes, d'une histoire à laquelle elles avaient assisté jadis lors d'un dîner chez leurs parents:

     

     

     

     

    le docteur Bour, premier mari d'une de leurs amies d'enfance, procéda de la même manière après avoir été mis au défi par un des convives de réaliser ce genre d'expérience; il fit venir un jeune homme de l'autre bout de Paris, en le tirant du lit vu l'heure assez tardive, le faisant s'habiller et prendre le métro, tout récent à l'époque, pour arriver chez mes grands-parents sans même comprendre pourquoi il était là.
     
    Un autre témoignage

     

     

     

     

    Un autre témoignage, plus récent, m'a été donné par un personnage dont je ne peux non plus douter de la sincérité: il se trouvait un jour assistant à un match de football au Parc des Princes de Paris lorsque subitement il se demanda:

     

     

     

     

    « Qu'est-ce que je fais là, alors que ma fille est gravement malade ? » Il se leva, rentra chez lui et trouva sa fille couchée avec plus de 40 degrés de fièvre, alors qu'elle semblait en parfaite santé lorsqu'il l'avait quittée quelque deux heures plus tôt. Qui n'a pas reçu dans le courant de sa vie un ou plusieurs témoignages de ce genre?

     

     

     

     

    La télépathie semble donc être un phénomène pas tellement rare, dont il vaut mieux ne pas nier la réalité simplement parce que l'on ne la comprend pas. Mais la télépathie et la voyance sont choses étrangères.
     
    Voyance

     

     

     

     

    Le don de voyance, la possibilité qu'au-raient certains individus de connaître l'avenir, est tout ce qu'il y a de contestable, même si des quantités de gens y croient dur comme fer.

     

     

     

     

    Là il faut bien distinguer entre les phénomènes auxquels on assiste ou croit assister. Distinguer entre la divulgation de situations ou d'événements présents ou passés et celle de ceux qui devraient se produire dans un avenir proche ou lointain.

     

     

     

     

    Dans la première catégorie il est évident que des personnes douées d'un certain degré de facultés télépathiques aient la possibilité d'épater des gens en leur citant des faits les concernant de façon plus ou moins précise. Qu'elles en profitent, après avoir ainsi surpris et capté leur crédulité, pour leur "dévoiler" leur avenir en des propos généralement nébuleux, c'est chose très courante.

     

     

     

     

    L'avenir n'appartient à personne et pas aux cartomanciennes ni même à Dieu, paraît-il, puisque l'homme garderait son libre arbitre en tout état de cause et n'aurait donc pas son destin tout tracé.

     

     

     

     

    À ceux qui croiraient le contraire on peut répliquer que la locution "Inch Allah" n'est pas un bon facteur de progrès humain. La probabilité des événements futurs, très grande le plus souvent pour ceux qui vont suivre dans les minutes ou les heures à venir, décroît rapidement avec le temps; et la multiplicité des causes qui concourent à provoquer une situation éloignée dans le temps rend sa probabilité hors de portée d'un ordinateur ultra-puissant.

     

     

     

     

    L'exemple de la météo vient tout de suite à l'esprit, mais la relation entre la durée et la prévisibilité est vraie aussi pour les êtres vivants, même si leur environnement est moins fluctuant et leurs possibilités de varier leur comportement moins nombreuses. Ces considérations n'empêcheront pas les diseurs et diseuses de bonne aventure de prospérer. Il faut bien que tout le monde vive!
     
    2e exemple: Maître Philippe de Lyon

     

     

     

     

    En 1849 naissait en Savoie Anthelme, Nizier, Philippe, aîné de 5 enfants qui donna dès 1872, à 23 ans, des séances de guérisseur à Lyon dans une petite maison qui lui appartenait, au 8 du boulevard des Belges (boulevard du Nord à l'époque). Il s'inscrivit à l'École de Médecine de Lyon, mais en fut exclu car il ne put s'empêcher d'exercer ses talents sur les malades des services hospitaliers où il passait comme étudiant.

     

     

     

     

    Par la suite il fut condamné 3 fois, en 1887, 1890 et 1892 pour exercice illégal de la médecine. Il prit en quelque sorte sa revanche en 1901 en réussissant à se faire attribuer le titre de docteur en médecine par l'Académie Impériale de Médecine militaire de Saint-Pétersbourg après avoir été présenté au tsar et à la tsarine.

     

     

     

     

    De même qu'Edgar Cayce l'Américain, Anthelme Philippe le Français guérit beaucoup de malades sans leur demander de l'argent: ses patients donnaient ce qu'ils voulaient. Citons quelques témoignages d'après l'un des plus fidèles adeptes (à partir de 1899) de la fin de sa carrière, et de sa vie puisque Philippe mourut le 2 août 1905. (5)
     
    Innombrables guérisons

     

     

     

     

    « Durant plus de quarante années consacrées au soulagement de la souffrance humaine, le Maître a opéré d'innombrables guérisons. Maints témoignages sont parvenus à ma connaissance; mais que représentent-ils au regard de ceux qui sont tombés dans l'oubli!

     

     

     

     

    L'on trouvera ci-après quelques unes de ces interventions miraculeuses. Certaines se sont passées sous mes yeux, d'autres m'ont été narrées par le Maître [...], d'autres encore ont été notées par divers témoins.

     

     

     

     

    Enfin il m'a été communiqué un dossier contenant 68 attestations de guérisons, écrites et signées par les malades eux-mêmes sur papier timbré, avec leurs noms et adresses, accompagnés souvent d'une légalisation du maire. Ils déclarent qu'ils ont été guéris par M. Philippe sans attouchement, sans remèdes, soit aux séances, soit à distance, sans qu'il les ait vus. »

     

     

     

     

    Ces attestations ont tout l'air d'avoir été demandées par le Maître pour se défendre contre une accusation d'exercice illégal de la médecine, mais poursuivons notre lecture. « Plusieurs sont écrites [...] l'une d'elles dit: Je donne ceci à M. Philippe comme reconnaissance et rétribution puisqu'il n'en prend pas. »

     

     

     

     

    Ces attestations portent des dates échelonnées de mars 1869 à septembre 1871, c'est-à-dire alors que le Maître était âgé de vingt à vingt-deux ans.
     
    Il ordonne à la malade de marcher

     

     

     

     

    Puis notre disciple relate une séance au 35 rue de la Tête d'Or, à laquelle il assista de même que le professeur Brouardel de la Faculté de Médecine de Paris, venu se rendre compte sur place des dons de M. Philippe. « Il y avait dans la salle une malade haletante, marchant à grand-peine, fortement enflée du ventre et des jambes, qui attira l'attention du professeur. » Sur demande de M. Philippe, il l'examina et diagnostiqua une hydropisie généralisée, ne lui donnant que peu de temps à vivre.

     

     

     

     

    Le Maître ordonna à la malade de marcher, ce qu'elle fit après avoir hésité, elle marcha de mieux en mieux et s'écria bientôt joyeusement qu'elle allait danser! Ses enflures avaient disparu. Avant de se retirer, le professeur Brouardel prit congé du Maître en lui disant ces mots, qu'entendit notre témoin: « Je m'incline, mais la science ne peut comprendre ce qui vient de se passer.»

     

     

     

     

    Entre parenthèses, l'on ne peut qu'admirer la sagesse et l'humilité de cette parole dans la bouche d'un éminent professeur de médecine de ce temps. Il s'agit là d'un récit de première main et nous n'avons aucune raison de douter de la bonne foi de l'auteur. Là encore nous devons admettre que ledit Maître Philippe avait des dons lui permettant d'agir efficacement sur certains malades et d'en guérir quelques uns, considérés par la médecine officielle comme promis à une issue fatale.

     

     

     

     

    Là où nous pouvons suspecter quelque peu notre auteur, c'est lorsque l'on constate qu'il n'est question nulle part, dans son récit, d'un échec du Maître.
     
    Des guérisons à distance

     

     

     

     

    En en citant quelques-uns, qui se sont bien certainement produits en plus de 30 ans de pratique, il aurait rendu plus vraisemblables les exploits miraculeux de son parangon de guérisseur. Car il cite des quantités de guérisons miraculeuses, souvent réalisées à distance et sans que le guérisseur ait vu ou connu le malade. Exemple, le cas d'un mari dont la femme, souvent présente aux réunions du Maître, n'avait pas obtenu qu'il veuille le guérir. Comme notre auteur, Alfred Haehl, s'en étonnait, il se fit répliquer: « C'est parce qu'elle, durant toute sa vie, elle n'a jamais rien fait pour son prochain. »

     

     

     

     

    Quelques instants après la fin de la séance, alors qu'il raccompagnait à pied M. Philippe, ce dernier lui déclara tout à coup: « Le mari de cette femme est guéri » et ajouta qu'elle venait à l'instant de rendre un petit service à une pauvre vieille en l'aidant à traverser la rue. À un magistrat qui l'avait fait condamner pour exercice illégal de la médecine et qui, sans vergogne venait le lendemain lui demander de guérir son fils, il répondit: « Vous pouvez rentrer chez vous, votre fils est guéri.?raquo; (on croirait entendre l'Évangile!); et notre bon Alfred de citer de multiples miracles de la même veine. Il est permis d'y croire, l'on peut tout aussi bien supposer que notre grand Maître se vantait pour épater son interlocuteur qui buvait ses paroles avec une évidente délectation.
     
    Quelques perles

     

     

     

     

    Mais lorsque notre homme se met à proférer des sentences philosophiques, morales ou métaphysiques et des avis péremptoires sur n'importe quel sujet, même scientifique, on retombe dans les abîmes du n'importe quoi! Citons, pour nous distraire un peu, quelques unes de ces perles. Pour être clair, les citations du Maître seront en italiques et non nos commentaires éventuels.

     

     

     

     

    Le corps du Christ est universel. Il y a des milliers de mondes comme la terre et ce qui s'est passé ici il y a deux mille ans, en même temps le Christ l'a accompli partout. Lorsque Notre-Seigneur Jésus-Christ change de demeure, Il change aussi de physionomie et prend un corps et une figure adaptés à la demeure dans laquelle se trouvent ceux qu'Il visite...

     

     

     

     

    Ainsi Jésus se fait-il singe, sur la planète des singes, petit homme vert ailleurs, bref il revêt l'apparence des extra-terrestres qu'il va rédempter de par le vaste univers et cela vaut mieux pour lui au moins jusqu'à ce qu'ils Lui réservent un mauvais sort, tout comme les humains. [...] et nous ne devons pas nier l'existence des esprits infernaux, ce serait nier l'existence des esprits bienfaisants. Mais il ne faut pas être superstitieux.

     

     

     

     

    On le serait à moins!

     

     

     

     

    Il y a des démons attachés à la matière, d'autres à l'air, qui sont déjà assez méchants; ils produisent les orages, etc. D'autres, dans le mental; ils attaquent les hommes déjà forts, les saints, par les tentations. Les êtres hideux ou difformes représentés par des dessins ou des peintures existent, car notre cerveau est trop faible, nous n'inventons rien.

     

     

     

     

    Lorsqu'un peintre dessine ces êtres, c'est qu'il est inspiré; son cerveau plus lucide peut les percevoir et reproduit leur image. Heureusement que Picasso n'en a pas perçu, c'eût été particulièrement horrible! Ces êtres hideux, qui sont des esprits infernaux, errent dans l'immensité; il est heureux qu'ils ne peuvent pas nous voir, car ils viendraient sur nous. Pourtant à quelques uns il est permis de voir quelques personnes. Dans ce cas ils en prennent possession et les rendent folles. Heureusement que c'est seulement une petite minorité de ces démons qui ont ce pouvoir maléfique, sinon que deviendrait notre pauvre humanité!
     
    Dans un autre genre

     

     

     

     

    Lorsqu'une planète subit une inflexion sur son axe, un régulateur, un justicier vient alors, et c'est une comète. Elle accomplit cette fonction régulatrice par sa lumière propre qui, repoussant celle des soleils ou des planètes, leur imprime un mouvement. Elle ne s'empare que de planètes inhabitées, mais ne peut produire les cataclysmes qu'annoncent les savants.

     

     

     

     

    Et ces divagations se prolongent un bon moment. De quoi faire une importante communication à l'Union Astronomique Internationale, qui dès lors saura tout sur les comètes et nous n'aurons plus besoin d'envoyer des engins forts coûteux à la rencontre de ces petits astres.

     

     

     

     

    Sur l'astrologie, il est définitif:

     

     

     

     

    Jadis, avant le Christ, les sept planètes avaient plus d'action, visitaient plus souvent la terre: les hommes pouvaient donc tirer des horoscopes, et de l'interprétation des songes des vérités, et savoir ainsi leur destin futur.

     

     

     

     

    Aujourd'hui il n'en est plus de même, car le Christ a jeté de la lumière dans les ténèbres et Il a fait marcher dans un sens ce qui marchait dans l'autre. Avant J.-C. les voyants et ceux dont l'esprit avait sondé le monde invisible avaient perçu des formes. En fixant ces formes ils y avaient attaché aussi une partie du pouvoir des forces de l'autre côté (pentacles). Mais, quand Jésus-Christ est venu, Il a changé toutes choses, pas cela principalement, mais le tout a été changé et dès lors ces signes ont perdu leur force.

     

     

     

     

    De même pour l'Astrologie. Vouloir connaître l'avenir, c'est manquer de confiance en Dieu. Voilà pourquoi je condamne tous les procédés pour essayer de deviner l'avenir. Net et sans bavures.
     
    Sur la métempsycose

     

     

     

     

    Je sais que nous revenons, je vous ai donné des preuves irréfutables qu'après la mort, tout n'est pas mort. L'âme est bien plus âgée que le corps, par conséquent nous revenons en ce monde payer nos dettes, puisqu'il faut que tout se paye. Je voudrais bien qu'il y ait quelqu'un ici qui puisse me prouver que l'on ne revient pas. Je vous dis qu'on revient, vous pouvez me croire; ce que je vous dis est la vérité.

     

     

     

     

    La véritable résurrection de la chair et la seule, c'est la réincarnation. Cela explique tout. Si l'on ne croit pas à la réincarnation, il est impossible d'expliquer ces deux paroles du Christ:

     

     

     

     

    «La septième génération ne passera pas sans que tu paies tes dettes jusqu'au dernier iota. - Tu n'arracheras pas un cheveu à la tête de ton frère sans que cela te soit rendu. » Par la pluralité des existences Dieu nous donne le temps de devenir meilleurs... Vous ne me comprendriez pas si je vous disais que l'un de vous peut être le père de son grand-père, et pourtant si vous croyez être les enfants de Dieu, c'est facile à comprendre. Les enfants du bon Dieu, qui ne sont pas des canards sauvages, comprendront sûrement ces divines paroles. Il est néanmoins difficile de prouver que l'on ne revient pas, idem pour le contraire, malgré ses preuves irréfutables.
     

     

     

     

     

    Sur le magnétisme:

     

     

     

     

    Lorsqu'un homme marche, il laisse à droite et à gauche un effluve magnétique, positif d'un côté, négatif de l'autre... C'est comme cela que le chien, par son flair, sent l'homme et suit sa trace...

     

     

     

     

    Pour guérir les malades le magnétisme peut faire beaucoup de bien, mais il faut avoir les mains excessivement propres pour le pratiquer. [...] Il y a un grand nombre de magnétiseurs et de spirites qui agissent en prenant consciemment ou non le mal d'une personne pour le mettre chez un autre; le mal est en effet intelligent comme vous et, en lui parlant, il vous entend. Quelques-uns le font par intérêt, d'autres par ignorance. Mais ici, vous avez pu le voir, le mal est changé de nature en passant par nos mains. Et notre but était de faire des magnétiseurs qui eussent les mains assez propres et la conscience pure pour que, en passant par leurs mains, le mal ne resta pas mal mais devînt bien. Il faut avoir les mains très propres pour que ces effluves ne deviennent pas nauséabonds, sans quoi notre chien ficherait le camp.
     

     

     

     

     

    La médecine d'Anthelme Philippe:

     

     

     

     

    Il n'y a que le ciel qui puisse accorder du soulagement. Pour guérir les malades, il faut les connaître depuis plusieurs siècles, lire sur leur front et dans leur cœur et pouvoir leur dire: «?llez, vos péchés vous son remis. » C'est cette manière qu'on emploie ici (en séances), c'est la plus simple et la plus difficile. Je n'agis ni par magnétisme ni par passes. Je passe devant vous, vous me dites ce que vous avez; au moment où vous m'expliquez ce que vous ressentez, il se passe quelque chose de surnaturel en vous et, si mon âme entend vos paroles, vous êtes guéri sur le champ. C'est une façon comme une autre d'expliquer l'inexplicable, c'est-à-dire le pouvoir qu'il avait sans doute de soulager certains malades.
     

     

     

     

     

    Ses remèdes:

     

     

     

     

    Les simples, les plantes ont chacune leur action propre sur une maladie [...] Les plantes utiles médicalement sont, par ordre de puissance: le serpolet, l'absinthe, le genévrier, le houx [...], le gui qui peut fournir le meilleur anesthésique et le muguet. Le muguet est un adoucissant. Le houx pourra guérir les congestions aiguës, angines, raideur des membres, exostoses. C'est un puissant médicament [...]. La mousse contient en elle-même une puissance vivifiante [...]. Le tabac en applications, imbibé ou non d'alcool, est un remède contre les engorgements ganglionnaires scrofuleux. Les plantes rugueuses ont une action sur les maladies de la peau.

     

     

     

     

    Voilà quelques simples d'emploi facile dont les propriétés sont ignorées le plus souvent des pharmaciens, des herboristes et autres guérisseurs.

     

     

     

     

    Mais Maître Philippe ne se contentait pas de divulguer ses plantes préférées à ses auditeurs, il composait aussi des remèdes dans son propre laboratoire, situé successivement à plusieurs adresses dont la dernière fut au 6 rue du Bœuf à Lyon. Remèdes que l'on pouvait se procurer dans certaines pharmacies lyonnaises.
     

     

     

     

     

    On peut citer:

     

     

     

     

    La Philippine, pour conserver les cheveux, le Dentifrice Philippe, l'Élixir Rubathier, dépuratif, l'Huile Vipérine, contre les tumeurs cancéreuses, l'Héliosine, contre la syphilis et certaines dermatoses, et, pour remplacer le Rubathier, l'élixir Guérit-Tout dont le nom signifie sans doute qu'il guérissait n'importe quoi, n'importe comment!

     

     

     

     

    L'on pourrait encore s'amuser longtemps avec les inepties rapportées innocemment par notre ami Alfred dans son témoignage fidèle sur la vie, les actes et les parole du Maître. Nous nous contenterons de terminer sur une anecdote racontée par le dit Alfred (qui la tenait du gendre):

     

     

     

     

    « Un jour le Maître était assis dans une voiture à côté de la tsarine, pendant une revue. Un des grands-ducs ayant aperçu un homme en civil dans la calèche impériale, se précipita au grand galop de son cheval. Mais, s'étant approché, il fut stupéfait de voir la tsarine seule dans sa voiture. Il lui fallut faire à deux reprises cet aller et retour pour se convaincre que M. Philippe pouvait se rendre invisible. » Sans commentaire!

     

     

     

     

    Cayce et Philippe sont les deux médiums les plus connus aux USA et en France. On peut encore citer Allan Kardec, le fondateur du spiritisme ou d'autres médiums célèbres, l'on arriverait toujours à la même conclusion: certains ont un don réel, dont ils ignorent autant que nous la nature, qui leur permet d'agir sur le psychisme et le physique de certaines personnes, don qu'ils exploitent plus ou moins généreusement au profit du commun des mortels; mais aucun ne détient une quelconque vérité cachée, une science ésotérique, le pouvoir de communiquer avec l'au-delà, la faculté de lire l'avenir, de tordre des cuillers, etc.
     
    3e exemple: Allan Kardec
    (1804-1869)

     

     

     

     

    Disons un mot d'Allan Kardec (de son vrai nom Denisard Léon Hippolyte Rivail), professeur qui, en 1854, âgé de à 50 ans, s'intéressa aux séances de tables tournantes et commença à communiquer avec les esprits. Né sous Napoléon Ier, il fonda le spiritisme sous Napoléon III et mourut en 1869, juste avant la défaite française de 1870 d'où naquit la IIIe République, une vraie celle-là, qui dura 70 ans.

     

     

     

     

    En 1858, il créa la Revue spirite et publia deux ouvrages essentiels qui, aujourd'hui encore sont la bible des spirites français, Le Livre des esprits et Le Livre des médiums. Nous ne nous intéresserons qu'au premier, où il exprime ses idées sur ce qu'il appelle le "spiritisme" pour distinguer cela des mots "spirituel" ou "spiritualisme". Le second livre n'a d'intérêt que pour ceux qui s'intéressent encore, de nos jours, au spiritisme.

     

     

     

     

    Il évoque d'abord les tables tournantes et autres phénomènes (bruits insolites, coups frappés) non expliqués, mais constatés tant de fois qu'on ne peut qu'admettre leur réalité.

     

     

     

     

    Puis il passe aux coups frappés par les tables pour signifier oui ou non aux questions posées par les assistants aux séances spirites; ensuite aux écrits proprement dits obtenus de diverses façons en présence de médiums, en général à l'aide d'une corbeille ou, mieux d'une planchette.

     

     

     

     

    Enfin on en arrive à l'écriture directe de la main du médium, car c'est finalement bien plus rapide; dans ce dernier cas la preuve qu'il n'est pas l'auteur de ce qu'il écrit, résulte par exemple de l'écriture qui change radicalement avec l'Esprit qui s'exprime à l'instant ou par la nature des réponses qui sont le plus souvent hors des connaissances du médium, rédigées dans une langue qu'il ignore, etc.

     

     

     

     

    Les vérités révélées par ces êtres immatériels qui se nomment eux-mêmes Esprits, se résument en la création de l'Univers par un Dieu éternel, présent partout, tout-puissant. Cet univers est fait d'un monde visible et d'un autre invisible qui est celui des Esprits, êtres réels qui ne sont pas égaux ni identiques mais se différencient en divers ordres.

     

     

     

     

    L'ordre supérieur est celui dont les membres atteignent un grand degré de perfection intellectuelle et morale; existent ensuite des ordres intermédiaires avec des qualités et des défauts et l'on descend ainsi jusqu'aux Esprits inférieurs qui sont animés de mauvaises passions.

     

     

     

     

    Leur identité nous est généralement inconnue: ceux qui prétendent avoir été Jules César, Charlemagne ou Napoléon, sont des Esprits inférieurs qui s'amusent à nos dépens. Mais tous s'améliorent peu à peu grâce aux incarnations qu'ils doivent traverser. Ces Esprits sont dans tout l'espace et exercent sur les humains diverses influences occultes, bonnes ou mauvaises selon les cas.

     

     

     

     

    Toute cette rhétorique est assez bien formulée et, comme Allan Kardec l'exprime dans un passage où il démontre que la science n'a pas vocation à critiquer le spiritisme, tous ceux qui auront participé à des séances où ils auront eu (ou cru avoir) communication avec des "esprits" viendront grossir les rangs de la foule des spirites qui finira par se confondre avec l'humanité tout entière. Le dommage est que cette foule, au lieu de croître rapidement comme en était persuadé Allan Kardec, a diminué depuis son époque et ne fait plus guère parler d'elle; du fait également qu'elle ne présente plus l'attrait de la nouveauté!

     

     

     

     

    Cela ne résulte nullement d'une supériorité de l'intelligence ou de la culture des gens d'aujourd'hui, car le recul des religions ou des spiritualités anciennes dans le public se traduit, au moins dans nos peuplades occidentales, par l'apparition des croyances les plus variées et les moins sensées! Quant au monde musulman, il en est encore au Moyen Âge.

     

     

     

     

    Les hommes ont vraiment besoin de croire leur âme immortelle. Cela constitue-t-il le fondement d'une vérité ? En tout cas ce n'en est pas une preuve.
     
    Chapitre III Les Mystiques

    1er exemple: Teilhard de Chardin
    (1881-1955)

     

     

     

     

    L'étude de texte qui va suivre est extraite de Teilhard de Chardin par Claude Cuénot, Éditions du Seuil, collection "Écrivains de toujours", paru en 1962.

     

     

     

     

    Étudions donc un extrait de "Christianisme et évolution - Suggestions pour servir à une Théologie Nouvelle" et, pour éviter d'ouvrir et de fermer des guillemets, nous mettrons en italiques ce qui émane de Teilhard.

     

     

     

     


    Une nouvelle orientation théologique
    Le Christ universel

     

     

     

     

    5 - D'une manière générale, on peut dire que si la préoccupation dominante de la Théologie durant les premiers siècles de l'Église fut de déterminer, intellectuellement et mystiquement, la position du Christ par rapport à la Trinité, son intérêt vital, de nos jours, est devenu le suivant: analyser et préciser les relations d'existence et d'influence reliant l'un à l'autre le Christ et l'Univers.

     

     

     

     

    Un savant digne de ce nom comme Teilhard ne peut pas employer le mot "univers" à tort et à travers. En 1945, année où il écrit ce texte, le monde scientifique et même monsieur tout-le-monde connaît déjà, depuis belle lurette, l'existence des galaxies et l'immensité de l'espace-temps.

     

     

     

     

    Est-ce alors que le Christ ne se serait pas incarné ici-bas seulement mais partout dans le vaste monde ou, en tout cas partout où existent des planètes habitées (des millions ou des milliards peut-être) par des êtres pensants ?

     

     

     

     

    7 - En ce qui concerne les relations du Christ avec le Monde, tout le problème théologique actuel paraît se concentrer sur la montée, dans la conscience chrétienne, de ce qu'on pourrait appeler le Christ-Universel. Comprenons bien ce point capital.

     

     

     

     

    Nous nous sommes décidément trompés sur le compte de ce savant: il confond effectivement le Monde ou l'Univers avec le petit "monde", la planète Terre où le hasard - ou Dieu - nous a fait naître.

     

     

     

     

    Sous l'effort combiné de la réflexion et des aspirations humaines, l'Univers, autour de nous, se lie et s'ébranle à nos yeux dans un vaste mouvement de convergence. Non seulement spéculativement, mais expérimentalement, notre cosmogonie moderne prend la forme d'une cosmogénèse (ou plus exactement d'une psycho- ou noo-génèse) au terme de laquelle se dessine un foyer de personnalité personnalisante. Quel obscur charabia!
     

     

     

     

     

    Mais poursuivons notre lecture:

     

     

     

     

    Qui ne voit l'appui, le renforcement, le pouvoir d'éveil que la découverte de ce pôle physique de synthèse universelle vient apporter aux vues de la Révélation? Mais non, mon cher Teilhard, on ne voit rien du tout. Identifions le Christ cosmique de la Foi avec le Point Oméga de la Science. Tout se clarifie, s'amplifie, s'harmonise dans nos perspectives.

     

     

     

     

    Tant mieux pour lui si ça se clarifie, mais il est pour le moins douteux que ses lecteurs voient les pensées de l'auteur devenir claires et harmonieuses.

     

     

     

     

    D'une part pour la Raison, l'évolution physico-biologique du Monde n'est plus indéterminée dans son terme: elle a trouvé un sommet concret, un cœur, un visage.

     

     

     

     

    D'autre part, pour la Foi, les propriétés imposées par la Tradition au Verbe incarné sortent du métaphysique et du juridique pour prendre rang, réalistiquement et sans violence, au nombre et en tête des courants les plus fondamentaux reconnus aujourd'hui par la Science dans l'Univers.
     
    Reprenons notre souffle

     

     

     

     

    Arrêtons-nous un moment et reprenons souffle! Essayons de comprendre à travers les commentaires que donne de ce texte son exégète Cuénot. Le Christ cosmique c'est l'Âme supérieure de la Création supportant l'Univers et s'offrant pour le salut des âmes.

     

     

     

     

    Le Point Oméga serait le point de convergence naturelle de l'humanité pensante (noosphère). Ainsi l'humanité pensante convergerait et se rassemblerait dans le Christ.

     

     

     

     

    L'on aurait plutôt tendance à croire que l'humanité est en train de diverger bien plus sûrement que de converger: les pays comme la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas, le Portugal, la Belgique, la Russie et quelques autres ont perdu leurs empires coloniaux dont les débris se sont morcelés en de multiples États, eux-mêmes souvent divisés en ethnies qui se regardent en chiens de faïence.

     

     

     

     

    Des pays comme la Yougoslavie ou la Tchécoslovaquie se divisent aussi en de plus petits États. Ainsi l'humanité loin de converger en une vaste union, est en train de se diviser comme jamais dans son histoire.

     

     

     

     

    Même l'Europe, où les six pays constituant le Marché Commun à l'origine auraient pu finir par former un seul grand État confédéré, autour duquel les autres se seraient peu à peu regroupés, se diluent dans les douze puis les quinze qui n'ont d'autres préoccupations que de sauvegarder jalousement leurs petits intérêts économiques et de cultiver leurs différences.

     

     

     

     

    Si l'on pense uniquement à une communauté ou, plus modestement, à une convergence dans le domaine spirituel, en un Point Oméga pour parler comme Teilhard, l'humanité s'en trouve encore plus éloignée que de l'unité politique. Et le Christ, la religion chrétienne, perd de plus en plus de terrain, en Occident par comparaison à la foi de nos ancêtres; dans le tiers-monde la religion de Mahomet continue à se répandre, mais dégénère ici et là en obscurantisme et en fanatisme meurtrier.
     
    Une synthèse attendue

     

     

     

     

    Position fantastique, il faut l'avouer, que celle du Christ: mais, justement parce que fantastique, à la vraie échelle des choses. En vérité, la clef de la voûte à construire est là entre nos mains. Pour opérer la synthèse attendue par notre génération entre la foi en Dieu et la foi au Monde, rien d'autre ni de mieux à faire que de dégager dogmatiquement, dans la personne du Christ, la face et la fonction cosmiques qui le constituent, organiquement, principe moteur et directeur, «?acirc;me?raquo; de l'Évolution ?

     

     

     

     

    De l'amibe à l'homme, en passant par les plantes, les poissons, les batraciens, etc., l'évolution selon Darwin, sur laquelle Teilhard a beaucoup travaillé durant sa vie, converge donc vers le Christ à son Point Oméga. C'est peut-être poétique, ce passage, mais qu'est-ce que cela a à voir avec la science ou, plus simplement avec la raison?

     

     

     

     

    Le mysticisme transcendant qui l'anime se traduit en une logorrhée inintelligible, son style est rendu nébuleux par l'emploi incessant de termes pseudo-savants, souvent de sa pure invention, comme panchristique, Christosphère, Christogénèse, Christ-Évoluteur, néo-Logos, diaphanie, parousie, énergie tangentielle, cosmogénèse, cosmique, cosmogonie, Oméga, géobiologie, hylo-zoïsme, monade, plérôme, surcréation, anthropogenèse, psychotonique, noosphère, noogénèse... et que sais-je encore! Un certain nombre figure déjà dans le court extrait de ses œuvres à caractère mystico-philosophiques que nous venons d'examiner. Encore une fois, nous nageons en plein océan du n'importe quoi!

     

     

     

     

    Décidément tout renommé qu'il soit par sa carrière de paléontologue, ses expéditions en Asie, sa participation aux fouilles de Chou-kou-tien et sa découverte avec Breuil du Sinanthropus, ce n'est pas Teilhard de Chardin qui nous mettra sur la voie d'un début de réponse à la grande et lancinante question que se posent toujours les hommes: et après?
     
    2e exemple : Thomas Kelly
    (1893-1941)

     

     

     

     

    Thomas Raymond Kelly né dans une famille quaker, est devenu lui-même une autorité chez les quakers nord-américains. Contemporain de Teilhard de Chardin, il est plus difficile à analyser critiquement, car beaucoup moins dithyrambique et alambiqué dans ses propos. Il ne cherche pas à argumenter ni à démontrer quoi que ce soit mais à conforter dans leur idéal des gens qui ont la même foi chrétienne que lui. Mais il s'adresse essentiellement aux quakers qui ne représentent qu'une portion infinitésimale de l'humanité, bien que ses écrits puissent toucher des fervents d'autres chapelles.

     

     

     

     

    Kelly étudia d'abord la chimie puis la philosophie à Excaver Ford et passa deux années au séminaire de Hartford pour y étudier la théologie dont il obtint la licence en 1919 et où il revint en 1921 pour parvenir au grade de docteur en Philosophie.

     

     

     

     

    Avec sa femme Laël il partit en 1924 à Berlin où ils se consacrèrent pendant plus d'un an aux quakers allemands dont une bonne partie avait probablement été "convertie" par lui lorsque, pendant la guerre, il s'occupait des prisonniers allemands en Angleterre. À son retour il fut nommé professeur de philosophie au Collège universitaire de Earlham à Richmond dans le Connecticut.

     

     

     

     

    Voilà, très résumée, la carrière de notre homme, ce qui éclaire un peu ce personnage évidemment peu connu en Europe. Pour analyser sa pensée, prenons par exemple des passages de son article "L'éternel présent et les préoccupations sociales" paru en mars 1938 dans The Friend, revue quaker de Philadelphie. Selon notre habitude les mots en italique seront les citations de notre modèle.
     
    L'Église s'occupait de l'au-delà

     

     

     

     

    L'Église s'occupait surtout de l'au-delà, elle était orientée vers l'autre monde, elle ne s'inquiétait guère de ce monde-ci, de ses peines et de ses besoins. Parce que l'ouvrier honnête, qui souffrait de privations d'ordre économique, demandait du pain, l'Église de ce temps-là s'écriait:

     

     

     

     

    « Tu ne songes qu'à ce bas monde, tu es grossier, tu as l'esprit matérialiste; tu devrais rechercher ce qui est céleste et éternel, tu devrais penser à l'autre monde.?raquo; L'ouvrier n'avait pas l'esprit particulièrement matériel, il avait faim et le socialisme marxiste lui promettait précisément le pain temporel dont il avait besoin, tandis que l'Église lui reprochait de ne pas être affamé de Pain éternel.

     

     

     

     

    Ce passage sonne très juste et il n'y a rien à y redire. Mais poursuivons notre lecture: Nous avons changé tout cela! Nous vivons à une époque où c'est de ce monde-ci que l'on s'inquiète, où l'on s'intéresse passionnément à l'économie sociale et à l'organisation politique. L'Église elle-même est devenue "réaliste" [...]

     

     

     

     

    Veut-on juger d'une expérience d'ordre éternel, on se demande: Est-elle de nature à transformer les choses dans l'ordre temporel? Dans ce cas nous la conserverons, sinon nous la rejetterons.

     

     

     

     

    Je prétends que c'est là un renversement déplorable de l'ordre des valeurs: le temps ne saurait être juge de l'Éternité, c'est ce qui est éternel qui met le temps à l'épreuve et le juge.
     
    Notre philosophe commence à déjanter

     

     

     

     

    Holà! attention! notre bon philosophe commence à déjanter. À quelle Église fait-il référence? Peut-être cette remarque peut-elle s'appliquer à celle des quakers ou à quelqu'autre parmi les nombreuses Églises américaines, qui n'ont en commun que la lecture de la Bible, mais certainement pas à l'Église anglicane et encore moins à la principale des Églises, la catholique. Souvenons-nous par exemple de l'Encyclique du pape Pie XI sur le "communisme intrinsèquement pervers" ou à celles de Jean-Paul II sur la contraception généralisée ou l'avortement légalisé.

     

     

     

     

    Ce ne sont pas là des signes d'assouplissement de la doctrine chrétienne et de rapprochement avec les idées à la mode dans les sociétés humaines. Quant au temps qui juge l'éternité ou l'inverse, chacun peut traduire à sa façon ou, plus simplement avouer ne pas savoir ce qu'a bien pu vouloir dire l'auteur. Mais poursuivons notre lecture.

     

     

     

     

    Cela ne veut pas dire, d'ailleurs, que je conseille d'échanger la préoccupation exclusive de l'ici-bas et du temps contre la préoccupation, également exclusive, de l'au-delà, ni que je préconise un mépris hautain de ce monde mutilé et sanglant, tandis que nous nous chaufferions béatement au soleil de l'Éternité. Mais je suis convaincu que l'expérience quaker de la Présence divine tient compte, à la fois, du temporel et de l'éternel, en plaçant toutefois la suprême valeur et l'explication finale dans l'Éternité, source créatrice du temps lui-même, qu'une telle expérience de la Présence divine est possible, qu'elle est un fait actuel et fréquent, qu'elle transforme et transfigure toute la vie, voilà le message essentiel des Amis.

     

     

     

     

    On a bien, dans ce passage, l'expression d'une foi ardente mais rien de convaincant pour ceux qui n'ont pas cette foi. Citons d'autres passages du même article: L'ancienne vie, qui se déroulait entièrement dans un monde à une dimension, celui du temporel, était une vie de perpétuel effort. Avions-nous évalué le passé exactement? Pourrait-il survenir un événement imprévu susceptible de menacer notre avenir et de réduire à néant toutes nos combinaisons?

     

     

     

     

    Anxiété! Angoisse! Voilà de quoi est faite la vie des hommes qui "réussissent" [...] Et dire qu'il se trouve des personnes pieuses qui croient devoir travailler assidûment pour plaire à Dieu, pour obtenir un bon témoignage et hâter la venue de son règne! [...] Alors survient la conscience de la Présence.

     

     

     

     

    L'éternel Présent fait irruption dans les présents temporels. Désormais tout est sécurité: un sentiment de confiance absolue, né de la certitude d'être uni à une Puissance triomphante, remplace les anciennes angoisses au sujet de l'établissement du Royaume de Dieu. Cette sécurité embrasse l'individu, le groupe, l'espèce humaine tout entière.
     
    Universalité christique

     

     

     

     

    Nous retrouvons là un peu de l'universalité christique chère à notre ami Teilhard. Mais le peu de cas qu'il fait de l'assiduité au travail n'est-elle pas un peu gênante, d'autant que, si l'on en croit la Bible, c'est Dieu qui a imposé le travail à notre espèce en châtiment du péché originel ? Cela se confirme un peu plus loin:

     

     

     

     

    Un résultat immédiat de cette certitude, c'est la diminution à nos yeux du prestige des décisions raisonnablement combinées et basées uniquement sur des calculs. Tandis que nous vivions sur une seule dimension, dans le domaine temporel, nous devions régler notre vie tout seuls.

     

     

     

     

    Il fallait interpréter le passé avec circonspection et préparer l'avenir avec soin, ne rien entreprendre sans que les calculs en fissent prévoir le succès, ne point vivre en aveugles, ne point s'engager avec témérité dans l'inconnu. Il fallait au contraire être raisonnables, pleins de bon sens, circonspects, avertis. Soudain survient la certitude de la réalité de la Présence. Alors commence une vie extraordinaire, une vie de victoire par la foi.
     
    La foi remplace la sagesse

     

     

     

     

    Donc la foi remplace la sagesse, il devient inutile de peser le pour et le contre avant de décider: tout vient tout seul, il suffit de ressentir la Présence éternelle (6). C'est une belle philosophie à recommander aux paresseux et aux irréfléchis!

     

     

     

     

    Dans l'article sur la Sainte Obéissance (discours de T.R. Kelly dans son église de quakers à leur réunion annuelle de fin mars 1939), il exhorte ses auditeurs, non seulement à renoncer à leurs biens, à leurs amis et aux honneurs, ce qui n'est que la moitié du chemin vers Notre Seigneur, mais encore de renoncer à eux-mêmes et, ainsi, de faire l'autre moitié. Il prend l'exemple de saint François d'Assise.

     

     

     

     

    Or c'est précisément cette étonnante vie qui consiste à l'accompagner dans la seconde moitié du voyage - cette vie qui aspire à une obéissance absolue, sans aucune restriction, que je voudrais vous proposer de choisir. J'entends cela à la lettre, entièrement, complètement, et je l'entends pour vous comme pour moi: remettez-Lui votre vie, en une obéissance sans réserve. Si vous ne saisissez pas le dynamisme révolutionnaire de la proposition que je vous fais, c'est que vous n'y avez rien compris.

     

     

     

     

    Et lorsqu'un être s'engage ainsi, Dieu se manifeste, des miracles s'accomplissent, des forces divines capables de renouveler le monde sont libérées et transforment l'histoire. Je vous appelle à cette vie extraordinaire, ou plutôt Dieu vous y appelle par ma bouche. Je ne vous la propose pas comme un merveilleux modèle qu'on espère pouvoir imiter, mais comme un programme concret, précis, que nous pouvons suivre vous et moi, ici, maintenant, dans notre Amérique industrialisée.

     

     

     

     

    Holà! notre Kelly s'envole carrément, aspiré violemment par son élan mystique; mais il est douteux que ses ouailles, tout bons quakers qu'ils fussent, se soient précipités dès la sortie de l'église pour distribuer tous leurs avoirs, lâché tous leurs amis, abandonné sur le champ leur position sociale dans un parfait esprit de renoncement à soi-même, dans le but de suivre aveuglément le divin Seigneur sur la totalité du chemin.
     
    La Lumière intérieure

     

     

     

     

    Très peu avant sa mort Thomas Kelly écrivait, dans la même veine, un petit article intitulé « La Lumière intérieure », dont nous tirons ces quelques phrases:

     

     

     

     

    Abandonner la direction de notre vie à la Lumière intérieure, ce n'est pas seulement - comme on le croit trop souvent - nous sentir appelés à des tâches spéciales. C'est, en premier lieu, nous livrer à une révision totale de nos réactions envers le monde extérieur. En adorant Dieu dans la lumière, nous devenons de nouvelles créatures: nos réactions à notre milieu sont entièrement nouvelles, surprenantes. De la Lumière intérieure il nous vient, en effet, un enseignement.

     

     

     

     

    Cet enseignement nous détache des affections et des ambitions terrestres - contemptus mundi. Et il nous anime d'une sollicitude divine, mais douloureuse pour le monde - amor mundi. Dieu arrache le monde de notre cœur, déliant les chaînes qui nous y attachaient, et il précipite le monde dans notre cœur, où Lui et nous le portons ensemble avec un amour infiniment tendre.

     

     

     

     

    C'est bien beau.

     

     

     

     

    En tout cas de tels prêches ne risquent guère d'inspirer le commun des mortels, les athées, les agnostiques, même pas les croyants. Et ne peuvent être d'aucune utilité pour la moitié pauvre de l'humanité qui lutte péniblement pour sa survie.
     
    2e PARTIE
    LES TÉMOIGNAGES CRÉDIBLES

     

    Chapitre I : La Métempsycose


    1er exemple : SOCRATE

     

     

     

     

    La métempsycose, ce mot savant tiré du grec, est la croyance en la renaissance de l'âme, après la mort, dans un nouveau corps vivant, homme, animal ou plante.

     

     

     

     

    Le plus grand philosophe de la Grèce antique croyait à la survie de l'âme. Écoutons ce qu'il nous en dit dans le Phédon (7) quelques heures avant d'avaler la ciguë:

     

     

     

     

    « Je m'imagine que ceux qui ont établi les mystères à notre intention n'étaient pas des hommes ordinaires, mais qu'en réalité ils ont voulu nous faire entendre que tout homme qui arrive dans l' Hadès (8) sans être purifié et initié, restera couché dans la fange, mais que celui qui a été purifié et initié, dès son arrivée là-bas, habitera avec les dieux. » Cébès lui réplique:

     

     

     

     

    « Tout cela, Socrate, me paraît bien dit; mais en ce qui regarde l'âme, les hommes ont grand-peine à le croire. Ils se disent que peut-être, quand elle est séparée du corps, elle n'est plus nulle part et qu'elle se corrompt et se perd le jour même où l'homme se meurt; qu'aussitôt elle se disperse comme un souffle et une fumée; qu'elle s'envole en tous sens et qu'elle n'est plus rien nulle part. Mais que l'âme existe après la mort de l'homme et qu'elle conserve une certaine activité et la pensée, cela demande à être confirmé et démontré à fond. »
     
    Une ancienne tradition

     

     

     

     

    Voici la réponse du Maître, qui montre que Socrate croyait aussi à la métempsycose: « Pour l'examiner, demandons-nous si les âmes des hommes qui sont morts sont dans l'Hadès ou non. Une ancienne tradition, qui me revient en mémoire, veut que les âmes existent là-bas, où elles sont venues d'ici, et qu'elles reviennent ici et naissent des morts.

     

     

     

     

    Et s'il en est ainsi, si les vivants renaissent des morts, il faut en conclure que nos âmes sont là-bas; car elles ne sauraient renaître si elles n'existaient pas, et leur existence sera suffisamment prouvée, si nous voyons clairement que les vivants ne naissent que des morts. Si cela n'est pas, il nous faudra chercher une autre preuve. » Cébès l'ayant approuvé, Socrate poursuit:

     

     

     

     

    « Maintenant ne borne pas ton enquête aux hommes, si tu veux découvrir la vérité; étends à tous les animaux et aux plantes, bref à tout ce qui a naissance et voyons, en considérant tout cela, s'il est vrai qu'aucune chose ne saurait naître que de son contraire, quand elle a un contraire, comme par exemple le beau qui a pour contraire le laid, le juste l'injuste et ainsi de mille autres choses. »

     

     

     

     

    Et la logique socratique se poursuit dans ce dialogue avec Cébès, l'argument étant que si une chose devient grande, elle était donc plus petite avant, rapide elle était lente, le pire était meilleur, et, finalement, le sommeil a la veille pour contraire, la vie la mort et la mort la vie, qui naissent l'une de l'autre.

     

     

     

     

    L'on peut, à l'inverse de Cébès, ne pas être convaincu par la démonstration, mais ce texte montre bien la croyance du grand sage dans la réincarnation des âmes défuntes en de nouvelles formes vivantes, humaines lorsqu'elles se sont purifiées durant leur passage en ce monde, sinon en des formes inférieures, « dans la fange ».
     
    2e exemple: BOUDDHA

     

     

     

     

    La métempsycose est le fondement essentiel du bouddhisme.

     

     

     

     

    Dans la culture indo-tibétaine, l'âme, après la mort du corps qu'elle habite dans sa période terrestre, subsiste dans une existence intermédiaire avant de renaître dans un nouveau corps et cela un grand nombre de fois.

     

     

     

     

    Ces étapes multiples doivent lui permettre d'atteindre un état de grande sagesse et de devenir un Bouddha, ce qui veut dire celui qui est parvenu à l'illumination suprême en atteignant le nirvana.

     

     

     

     

    Le premier grand sage historique, celui que les Occidentaux croient souvent être le seul Bouddha, qui se nommait Shakyamuni et vivait au siècle d'avant Socrate, parcourut l'Inde du Nord et le Tibet de son époque en dispensant pendant trente-cinq ans un enseignement qu'il appelait le Dharma, un mot sanscrit signifiant aussi bien "coutume" que "devoir" ou "loi". Si le bouddhisme a bien aujourd'hui l'apparence d'une religion, originellement ce n'en était pas une: au contraire, Shakyamuni ne croyait pas en Dieu; il admettait seulement des entités spirituelles qu'il appelait dieux, mais c'étaient des dieux mineurs, sans grande importance ni puissance.

     

     

     

     

    Il enseignait une vérité essentielle: la liberté, à savoir principalement se libérer de la servitude, de l'ignorance et de la souffrance. Il eut de nombreux disciples et leur apprit à parcourir le chemin vers la sagesse jusqu'à l'illumination en pratiquant une discipline très stricte, en partie à base de yoga.

     

     

     

     

    De nos jours certaines sectes bouddhistes affirment ne pas pratiquer une religion, bien qu'elles fassent usage de certains rites et de la prière en commun, car elles prétendent que leurs prières ne s'adressent pas à un Dieu, mais à chacun des participants en particulier.

     

     

     

     

    On oublierait un des aspects essentiels du bouddhisme si l'on omettait de mentionner les monastères. C'est Shakyamuni lui-même qui fonda la première Communauté ou Shanga. C'est l'un des 3 éléments qui constituent le bouddhisme: le Bouddha qui enseigne, le Dharma, l'enseignement et le Shanga, la communauté des moines qui le reçoit.
     
    La philosophie bouddhiste

     

     

     

     

    La philosophie bouddhiste, la religion si l'on préfère, est d'une indéniable hauteur spirituelle et morale. Mais ce n'est pas cet aspect qui nous occupe en ce moment. Ce que nous cherchons à apprécier, c'est le crédit que l'on peut prêter à cette croyance en de multiples renaissances, ce qui suppose une âme et sa survie dans un au-delà, quelle que soit la qualité de ce dernier.

     

     

     

     

    La métempsycose à la façon bouddhiste, c'est la théorie du karma. C'est une vision évolutionniste des êtres qui, à travers leurs vies successives, prennent différentes formes, de façon plus ou moins aléatoire; ils peuvent évoluer vers des formes supérieures ou régresser vers des formes inférieures.

     

     

     

     

    La seule possibilité de guider ces passages d'une forme vivante à une autre dans une direction favorable est de se préparer à la mort inévitable en se perfectionnant dans la voie de la lumière et de la sagesse. Ce processus de perfectionnement se poursuivra alors dans l'état intermédiaire que l'âme traversera entre deux réincarnations, état qui peut durer longtemps, être chaotique, dangereux, maléfique, voire infernal ou, au contraire, lorsqu'on s'y est bien préparé par la méditation, constituer une étape favorable pour l'évolution à venir. La méthode la plus aisée pour suivre un tel cheminement positif dans ses vies successives est de suivre l'enseignement du Bouddha qui, idéalement, devra conduire pas à pas le nouveau disciple vers l'illumination ultime, vers la bouddhéité.

     

     

     

     

    Le Livre tibétain des morts,(9) son nom véritable est: «Le Grand Livre de la Libération Naturelle par la Compréhension dans le Monde Intermédiaire» ce qui est un peu compliqué, avouons-le!, écrit au VIIIe siècle par un certain Padma Sambhava et retrouvé un demi-millénaire plus tard, nous paraît être la meilleure source pour rechercher les fondements les plus authentiques de cette théorie des réincarnations successives.

     

     

     

     

    Les Tibétains pensent que les êtres vivants - pas seulement les humains - naissent, vivent, meurent et renaissent et, qu'entre deux vies, ils passent une période plus ou moins longue dans un monde intermédiaire et ont foi dans des récits de certains "voyageurs éveillés" qui prétendent se souvenir de ce passage dans l'au-delà et de leurs vies antérieures. Le dieu de la mort, Yama juge les défunts; il a une apparence terrifiante, une tête de buffle, tient un squelette dont il se sert comme d'une massue et chevauche un buffle qui crache le feu. Il a de nombreux serviteurs qui vont saisir les âmes de ceux qui meurent et les entraînent devant le maître du monde souterrain qui doit les juger sur leurs bonnes et mauvaises actions durant leur période de vie terrestre.

     

     

     

     

    Il envoie les vertueux et les justes vers les célestes demeures en attendant leur retour parmi les hommes, expédie les vilains pécheurs dans les espaces infernaux et les fera renaître plus tard en des formes inférieures d'humains misérables ou de simples animaux.

     

     

     

     

    Le mot sanscrit préta est, d'après Robert Thurman, celui qui correspond le mieux à ces malheureux êtres car il signifie, dans les traductions chinoises du texte tibétain, esprits affamés. En essayant d'imaginer ces endroits infernaux du monde intermédiaire entre deux vies et sachant que l'on est destiné à y être replongé un grand nombre de fois, l'on comprend que les bouddhistes, les Tibétains particulièrement, sachant qu'ils peuvent mourir n'importe où et n'importe quand, s'efforcent avec tant d'ardeur de se préparer à cette mort inéluctable par des prières et des pratiques vertueuses durant leur passage en ce monde terrestre.
     
    Livre tibétain des morts

     

     

     

     

    Explorons un peu le texte même du Livre tibétain des morts tel que l'a traduit Robert A.F. Thurman. Commençons par la "Prière de demande d'aide aux Bouddhas et aux Bodhisattvas",(10) qui doit être dite au moment de la mort d'un proche.

     

     

     

     

    Ô Bouddhas et Bodhisattvas dans les dix directions, Vous qui êtes toute compassion, toute connaissance, tout amour, Vous qui voyez tout - vous êtes le refuge des êtres!...

     

     

     

     

    Ô vous, êtres compatissants, cette personne est en train de passer de ce monde dans l'au-delà, elle quitte ce monde et accomplit la grande migration. Elle n'a pas d'ami. Elle souffre beaucoup, elle n'a ni refuge, ni protection, ni alliés... Elle est entraînée par la puissance du devenir, elle pénètre dans une immensité sauvage... elle va dans un endroit où le sol n'est pas sûr, elle entre dans un immense champ de bataille. Elle est saisie par un diable immense, terrifiée par les messagers de Yama.
    Protégez-la! Soyez ses alliés! Sauvez-la de la grande obscurité du monde intermédiaire! Ne l'abandonnez pas à la puissance du devenir néfaste! Je prie avec vigueur pour que vous, les Trois Joyaux, la sauviez de la souffrance du monde intermédiaire!

     

     

     

     

    Suivent d'autres prières du même style: la prière pour la délivrance, celle pour le refuge et les Versets Essentiels.

     

     

     

     

    Les enseignements du premier Bouddha, de nature philosophique, deviennent ainsi, une douzaine de siècles plus tard, une histoire mythologique et prennent un caractère religieux. Pour que l'on puisse y accorder quelque crédit, il faudrait que l'on ait connaissance de nombreux récits de ces "voyageurs éveillés" se souvenant de façon précise de leurs passages dans ces mondes intermédiaires, ce qui n'est pas le cas; encore faudrait-il que leurs récits se recoupent et concordent entre eux. L'étude approfondie du bouddhisme est pleine d'intérêt et certainement enrichissante sur le plan spirituel pour ceux qui s'y adonnent; mais demande beaucoup de temps, ce qui n'est pas à la portée du plus grand nombre, surtout à notre époque.

     

     

     

     

    Il est certain que la pratique de ses enseignements est très bénéfique pour les sociétés qui en profitent: les Tibétains étaient un peuple heureux, plein de bonne humeur et de joie, chez qui régnaient l'entraide et la paix avant que le potentat Mao Zedong, tyran paranoïaque, ne décide de s'approprier ce pays, qui n'avait jamais fait partie de la Chine, et envoie ses troupes piller et massacrer ce peuple innocent. Comme ce génocide est le fait d'une grande puissance, l'Amérique et les autres puissances, grandes ou moyennes, ferment pudiquement les yeux depuis un demi-siècle.

     

     

     

     

    Que le bouddhisme ait une influence heureuse sur les sociétés où il compte de nombreux adeptes, l'apparente en cela aux autres grandes religions dont la morale favorise indubitablement la vie en société, mis à part le fanatisme catholique des siècles passés ou celui des intégristes musulmans d'hier et d'aujourd'hui.
     
    3e exemple:
    Les Vies antérieures (11)

     

     

     

     

    Une multitude de gens croient avoir vécu une ou plusieurs, voire une multitude de vies antérieures à la vie qu'ils mènent actuellement. Cette croyance repose sur des fondements plus ou moins solides; les uns semblent assez farfelus, les autres un peu moins. L'on peut estimer qu'un des plus sérieux est celui qui résulte des séances d'hypnose pratiquées par des médecins, au cours desquelles les sujets font des transes avec régression vers le passé.

     

     

     

     

    Certains des psychothérapeutes pratiquant ce genre de traitements ne croient pas à des scènes de vies antérieures et pensent qu'il s'agit simplement de rêves provoqués chez leurs patients par l'hypnose et le dialogue qu'ils poursuivent pendant toute la séance avec eux. Par exemple le docteur Raymond Moody. Pour quelques autres psychiatres et pour une notable proportion des sujets, il s'agit vraiment de vies antérieures vécues par ces individus dans des époques plus ou moins lointaines. J'ai lu quelques livres sur la question, mais il y en a des quantités et chacun pourra trouver ce qu'il voudra dans ce domaine. La science ne peut pas se prononcer sur le sujet, ces expériences n'ayant évidemment aucun caractère répétitif. Moi aussi, par conséquent, je me garderai de tout avis personnel.
     
    Chapitre 2 : Les religions

     

     

     

     

    Nous ne parlerons pas des religions anciennes bien que certaines d'entre elles soient assez bien connues. Ainsi les religions grecque ou romaine, celles des Perses, des Carthaginois, mais aussi celles de l'Égypte pharaonique, d'Assyrie, de Sumer et d'Akkad étaient polythéistes (à part, mais ce fut une courte parenthèse, celle d'Aménophis IV ou Akhenaton). Elles sont mortes, inutile donc d'en parler. Quant aux religions ou fétichismes des petites peuplades, celles des tribus indiennes d'Amérique, par exemple, l'on n'en sait toujours pas grand-chose. Les anciennes ont disparu et celles qui subsistent n'ont qu'une influence extrêmement limitée.

    1 - Le judaïsme

     

     

     

     

    Seule, dans l'Antiquité, la religion juive était vraiment monothéiste et c'est la seule qui demeure vivante de nos jours.

     

     

     

     

    Je connais un peu la Bible, mais guère la pratique de cette religion, je n'en sais que ce que les non-juifs en savent généralement. Laissons de côté les préceptes communs aux religions monothéistes qui servent à faciliter la vie en société; et ceux qui lui sont propres et jouent un rôle important dans vie morale de ses adeptes. Elle paraît très portée sur le rituel. Or le rituel n'a rien à faire dans notre problème qui concerne la survie ou non de l'esprit après la mort. Le fait de porter des "papillotes" et une petite calotte (kippa) pour les hommes ou des perruques en dehors de chez soi pour les femmes mariées n'a aucune incidence sur notre devenir post-mortem! De plus cette religion ne concerne qu'un seul peuple parmi les 150 à 200 qui existent sur le globe terrestre. Nous l'ignorerons donc dans la suite de notre discussion. Mais nous n'oublierons pas qu'elle a servi d'origine aux religions chrétienne et musulmane.
     
    2 - Le brahmanisme

     

     

     

     

    Né quatre ou cinq siècles avant le christianisme, à l'époque où les brahmans existaient. J'ignore tout de cette religion et ne saurais en parler; mais cette religion existe encore et le nombre de ses fidèles est tel qu'on ne peut la passer sous silence.
     
    3 - Le bouddhisme

     

     

     

     

    Il est né du dogme originel du premier Bouddha, je l'ai donc classé au chapitre I avec la métempsycose. S'il s'agissait du caractère un peu mythologique et religieux que lui a conféré Padma Sambhava depuis le VIIIe siècle et enjolivé par les siècles suivants, je l'aurais classé au chapitre 2, parmi les religions.

     

     

     

     

    Certains bouddhistes japonais qui essaiment un peu aux USA semblent, depuis quelque temps, faire revivre une pratique bouddhiste de la prière qui n'invoquerait pas une divinité mais s'adresserait aux fidèles eux-mêmes. Une oreille française entend psalmodier à peu près nam yo orangué kyo pendant une demi-heure et cela ressemble plutôt, pour le non-initié, à un rite bizarre qu'à une incantation personnelle! Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une renaissance du bouddhisme originel. Le bouddhisme, avec ses multiples variantes selon les peuples qui le pratiquent ou même au sein de ces peuples, n'en reste pas moins l'une des trois grandes religions actuelles avec l'islam et le christianisme.
     
    4 - Le christianisme

     

     

     

     

    Ce qui nous intéresse dans les religions, étant donné la finalité de cette étude, n'a pas de rapport avec les rites ni même avec les particularités dogmatiques de chaque chapelle. C'est pourquoi nous ne ferons pas de différence entre le catholicisme, le christianisme orthodoxe ou les multiples branches du protestantisme. Les variantes du christianisme n'ont pas plus d'intérêt pour notre sujet que celles du bouddhisme. La seule doctrine ou règle de vie qui importe ici est celle que l'on peut tirer des paroles de Jésus transcrites par les évangélistes: il n'est déjà pas facile de mettre ces derniers en harmonie!

     

     

     

     

    La grande différence avec les deux autres religions importantes vient du caractère divin que, dès les premiers croyants, l'on a attribué à cet être exceptionnel nommé le Christ. Alors que Bouddha et Mahomet sont des hommes dont on connaît à peu près la naissance, la vie et la mort, l'on ne sait à peu près rien de ce Jésus. A-t-il existé ? Cela est très vraisemblable mais non certain. Sa mère n'a-t-elle eu que lui ou a-t-il eu des frères et des sœurs comme certains faits permettent de le penser? Qu'est-il devenu après son apprentissage chez son menuisier de père, jusqu'à ce qu'on reparle de lui à la trentaine?
     
    Seul témoignage authentique

     

     

     

     

    Seule sa mort publique, après son procès devant Hérode, semble bien réelle. Le seul témoignage authentique qui semble se rapporter à ce Jésus est celui de Flavius Josèphe, historien juif qui possédait la nationalité romaine, qui relate à la même époque un juif crucifié pour avoir troublé l'ordre public et non pour actes de banditisme comme la plupart des autres condamnés.

     

     

     

     

    Qu'il ait existé ou pas, ce qui nous importe est la morale de vie qui en a été tirée par les chrétiens à partir du sens qu'ils ont attribué aux récits des évangélistes, dans le but d'accéder du mieux que l'on peut à une survie "céleste", quitte à attendre un certain temps au purgatoire, faute de quoi l'on sombre, après la mort, dans les tourments infinis de l'enfer.

     

     

     

     

    Les hommes et femmes qui vont tout droit au ciel après leur mort jouissent de la félicité pendant l'éternité, de même que ceux qui ont passé un temps plus ou moins long au purgatoire et qui rejoignent enfin la bienheureuse vie céleste. Cette morale est, comme celle des bouddhistes, propre à façonner les croyants en humains pleins d'excellentes qualités, bons citoyens, respectueux des autres comme de ses proches ou de soi-même, généreux, fidèles, etc. Ceux qui pratiquent ces règles à la perfection sont très rares et les meilleurs d'entre eux sont reconnus par certaines Églises, en général longtemps après leur mort, comme saints et plus ou moins auteurs de miracles.

     

     

     

     

    Sans atteindre de tels sommets dans la vertu, il faut bien admettre que ceux qui pratiquent la religion chrétienne, quels que soient leurs mauvais penchants, seraient encore pires s'ils n'avaient comme garde-fous que la morale imposée par les pouvoirs publics.

     
    5 - L' islam

     

     

     

     

    La vie de Mahomet est très intéressante à lire pour quelqu'un d'étranger à la religion qu'il a fondée. Né au VIe siècle dans une famille aisée pour cette époque, il devint à l'âge adulte chef d'une bande, que l'on pourrait désigner du nom de tribu, comportant au début une ou deux centaines d'individus et se lança avec elle dans des luttes nombreuses contre d'autres tribus de l'Arabie. Après chaque victoire, il procédait au partage du butin en parts égales pour ses guerriers, en gardant deux pour lui-même. Finalement il devint pratiquement le maître du pays et fit de La Mecque la capitale des croyants en la doctrine qu'il avait élaborée durant sa vie, qui intègre partiellement les religions chrétienne et juive dont Jésus et certains parmi les prophètes juifs deviennent prophètes dans sa nouvelle religion.

     

     

     

     

    Là encore les préceptes édictés pour la bonne pratique de ce culte ont un intérêt évident pour permettre à la société musulmane de vivre avec des règles qui rendent cette vie plus acceptable pour ses participants qu'une communauté sans règles, dotée seulement de vagues coutumes comme c'était sans doute le cas des tribus indépendantes qui peuplaient l'Arabie avant Mahomet.

     

     

     

     

    Mais cette religion, à l'inverse des deux autres, garde des traces évidentes des principes guerriers de son auteur. Comme les autres, cette religion se proclame la seule vraie; ceux qui l'ignorent sont donc des infidèles et ne méritent pas de vivre. Tuer un infidèle sera donc possible sans commettre de péché.

     

     

     

     

    De là à en faire une action méritante, il n'y a pas loin et, face aux massacres des Assassins du Moyen Âge et à ceux des prosélytes de Ben Laden aujourd'hui, on peut très bien admettre qu'il s'agit là d'interprétations correctes du Coran. Mais cela est parfaitement insensé du moment que les infidèles sont si nombreux que l'on ne peut en faire disparaître qu'une quantité infinitésimale; que donc ce n'est pas la peine de commencer puisque l'on n'a pas la moindre chance de faire de cette religion la seule de toute l'humanité; ce que pouvait admettre Mahomet qui ne s'intéressait guère qu'à l'Arabie et ignorait à peu près tout des autres peuplades du monde de son époque, mais ce dont les musulmans qui se sont lancés à la conquête de ce monde après sa mort ont très vite dû reconnaître.

     

     

     

     

    Il s'agit là d'une tare indéniable qui marque l'islam au contraire des autres religions actuelles, et ce en dépit des massacres qui ont entaché la religion catholique contre ce qu'elle considérait comme des hérésies, surtout à partir du XIIe siècle contre les Albigeois jusqu'au milieu du XVIIIe contre les protestants. Mais cela n'était pas écrit dans les Évangiles!

     

     

     

     

    L'on pourrait croire que les musulmans ont un certain retard de civilisation par rapport aux peuples où dominent d'autres religions, ce n'est pas suffisant comme explication: leur retard vient de l'interprétation trop rigide de l'islam qui fait de la religion la règle absolue de la vie personnelle comme de la vie politique.

     
    6 - Le Ciel ou l'après-Vie des religions

     

     

     

     

    Dans toutes les religions, après la vie et la mort, l'esprit, l'âme ou le corps réincarné de l'individu qui a fait son temps plus ou moins long sur la terre, issu du mort, poursuit son chemin vers les délices de la vie éternelle en présence du Dieu omniprésent et bien-veillant.

     

     

     

     

    Dans certaines des religions, l'être humain doit au préalable expier les fautes qu'il a commises durant sa vie en subissant une période d'épreuves plus ou moins longue et pénible (multiples vies chez les bouddhistes ou purgatoire chez les chrétiens), même subir la peine maximale qui le prive à jamais de la félicité céleste et le voue aux tourments infinis de l'enfer chez les chrétiens.
     
    3e PARTIE
    OPINIONS ET CROYANCES

     

    Visions des mourants

     

     

     

     

    Lorsque des personnes meurent au cours d'un accident ou lors d'une intervention chirurgicale, certaines d'entre elles ont des apparitions (ou des illusions pour les sceptiques) curieusement ressemblantes, au moins dans leur principe. Bien entendu les morts ne viendront pas nous raconter les images qui se sont présentées à eux dans leurs derniers moments.

     

     

     

     

    Or il se trouve assez souvent des cas où des gens ont survécu après avoir véritablement frôlé la mort. Ce sont certains de ceux-là qui ont quelquefois avoué à un médecin, une infirmière ou un proche les images reçues et les évènements ressentis pendant ces instants extrêmes, touchant au domaine du surnaturel.

     

     

     

     

    Quand il s'agit de patients ayant failli mourir au cours d'une intervention chirurgicale, les médecins qui recueillent ces confidences n'y font généralement pas attention, persuadés qu'il s'agit de divagations que les grands malades leur prodiguent assez souvent.

     

     

     

     

    Ces récits n'ont commencé à trouver un certain crédit que lorsqu'un médecin, Mme Kübler, qui passait la majeure partie de son temps à parler avec des malades à l'article de la mort, commença à en révéler la teneur, suivie par le docteur Raymond Moody qui en fit une étude exhaustive, puis de nombreux médecins ou autres spécialistes qui enchaînèrent sur ce thème, devenu susceptible d'être discuté officiellement.
     
    Chapitre 1
    Elisabeth Kübler-Ross

     

     

     

     

    En 1942, âgée de 16 ans, cette jeune suissesse de Zurich élevée très strictement, quitta le toit familial et vécut difficilement jusqu'à la fin de la guerre où, après être passée en France et de là en Suède elle put, à la fin de la guerre, débarquer en Pologne où elle voulait aider les malheureuses victimes de la barbarie nazie. Là elle visita notamment le camp de concentration de Maidanek.

     

     

     

     

    Rentrée à Zurich comme laborantine, elle passe son baccalauréat puis entreprend la médecine et obtient son diplôme après sept années d'études.

     

     

     

     

    Puis elle épouse un de ses anciens condisciples, un Américain, Emmanuel Ross, qui finit par l'emmener aux USA. Ils s'installent dans un Hôpital du Bronx où elle a tôt fait de remarquer l'indifférence apparente tant des toubibs que des autres membres du personnel à l'égard de la mort de leurs patients. Enceinte, elle doit quitter son poste et retrouve ensuite une place mal payée dans un hôpital psychiatrique à Manhattan où elle constate que les malades schizophrènes sont dans un triste état. Elle s'en occupe avec cœur et, lorsqu'elle quittera cet établissement en 1961, elle a tiré d'affaire une trentaine de ses malades, auparavant jugés incurables.

     

     

     

     

    Elisabeth passera ensuite une vingtaine d'années à se consacrer aux malades en phase terminale et à dialoguer, avec ceux qui acceptent, dans des séances spéciales où un nombreux public d'étudiants en médecine le plus souvent, mais aussi d'infirmières, de prêtres ou d'autres personnes concernées y assistent derrière une glace sans tain, au su du malade mais de façon à ce que ce public ne le gêne pas.

     

     

     

     

    Puis elle créera des centres de rencontres dont le premier sera le Shanti Nilaya, mot sanscrit, qui signifie "havre de paix", situé à Oceanside en Californie. Là elle crée en 1977 un atelier dont le sujet s'appelle "la Vie, la Mort et le Passage" destinés à ceux qui sont confrontés avec la mort, eux-mêmes ou par un proche.

     

     

     

     

    Il s'est ensuite créé nombre de ces ateliers aux USA d'abord, puis en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Plus tard en Afrique du Sud, lorsque eut disparu la ségrégation vis-à-vis des Noirs et que Nelson Mandela présidait le pays. En 1982 est née une association "les Amis de Shanti Nilaya" présente un peu partout dans le monde.

     

     

     

     

    Début juillet 1983, Elisabeth Kübler-Ross créa son Shanti Nilaya à Head Waters en Virginie, lequel fut incendié en 1994 par les gens du voisinage craignant le Centre anti-sida qu'elle avait l'intention d' y ouvrir. Le 13 mai 1995 elle subit une première attaque cérébrale qui la laissa paralysée, puis en eut plusieurs autres et mourut enfin à 76 ans, après avoir écrit un dernier livre.(12)

     

     

     

     

    Après avoir ainsi résumé la carrière et la vie d'Elisabeth Kübler Ross, nous citerons quelques passages de son dernier livre, Mémoires de vie, mémoires d'éternité, qui marquent l'évolution de sa pensée créatrice. Les textes écrits par EKR seront en italique et le numéro des pages entre parenthèses.

     

     

     

     

    Les notes qui suivent sont toutes du livre 5, le dernier qui résume sa vie.
     
    Mémoires de vie, mémoires d'éternité

     

     

     

     

    (5-175)J'ai dit que je ferai mon possible et six mois plus tard, au milieu de l'année 1967, j'animais un séminaire chaque vendredi... mes séminaires avaient un immense succès auprès des étudiants en médecine et en théologie, ainsi qu'auprès d'un nombre surprenant d'infirmières, de prêtres, de rabbins et d'assistantes sociales.

     

     

     

     

    Je pris la décision d'interroger le mourant dans une pièce plus petite équipée d'une glace sans tain et d'un système de sonorisation, afin qu'il y ait au moins un semblant d'intimité.

     

     

     

     

    Chaque lundi, je partais en quête d'un nouveau malade. Ce n'était jamais facile, étant donné que la plupart des médecins me considéraient comme un esprit malsain et voyaient mes séminaires comme une forme d'exploitation de la détresse des mourants.

     

     

     

     

    (5-179) Je tiens à remercier les rares médecins compréhensifs qui m'ont permis d'aborder leurs patients mourants... je leur ai demandé s'ils accepteraient de répondre à mes questions sur leur maladie, leur hospitalisation, etc., devant mes étudiants... En fait, je n'arrive pas à me souvenir d'un seul refus.

     

     

     

     

    (5-201) Pour trouver des patients mourants, il a bien fallu que je cherche en dehors de l'hôpital. Mon travail avec les mourants mettait très mal à l'aise bon nombre de mes collègues.

     

     

     

     

    Peu de gens à l'hôpital étaient prêts à parler de la mort... La mort n'était tout simplement pas quelque chose dont les médecins parlaient.

     

     

     

     

    (5-217)Une semaine plus tard, une infirmière m'a parlé d'une femme qui, selon elle, pourrait faire une bonne candidate pour mes interviews. Mme Schwartz était une femme passée par l'unité de soins intensifs à plus d'une douzaine de reprises.

     

     

     

     

    Chaque fois, on pensait qu'elle allait mourir. Et chaque fois cette femme extraordinairement coriace et déterminée avait survécu. Lorsque je l'ai interrogée dans le cadre du séminaire sur la mort, elle nous raconta que son mari schizophrène s'en prenait à leur plus jeune enfant, un garçon de 17 ans, chaque fois qu'il faisait un épisode psychotique.

     

     

     

     

    Elle craignait que, si elle mourait avant que son fils ne devienne un adulte, la vie de ce dernier ne fût mise en danger. "C'est pour cela que je ne peux pas mourir" expliqua-t-elle. (5-218) Madame Kübler-Ross fit transférer la garde du fils de Mme Schwartz à un parent digne de confiance et la mère fut soulagée.
     

     

     

     

     

    Près d'un an plus tard la même Mme Schwartz revint et EKR accepta à contrecœur de la reprendre dans son séminaire. Mme Schwartz nous fit le récit de ce qui se révéla être la première expérience du seuil de la mort dont nous entendions parler. À la suite d'une hémorragie interne, elle fut transportée d'urgence dans un hôpital de l'Indiana, dans un état critique. Son fils étant en sécurité, elle était en train de se demander s'il n'était pas temps pour elle de mourir lorsqu'une infirmière entrant et l'ayant regardée est allée chercher du secours et une équipe de réanimation est intervenue et s'est acharnée à la ramener à la vie.
     
    Elle quittait son corps...

     

     

     

     

    Pendant ce temps-là elle avait quitté son corps et observait la scène d'en haut. Elle en a noté tous les détails. Elle a entendu ce que chaque personne a dit. Elle lisait même dans leurs pensées... Elle leur répétait... de mettre un terme à ces "grandes manœuvres" et leur assurait qu'elle allait très bien.

     

     

     

     

    "Mais ils ne m'entendaient pas", dit-elle. Finalement elle reprit sa place dans son corps physique alors qu'on la croyait morte et trois heures plus tard, lorsqu'on vint enlever le corps, on découvrit qu'elle était encore vivante.

     

     

     

     

    A partir de cette expérience, Elisabeth Kübler Ross enquêta, aidée par le révérend Gaines, - chacun de son côté - en recherchant une vingtaine de patients qui avaient été très proches de la mort et avaient survécu. Lorsqu'ils rapprochèrent leurs notes, ils furent enthousiasmés parce qu'ils avaient découvert.

     

     

     

     

    Tout cela se passait longtemps avant que quiconque évoquât par écrit une expérience du seuil de la mort. Aussi savions-nous que nos découvertes se heurteraient à un scepticisme général.

     

     

     

     

    Elle, qui ne croyait pas à une survie de l'esprit après la mort, admit dès lors que la vie se poursuivait après la mort du corps physique. Peu après leurs vies professionnelles changèrent, le pasteur prit une église dans l'Urbana début 1970 et elle changea d'établissement et prit place à l'hôpital pédiatrique La Rabida jusqu'en 1973 où, en désaccord avec le directeur qui lui interdisait de s'occuper des clients désargentés, elle quitta son poste et décida, à 46 ans, de se consacrer à ses propres ateliers et séminaires. Sa popularité fit qu'on la réclamait partout dans le monde et elle se faisait un devoir d'y répondre. En 1976, elle fit la connaissance d'un couple qui l'initia au spiritisme, mais se révéla malfaisant et dont elle dut se séparer. Début juillet 1983, elle installa son Shanti Nilaya à Head Waters en Virginie, mais il fut incendié en 1994.
     
    Chapitre 2
    Docteur Raymond Moody (13)

     

     

     

     

    Raymond Moody commence sa carrière comme professeur de philosophie. En étudiant le Socrate de Platon il discute avec ses élèves sur la croyance des Grecs sur une vie dans l'au-delà, lorsque l'un des élèves lui raconte que sa grand-mère, que l'on croyait morte, s'était remise à respirer et avait raconté une bouleversante histoire de visions vécues durant ce moment de mort apparente.

     

     

     

     

    Puis, toujours durant son cours, un autre étudiant raconte que sa sœur a failli mourir et a ensuite narré une histoire du même genre: aspirée dans une sorte de tunnel, elle avait au bout pénétré dans une lumière dorée, plus forte que le soleil mais néanmoins très douce. En quelque temps Moody entend une quinzaine de récits du même genre: chaque fois qu'il en parle devant un groupe important, une ou deux personnes font des témoignages similaires.

     

     

     

     

    Moody est protestant et croit que l'homme a une âme. Il ne peut croire à ces histoires. Mais l'année suivante çà recommence. On est alors en 1970. La philosophie ne le satisfait plus; il décide d'entreprendre des études de médecine à Atlanta pour devenir psychiatre. Durant ses études, il raconte avec humour, dans une soirée d'étudiants et de leurs amis, ces histoires à dormir debout.

     

     

     

     

    Contrairement à ce qu'il croyait, plusieurs des participants décrivent des histoires du même genre qu'ils ont entendues ici ou là. Moody est invité à raconter ses histoires en différents endroits où il y a des journalistes et l'un d'eux, nommé Iggel, finit par le convaincre de réunir suffisamment de ces récits de mourants pour en faire un livre sur les NDE, les Near Death Experiences, comme il les appelle déjà. Dans le milieu hospitalier on en trouve beaucoup, notamment chez les malades qui ont survécu à des comas tellement profonds qu'ils sont restés avec un électrocardiogramme plat pendant 15 à 20 minutes et qui ont, malgré cela, pu être ranimés.
     
    Life after life

     

     

     

     

    Le livre paraît sous le titre choisi par l'éditeur Life after life, alors que Moody n'est qu'en 4e année de médecine. Dans ce livre il raconte quelque cent cinquante récits de morts cliniques ayant entraîné des visions éthérées. En gros, le mourant se voit sortir de son corps, voit les gens qui s'occupent de lui, le plus souvent des médecins et des infirmières qui essayent de le ranimer; il tente souvent de les rassurer sur son sort, puis il est attiré dans un tunnel obscur; vers la fin des êtres ou des parents viennent à sa rencontre et le guident vers une lumière bien plus éblouissante que le soleil mais très douce. Soudain on lui dit que son heure n'est pas encore venue, qu'il doit retourner vers son corps et il le réintègre en effet, ressentant la douleur et lourdeur de son enveloppe terrestre.

     

     

     

     

    On est en 1975 et Moody apprend qu' Elisabeth Kübler-Ross va venir donner une conférence à Atlanta et un ami lui conseille de lui demander une préface. Il lui envoie à Chicago une épreuve de son livre et elle accepte. Le livre sort et obtient immédiatement un grand succès populaire quant au tirage mais reste pendant plusieurs années seul et sans émule malgré l'intérêt du sujet.
     
    Chapitre 3
    Michael Sabom

     

     

     

     

    Il s'agit là d'un cardiologue texan qui termine les études de sa spécialité à Gainesville en Floride. Protestant, il accompagne sa femme à l'église lorsqu'une assistante sociale dénommée Sarah Kreutziger qui, après la séance du culte, parlant du livre de Moody, lui demande tout à coup:

     

     

     

     

    - Et vous, docteur, qu'en pensez-vous ?

     

     

     

     

    Il répond qu'il n'a jamais rien constaté de tel dans ses opérations dont certaines comportaient des réanimations cardiaques très difficiles. Mais Sarah demande à l'assistance s'il faut qu'elle fasse prochainement un exposé sur ce sujet et, devant l'accord des ouailles, demande à Sabom de l'aider à le préparer:

     

     

     

     

    -Sceptique comme vous l'êtes, personne ne vous soupçonnera de complaisance.

     

     

     

     

    N'osant pas se dégonfler devant les paroissiens, il accepte.

     

     

     

     

    Chacun d'eux commence son enquête. Au troisième malade que le cardiologue interroge, une femme qu'il a déjà plusieurs fois sauvée d'extrême justesse d'arrêts cardiaques, il est saisi de stupeur: elle lui raconte une superbe NDE! Alors qu'elle ne lui avait rien dit lorsqu'il la voyait chaque jour après les opérations.

     

     

     

     

    De son côté Mlle Kreutziger avait aussi entendu une belle NDE. Le dimanche suivant elle fait son exposé devant les paroissiens et prend à témoin le chirurgien qui, très gêné, doit reconnaître les faits.
     
    Pragmatique et têtu

     

     

     

     

    Sabom est un praticien pragmatique et têtu: il n'admet pas d'en rester là avec cette interrogation non résolue. Il propose donc à Sarah de mener une enquête approfondie auprès d'une centaine de malades ayant subi une mort clinique en cours d'opération, mort signalée sur les compte rendus des chirurgiens faute de mort constatée par électrocardiogrammes, presque toujours absents vu l'urgence dans laquelle se trouvent les intervenants dans ces cas de réanimation d'opéré en train de mourir au cours de la séance. Et d'interroger ces malades sans leur faire savoir le véritable but de l'enquête en leur posant des questions anodines, dont certaines questions pièges destinées à leur faire dire ce qu'ils avaient ressenti ou pensé pendant qu'on les opérait.

     

     

     

     

    Cette enquête commencée en 1977, en Floride se poursuivra en Géorgie, où Michael Sabom est nommé professeur à Atlanta, jusqu'en 1981. Durant ces quatre années les deux enquêteurs, après avoir écarté les cas hors hôpital comme les militaires au Viêt-Nam ou les accidentés de la route et certains cas qui pourraient prêter à discussion, enregistrent 78 cas dont 32 ont eu une NDE.

     

     

     

     

    Sabom demeure néanmoins incrédule et cherche à prendre en défaut les témoignages de ces gens; écartant les images qui sont invérifiables comme celles qui ont lieu hors du contexte terrestre, qu'il nomme transcendentales, il cherche le défaut des récits autoscopiques, ceux où le rescapé raconte ce qui se passe lorsque l'on cherche à le ranimer et qu'il voit toute la salle et ce qui s'y produit, en étant sorti de son corps.
     
    Hallucinations ?

     

     

     

     

    Ces phases doivent pouvoir être contrôlées et, si l'on découvre des erreurs dans le rapport qu'en font ces sujets, on pourra se dire qu'il ne s'agit que d'hallucinations. Par exemple l'on inflige des fortes tensions électriques au malade lorsque son cœur fibrille et s'arrête grâce à un appareil nommé défibrillateur que les malades ne connaissent pas. Or les rescapés autoscopiques lui décrivent très bien, en langage vulgaire c'est-à-dire non médical, ce qu'ils ont subi pendant qu'on cherchait à faire repartir leur cœur.

     

     

     

     

    « Y avait une machine bleue, toute couverte de boutons, avec deux espèces de palettes à poignées. L'infirmière les a prises et les a frottées l'une contre l'autre.

     

     

     

     

    - À votre avis pourquoi faisait-elle cela ?

     

     

     

     

    - Bof, y avait une espèce de gélatine là-dessus, j'avais l'impression qu'elle cherchait à répartir ça également. Ensuite elle m'a posé les machins sur la poitrine...

     

     

     

     

    - Où ça ?

     

     

     

     

    - Là, indique l'expérimentateur avec le doigt, et ici. Pendant ce temps, l'interne réglait le cadran de la machine.

     

     

     

     

    - Pouviez-vous voir ce cadran ?

     

     

     

     

    - Sûr, il y avait une aiguille fine et une aiguille mobile. Mais ensuite, quand ils envoyaient la purée, ça ne montait pas d'un coup, mettons comme sur un voltmètre, ça venait progressivement, et ensuite ça ne redescendait pas.

     

     

     

     

    Je me souviens de m'être fait la remarque que l'aiguille fine bougeait également à chaque châtaigne qu'ils m'envoyaient. La première fois l'aiguille mobile est allée jusqu'au tiers de la graduation. Ensuite ils ont recommencé et elle est montée à plus de la moitié. La troisième fois, c'était aux trois quarts.

     

     

     

     

    - Combien de chocs électriques avez-vous reçus?

     

     

     

     

    - Trois.

     

     

     

     

    - Vous êtes sûr?

     

     

     

     

    - Si vous aviez été là vous n'en douteriez pas, Docteur! A chaque fois mon corps faisait un bond d'au moins cinquante centimètres sur la table! Ça ne s'oublie pas. Le plus fort c'est que je ne ressentais rien. J'étais là, bien au calme. Et pourtant je pouvais voir tous les poils de ma poitrine brûlés.

     

     

     

     

    - D'où observiez-vous cette scène?

     

     

     

     

    - Toujours du coin gauche du plafond.?»
     
    Ddétails exacts et vérifiables

     

     

     

     

    Tous les détails signalés par les malades ayant eu une NDE se révèlent exacts et vérifiables, contrairement aux cauchemars vécus par les malheureux patients, assez nombreux, anesthésiés et donc immobilisés mais restés conscients pendant leur opération et qui en gardent un souvenir atroce. Alors que ceux à NDE, qui ont assisté à au moins une partie de leur opération, n'ont rien senti ni entendu, mais vu avec une parfaite précision tout ce qui se passait dans la salle. Les uns éprouvent une peur accrue de la mort, les autres ne la craignent plus du tout.

     

     

     

     

    Finalement, début 1982, Sabom décrit ses expériences dans un rapport intitulé Souvenirs de mort et cherche à informer les autres médecins en le faisant paraître dans une grande revue médicale. Mais il essuie partout un refus, sous prétexte que le sujet n'est pas scientifique.

     

     

     

     

    Alors que le rapport de Sabom ne comporte que des témoignages chiffrés et aucune conclusion, le lecteur devant se faire sa propre opinion. Nier à ce texte toute qualité scientifique est un non-sens. Il s'en prend au Dr Blacher du MIT qui écrit que les NDE sont des fantasmes de mort de certains malades.

     

     

     

     

    D'autres docteurs trouvent qu'il s'agit de rêves, d'autres encore que ces racontars seraient provoqués par des endorphines utilisées durant l'anesthésie... Finalement ce ne seraient pas des morts qui ont fait ces récits, mais des malades graves qui ont failli mourir au cours d'une intervention.

     

     

     

     

    Ces histoires de NDE ont démarré il y a près de 30 ans aux USA et se sont ensuite un peu répandues au dehors, mais n'ont pas pris l'extension qu'elles auraient pu avoir, en fondant en quelque sorte un super spiritisme moderne débarrassé des médiums et tables tournantes.
     
    CONCLUSION

      DE LA TOUTE CROYANCE À LA NON-CROYANCE

    L' Univers est il infini ou fini ?
    Y a-t-il plusieurs univers, ou un seul ?

     

     

     

     

    Ces questions n'ont pas aujourd'hui de réponse et n'en auront peut-être jamais. Il n'en reste pas moins que notre monde est incroyablement vaste et que la lumière, qui fonctionne à 300000 km par seconde, met 13,5 milliards d'années à le parcourir.

     

     

     

     

    Le système solaire a moins de 5 milliards d'années et doit encore vivre au maximum le même temps. Le monde avait plus de 6,5 milliards d'années avant le soleil et demeurera encore plus longtemps après et même beaucoup plus longtemps, sans qu'on puisse savoir à l'avance sa durée. Certains disent qu'il aurait l'éternité devant lui.

     

     

     

     

    L'homme vit depuis un à deux millions d'années c'est-à-dire rien par rapport à la terre et rien ne permet de penser qu'il va durer aussi longtemps qu'il a vécu jusque-là. Le progrès est manifeste depuis un siècle, mais la bombe atomique a 60 ans et va se répandre de plus en plus vite; au début un seul pays l'avait, les USA, qui ont lancé deux bombes sur le Japon et cela a suffi pour terminer la guerre.

     

     

     

     

    Mais l'Union Soviétique a espionné les USA et a fabriqué bientôt sa propre bombe. Et les deux grandes nations n'ont pas fait usage de la bombe l'une contre l'autre en dépit de leur affrontement.

     

     

     

     

    Mais en 1967 la France avait sa bombe et l'Angleterre aussi. Et depuis Israël a eu sa bombe, l'Inde et le Pakistan l'ont eue, et nombre de pays l'ont ou vont l'avoir, les traités ne servent à rien d'autre qu'à retarder la période où tout le monde ou presque l'aura.
     
    La fin du monde

     

     

     

     

    La fin du monde où nous vivons est peut-être proche, mais pas de la terre où subsisteront des poissons, des insectes et peut-être quelques oiseaux ou mammifères de quoi faire, en quelques générations, une terre aussi peuplée qu'avant.

     

     

     

     

    Mais cela ne concernera que la terre et pas le reste du système solaire; à savoir une goutte d'eau par rapport à la Galaxie. Laquelle n'est pas grand-chose par rapport aux milliards de galaxies qui parsèment le monde que nous connaissons aujourd'hui. Je dis aujourd'hui parce qu'il a fallu le XXe siècle pour qu'on découvre la vérité sur le monde qui nous entoure et qu'on s'aperçoive de son immensité. Alors ce serait bizarre que Dieu ne s'occupe que de la Terre, à moins qu'il n'y ait des milliards de dieux.

     

     

     

     

    Il faut quatre années et demi à la vitesse de la lumière pour aller visiter notre voisine Proxima Centaure, il faut plus de treize milliards d'années pour aller aux confins de l'univers et peut-être encore plus si l'on croit à un monde plus vaste; à moins de croire que Dieu possède la vitesse infinie on est loin du compte.

     

     

     

     

    Je présume donc que Dieu possède une célérité sans pareille et peut se rendre en un rien de temps du bout du monde à l'autre. Et qu'il s'occupe de toutes les créatures qui peuplent ces milliards de terres (je ne sais pas comment les appeler autrement car on ne peut donner un nom à des milliards d'objets, à moins de désigner par terre la nôtre et de donner un autre nom à toutes les autres. Je laisse ce soin à d'autres auteurs).
     
    Omniprésent

     

     

     

     

    L'on peut supposer que Dieu (qu'on l'appelle Jéhovah, Allah, Dieu ou de toute autre manière) est omniprésent. L'on ne peut pas croire qu'il ait inspiré à un élu, dans ces milliards de terres, une thora, un évangile ou un coran quelconque, qui convainque une partie minoritaire de la population de toutes les terres et encore une fraction de temps par rapport au temps passé par toutes les nations, par toutes les villes, par tous les habitants de quelque nature que ce soit qui se sont succédé sur ces milliards de terres. Et ce sans parler des animaux ni des plantes qui ont droit eux aussi aux instances de Dieu.

     

     

     

     

    De là à supposer qu'il n'y ait pas de Dieu du tout, il n'y a qu'un tout petit pas.

     

     

     

     

    Spinoza disait : «Dieu c'est la Nature.» Laplace répondait, du moins à ce qu'on dit, à l'empereur Napoléon qui s'étonnait de ne pas lui voir citer Dieu dans ses écrits:

     

     

     

     

    - Sire je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse.

     

     

     

     

    Auguste Comte était positiviste c'est-à-dire incroyant, Lagrange aussi ce me semble, même s'il ne le dit pas. Darwin était incroyant dès le début de son tour du monde de 1836.

     

     

     

     

    Paul Langevin a créé l'Union Rationaliste qui compte des savants de renom encore aujourd'hui. Les scientifiques qui croient que Dieu est le créateur du monde où nous vivons sont moins nombreux que ceux qui croient que Dieu c'est la nature ou qui ne croient pas du tout en Dieu.

     

     

     

     

    Stephen Hawking a écrit, dans Une brève histoire du temps:

     

     

     

     

    « Tant que l'univers aura commencement, nous pouvons supposer qu'il a eu un créateur. Mais si réellement il se contient tout entier, n'ayant ni frontières ni bord, il devrait n'avoir ni commencement ni fin; il devrait simplement être. Quelle place reste-t-il alors pour le créateur ? »

     

     

    Notes

    • (1) - En français, la paternité de ce terme est à attribuer à Allan Kardec.
    • (2) - Éditions Prosveta à Fréjus.
    • (3) - Lire: Lytle W. Robinson Edgar Cayce et le destin de l'homme, Éditions J'ai lu et W.H. Church : Les retours d'Edgar Cayce Éditions Mortagne Poche.
    • (4) - Tout ce passage sur la causerie de Cayce en février 1931 est tiré de l'ouvrage de Marc Thurson et Christopher Fazel: Créez votre propre futur avec Edgar Cayce, traduit par Simone Mouton Di Giovanni et paru aux Editions J'ai Lu.
    • (5) - Alfred Haehl: Vie et Paroles du Maître Philippe Dervy-Livres, 1990.
    • (6) - Lire notamment La Présence Ineffable de Thomas R. Kelly, Éditions Paul Derain, Lyon 1956.
    • (7) - Platon : Apologie de Socrate - Criton - Phédon traduit par Emile Chambry, GF. Flammarion 1988.
    • (8) Royaume des morts, des enfers chez les Grecs, ou de Pluton pour les Latins.
    • (9) - Dans cette étude sur le bouddhisme, nous nous référons à l'ouvrage de Robert A.F. Thurman : Le Livre des Morts, livre Tibétain préfacé par le Dalaï-Lama.
    • (10) mot sanscrit qui signifie héros éveillé et qui désigne des êtres, sur la voie de la bouddhéité, qui s'engagent par un vœu solennel à consacrer leurs innombrables réincarnations à sauver tous les êtres par l'amour et la compassion.
    • (11) - Voyages dans les Vies Antérieures, Robert Moody, J'ai lu.
    • (12) - parmi les livres écrits par E. Kübler-Ross, nous citerons ceux que nous avons lus, à savoir:
      1 - Les derniers instants de la vie (1969).
      2 - Accueillir la mort (1974).
      3 - La mort dernière étape de la croissance (1975).
      4 - La Mort porte de la Vie (1982).
      5 - Mémoires de vie, mémoires d'éternité (1997).
    • (13) - Moody a écrit 3 livres, mais je me suis servi surtout de celui rédigé par Paul Van Eersel, qui a remarquablement exposé la vie et le travail de Moody et de Sabom, comme ceux d'Elisabth Kübler-Ross, Kenneth Ring, Karlis Oris, Sheldrake, ou David Bohm dans La Source Noire.