• Initiation en Franc maçonnerie


    Initier, c’est introduire aux mystères, dit le dictionnaire.
    Les mystères sont, pour nous, non ce qui est occulte ou réservé à quelques uns, mais bien notre
    devenir, encore inconnu de nous, que nous avons à découvrir en le construisant.
    Initier quelqu’un, c’est le mettre à un début de chemin.
    Ce n’est pas le mettre dans « un » chemin, ni le mettre au début du « seul » chemin, ou encore
    de le mettre au début de « notre » chemin.
    Il s’agit de le placer au début de « son » propre chemin.
    Le chemin, non pas qu’il va suivre, ou poursuivre, mais qu’il va créer, avec l’aide de ses soeurs
    et frères, mais en restant libre de sa démarche.
    L’initiation maçonnique vise à ce que le franc maçon devienne, mais aussi advienne à la vie qui
    lui conviendra le mieux, dans le respect des serments qu’il prête.
    Les serments que prêtent les francs maçons sont parfaitement conformes aux lois de la
    République et de l’Etat. En particulier ils demandent de respecter, pratiquer et promouvoir la
    devise de la République : Liberté-Egalité-Fraternité.
    La Franc Maçonnerie propose ses outils et son système symbolique au profane volontaire,
    après l’avoir éclairé sur ce que nous sommes et ce que nous voulons être, afin qu’il mène « sa »
    vie comme il l’entend.
    La démarche initiatique ne propose pas seulement une approche intellectuelle, elle fait appel
    dans cette entreprise singulière à l'intuition, l'imagination, la création continue dont chaque être
    est porteur.
    A travers un langage commun, celui des symboles, sur la base d'une culture commune, celle de
    la tradition, et en s'appuyant sur le rituel qui a pour but de rassembler, les Francs-Maçons
    parviennent à une qualité de dialogue qui favorise la confrontation des idées et prépare l'avenir.
    L’initiation s’acquiert peu à peu, à l’aide du système symbolique qui est un système de pensée
    analogique, qui aide à mieux comprendre les mythes, l’histoire, l’évènement, le présent et à
    essayer de penser le futur, au mieux des intérêts de tous nos frères humains, d’ici et d’ailleurs.
    Nous rappelons toujours au profane qu’on peut vivre bien sans la maçonnerie et que l’initiation
    est une démarche accompagnée de serments faits à soi-même, en présence des autres, témoins
    de l’alliance promise par soi-même au « futur soi-même ».
    Nous sommes toujours inquiets de savoir si nous ne perturbons pas un profane en venant lui
    proposer de faire un bout de chemin avec nous. Nous savons que le chemin personnel en
    maçonnerie est difficile pour qui ne triche pas et ne vient pas en curieux.
    L’antithèse de la démarche initiatique est la démarche consumériste.
    L’initiation est un engagement ordinal.
    La Franc-maçonnerie est ordre qui s’apparente aux Ordres séculiers, aux ordres
    chevaleresques.
    Un Ordre qui a ses règles ordinales, règles qui ne contraignent que ceux qui le veulent bien et
    assument de se conformer (et non obéir) à leurs serments et à leur conscience.
    La façon de procéder de la Franc Maçonnerie consiste à écouter essentiellement, écouter en vue
    de former soi-même, sa pensée personnelle.
    Ecouter chacun qui s’exprime en son nom, quoiqu’il dise, et ne jamais mépriser ni récuser ce
    qu’il dit avant d’y avoir réfléchi, peser ce que je peux en tirer et, quand j’ai un désaccord
    concernant les faits, je peux rectifier, avec courtoisie, lors de mon tour de parole, mais il n’est
    pas permis de polémiquer pour le plaisir de porter la contradiction.
    Il s’agit de nourrir la pensée de chacun avec la pensée exprimée des autres et, bien sûr, il n’est
    jamais tiré de conclusion définitive car nous pensons que toute pensée, toute idée est évolutive,
    modifiable et perfectible.
    Personne ne détient toute la vérité, et nous passons beaucoup de temps pour tenter de la définir.
    Chacun peut apporter quelque chose aux autres, fusse peu de chose, et la dignité de chacun
    réside dans son désir de progresser.
    Aucune parole n’a plus de poids en Loge que la parole de n’importe lequel d’entre nous, et
    celle du savant, du vieux, du jeune, du paysan, du propriétaire, pèse autant que celle du
    syndicaliste, du politicien, du professeur ou de l’étudiant.
    Bien sûr, quand il ne s’agit pas d’informations techniques car chacun, depuis son domaine de
    compétence, éclaire la pensée des autres mais cela ne donne pas de validité particulière à ses
    propos.
    Nous insistons sur le fait que nous nous voulons d’abord être des « écoutants » et ensuite des
    « parleurs » actifs.
    La Franc-maçonnerie est « progressive », c’est-à-dire que nous procédons par degré, par grade.
    Tout comme nous montons un escalier fait de marches, de degrés, disait-on, de même nous
    procédons par apprentissage progressif, car nous pensons que, qui trop embrasse mal étreint, et
    il est hasardeux de vouloir trop entreprendre d’un coup.
    Ainsi nous nous voulons être des éternels « apprenants » : pas tant en terme de savoir qu’en
    terme de « faire savoir », de capacité d’écoute et de capacité de transmettre.
    L’Initiation n’est pas une voie vers les religions déistes, vers les systèmes métaphysiques, vers
    les systèmes eschatologiques, c’est-à-dire qui se préoccupent du devenir de chacun après sa
    mort.
    L’initiation maçonnique n’a pas vocation à nous faire échapper à l’angoisse de la mort mais à
    bien remplir sa vie avant de mourir, sans frénésie, sans fatalisme.
    Ce n’est pas une assurance sur la vie ni sur la mort.
    L’Initiation porte l’espérance de chacun à s’améliorer pour son profit et, partant, pour celui de
    tous.





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