• LE TOMBEAU DE SÉMIRAMIS


    HERMÉTIQUEMENT SCELLÉ, OUVERT PAR UN HOMME SAGE (NON PAS
    L’AMBITIEUX ET AVARE CYRUS), IL Y TROUVERA LES TRÉSORS DES ROIS, DES
    RICHESSES INÉPUISABLES POUR SON CONTENTEMENT.
    H . V . D .
    ÉPÎTRE DÉDICATOIRE
    AUX PLUS NOBLES ET PLUS RENOMMÉS, SRF, CURIEUX DANS L’INVESTIGATION DE LA
    NATURE ET MES PLUS HONORÉS PROTECTEURS.


    Non seulement jadis, mais aussi lors des temps reculés du monde,
    rien n’a été plus profondément enfoui ni plus désiré par tous,
    particulièrement par les Amoureux de l’Art, que la connaissance
    de ce grand Mystère des Philosophes connu sous le nom de Pierre
    des philosophes ; donc, préservant l’inscription de ce monument,
    nous révélons cette connaissance enterrée et obscurcie sous le voile du sépulcre
    de Sémiramis la sage, ancienne Reine de Babylone, sortie de son caveau et
    présentée à l’étude, si un homme avisé vient à l’ouvrir (pas l’ambitieux et avare
    Cyrus) il trouvera pour sa satisfaction les inépuisables trésors royaux et je dois
    également préciser la santé permanente, ces deux biens, diriez vous, étant les
    principaux piliers d’une existence heureuse.

    Mais par hasard, certaines personnes de piètre sincérité imagineraient que cette
    tombe peut être ouverte grâce à un travail de femme ou un jeu d’enfant. Mais
    laissez les savoir que cette connaissance est une rivière des plus profondes dans
    laquelle le mouton perd pied ce qui est juste et l’éléphant y nage car les plus
    éduqués flottent là où les autres sont noyés par leurs opinions, erreurs et doutes.
    Pendant ce temps l’un est indécis sur le véritable sujet du Grand oeuvre, que disje,
    le plus souvent ce sujet est étranger à l’oeuvre. Un autre très impatient
    d’acquérir le Mercure philosophique, fatigué par des travaux infructueux, ne
    connaît ni la matière ni sa forme. Un autre se torture lui-même par de vaines
    interrogations sur la nature du Feu des Philosophes, des éléments magiques, sur
    la clé ou Menstrue dissolvante. D’où est-elle tirée ? Est-elle douce ou corrosive,
    froide ou brûlante ? Cela m’a souvent troublé de voir tant d’hommes si
    concernés, perdus dans de vains labeurs qui à la longue n’offrent rien d’autre
    que vanité et affliction de l’esprit. Ainsi, par commisération et impulsion de
    charité, je partagerai librement la lumière qui m’a été communiquée par grande
    pitié, afin qu’ils puissent en user de même comme clé du sanctuaire de cette
    connaissance sacrée.
    Cependant, votre industrie et votre infatigable curiosité étant si excellentes
    concernant la nature exacte du Secret et de l’OEuvre de Polyaedalus que cela a
    invité tous les hommes savants du monde, du fait de vos plus douces incitations
    à vous communiquer les choses les plus secrètes et ils m’ont enjoint et obligé de
    faire de vous (les véritables fils de la connaissance universelle) les héritiers de ce
    qui est selon mon opinion le plus exact et le plus curieux OEuvre de toute la
    Nature.
    Mais qui je suis, ne le cherchez pas. Je suis un homme qui rend son étude
    profitable aux autres, votre ami et admirateur de vos Vertus, connues de
    beaucoup, au moins de nom. Adieu donc, étudiants de la Nature et grands
    prêtres de l’Art, sublimes étoiles de Germanie, que Dieu soit avec vous, que sa
    puissance renforce vos travaux et vos pensées, que cela soit hautement profitable
    à toute la communauté, pour l’accroissement du bien public et la gloire
    immortelle de vos propres Noms.
    De mon étude, le 1er janvier 1674.
    LE TOMBEAU
    DE SÉMIRAMIS
    HERMÉTIQUEMENT SCELLÉ
    CHAPITRE 1
    DU SUJET PHYSIQUE DE LA PIERRE DES
    PHILOSOPHES.
    La crainte du Seigneur est le
    commencement de notre OEuvre et la
    fin est la charité et l’amour de notre
    prochain. Donc, en entrant, avec
    l’assistance de notre bon Dieu dans
    un OEuvre si divin, il faut premièrement rechercher
    le sujet. Comme si un laboureur préparait en vain
    son sol pour la moisson sans se soucier du grain ? Il
    préparerait ainsi le sol chimique sans bénéfice s’il
    ignorait ce qu’il y sème. Et ici, à ce jour, nombreux
    sont perplexes et se précipitent sur différentes
    opinions. Mais ce n’est pas un endroit pour discuter
    toutes ces choses, pendant que certains sondent le
    règne animal dans le sang, le sperme, la sueur,
    l’urine, les cheveux, les excréments, les oeufs, les
    serpents, crapauds, araignées etc. …D’autres encore,
    avec grande diligence s’emploient dans le règne
    végétal surtout par le vin pour un magistère sans
    profit. Il est manifeste à notre esprit que la Suprême
    Médecine de notre santé ne peut être obtenue dans
    ces deux règnes, ni dans l’homme (particulièrement
    dans son coeur), ni dans le vin. Comme si l’or
    contenait les vertus de tous les minéraux, comme s’il
    fallait comprendre que la puissance de tous les
    animaux et les végétaux puisse se trouver concentrée
    en un seul, comme si le Grand OEuvre des
    Philosophes pouvait être fait de ces choses, tout cela
    n’a jamais été dans les pensées d’aucun Adepte, il
    vous faut donc sonder le règne minéral. Mais là
    aussi il y a un grand nombre de contradicteurs et
    ainsi nous avons eu besoin d’un oedipe. Certains
    pensent extraire cette chose hors des minéraux
    moyens, comme ils les nomment, Sel, Nitre, Aluns et
    d’autres encore mais de tous en vain parce qu’ils ne
    possèdent aucun Argent vif dans lequel ils peuvent
    se dissoudre, erreur dans laquelle nous sommes
    nous-mêmes tombés dans notre primitive ignorance.

    Il en résulte que les métaux sont bien le sujet
    physique de notre Pierre bénie. Mais ici aussi la
    matière est en suspends, car certains métaux sont
    parfaits et d’autres imparfaits. Nous disons enfin
    que tous les métaux fondus et spécialement les non
    fondus, ainsi imparfaits, peuvent par une
    dépuration intime de leur pollution originale (ce qui
    est très difficile et selon les apparences extérieures
    assez peu possible) être le sujet de la Pierre par quoi
    a dit Flamel certains ont opéré en Jupiter, d’autres en
    Saturne mais selon lui a opéré et trouvé le sujet dans
    le Soleil. Et en citant la Tourbe on peut lire que tous
    les métaux, purifiés ou non, sont intérieurement
    Soleil, Lune et Mercure, cependant il existe un seul
    véritable Soleil extrait d’eux.
    Et l’auteur de l’oeuvre secret de la Philosophie
    hermétique, Canon 16, dit chercher l’Art de la
    multiplication et de la perfection des métaux
    imparfaits dans la nature des métaux c’est dévier de
    la vérité. Pour les métaux il doit être attendu venir
    des métaux comme les espèces de l’homme
    proviennent de l’homme et la bête de la bête. Au
    canon 18 : les corps parfaits sont achevés par une
    semence plus parfaite, sous la dure surface des
    métaux parfaits réside la parfaite semence dont celui
    qui en connaît le mode d’extraction est entré par la
    voie royale. Aussi l’anonyme Philalèthe dans son
    introduction au Palais sacré du Roi précise au
    chapitre 19, au sujet des progrès de l’oeuvre dans les
    quarante premiers jours : l’Or existe en vérité dans
    tous les métaux (même l’or commun) mais plus
    prochainement dans l’Or et l’Argent, néanmoins il
    existe dans le royaume métallique (comme le
    même Adepte l’a si bien dit) une chose d’une lignée
    admirable dans laquelle NOTRE OR est plus
    proche que dans l’Or commun et l’Argent, si vous
    la cherchez dans l’heure de sa naissance, qui fond
    dans notre Mercure comme de la glace dans de l’eau
    chaude. Mais sans laisser ces métaux plus
    imparfaits, nous déclarons à présent que ces deux
    grands et plus parfaits luminaires le Soleil et la
    Lune, à savoir, Or et Argent sont le sujet physique
    de la Pierre, cette voie ayant été suivie par une
    grande part des Philosophes et ayant abouti
    finalement à leurs désirs.
    ANONYME – 2 – LE TOMBEAU DE SÉMIRAMIS
    Augurelle montra la même chose, Chrysopéia 2,
    lorsqu’il dit : prenez un métal pur, purgez-le de
    toutes ses scories, son esprit réside dans ses parties
    secrètes, étant pressé par un grand poids, vivant
    enfermé, désirant être libéré et conduit en dehors de
    sa prison jusqu’au ciel, il doit être laminé en fins
    copeaux. La même chose dans Chrysopéia, livre 1 :
    ne cherchez pas ailleurs les principes de l’Or car
    dans l’Or est la semence de l’or, enserrée fermement,
    elle s’en retire plus tard et cela est fait par nous grâce
    à un labeur fastidieux.
    Concernant la dignité des deux luminaires, Lulle
    dans l’Étoile de la Philosophie spagyrique dit (P. M.
    28) : deux sont plus que tout le reste, nommés Or et
    Argent, sans lesquels l’oeuvre ne peut être ni
    entrepris ni achevé, parce qu’en eux se trouve la
    plus pure substance du Soufre, parfaitement purifiée
    par l’ingéniosité de la Nature et à partir de ces deux
    corps préparés avec leur Soufre ou Arsenic, notre
    Médecine peut être extraite et ne peut l’être sans
    eux.
    Et Clangor Buccine dit : vous devez opérer
    prudemment et prestement parce que ni Soleil ni
    Lune ne peuvent se trouver sans ferment et aucune
    autre semence ou ferment n’est appropriée ou utile à
    part l’Or pour le rouge et l’Argent pour le blanc dont
    les corps doivent premièrement être subtiliés et
    allégés puis semés jusqu’à putréfaction et
    corruption, où une forme étant détruite une autre
    plus noble apparaît et ceci se fait par le moyen de
    notre eau seule.
    A partir de cela, un certain Anonyme dans sa
    réponse excellemment conclue précise : le feu est le
    principe du feu ainsi l’Or est le principe de l’Or,
    comme est la cause est l’effet et ainsi du père
    jusqu’au fils, de la graine au fruit, l’homme génère
    l’homme et le lion le lion. Vous diriez cependant que
    les Philosophes affirment que la matière devrait être
    telle que l’Indigent aussi bien que le Riche puisse
    l’obtenir. Il résulte de ce propos que Dieu a permis
    que ce trésor puisse être recherché par tous les
    hommes que ce grand bien ne puisse être dénié à
    quiconque excepté à celui qui s’en rend lui-même
    indigne par la dépravation de son coeur.
    Et Geber : vous ne devez pas gaspiller vos biens car
    le prix est modeste, si vous comprenez les principes
    de l’Art que nous allons vous livrer, vous obtiendrez
    le parfait Magistère. Si l’Or ou tout autre chose
    coûteuse était nécessaire, l’Indigent serait contraint
    de différer cet OEuvre glorieux. Tandis qu’un Artiste
    aurait le loisir de s’écarter souvent du droit chemin,
    un homme pauvre ne pourrait recommencer l’oeuvre
    à la suite d’une erreur commise ce qui doit être fait
    absolument s’il n’existe aucun remède.
    Et Lilium dit : cette pierre est vendue ouvertement à
    des prix dérisoires et si le vendeur en connaissait la
    nature il la garderait entre ses mains et ne la
    vendrait à aucun prix.
    Et un autre Anonyme : nos dépenses n’excédaient
    pas deux florins.
    Ce qu’Arnaud nous confirme : tiens bon car le
    fardeau de notre Art le plus noble n’excède pas le
    prix de deux pièces d’or dans son acquisition car il
    réside dans ses opérations.
    Geber dit : si dans les opérations vous perdez votre
    argent ne nous en faîtes pas injure mais attribuer le à
    votre propre imprudence car notre Art ne requiert
    aucune grande dépense. A cela nous répondons que
    nous n’avons jamais nié qu’en dehors de L’Or et de
    L’Argent il n’existe pas non plus un autre Sujet de
    faible valeur, car nous n’avons pas exclu les métaux
    imparfaits comme nous le mentionnions auparavant
    et selon un Philosophe anonyme en ces mots : il
    existe cependant une chose dans le règne minéral,
    d’un admirable commencement etc. Ainsi de
    nombreux Philosophes auraient indiqué ce vil prix,
    comprenez celui de notre eau dissolvante.
    De plus vous diriez avec Sendivogius (alinéa 11) :
    dans nos opérations ne prends ni Or commun ni
    Argent car ils sont choses mortes. Nous répondons
    par faveur que la Pierre n’est pas faîte à partir de
    l’Or commun et de L’Argent, tant et aussi longtemps
    qu’ils sont morts, cependant si ils sont ressuscités et
    réduits dans leur nature séminale originelle puis
    conçus à la ressemblance de l’Or des Philosophes
    alors ils peuvent non seulement donner leur
    semence mais servir de ferment ce qu’un certain
    Philosophe confirme en ces mots : ni les Anciens ni
    les Modernes Philosophes n’ont jamais fait autre
    chose que de l’Or à partir de l’Or, de l’Argent à
    partir d’Argent mais il ne s’agissait pas cependant
    d’Or ni d’Argent communs. De la il apparaît que
    l’Or des Philosophes n’est pas l’Or commun, ni en
    couleur ni en substance mais ce qui est extrait d’eux
    c’est les teintures blanche et rouge.
    CHAPITRE 2
    QU’EST LE SUJET PHYSIQUE OU OR DES
    PHILOSOPHES ?
    L’Or ou l’Argent des Philosophes est
    un corps métallique dissous en la
    dernière matière à savoir en Mercure
    qui est la première matière de la
    Pierre ainsi qu’il est prouvé. Chaque
    chose provient de ce en quoi elle est dissoute, mais
    tous les métaux sont réduits en Argent-vif puisqu’ils
    furent Argent-vif. En s’accordant aux opinions
    communes des Philosophes : ce que l’homme sage
    recherche est dans le Mercure. En outre le Mercure
    est la racine de l’Alchimie car à partir de lui, par lui
    et en lui sont tous les métaux. Et Théophraste (la
    plus profonde Mer de la Philosophie spagyrique)
    parle ainsi de la première matière des métaux :
    extraire le Mercure des corps métalliques n’est autre
    chose que les dissoudre ou les réduire dans leur

    ANONYME – 3 – LE TOMBEAU DE SÉMIRAMIS
    première matière à savoir une vapeur humide et
    visqueuse qui est l’Or ou l’Argent des Philosophes,
    enfermant dans son invisibilité le Mercure et le
    Soufre de Nature, les principes de tous les métaux,
    ce même Mercure est d’une vertu et d’une efficacité
    ineffable, il contient des secrets divins.
    CHAPITRE 3
    DE LA PRÉPARATION DES CORPS POUR
    LE MERCURE DES PHILOSOPHES.
    Avicenne dit : si vous désirez oeuvrer,
    vous devez nécessairement débuter
    l’oeuvre par la solution ou
    sublimation des deux luminaires. Car
    le premier degré de l’oeuvre est la
    confection de l’Argent-vif mais à cause de cela, les
    corps les plus parfaits étant de texture dense et
    possédant une coagulation des plus dures, ils
    doivent être réduits en Mercure ce qui nécessite en
    premier lieu une préparation et une calcination
    physique ce qui à l’évidence n’est pas aussi
    nécessaire pour l’Argent. En raison de la pureté et de
    la douceur de notre eau, elle agit facilement sur
    l’Argent, ce qui n’est plus vrai pour l’or et les autres
    métaux qui requièrent tous une calcination à la suite
    de quoi notre eau agit aisément particulièrement
    ceux qui sont impurs seront purifiés préalablement
    pour obtenir la similitude de substance. A propos de
    la Calcination des corps selon Le Secret de L’oeuvre
    de la Pierre des Philosophes du Docteur et Évêque
    de Trente, concernant la Pierre des Philosophes : les
    métaux à dissoudre doivent être d’abord calcinés ou
    purgés dans le Lac Virginal et la Lune doit être au
    préalable finement et subtilement réduite en limaille,
    puis dissoute dans l’eau forte, distillée dans une eau
    de pluie additionnée de sel Armoniaque ou de sel
    commun en solution. Une chaux des plus blanches
    doit alors précipiter, la laver à l’eau décantée puis
    l’adoucir à chaud dans une eau de pluie de telle
    sorte que toute la salinité et l’acrimonie soient ôtées,
    elle sera alors séchée en une chaux des plus pures.
    L’Or quant à lui doit être calciné de la manière
    suivante : faire un amalgame d’Or (qui doit être
    préalablement purifié par le corps de l’aigle noir afin
    qu’il soit rendu beau et glorieux, hors de toute
    mesure) et de Mercure très bien purgé par le Sel et le
    Vinaigre, passé au cuir, placé dans de l’eau forte
    purifiée de telle sorte que le Mercure soit dissout.
    Décantez la chaux de Soleil hors de l’eau forte, lavez
    la dans l’eau chaude comme indiqué plus haut et
    séchez la à une douce chaleur (réverbérée
    légèrement et par artifice de telle sorte qu’elle ne
    fonde point). Cette chaux sera alors convertie dans le
    plus beau Safran. L’Or devant être réduit dans la
    première Matière ou Mercure des Philosophes est
    par conséquent calciné d’une autre façon, à ce sujet,
    Paracelse dans son 7ième livre des Métamorphoses
    déclare à propos de la ressuscitation : le métal doit
    être calciné par le Mercure revivifié en plaçant le
    Mercure et le métal dans un sublimatoire, en les
    digérant conjointement jusqu’à ce qu’un Amalgame
    se constitue. Sublimez ensuite le Mercure sur un feu
    modéré et pulvérisez le avec la chaux métallique et
    comme précédemment répétez la digestion et la
    sublimation jusqu’à ce que la chaux, posée sur une
    chandelle enflammée puisse fondre comme de la
    glace ou de la cire. Le métal, ainsi préparé, placez-le
    à digérer dans la fiente de cheval ou au bain-marie,
    modérément chaud, digérer pendant un mois et le
    métal sera converti en Mercure vivant, qui est la
    première matière nommée le Mercure des
    Philosophes, le Mercure des métaux que de
    nombreuses personnes ont recherché et que peu ont
    trouvé.
    Joachim Poleman, extrait du Mystère du Soufre des
    Philosophes : par l’entremise de sa corrosivité
    double et complète, il divise un métal jusqu’à ses
    moindres atomes, le dilacère en libérant la menstrue
    ignée et le dissolvant en une âme teignante. Nous le
    calcinons par une voie différente et meilleure dans
    laquelle la calcination est appelée première solution
    et cela se fait en versant le Vin de Vie sur la chaux de
    Soleil ou de Lune comme indiqué plus haut, en
    plaçant le tout dans une fiole (ceci est notre
    Menstrue - plus loin chapitre 6) remplie à hauteur de
    la largeur des doigts, placée sur un chapiteau ou
    alambic, le tout doit être digéré sur les cendres ou le
    sable et coagulé. Une fois coagulé, versez dessus de
    la Menstrue fraîche et recommencez trois ou quatre
    fois jusqu’à ce que la chaux métallique fonde au feu
    comme de la cire ou de la glace, c’est le signe d’une
    calcination philosophique suffisante et ceci se fait
    avec la préservation du métal dans sa vertu
    primitive.
    C’est ce que dit Aristote dans le Rosaire : unissez
    votre fils Gabricius (plus cher à votre coeur que tous
    vos enfants) à sa soeur Beya qui est une douce et
    splendide vierge.
    CHAPITRE 4
    DE LA SECONDE ET VRAI SOLUTION
    PHILOSOPHIQUE DES CORPS ET DE LEUR
    RÉDUCTION EN MERCURE
    Ayant exécuté la calcination ou
    première solution dont nous avons
    parlé dans le chapitre précédent,
    douce et pleinement naturelle,
    (comme indiqué par le Philosophe
    anonyme dans son traité doré de la Pierre des
    Philosophes), opérée sans bruit, dissolvant le Sujet
    en préservant son humidité radicale, les corps, ainsi
    calcinés doivent être placés dans une fiole
    hermétiquement scellée puis être mis à digérer par la
    douce chaleur du bain-marie ou Bain de Rosée et
    putréfiés dans le temps d’un mois philosophique.
    Une solution sans contrainte est bien meilleure
    qu’une solution violente, une tempérée qu’une
    rapide telle que la fait le philosophe. Et ainsi est faîte
    la seconde et vraie Solution du métal en une eau
    visqueuse ou une certaine Oléité en préservant
    l’humidité radicale dans laquelle se trouve le vrai
    Soufre métallique assemblé avec le vrai et plus noble
    Mercure, l’un étant toujours l’aimant de l’autre,
    demeurant le solvant et le soluté, désirant continuer
    inséparablement par la similitude des substances.
    Ainsi que le dirent les Anciens : Nature s’éjouit de
    Nature, Nature domine et change Nature par là où
    la solution essentielle et solennelle se distingue de la
    solution corrosive. Mais vous devez savoir que de la
    Lune est obtenue une liqueur ou teinture verte qui
    est l’authentique élixir de la Lune et l’arcane le plus
    élevé pour le réconfort du cerveau. Mais du Soleil
    par une semblable putréfaction est produite une
    liqueur de la plus haute rougeur qui est
    l’authentique Élixir du Soleil et la quintessence du
    Métal. De quoi dit Geber nous faisons l’Or Sanguin
    mieux que celui produit par la Nature, ce que la
    Nature ne fait en aucune manière. De cette viscosité,
    Geber dit brièvement : nous avons exactement
    essayé toutes choses et cela selon des raisons
    approuvées, mais nous n’avons jamais trouvé
    quoique se soit de permanent au feu, excepté
    l’humidité visqueuse, fondation et racine de tous les
    métaux, alors que toutes les autres humidités n’étant
    pas bien unies en homogénéité s’enfuient aisément
    sous l’action du feu et les éléments sont séparés
    facilement les uns des autres alors que l’humidité
    visqueuse à savoir le Mercure n’est jamais consumé
    par le feu non plus que l’eau est séparée de la terre
    et demeurent unies ensembles ou partent de concert.
    L’auteur de la Nouvelle Lumière à la fin de son livre
    s’écrie en ces mots : il doit y avoir dix parts d’eau
    pour une part du corps et par cette voie nous faisons
    le Mercure sans Mercure commun en prenant dix
    parts de notre eau mercurielle(en l’occurrence l’huile
    mercurielle du sel putréfié et distillé), c’est une
    vapeur onctueuse qui étant insérée avec une part du
    corps de l’Or dans un vaisseau, par une coction
    continuelle, l’Or se fait Mercure, non pas le Mercure
    commun comme se l’imaginent faussement certaines
    personnes mais bien une onctueuse vapeur.
    CHAPITRE 5
    CE QU’EST PROPREMENT UNE
    QUINTESSENCE
    Paracelse dans son livre troisième de
    La Longue Vie, au chapitre 2, tient ce
    discours : une Quintessence n’est rien
    d’autre que la bonté de la Nature de
    telle sorte que toute la Nature s’est
    introduite dans une mixture spagyrique et tempérée
    dans laquelle aucune chose corrompue ni rien de
    contraire ne puisse être trouvé. Il précise également
    dans son quatrième livre, Archidoxie de la
    Quintessence : une Quintessence est une matière qui
    est corporellement extraite de toutes choses
    croissantes ou possédant la vie, par séparation de
    toute impureté et morbidité, plus purement subtiliée
    puis divisée à partir de tous les éléments. Il cite un
    peu plus loin : vous devez savoir concernant la
    Quintessence que c’est une matière précieuse et de
    faible dimension, logée et hébergée dans certains
    arbres, herbes, roches ou matières semblables. Le
    reste est un corps pur dont on apprend la séparation
    des éléments.
    Rupescissa concernant la Quintessence, au chapitre
    15, proche de la fin, dit : la Quintessence que nous
    recherchons est une chose instillée par le souffle
    divin qui par continuelles ascensions et descensions
    est séparée du corps corruptible des quatre
    éléments. Et la raison en est que dans un second
    temps, fréquemment sublimée, elle devient plus
    subtile, glorifiée et séparée de la corruption des
    quatre éléments, bien plus que lorsqu’elle s’élève
    seulement une fois. Ainsi, celle qui est sublimée
    mille fois par une continuelle ascension et
    descension acquière une si grande vertu de
    glorification qu’elle devient un composé quasiment
    incorruptible comme les cieux, faite de la matière
    des cieux et pour cela appelée Quintessence, en
    respect du corps, comme les cieux en respect du
    monde entier, presque selon la même voie. L’Art,
    peut imiter la Nature avec une certaine similitude,
    par cette voie très proche et connaturelle.
    CHAPITRE 6
    DU FEU PHILOSOPHIQUE OU MENSTRUE
    DISSOLVANTE OU NOTRE LIQUEUR
    ALKAEST
    La préparation de cette eau ou Jus le
    plus noble (qui est l’authentique Bain
    du Roi) a toujours été occultée par les
    Philosophes. Ainsi Bernard Comte de
    Trèves et de Neigen, dit au livre 2,
    qu’il fit un voeu à Dieu, aux Philosophes et à l’Équité
    de ne jamais l’expliquer pleinement à quiconque
    parce que ceci est l’Arcane le plus secret de tout
    l’oeuvre. Si cette liqueur était manifestée à chaque
    homme, les enfants se riraient de notre Sagesse, les
    Fous seraient les égaux des Sages et le monde entier
    se ruerait, par une impulsion aveugle, jusqu’aux
    tréfonds de l’Enfer, tête baissée, sans aucun égard
    pour l’Équité et la Piété.

    Augurelle parle de ce Mercure de Menstrue en ces
    mots : Tu quoq, nec captis Cylleni andacibus unquam
    Defueris Argentum vulgo quod vivere dicunt Sufficit, etc
    tantis prestant primordia rebus.
    L’Argent vif n’est jamais recherché pour l’entreprise
    courageuse de Cylène, il produit cependant les
    principes de grandes choses. George Ripley a émis la
    même opinion dans sa préface des Douze Portes : je
    vais vous apprendre sincèrement ce que sont les
    Mercures, clés de la connaissance, que Raymond
    Lulle nomme ses Menstrues sans lesquelles rien n’est
    fait. Geber le dit autrement : par Dieu le plus haut,
    c’est l’eau qui allume les chandelles, donne la
    lumière aux maisons et procure l’abondance aux
    riches, ô l’eau de notre Mer ! Ô notre Sel Nitre
    appartenant à la Mer du Monde ! Ô notre végétal ! Ô
    notre fixe et volatil Soufre ! Ô Caput Mortuum,
    visages de notre Mer !
    Tridensine dans son OEuvre Secret de la Pierre des
    Philosophes dit : l’eau que les philosophes utilisent
    comme complément à leur OEuvre ils la nomment :
    Lac Virginal, Coagulum, rosée du matin,
    Quintessence, eau de vie, fille des Philosophes, etc.
    Les variantes de Paracelse : Azoth, esprit de vin
    tempéré et circulé, Eau Mercurielle ; de
    Sendivogius : Acier ; de Rupescissa : Vinaigre le plus
    noblement distillé. Van Helmont (le plus profond
    philosophe par le feu) l’appelle la Liqueur Alkaest et
    la décrit ainsi : la Liqueur Alkaest dissout chaque
    corps visible et tangible dans sa première matière,
    préservant la puissance de la Semence, à ce propos
    les Chymistes disent : le vulgaire brûle par le feu,
    mais nous par l’eau. Nous, avec la permission des
    Philosophes, sommes ceux qui peuvent nommer
    leurs productions et nous l’appelons l’Huile
    Mercurielle du Sel putréfié et distillé ; l’Huile est
    exaltée à son plus haut degré de qualité ignée, c’est
    la fondation de la complète dissolution métallique
    (ce qui est effectivement observé) sans laquelle rien
    ne pourrait être avantageux dans l’Art. L’Huile
    Mercurielle joue le rôle de la femme de notre OEuvre
    et est nommée à juste titre la femme du Soleil et la
    Matrice. C’est la Clé cachée pour ouvrir les portes
    fermées des métaux car elle dissout les métaux
    calcinés, calcine et putréfie le volatil et le spirituel,
    teint dans toutes les couleurs et elle est le début, le
    milieu, et la fin des Teintures.
    Elle est de la nature unique de l’Or comme le
    confirme Arnaud de Villeneuve, à condition que la
    nature de l’or soit complète, digérée et fixée. Mais la
    nature de l’eau est incomplète, non digérée et
    volatile. Dans un travail, elle est le feu des
    Philosophes par lequel l’arbre d’Hermès est brûlé en
    cendres. A propos de ce feu, Jean Pontanus dit dans
    son Épistole : le feu des Philosophes n’est pas le
    bain-marie, ni le feu de fumier, ni rien de semblable
    que les Philosophes ont mentionné dans leurs écrits.
    Il est minéral, égal, continuel, ne s’évapore point à
    moins qu’il ne soit trop courroucé. Il participe du
    Soufre, il est extrait d’ailleurs que de la matière, il
    divise, dissout, calcine et congèle toute chose. C’est
    un feu de combustion modérée, il est un composé
    sans reproche car l’oeuvre entier est parfait à travers
    lui. Médites ceci : si je l’avais trouvé au début, je
    n’aurai pas erré deux cents fois avant de posséder la
    pratique. Par lui, les hommes errent, ont erré et
    errerons parce que les Philosophes n’ont pas
    identifié l’agent adéquat dans leurs livres, excepté
    un seul, nommé Artéphius. Néanmoins, il parle en
    accord avec son propre jugement et tant que je
    n’avais pas lu Artéphius et perçu son point de vue je
    ne pouvais achever l’oeuvre. Consultes le et tu
    sauras alors ce qu’est notre Menstrue.
    J’en ai assez dit.
    CHAPITRE 7
    SI LA MENSTRUE DISSOLVANTE EST
    CORROSIVE ?
    Geber dans la Somme des Perfections,
    chapitre 52, semble être de cette
    opinion quand il dit : chaque chose
    qui est dissoute doit nécessairement
    posséder la nature du Sel ou des
    Aluns ou de leurs semblables. Paracelse dans son
    quatrième livre, L’Archidoxie de la Quintessence, un
    peu après le début, dit ainsi : il est difficile et à peine
    croyable d’extraire une Quintessence des Métaux en
    l’absence d’une chose corrosive par laquelle la
    Quintessence et le corps sont séparés l’un de l’autre,
    cette substance corrosive pouvant être à nouveau
    extraite à l’issue de la séparation. Et au chapitre 3 de
    la Longue vie, tome 6, livre 3, il parle ainsi :
    dissoudre l’Or en même temps que toute la
    substance de l’Or par l’entremise d’une substance
    corrosive etc. et jusqu’à ce que cela puisse se faire de
    la même manière par le corrosif, ne soyez pas non
    plus consternés à cause de cette manière d’opérer
    parce qu’un corrosif est commode pour l’Or, si c’est
    de l’Or et sans corrosif il est mort. Vous devez
    maintenant savoir que notre Menstrue étant versée
    su l’Or, ne devrait pas à proprement parler être dite
    corrosive mais plutôt ardente. La force et la vertu de
    cet Arcane surpasse tous les poisons. Chaque
    Réalgar, qui est Mercure vif sublimé et précipité doit
    teindre dans l’Élixir du Soleil et devenir une
    singulière et excellente teinture. Parce qu’également
    une solution violente n’est pas faîte par notre
    Mercure comme par les ressuscitatifs, Eau Forte et
    Eau Régale et les autres de cette formule, mais
    (comme il a été dit au chapitre 4) cela est fait sans
    violence, doucement, sans bruit et en préservant
    l’Humidité radicale dont les esprits infusent dans les
    matières une vertu vivifiante (comme Lulle l’a
    montré dans son Vade-mecum).

    CHAPITRE 8
    DE LA PRATIQUE DE LA PIERRE
    Lorsque vous avez acquis l’âme
    teignante de la Planète ou vrai
    Quintessence- par une putréfaction
    préalable dans laquelle le vrai
    Mercure et la vrai Soufre des
    Philosophes sont contenus- alors votre matière est
    préparée, adéquate pour confectionner notre Pierre
    bénie de cette façon. Prenez donc (au nom de Celui
    par lequel toutes choses furent faîtes) une quantité
    suffisante de cette matière la plus pure, placez la
    dans un vaisseau, une fiole ou un OEuf philosophal,
    hermétiquement scellé. Placez le tout dans un
    Athanor, comme vous le savez et procédez par un
    convenable gouvernement du feu, c’est à dire par
    une chaleur digérante, continuelle(si cela échoue,
    cela nécessitera une teinture ou sera avorté), douce,
    subtile, changeante et non brûlante(je devrais utiliser
    les comptes de mes propres mots), de la première
    conjonction jusqu’à la parfaite ablution ; À ce propos
    l’anonyme Philalèthe devrait être plus amplement
    consulté, lui qui décrit clairement le gouvernement
    de chaque planète, la diversité des couleurs, la
    coagulation et la fixation de la Pierre au blanc et au
    rouge.
    Dans ce domaine (ainsi que Raymond Lulle nous
    averti), celui qui n’a ni puissance ni patience dans
    l’oeuvre le corrompra dans son excès de hâte. Le
    signe de l’oeuvre parfait est la suivant : si la Pierre,
    étant projetée sur une plaque de cuivre brûlante,
    fond comme de la cire, sans émettre la moindre
    fumée, pénètre et teinte, alors le Roi d’Orient est né,
    accordé à son Royaume avec plus de puissance que
    tous les Princes du monde. A la suite de quoi, un
    Philosophe s’écrie : sors de l’enfer, lèves-toi de la
    tombe, réveilles-toi hors de l’obscurité, pour toi est
    venu le temps de la Brillance et de la Spiritualité
    parce qu’est entendue la Voix de la Résurrection et
    l’Âme de la Vie est entrée en toi, que le Très-Haut
    soit glorifié et laisse ses bienfaits rehausser la Gloire
    de son Nom le plus Sacré pour le bien et le bénéfice
    de notre prochain.
    CHAPITRE 9
    DE L’AUGMENTATION DE LA PIERRE
    BÉNIE
    Quand, par l’aide de Dieu, vous avez
    obtenu le Soufre incombustible tel
    qu’il a été dit, rouge avec la Pourpre,
    vous devez alors savoir comment
    l’augmenter par le renversement
    répété de la roue (tel est le terme des Philosophes).
    Dans cela, aucun mystère de l’art n’est contenu, nous
    devons l’augmenter par la même voie et méthode
    que celle suivie pour la faire. Vous devez
    maintenant savoir que le plus souvent notre Soufre,
    qui est notre Pierre, est humidifié et nourri par son
    propre lait, dissout dans un bain humide et à
    nouveau coagulé et fixé, comme dans le premier
    travail, sa vertu teignante sera toujours plus grande,
    au point que si après le premier tour une part peut
    teindre cent parts de Mercure purgé ou d’un autre
    métal imparfait, lors de la seconde solution dans le
    Lac Virginal, à l’issue de la coagulation et de la
    fixation, une part en teindra mille. Et ainsi de suite,
    notre Médecine est augmentée et multipliée en
    quantité et qualité, en vertu et en poids. Prenez une
    part de votre Pierre et mêler la à deux parts du Lac
    Virginal, ou huile de Sel putréfié et distillé, dissolvez
    et coagulez comme vous le fîtes dans le premier
    travail et alors notre eau qui n’était que
    potentiellement un Minéral sera alors constituée
    d’un métal plus précieux que l’Or. Ainsi la Pierre est
    mortifiée par les sublimations et revivifié par les
    imbibitions, ceci étant la maîtresse voie universelle.
    Ces choses étant amenées à leur fin désirée, les
    projections peuvent être exécutées à loisir sur tel ou
    tel métal préparé, décemment mondifié et fondu,
    que vous ayez obtenu la teinture blanche ou rouge,
    tous les livres des Philosophes (spécifiquement notre
    Philalèthe), vous montreront abondamment la
    marche à suivre.
    CHAPITRE 1 0
    DE L’UTILISATION PHYSIQUE DE LA
    PIERRE, POUR L’USAGE INTERNE ET
    EXTERNE
    Vous devez savoir, concernant cette
    Pierre bénie, qu’elle est une Médecine
    universelle contenant la parfaite
    guérison de toutes les maladies,
    qu’elles soient chaudes ou froides,
    dès l’instant où elles sont reconnues comme curables
    par la Nature et par Dieu. Si vous recherchez
    comment cette Médecine plus que parfaite, cette
    teinture céleste, cette Cure universelle, agit et opère
    en traitant les choses contraires dans le corps de
    l’homme, nous répondons : elle oeuvre en tout cela
    en chauffant, illuminant et irradiant l’Archée, telle
    que le grand philosophe van Helmont l’a défini dans
    son traité. Il existe dans les herbes, les mots et les
    pierres, une grande vertu qui agit certainement sans
    dissolution ou destruction, sans pénétration,
    introduction, commixion et commutation, même de
    loin sur une Archée somnolente ou enflammée,
    comme si cela était réalisé par la vue seule, par
    l’irradiation ou éjaculation des vertus produites et
    exposées, les propriétés et poids demeurant
    inchangés et maintenus.

    Ensuite, de la sorte, comme Joachim Poleman
    l’assure excellemment, elle transmute les esprits de
    l’obscurité, c’est à dire les maladies (qui ne sont rien
    d’autre que les propriétés du trône de la Mort ou les
    annonciateurs de la mort sombre et obscure), en
    esprits bons, tels qu’ils furent lorsque l’homme était
    trouvé en parfaite santé et par la rénovation des
    puissances déficientes, la Force est universellement
    restaurée. Le dosage est de un à deux grains, en
    accord avec l’âge et la force du patient, délayés dans
    une gorgée de vin chaud ou une pleine cuillerée de
    la même Quintessence, prise tous les jours. Pour les
    maladies externes, blessures, ulcères, fistules,
    gangrène, cancer etc. un grain est pris chaque jour
    dans du vin, ou tous les deux jours ; La zone externe
    affectée est lavée par une solution de vin
    additionnée de notre pierre dissoute et si la nécessité
    le requiert, on en injecte à la seringue en plaçant une
    ligature convenable ou une plaque de plomb sur le
    site d’injection. Ceci est l’usage interne et externe de
    ce grand mystère révélé, pour l’acquisition duquel
    invoques la Lumière des Lumières et avec un coeur
    pur, pries pour l’illumination de ta compréhension
    et tu recevras. Agis alors prudemment, soulage le
    Pauvre, n’abuses pas de la bénédiction de Dieu, crois
    aux Évangiles et exerce ta propre piété. Amen.
    FINIS
    V1. 1





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