• Le Protévangile de Jacques

    Évangiles de la nativité et de l’enfance

     

     

    Introduction

     

    Le nom de « Protévangile » fut donné au XVIe siècle par l’humaniste français qui le publia en Occident, parce que le texte relate des événements antérieurs aux récits des évangiles canoniques. Le plus ancien manuscrit connu (Papyrus Bodmer 5) porte le titre : Nativité de Marie, Révélation de Jacques.

    Le livre se dit écrit par l’apôtre Jacques le Mineur, frère de Jésus selon l’Évangile, demi-frère selon ce texte. Il est très ancien (milieu du second siècle) et s’inspire librement des récits canoniques de l’enfance.

    L’ouvrage ne doit rien aux judéo-chrétiens, comme en témoigne son ignorance des coutumes juives. Probablement son auteur était-il d’origine païenne, issu de l’Égypte ou de l’Asie Mineure. Il rédigea son texte dans un but apologétique, pour régler, auprès des Grecs et des Juifs, la question délicate de l’incarnation de Jésus.

    Or, pas d’incarnation sans l’absolue pureté de Marie, non seulement vierge avant, pendant et après, mais maintenue dès sa conception dans une sorte d’état angélique, où hommes et anges prêtent leur concours.

    L’écrit a connu à travers les siècles une grande fortune : il a inspiré d’autres livres du même genre, dont le plus connu est l’évangile du Pseudo-Matthieu (VIe siècle), qui force le ton, côté miracles. Il est à l’origine de plusieurs fêtes liturgiques, célébration d’Anne et Joachim, Conception et Nativité de Marie, Présentation de la Vierge. L’art chrétien y a abondamment puisé. Mais surtout cette célébration de la pureté a nourri les développements ultérieurs de la mariologie.

     

    1-5 Histoire des parents de Marie jusqu’à sa naissance.

    6-9 Enfance de Marie, chez elle, puis dans le Temple.

    10-16 Conception de Jésus et difficultés de Joseph.

    17-21 Naissance de Jésus, épisode de Salomé.

    22-25 Poursuite d’Hérode et assassinat de Zacharie.

     

    Nativité de Marie

    Révélation de Jacques

     

    I.1. Les histoires des douze tribus racontent qu’un homme fort riche, Joachim, apportait au Seigneur double offrande, se disant : « Le supplément sera pour tout le peuple et la part que je dois pour la remise de mes fautes ira au Seigneur, afin qu’il me soit propice. »

    I.2. Vint le grand jour du Seigneur1, et les fils d’Israël apportaient leurs présents. Or Ruben se dresse devant lui et dit : « Tu n’as pas le droit de déposer le premier tes offrandes, puisque tu n’as pas eu de postérité en Israël. »

    I.3. Joachim eut grand chagrin, et il s’en alla consulter les registres des douze tribus du peuple, se disant : « Je verrai bien dans leurs archives si je suis le seul à n’avoir pas engendré en Israël ! » Il chercha, et découvrit que tous les justes avaient suscité une postérité en Israël. Et il se souvint du patriarche Abraham ; sur ses vieux jours, le Seigneur Dieu lui avait donné un fils, Isaac.

    I.4. Alors, accablé de tristesse, Joachim ne reparut pas devant sa femme, et il se rendit dans le désert ; il y planta sa tente et, quarante jours et quarante nuits, il jeûna2, se disant : « Je ne descendrai plus manger ni boire, avant que le Seigneur mon Dieu m’ait visité. La prière sera ma nourriture et ma boisson. »

    II.1. Et sa femme Anne avait deux sujets de se lamenter et de se marteler la poitrine. « J’ai à pleurer, disait-elle, sur mon veuvage et sur ma stérilité ! »

    II. 2. Vint le grand jour du Seigneur. Judith, sa servante, lui dit : « Jusqu’à quand te désespéreras-tu ? C’est aujourd’hui le grand jour du Seigneur. Tu n’as pas le droit de te livrer aux lamentations. Prends donc ce bandeau que m’a donné la maîtresse de l’atelier. Je ne puis m’en orner, car je ne suis qu’une servante, et il porte un insigne royal. »

    II.3. Anne lui dit : « Arrière, toi ! Je n’en ferai rien, car le Seigneur m’a accablée d’humiliations. Et peut-être ce présent te vient-il d’un voleur et tu cherches à me faire complice de ta faute. »

    Et Judith la servante dit : « Quel mal dois-je te souhaiter encore, de rester sourde à ma voix ? Le Seigneur Dieu a clos ton sein et ne te donne point de fruit en Israël ! »

    II.4. Alors Anne, malgré son désespoir, ôta ses habits de deuil, se lava la tête et revêtit la robe de ses noces. Et vers la neuvième heure3, elle descendit se promener dans son jardin. Elle vit un laurier et s’assit à son ombre. Après un moment de repos, elle invoqua le Maître : « Dieu de mes pères, dit-elle, bénis-moi, exauce ma prière, ainsi que tu as béni Sarah, notre mère, et lui as donné son fils Isaac. »

    III.1. Levant les yeux au ciel, elle aperçut un nid de passereaux dans le laurier. Aussitôt elle se remit à gémir : « Las, disait-elle, qui m’a engendrée et de quel sein suis-je sortie ? Je suis née, maudite devant les fils d’Israël. On m’a insultée, raillée et chassée du temple du Seigneur mon Dieu.

    III.2. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux oiseaux du ciel, car les oiseaux du ciel sont féconds devant ta face, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux animaux stupides, car les animaux stupides sont eux aussi féconds devant toi, Seigneur. Las, à quoi se compare mon sort ? Non plus aux bêtes sauvages de la terre, car les bêtes sauvages de la terre sont fécondes devant ta face, Seigneur.

    III.3. Las, à quoi se compare mon sort ? A ces eaux non plus, car ces eaux sont tantôt calmes tantôt bondissantes, et leurs poissons te bénissent, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même à cette terre, car la terre produit des fruits en leur saison et te rend gloire, Seigneur. »

    IV.1. Et voici qu’un ange du Seigneur parut, disant : « Anne, Anne, le Seigneur Dieu a entendu ta prière. Tu concevras, tu enfanteras et l’on parlera de ta postérité dans la terre entière. »

    Anne répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. »

    IV.2. Et voici, deux messagers survinrent, qui lui dirent : « Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. Un ange du Seigneur est descendu auprès de lui, disant : "Joachim, Joachim, le Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Descends d’ici. Voici que Anne ta femme a conçu4 en son sein". »

    IV.3. Aussitôt Joachim est descendu, il a convoqué ses bergers, leur disant : « Apportez-moi ici dix agneaux sans tache ni défaut. Ces dix agneaux seront pour le Seigneur Dieu. Apportez-moi aussi douze veaux bien tendres et les douze veaux seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Aussi cent chevreaux, et les cent chevreaux seront pour tout le peuple. »

    IV.4. Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne l’attendait, aux portes de la ville5. Dès qu’elle le vit paraître avec ses bêtes, elle courut vers lui, se suspendit à son cou et s’écria : « Maintenant je sais que le Seigneur Dieu m’a comblée de bénédictions ! Voici : la veuve n’est plus veuve et la stérile a conçu6 ! » Et Joachim, ce premier jour, resta chez lui à se reposer.

    V.1. Le lendemain, il apportait ses offrandes : « Si le Seigneur Dieu m’a été favorable, pensait-il, la lame d’or du prêtre me le révélera7. » Il présenta ses offrandes, et scruta la tiare du prêtre quand celui-ci monta à l’autel du Seigneur ; et il sut qu’il n’y avait pas de faute en lui.

    « Maintenant, dit-il, je sais que le Seigneur Dieu m’a fait grâce et m’a remis tous mes péchés. » Et il descendit du temple du Seigneur, justifié, et rentra chez lui.

    V.2. Six mois environ s’écoulèrent ; le septième, Anne enfanta. « Qu’ai-je mis au monde ? » demanda-t-elle à la sage-femme. Et celle-ci répondit : « Une fille. » Et Anne dit : « Mon âme a été exaltée en ce jour ! » Et elle coucha l’enfant.

    Quand les jours furent accomplis, Anne se purifia, donna le sein à l’enfant8 et l’appela du nom de Marie.

    VI.1. De jour en jour, l’enfant se fortifiait. Quand elle eut six mois, sa mère la mit par terre, pour voir si elle tenait debout. Or l’enfant fit sept pas, puis revint se blottir auprès de sa mère. Celle-ci la souleva, disant : « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, tu ne marcheras pas sur cette terre, que je ne t’ai menée au temple du Seigneur. » Et elle apprêta un sanctuaire dans sa chambre et elle ne laissait jamais sa fille toucher à rien de profane ou d’impur. Et elle invita les filles des Hébreux, qui étaient sans tache, et celles-ci la divertissaient.

    VI.2. Quand l’enfant eut un an, Joachim donna un grand festin où il convia les grands prêtres, les prêtres, les scribes, les Anciens et tout le peuple d’Israël. Il présenta l’enfant aux prêtres qui la bénirent : « Dieu de nos pères disaient-ils, bénis cette enfant, et donne-lui un nom illustre à jamais, dans toutes les générations. » Et tout le peuple s’écria : « Qu’il en soit ainsi ! Amen ! » Et ils la présentèrent aux grands-prêtres, et ceux-ci la bénirent, disant : « Dieu des hauteurs, abaisse ton regard sur cette petite fille et bénis-la d’une bénédiction suprême, qui surpasse toute bénédiction. »

    VI.3. Et sa mère l’emporta dans le sanctuaire de sa chambre et elle lui donna le sein.

    Anne éleva un chant au Seigneur Dieu : « Je chanterai un cantique sacré au Seigneur mon Dieu, parce qu’il m’a visitée et m’a enlevé l’outrage de mes ennemis. Et le Seigneur mon Dieu m’a donné un fruit de sa justice, unique et considérable devant sa face. Qui annoncera aux fils de Ruben qu’Anne donne le sein ? Écoutez, écoutez, ô les douze tribus d’Israël : Anne donne le sein ! »

    Et elle reposa l’enfant dans le sanctuaire de sa chambre, sortit et servit ses hôtes.

    Quand le banquet fut achevé, ils descendirent joyeux et ils glorifièrent le Dieu d’Israël.

    VII.1. Les mois se succédèrent : l’enfant atteignit deux ans. Joachim dit : « Menons-la au temple du Seigneur, pour accomplir la promesse que nous avons faite. Sinon le Maître s’irriterait contre nous et rejetterait notre offrande. » Mais Anne répondit : « Attendons sa troisième année, de peur qu’elle ne réclame son père ou sa mère. » Joachim opina : « Attendons. »

    VII.2. L’enfant eut trois ans. Joachim dit : « Appelons les filles des Hébreux, celles qui sont sans tache. Que chacune prenne un flambeau et le tienne allumé : ainsi, Marie ne se retournera pas et son cœur ne sera pas retenu captif hors du temple du Seigneur. » L’ordre fut suivi, et elles montèrent au temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l’enfant et l’ayant embrassée, il la bénit et dit : « Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations. En toi, au dernier des jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d’Israël. »

    VII.3. Et il la fit asseoir sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle. Et ses pieds esquissèrent une danse et toute la maison d’Israël l’aima.

    VIII.1. Ses parents descendirent, émerveillés, louant et glorifiant le Dieu souverain qui ne les avait pas dédaignés. Et Marie demeurait dans le temple du Seigneur, telle une colombe9, et elle recevait sa nourriture de la main d’un ange.

    VIII. 2. Quand elle eut douze ans, les prêtres se consultèrent et dirent : « Voici que Marie a douze ans, dans le temple du Seigneur. Que ferons-nous d’elle, pour éviter qu’elle ne rende impur le sanctuaire du Seigneur notre Dieu ? »

    Et ils dirent au grand-prêtre : « Toi qui gardes l’autel du Seigneur, entre et prie au sujet de cette enfant. Ce que le Seigneur te dira, nous le ferons. »

    VIII. 3. Et le prêtre revêtit l’habit aux douze clochettes10, pénétra dans le Saint des Saints et se mit en prière. Et voici qu’un ange du Seigneur apparut, disant : « Zacharie, Zacharie, sors et convoque les veufs du peuple. Qu’ils apportent chacun une baguette. Et celui à qui le Seigneur montrera un signe en fera sa femme. »

    Des hérauts s’égaillèrent dans tout le pays de Judée et la trompette du Seigneur retentit, et voici qu’ils accoururent tous.

     IX.1. Joseph jeta sa hache et lui aussi alla se joindre à la troupe. Ils se rendirent ensemble chez le prêtre avec leurs baguettes. Le prêtre prit ces baguettes, pénétra dans le temple et pria. Sa prière achevée, il reprit les baguettes, sortit et les leur rendit. Aucune ne portait de signe. Or Joseph reçut la sienne le dernier. Et voici qu’une colombe s’envola de sa baguette et vint se percher sur sa tête.

    Alors le prêtre : « Joseph, Joseph, dit-il, tu es l’élu : c’est toi qui prendras en garde la vierge du Seigneur. »

    IX.2. Mais Joseph protesta : « J’ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne vais-je pas devenir la risée des fils d’Israël ? »

    « Joseph, répondit le prêtre, crains le Seigneur ton Dieu, et souviens-toi du sort que Dieu a réservé à Dathan, Abiron et Corê. La terre s’entrouvrit et les engloutit tous à la fois, parce qu’ils lui avaient résisté. Et maintenant, Joseph, crains de semblables fléaux sur ta maison ! »

    IX. 3. Très ému, Joseph prit la jeune fille sous sa protection et lui dit : « Marie, le temple du Seigneur t’a confiée à moi. Maintenant je te laisse en ma maison. Car je pars construire mes bâtiments. Je reviendrai auprès de toi. Le Seigneur te gardera. »

    X.1. Cependant, les prêtres s’étaient réunis et avaient décidé de faire tisser un voile pour le temple du Seigneur.

    Et le grand-prêtre dit : « Appelez-moi les jeunes filles de la tribu de David11, qui sont sans tache. » Ses serviteurs partirent, cherchèrent et en trouvèrent sept. Mais le prêtre se souvint que la jeune Marie était de la tribu de David et qu’elle était sans tache devant Dieu. Et les serviteurs partirent et l’amenèrent.

    X. 2. Et l’on fit entrer ces jeunes filles dans le temple du Seigneur. Et le prêtre leur dit : « Tirez au sort laquelle filera l’or, l’amiante, le lin, la soie, le bleu, l’écarlate et la pourpre véritable. »

    La pourpre véritable et l’écarlate échurent à Marie. Elle les prit et rentra chez elle. C’est à ce moment-là que Zacharie devint muet et que Samuel le remplaça jusqu’à ce qu’il eût retrouvé la parole.

    Et Marie saisit l’écarlate et se mit à filer.

    XI.1. Or elle prit sa cruche et sortit pour puiser de l’eau. Alors une voix retentit : « Réjouis-toi, pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes. »

    Marie regardait à droite et à gauche : d’où venait donc cette voix ? Pleine de frayeur, elle rentra chez elle, posa sa cruche, reprit la pourpre, s’assit sur sa chaise et se remit à filer.

    XI.2. Et voici qu’un ange debout devant elle disait : « Ne crains pas, Marie, tu as trouvé grâce devant le Maître de toute chose. Tu concevras de son Verbe. »

    Ces paroles jetèrent Marie dans le désarroi. « Concevrai-je, moi, du Seigneur, dit-elle, du Dieu vivant, et enfanterai-je comme toute femme ? »

    XI.3. Et voici que l’ange, toujours devant elle, lui répondit : « Non, Marie. Car la puissance de Dieu te prendra sous son ombre. Aussi le saint enfant qui naîtra sera-t-il appelé le fils du Très-Haut. Tu lui donneras le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. » Et Marie dit alors : « Me voici devant lui sa servante ! Qu’il m’advienne selon ta parole. »

    XII.1. Et elle reprit son travail de pourpre et d’écarlate puis l’apporta au prêtre.

    Et quand le prêtre le reçut, il la bénit et dit : « Marie, le Seigneur Dieu a exalté ton nom et tu seras bénie parmi toutes les générations de la terre. »

    XII.2. Pleine de joie, Marie se rendit chez sa parente Elisabeth et frappa à la porte. En l’entendant Elisabeth jeta l’écarlate, courut à la porte, ouvrit, et la bénit en ces termes : « Comment se fait-il que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car vois-tu, l’enfant a tressailli et t’a bénie. »

    Or Marie avait oublié les mystères dont avait parlé l’ange Gabriel12. Elle leva les yeux au ciel et dit : « Qui suis-je, pour que toutes les femmes de la terre me proclament bienheureuse ? »

    XII.3. Et elle demeura trois mois chez Elisabeth. Et de jour en jour son sein s’arrondissait. Inquiète, elle regagna sa maison et elle se cachait des fils d’Israël. Elle avait seize ans, quand s’accomplirent ces mystères13.

    XIII.1. Son sixième mois arriva, et voici que Joseph revint des chantiers ; il entra dans la maison et s’aperçut qu’elle était enceinte. Et il se frappa le visage et se jeta à terre sur son sac et il pleura amèrement, disant : « Quel front lèverai-je devant le Seigneur Dieu ? Quelle prière lui adresserai-je ? Je l’ai reçue vierge du temple du Seigneur et je ne l’ai pas gardée. Qui m’a trahi ? Qui a commis ce crime sous mon toit ? Qui m’a ravi la vierge et l’a souillée ? L’histoire d’Adam se répète-t-elle à mon sujet ? Car tandis qu’Adam faisait sa prière de louange, le serpent s’approcha et surprit Eve seule ; il la séduisit et la souilla. La même disgrâce me frappe. »

    XIII.2. Et Joseph se releva de son sac et appela Marie : « Toi la choyée de Dieu, qu’as-tu fait là ? As-tu oublié le Seigneur ton Dieu ? Pourquoi t’es-tu déshonorée, toi qui as été élevée dans le Saint des Saints et as reçu nourriture de la main d’un ange ? »

    XIII.3. Et elle pleura amèrement, disant : « Je suis pure et je ne connais pas d’homme. » Et Joseph lui dit : « D’où vient le fruit de ton sein ? » Et elle répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, j’ignore d’où il vient. »

    XIV.1. Et Joseph, rempli de frayeur, se tint coi, et il se demandait ce qu’il devait faire d’elle. « Si je garde le secret sur sa faute, se disait-il, je contreviendrai à la loi du Seigneur. Mais si je la dénonce aux fils d’Israël, et que son enfant vienne d’un ange, ce dont j’ai bien peur, alors je livre à la peine capitale un sang innocent. Que ferai-je d’elle ? Je la répudierai en secret. »

    La nuit le surprit dans ces réflexions.

    XIV.2. Et voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant : « Ne t’inquiète pas à propos de cette enfant. Ce qui est en elle vient de l’Esprit saint. Elle t’enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus. Car il sauvera son peuple de ses péchés. »

    Joseph se réveilla et glorifia le Dieu d’Israël qui lui avait donné sa grâce. Et il garda la jeune fille.

    XV.1. Or le scribe Anne vint le voir et lui dit : « Joseph, pourquoi n’as-tu point paru à notre réunion ? -Mon voyage m’avait fatigué, répondit-il, et j’ai passé le premier jour à me reposer. » Mais Anne se retourna et vit Marie enceinte.

    XV.2. Et il partit en courant chez le prêtre et lui dit : « Eh bien, ce Joseph dont tu te portes garant, a commis une faute ignoble. -Quoi donc ? » demanda le grand-prêtre. L’autre reprit : « Il a déshonoré la jeune fille que le temple du Seigneur lui avait confiée et il l’a épousée secrètement, sans avertir les fils d’Israël ! » Et le grand-prêtre lui dit : « Joseph a-t-il fait cela ? » Et l’autre répondit : « Envoie tes gens et tu verras que la jeune fille est enceinte. » Des serviteurs partirent et la trouvèrent dans l’état qu’il avait dit. Ils la ramenèrent au temple et elle comparut au tribunal.

    XV.3. Le grand-prêtre lui dit : « Marie, qu’as-tu fait là ? Pourquoi as-tu perdu ton honneur ? As-tu oublié le Seigneur ton Dieu, toi qui fus élevée dans le Saint des Saints et qui reçus nourriture de la main des anges ? Toi qui entendis leurs hymnes et dansas devant eux ? Qu’as-tu fait là ? »

    Et elle pleura amèrement et dit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je suis pure devant sa face et ne connais pas d’homme. »

    XV.4. Et le grand-prêtre dit : « Et toi, Joseph, qu’as-tu fait ? » Et Joseph répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur et que vivent son Christ et le témoin de sa vérité je suis pur vis-à-vis d’elle. » Le grand-prêtre insista.

    « Ne rends pas de faux témoignage ! Dis la vérité ! Tu l’as épousée en cachette, tu n’as rien dit aux fils d’Israël et tu n’as pas incliné ta tête sous la puissante main qui eût béni ta postérité ! » Et Joseph garda le silence.

    XVI.1. Le grand-prêtre reprit : « Rends-nous la jeune fille que tu avais reçue du temple du Seigneur. » Joseph fondit en larmes. Le grand-prêtre ajouta : « Je vous ferai boire l’eau de l’épreuve rituelle14 et votre faute éclatera à vos yeux. »

    XVI.2. Le grand-prêtre prit de l’eau, en fit boire à Joseph puis il l’envoya au désert15, Or celui-ci revint indemne. Et il fit boire aussi la jeune fille et l’envoya au désert. Et elle redescendit, indemne. Et tout le peuple s’étonna que leur faute n’eût pas été manifestée.

    XVI.3. Alors le grand-prêtre dit : « Puisque le Seigneur Dieu n’a pas révélé de péché en vous, moi non plus je ne vous condamne pas. » Et il les laissa partir. Et Joseph prit Marie et rentra chez lui, heureux et louant le Dieu d’Israël.

    XVII.1. Il parut un édit du roi Auguste qui invitait tous les habitants de Bethléem en Judée, à se faire recenser.

    Et Joseph dit : « J’irai inscrire mes fils. Mais que faire avec cette enfant ? Comment la recenser ? Comme ma femme ? Je ne puis décemment. Comme ma fille ? Mais les fils d’Israël savent que je n’ai pas de fille. Qu’en ce jour donc, le Seigneur en décide à son gré. »

    XVII.2. Et il sella son âne et la jucha dessus. Son fils tirait la bride et Samuel suivait. Et ils entamaient le troisième mille quand Joseph se retourna et la vit fort rembrunie. « L’enfant qu’elle porte, pensa-t-il, doit la faire souffrir. » Il se tourna une nouvelle fois et vit qu’elle riait. Il lui dit : « Marie, qu’as-tu donc ? Je vois tour à tour joie et tristesse sur ton visage. » Et elle lui dit : « Joseph, deux peuples sont sous mes yeux16. L’un pleure et se frappe la poitrine, l’autre danse et fait la fête. »

    XVII. 3. Ils étaient à mi-chemin17, quand Marie lui dit : « Joseph, aide-moi à descendre de l’âne. L’enfant, en moi, me presse et va naître. » Il lui fit mettre pied à terre et lui dit : « Où t’emmener ? Où abriter ta pudeur ? L’endroit est à découvert. »

    XVIII.1. Mais il trouva là une grotte18, l’y conduisit et la confia à la garde de ses fils. Puis il partit chercher une sage-femme juive dans le pays de Bethléem. [Il en trouva une qui descendait de la montagne et il l’amena19.]

    XVIII. 2. « Or moi20, Joseph, je me promenais et ne me promenais pas. Et je levai les yeux vers la voûte du ciel et je la vis immobile, et je regardai en l’air et je le vis figé d’étonnement. Et les oiseaux étaient arrêtés en plein vol.

    Et j’abaissai mes yeux sur la terre et je vis une écuelle et des ouvriers étendus pour le repas, et leurs mains demeuraient dans l’écuelle. Et ceux qui mâchaient ne mâchaient pas et ceux qui prenaient de la nourriture ne la prenaient pas et ceux qui la portaient à la bouche ne l’y portaient pas. Toutes les faces et tous les yeux étaient levés vers les hauteurs.

    XVIII. 3. Et je vis des moutons que l’on poussait, mais les moutons n’avançaient pas. Et le berger levait la main pour les frapper, et sa main restait en l’air. Et je portai mon regard sur le courant de la rivière et je vis des chevreaux qui effleuraient l’eau de leur museau, mais ne la buvaient pas. Soudain la vie reprit son cours.

    XIX.1. Et je vis une femme qui descendait de la montagne et elle m’interpella : « Eh, l’homme, où vas-tu ? » Je répondis : « Je vais chercher une sage-femme juive. - Es-tu d’Israël ? me demanda-t-elle encore. – Oui », lui dis-je. Elle reprit : « Et qui donc est en train d’accoucher dans la grotte ? »

    [Et Joseph dit à la sage-femme : « C’est Marie, ma fiancée ; mais elle a conçu de l’Esprit saint, après avoir été élevée dans le temple du Seigneur. »]

    Et je lui dis : « C’est ma fiancée. - Elle n’est donc pas ta femme ? » demanda-t-elle. Et je lui dis : « C’est Marie, celle qui a été élevée dans le temple du Seigneur. J’ai été désigné pour l’épouser, mais elle n’est pas ma femme, et elle a conçu du Saint-Esprit. » Et la sage-femme dit : « Est-ce la vérité ? » Joseph répondit : « Viens et vois. » Et elle partit avec lui.

    XIX.2. et ils s’arrêtèrent à l’endroit de la grotte. Une obscure nuée enveloppait celle-ci. Et la sage-femme dit : « Mon âme a été exaltée aujourd’hui car mes yeux ont contemplé des merveilles : le salut est né pour Israël. » Aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande lumière resplendit à l’intérieur, que nos yeux ne pouvaient supporter. Et peu à peu cette lumière s’adoucit pour laisser apparaître un petit enfant. Et il vint prendre le sein de Marie sa mère. Et la sage-femme s’écria : « Qu’il est grand pour moi ce jour ! J’ai vu de mes yeux une chose inouïe. »

    XIX.3. Et la sage-femme sortant de la grotte, rencontra Salomé et elle lui dit : « Salomé, Salomé, j’ai une étonnante nouvelle à t’annoncer : une vierge a enfanté, contre la loi de nature. » Et Salomé répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si je ne mets mon doigt et si je n’examine son corps, je ne croirai jamais que la vierge a enfanté. »

    [Et elle s’approcha, et la disposa, et Salomé examina sa nature. Et elle s’écria qu’elle avait tenté le Dieu vivant : « Et voici, je perds ma main, brûlée par un feu. » Et elle pria le Seigneur et la sage-femme fut guérie dès cet instant.

    Or un ange du Seigneur se dressa devant Salomé, disant : « Ta prière a été exaucée devant le Seigneur Dieu. Approche-toi et touche le petit enfant, et pour toi aussi il sera le salut. » Salomé obéit et fut guérie selon qu’elle avait adoré, et elle sortit de la grotte. Et voici, un ange du Seigneur fit entendre une voix.]

    XX.1. Et la sage-femme entra et dit : « Marie, prépare-toi car ce n’est pas un petit débat qui s’élève à ton sujet. » A ces mots, Marie se disposa. Et Salomé mit son doigt dans sa nature et poussant un cri, elle dit : « Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! disait-elle, j’ai tenté le Dieu vivant ! Et voici que ma main se défait, sous l’action d’un feu. »

    XX.2. Et Salomé s’agenouilla devant le Maître, disant : « Dieu de mes pères, souviens-toi que je suis de la lignée d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Ne m’expose pas au mépris des fils d’Israël, mais rends-moi aux pauvres. Car tu sais, ô Maître, qu’en ton nom je les soignais, recevant de toi seul mon salaire. »

    XX.3. Et voici qu’un ange du Seigneur parut, qui lui dit : « Salomé, Salomé, le Maître de toute chose a entendu ta prière. Étends ta main sur le petit enfant, prends-le. Il sera ton salut et ta joie. »

    XX.4. Et Salomé, toute émue, s’approcha de l’enfant, le prit dans ses bras, disant : « Je l’adorerai. Il est né un roi à Israël et c’est lui. » Aussitôt Salomé fut guérie, et elle sortit de la grotte, justifiée. Et voici qu’une voix parla : « Salomé, Salomé, n’ébruite pas les merveilles que tu as contemplées, avant que l’enfant ne soit entré à Jérusalem21. »

    XXI.1. Alors que Joseph se préparait à partir pour la Judée22, une vive agitation éclata à Bethléem de Judée. Les mages arrivèrent, disant : « Où est le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer. »

    [Cette nouvelle alarma Hérode qui dépêcha des serviteurs, les convoqua et ils le renseignèrent sur l’étoile. Et voici, ils virent des astres en Orient et ils les guidaient jusqu’à leur arrivée dans la grotte et l’étoile s’arrêta au-dessus de la tête de l’enfant23.]

    XXI.2. Cette nouvelle alarma Hérode qui dépêcha des serviteurs auprès des mages. Il convoqua aussi les grands prêtres et les interrogea au prétoire : « Qu’est-il écrit sur le Christ ? demanda-t-il. Où doit-il naître ? » Ils répondirent : « A Bethléem en Judée. Ainsi est-il écrit. » Et il les congédia.

    Puis il interrogea les mages, leur disant : « Quel signe avez-vous vu au sujet du roi nouveau-né ? »

    Et les mages répondirent : « Nous avons vu une étoile géante, parmi les autres constellations, si éblouissante qu’elle les éclipsait toutes. Ainsi avons-nous compris qu’un roi était né à Israël et nous sommes venus l’adorer. »

    Hérode leur dit : « Partez à sa recherche, et si vous le trouvez, faites-le moi savoir afin que moi aussi j’aille l’adorer. »

    XXI.3. Les mages partirent. Et voici, l’astre qu’ils avaient vu en Orient les conduisit jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés à la grotte, et au-dessus de la tête de l’enfant, il s’arrêta24.

    Quand ils l’eurent vu là, avec Marie sa mère, les mages tirèrent des présents de leurs sacs, or, encens et myrrhe.

    XXI.4. Mais comme l’ange les avait avertis de ne pas repasser par la Judée, ils rentrèrent chez eux par un autre chemin.

    XXII.1. Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, se mit en colère et envoya des tueurs avec mission de faire périr tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans.

    XXII.2. Quand Marie apprit ce massacre, saisie d’effroi, elle prit l’enfant, l’emmaillota et le cacha dans une mangeoire à bétail.

    XXII.3. Élisabeth, qui avait appris que l’on cherchait Jean, l’emporta et gagna la montagne, et elle regardait à la ronde où le dissimuler mais elle n’apercevait point de cachette. Alors elle se mit à gémir, disant : « Montagne de Dieu, accueille une mère et son enfant ! » Car la frayeur l’empêchait de monter. Aussitôt la montagne se fendit et la reçut en son sein, tout en laissant filtrer une clarté pour elle. Car un ange du Seigneur était avec eux et il les protégeait.

    XXIII.1. Mais Hérode cherchait toujours Jean, et il envoya des serviteurs à l’autel, auprès de Zacharie, pour lui demander : « Où as-tu caché ton fils ? » Il répondit : « Je suis le serviteur de Dieu et je demeure attaché à son temple. Est-ce que je sais où est mon fils ? »

    XXIII.2. Les serviteurs repartirent et rapportèrent à Hérode ses propos. Celui-ci, furieux, s’écria : « Son fils va donc régner sur Israël ? » Et il renvoya ses serviteurs pour l’interroger encore : « Dis-moi la vérité. Où est ton fils ? Sais-tu que ma main a pouvoir de répandre ton sang ? » Les serviteurs partirent et transmirent le message.

    XXIII.3. Mais Zacharie lui fit répondre : « Je suis le martyr25 de Dieu. Dispose de mon sang ; mais mon esprit, le Maître le recevra, parce que c’est un sang innocent qu’à l’entrée du temple tu t’apprêtes à faire couler. »

    Et vers l’aube, Zacharie fut assassiné, et les fils d’Israël ignoraient tout de ce meurtre.

    XXIV.1. A l’heure de la salutation, les prêtres partirent, et Zacharie ne vint pas, comme à l’accoutumée, au-devant d’eux, en prononçant les bénédictions. Les prêtres s’arrêtèrent, et attendirent Zacharie pour le saluer avec des prières et glorifier le Dieu très haut.

    XXIV.2. Son retard cependant les plongea tous dans l’angoisse. L’un d’eux s’enhardit et entra dans le sanctuaire ; près de l’autel du Seigneur, il aperçut du sang figé. Et une voix retentit : « Zacharie a été assassiné. Son sang ne s’effacera pas avant que vienne le vengeur26. » Ces paroles le remplirent d’effroi. Il sortit et annonça aux prêtres ce qu’il avait vu et entendu.

    XXIV.3. Résolument, ils entrèrent et constatèrent le drame. Et les lambris du temple gémirent et eux déchirèrent leurs vêtements du haut en bas. Ils n’avaient pas trouvé son cadavre, mais ils avaient vu son sang pétrifié. Ils sortirent effrayés et annoncèrent que Zacharie avait été assassiné.

    A cette nouvelle, toutes les tribus du peuple se lamentèrent et menèrent le deuil trois jours et trois nuits.

    XXIV.4. Et après les trois jours, les prêtres délibérèrent pour savoir qui succéderait à Zacharie. Le sort tomba sur Syméon. C’était lui que le Saint-Esprit avait averti qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir contemplé le Christ dans la chair.

    XXV.1. Et moi, Jacques, qui ai écrit cette histoire à Jérusalem, je résolus, lors des troubles qui éclatèrent à la mort d’Hérode, de me retirer au désert, jusqu’à ce que la paix fût revenue à Jérusalem. Et je glorifierai le Maître qui m’a donné la sagesse d’écrire cette histoire.

    XXV.2. La grâce sera avec tous ceux qui craignent le Seigneur.

     

    Amen.

     

    Nativité de Marie.

    Révélation de Jacques.

    Paix à celui qui a écrit et à celui qui lit !

    1 Formule imprécise, qui trahit l'ignorance de l'auteur.

    2 Durée coutumière du jeûne, cf. Matthieu 4, 2.

    3 Trois heures de l'après-midi.

    4 Ou : « concevra », les manuscrit hésitent. Le passé rend la conception de Marie miraculeuse comme celle de Jésus, puisque effectuée en l'absence de Joachim.

    5 Elle le rencontra, précise l'évangile du Pseudo-Matthieu, à la " Porte dorée " : l'art médiéval fera la part belle à cette scène.

    6 Même remarque qu'à la note 4.

    7 Cette lame d'or était fixée sur la tiare du grand-prêtre. Elle symbolisait la gloire de Dieu, dont elle portait le nom gravé, et seuls les purs en apercevaient l'éclat.

    8 Anne ne nourrit son enfant qu'une fois sortie de son temps d'impureté.

    9 Symbole de pureté.

    10 Pour cette robe de cérémonie, cf. Exode 28, 17-21 et 33-35.

    11 Encore une bourde : il n'y a pas de tribu de David.

    12 En contradiction avec saint Luc, pour qui Marie garde précieusement toutes choses en son cœur.

    13 Nouvelle distraction de l'auteur. Il ne s'est pas écoulé quatre ans depuis la sortie du Temple, cf. p. 74.

    14 L'ordalie que subissait la femme soupçonnée d'adultère, cf. Nombres 5, 11-31.

    15 Que l'auteur suppose commencer aux portes de Jérusalem.

    16 Ce sont les incroyants et les croyants.

    17 Géographie fantaisiste. On notera en outre que l'auteur, qui ne fait nulle référence à Nazareth, suppose que Joseph et Marie habitent à Jérusalem. Pourquoi vont-ils se faire recenser à Bethléem ?

    18 Première référence à la grotte, avec celle de Justin, Dialogues, 78.

    19 Les passages entre crochets reproduisent les variantes du papyrus Bodmer qui diffère en quelques épisodes de tous les autres manuscrits.

    20 20. Ici se place un hors-d'œuvre, influencé par les contes orientaux.

    21 Sans doute pour la présentation au temple.

    22 L'auteur n'a aucune idée de l'emplacement de Bethléem, de Jérusalem ni de la Judée. Certains en ont conclu, aidés par d'autres indices, que l'auteur était un Égyptien qui n'avait sans doute pas voyagé. Cf. La forme la plus ancienne du protévangile de Jacques, par E. De Strycker, Société des Bollandistes, Bruxelles 1961.

    23 Recension incohérente. Comment les mages sont-ils à la fois devant Hérode et en route vers la grotte ? Pourquoi cette allusion à plusieurs étoiles et à une seule ? Cf. E. De Strycker, op. cit.

    Le Pseudo-Matthieu ajoute : Le troisième jour après la naissance du Seigneur, Marie sortit de la grotte, entra dans une étable et déposa l'enfant dans la crèche, et le bœuf et l'âne l'adorèrent. Alors s'accomplit la parole du prophète Isaïe : « Le bœuf a reconnu son maître et l'âne la crèche de son maître. » Ces animaux avaient l'enfant entre eux et l'adoraient sans cesse. Alors s'accomplit la parole du prophète Habacuc : « Tu te feras connaître entre deux animaux. »

    24 Étoile mentionnée aussi par Ignace d'Antioche (Lettre aux Éphésiens 19, 1-2) et le Pseudo-Matthieu.

    25 Le grec martus a à la fois le sens de martyr et de témoin.

    26 Allusion probable à l'empereur Titus qui détruisit le Temple en 70.





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