• Introduction à la Kabbalah Denudata de Knorr von Rosenroth
    TRADUCTION DE L'INTRODUCTION DE MATHERS

     

    Introduction

    Les premières questions que le lecteur non initié à la Qabalah va certainement poser sont : Qu'est la Qabalah ? Quelles en sont les diverses branches ? Quels en sont les enseignements ? Et pourquoi une traduction est-elle nécessaire à l'époque actuelle ? ...

    Je répondrai tout d'abord à la dernière question. A notre époque, se répand au sein de la société le puissant courant de la philosophie occulte ; Les hommes qui réfléchissent commencent à s'éveiller au fait qu'"il y a plus de choses dans les cieux et sur la terre que ce qui peut être rêvé par leur philosophie ;" Et, surtout, il est ressenti que la Bible, qui fut sans aucun doute plus mal comprise que n'importe quel autre livre jamais écrit, contient de nombreux passages obscurs et mystérieux qui sont inintelligibles sans quelque clé pour en dévoiler le sens. CETTE CLE EST DONNEE PAR LA QABALAH. Ainsi, ce travail devrait être d'un certain intérêt à tous les étudiants en biblologie ou en théologie. Chaque chrétien doit se poser la question : "Comment puis-je prétendre comprendre l'Ancien Testament si je suis ignorant de la méthode de construction appliquée par ce peuple dont les livres sacrés en constituent le fondement ; et si je ne connais pas la signification de l'Ancien Testament, comment puis-je m'attendre à comprendre le Nouveau ?" Si la véritable et sublime philosophie de la Bible pouvait être mieux appréhendée, il y aurait sans doute moins de fanatiques et de sectaires. Et qui peut calculer l'étendue des dégâts occasionnés aux personnes impressionnables et excitables par les bigots qui se présentent toujours en tant qu'éducateurs du peuple ? Combien de suicides ne sont pas le résultat de manies et de dépressions religieuses ? Quelle quantité de non-sens sacrilèges n'a pas été promulguée comme véritable sens aux livres des Prophètes et de l'Apocalypse ? Si l'on prend la traduction des textes sacrés hébreux - qui est incorrecte sous bien des aspects - comme fondement, et un esprit déséquilibré et enflammé comme maître d'oeuvre, à quelle sorte d'édifice peut-on s'attendre comme résultat ? Je le dis sans crainte aux fanatiques et aux bigots de notre époque : vous avez fait choir le Sublime et l'Infini de son trône, et à Sa place vous avez placé des forces maléfiques infinies ; vous avez substitué un dieu de désordre et de jalousie à un Dieu d'ordre et d'amour ; vous avez perverti les enseignements du Crucifié. De sorte qu'à l'époque actuelle, une traduction en anglais de la Qabalah est absolument nécessaire, car le Zohar n'a jamais été traduit dans la langue de ce pays, ni, pour autant que j'en sois conscient, dans tout autre langage vernaculaire d'Europe.

    La Qabalah peut être définie comme étant une doctrine ésotérique juive. On la nomme en hébreu KBLH, Qabalah, qui est dérivé de la racine KBL, Qibel, signifiant "recevoir". Cette appellation se réfère à la coutume de transmettre la tradition ésotérique oralement, et est très proche de "tradition".

    Etant donné que, dans ce présent travail un grand nombre de mots en hébreu ou en chaldéen doit être utilisé dans les textes, et que le nombre de personnes ayant une culture du langage sémitique est réduit, j'ai pensé qu'il serait préférable d'en donner une version en caractères romains, en respectant scrupuleusement l'orthographe. Je joins donc une table montrant de manière synoptique les alphabets usuels hébreu et chaldéen (commun aux deux langues) avec les caractères romains par lesquels j'ai exprimé ces lettres dans ce travail ; ainsi que leurs noms, leurs pouvoirs et leurs valeurs numériques. Il n'y a pas de caractère numérique distinct en hébreu et en chaldéen ; par conséquent, comme c'est également le cas en grec, chaque lettre à une valeur numérique propre et il en résulte le fait important que chaque mot est un nombre, et chaque nombre est un mot. Il y est fait allusion dans l'Apocalypse où le nombre de la bête est mentionné et c'est sur cette correspondance entre les mots et les nombres qu'est basée la science de la Guematria (la première branche de la Qabalah littérale). Je reviendrai sur ce sujet ensuite. J'ai choisi la lettre romaine Q pour représenter la lettre hébraïque Qoph ou Koph, dont on peut trouver le précédant pour l'utilisation dans le "Livres Sacrés de l'Orient" de Max Müller. Le lecteur doit se rappeler que l'hébreu est presque entièrement un alphabet à consonnes, les voyelles étant pour la majeure partie fournies par des points et des marques placées habituellement sous certaines lettres - par ex. V (Vau), Z (Zaïn) et le N (Noun) final.

    En ce qui concerne l'auteur et l'origine de la Qabalah, je ne puis faire mieux que de fournir le passage suivant tiré de "Essai sur la Qabalah" du Docteur Christian Ginsburg, en mentionnant que ce mot a été écrit de diverses manières - Cabala, Kabalah, Kabbala, etc. J'ai adopté Qabalah, car c'est plus en consonance avec l'écriture hébraïque du mot.

    "Un système de philosophie religieuse, ou, plus proprement, de théosophie, qui a non seulement exercé pendant des milliers d'années une extraordinaire influence sur le développement mental d'un peuple aussi frustre que les Juifs, mais a captivé l'esprit des plus grands penseurs de la Chrétienté des XVIe et XVIIe siècles, doit attirer la plus grande attention des théologiens et des philosophes. Quand on ajoute que parmi ses captifs, il y eut Raymond Lulle, le célèbre métaphysicien scolastique et chimiste (mort en 1315) ; Jean Reuchlin, le scolastique renommé et résurrecteur de la littérature orientale en Europe (1455-1522) ; Jean Pic de la Mirandole, le fameux philosophe et scolastique classique (1463-1494) ; Henri Corneille Agrippa, le distingué philosophe et physicien (1486-1535) ; Jean Baptiste von Helmont, un remarquable physicien et philosophe (1574-1637) ; le Docteur Henry More (1614-1687) ; et tous ces hommes, qui après des recherches sans aucun répits quant à un système scientifique qui leur dévoilerait les plus profonds des insondables secrets de la nature, et leur montrerait les liens réels qui unissent toutes choses entre elles, ont été satisfaits par cette théosophie, l'attraction par la Qabalah de l'attention des étudiants en littérature et en philosophie sera facilement admise. Cette attraction de la Qabalah n'est cependant pas limitée à ces hommes de littératures et à ces philosophes ; le poète également trouvera en elle le matériel suffisant pour l'exercice de son génie. Comment pourrait-il en être autrement d'une théosophie qui, nous en sommes sûr, est née de Dieu au sein du Paradis, fut élevée et protégée par les hôtes les plus choisis des cieux, et seulement tenue XXX avec les plus saints des enfants des hommes sur la terre. Ecoutez l'histoire de sa naissance, de son développement et de sa maturité selon ses adeptes.

    "La Qabalah fut enseignée par Dieu Lui-même à une compagnie choisie d'anges, qui formait une école théosophique au Paradis. Après la Chute des anges, la plupart communiqua cette doctrine céleste aux enfants obéissants de la terre afin de fournir aux protoplasmes les moyens de retourner à leur noblesse et félicité pristine. D'Adam elle passa à Noé et puis à Abraham, l'ami de Dieu, qui émigra avec en Egypte où les patriarches autorisèrent qu'une parcelle de cette doctrine mystérieuse soit communiquée à l'extérieur. C'est de cette manière que les Egyptiens obtinrent une connaissance de la Qabalah et que les autres nations orientales purent l'introduire dans leurs propres systèmes philosophiques. Moïse, à qui fut enseigné toute la sagesse de l'Egypte, fut d'abord initié à la Qabalah dans le pays de sa naissance, mais il devint encore plus efficace lors de la marche dans le désert, quand non seulement il se voua à la Qabalah pendant les heures de loisirs pendant les 40 années, mais encore reçu des leçons d'un des anges. Par l'aide de cette science mystérieuse, celui qui donna la Loi au peuple Hébreu, fut capable de résoudre les difficultés qui surgirent lors de la conduite des Israélites, et ce en dépit des guerres et de la misère de la nation. Il cacha les principes de cette doctrine secrète dans les quatre premiers livres du Pentateuque. Moïse initia également les 70 Anciens aux secrets de cette doctrine et ils la transmirent à leur tour de mains en mains. De tous ceux qui formèrent la chaîne continue de la tradition, David et Salomon furent les plus profondément initiés à la Qabalah. Aucun, cependant, n'osa la coucher sur le papier, jusqu'à Simeon Bar Jochai, qui vivait aux temps de la destruction du second Temple... Après sa mort, son fils, Rabbi Eleazar et son secrétaire, Rabbi Abba, ainsi que ses disciples, collectèrent les traités de Simeon Bar Jochai et composèrent le célèbre ouvrage ZHR, Zohar, la Splendeur, qui est le grand dépôt du Kabbalisme."

    La Qabalah est habituellement classée sous 4 intitulés :

    (a) La Qabalah pratique. (b) La Qabalah littérale. (c) La Qabalah non-écrite. (d) La Qabalah dogmatique.

    La Qabalah pratique s'occupe de la magie cérémonielle et talismanique et sort de l'objet de ce travail...

     

    La Qabalah Littérale


     

    La Qabalah littérale est citée en plusieurs endroits et ainsi, la connaissance des principes généraux est nécessaire. Elle est divisée en trois partie : GMTRIA, Gematria ; NVTRIQVN, Notariqon et ThMVRH, Temura.

    La Gematria est une métathèse du mot grec . Elle est basée sur la valeur numérique des mots, comme je l'ai fait remarquer auparavant. Les mots d'une valeur numérique identique sont considérés comme étant une explication l'un de l'autre, et cette théorie est étendue aux phrases. Ainsi, la lettre shin, Sh, est 300 et est l'équivalent du nombre obtenu par la somme des valeurs numériques des lettres des mots RVCh ALHIM, Ruach Elohim, l'esprit d'Elohim ; et est ainsi un symbole de l'esprit d'Elohim. R=200, V=6, Ch=8, A=1, L=30, H=5, I=10, M=40 ; total = 300. De la même manière les mots AChD, Achad, Unité, un et AHBH, Ahebah, amour ont chacun pour valeur 13 ; A=1, Ch=8, D=4 et A=1, H=5, B=2, H=5. Le nom de l'ange MTTRVN, Metatron et le nom de la Déité, ShDI, Shaddai, font tous les deux 314 ; ainsi, le premier est pris comme symbole de l'autre. L'ange Metatron est considéré comme étant celui qui a conduit les enfants d'Israël au travers du désert, d'où Dieu dit : "Mon nom est en lui." Quant à la Gematria des phrases, (Gen. XLIX. 10), IBA ShILH, Yeba Shiloh, "Shiloh viendra" qui équivaut à 358, qui est le nombre de MshICh, Messiah. Ainsi, et le passage Gen. XVII 2, VHNV ShLShH, Vehevva Shalisha, "Voici trois hommes." Equivaut à la valeur numérique ALV MIKAL GBRIAL VRPAL, Elo Mikhael Gabriel veRaphael, "Ce sont Mikhaël, Gabriel et Raphaël ;" car chaque phrase équivaut à 701. Je pense que ces exemples suffisent pour rendre claire la nature de la Guematria, particulièrement du fait que d'autres exemples peuvent être trouvés dans la suite de ce travail.

    Notariqon est dérivé du mot latin notarius, un écrivain. Il y a deux formes du Notariqon. Chaque première lettre d'un mot est prise pour l'initiale ou l'abréviation d'un autre mot, ainsi, à partir des lettres d'un mot, on peut former une phrase. Ainsi, chaque lettre du mot BRAShITh, Bereshith, le premier mot de la Genèse, est prise comme initiale d'un mot pour former BRAShITh RAH ALHIM ShIQBLV IShRAL ThVRH, Berashith Rahi Elohim Sheyequebelo Israel Torah : "Au commencement, Elohim vit qu'Israël accepterait la Loi." Dans le même sens, je peux donner six exemples réellement intéressants de Notariqon formés à partir du même mot BRAShITh par Solomon Mei Ben Moïse, un qabaliste juif, qui embrassa la foi chrétienne en 1665 et pris le nom de Prosper Rugers. Ils ont tous une tendance chrétienne et par leur moyen, Prosper convertit un autre Juif qui était auparavant farouchement opposé à la chrétienté. Le premier exemple est BN RVCh AB ShLVShThM IChD ThMIM, Ben Ruach Ab Shaloshethem Yechad Themim, "Le Fils, l'Esprit, le Père, Leur Trinité, Parfaite Unité." Le second est, BN RVCh AB ShLVShThM IChD ThOBVDV, Ben Ruach Ab Shaloshethem Yechad Thaubodo : "Le fils, l'Esprit, le Père, vous adorerez La Trinité de la même manière." Le troisième, BKVRI RAShVNI AShR ShMV IShVO ThOBVDV, Bekori Rashuni Asher Shamo Yeshuah Thaubado, "Vous adorerez Mon premier-né, Mon aîné, dont le nom est Jésus." Le quatrième, BBVA RBN AshR ShMV IshVO ThOBVDV, Bedoa Rabban Asher Shamo Yeshuah Thaubado, "Quand le Maître viendra dont le nom est Jésus, vous l'adorerez." Le cinquième, BThVLH RAVIH ABChR ShThLD IShVO ThAShRVH, Bethulah Raviah Abachar Shethaled Yeshuah Thrashroah, "Je choisirai une vierge qui puisse donner Jésus, et vous l'appellerez bénie." Le sixième est BOVGTh RTzPIM ASThThR ShGVPI IshVO ThAKLV, Beaugoth Ratzephim Assattar Shegopi Yeshuah Thakelo, "Je me cacherai dans des gâteaux cuits au charbon, et vous mangerez Jésus, Mon Corps." L'importance kabbalistique de ces phrases comme porteuses de doctrines chrétiennes ne peut être que difficilement éludée.

    La seconde forme de Notariqon est l'inverse de la première. Par celle-ci, les initiales ou les finales ou les deux ou encore les lettres médianes d'une phrase sont prises pour former un ou des mots nouveaux. Ainsi la Qabalah est appelée ChKMh NSThRH, Chokhma Nesthora, "la sagesse secrète ;" et si nous prenons les initiales de ces deux mots, Ch et N, nous formons, par la deuxième forme de Notariqon, le mot ChN, Chen, "grâce." De la même manière, des initiales et finales des mots MI IOLH LNV HShMIMH, Mi Iaulah Leno Ha-Shamayimah, "qui ira au ciel pour nous ?" (Deut XXX, 12) sont formés MILH, Milah, circoncision et IHVH, le Tétragrammaton, ce qui implique que Dieu a institué la circoncision comme moyen d'atteindre le ciel.

    La Temura est la permutation. Selon certaines règles, une lettre est substituée à une autre lettre précédante ou suivante dans l'alphabet et on forme ainsi un nouveau mot orthographié totalement différemment. Donc, l'alphabet est divisé en deux parties égales, placée l'une au-dessus de l'autre ; et alors, en changeant alternativement la première lettre ou les deux premières lettres au début de la deuxième ligne, 22 commutations sont produites. Elles sont appelées les "Tables de Combinaisons de TzIRVP", Tziruph.

    A titre d'exemple, je donnerai la méthode appelée ALBTh, Albath, d'où :

    11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

    K I T Ch Z V H D G B A

    M N S O P Tz Q R Sh Th L

    Chaque méthode prend son nom des deux paires qui la composent, le système de paires de lettres étant la base de tout, comme chaque lettre d'une paire est substitués par l'autre lettre. Ainsi, par Albath, de RVCh, Ruach, est formé DtzO, Detzau. Les noms des 21 autres méthodes sont : ABGTh, AHDTh, ADBG, AHBD, AVBH, AZBV, AchBZ, ATBCh, AIBT, AKBI, ALBK, AMBL, ANBM, ASBN, AOBS, APBO, AtzBP, AQBTz, ARBQ, AshBR, AthBS. A celles-ci doivent être ajoutées les modes ABGD et ALBM. On arrive alors à la "Table rationnelle de Tziruph", un autre ensemble de 22 combinaisons. Il y a également trois "Tables des Commutations" connues respectivement comme Droite, Avers et Irrégulière. Pour travailler avec l'une d'elles, on doit faire un carré de 484 cases remplies de lettres. Pour la "Table Droite", on écrit l'alphabet de droite à gauche dans le second rang, on commence avec B et on termine avec A ; dans le troisième, on commence avec G et on termine avec B ; et ainsi de suite. Pour la "Table Avers", on écrit l'alphabet de droite à gauche à l'envers, en commençant avec Th, etc. La "Table Irrégulière" et trop longue à décrire. A côté de toutes celles-là, il y a la méthode appelée ThShRQ, Thashraq, qui consiste simplement à écrire un mot à l'envers.

    Il y a encore une autre forme importante appelée "Qabalah des Neuf Chambres" ou AIQ BKR, Aiq Bekar. Elle est formée ainsi :

    300, 30, 3 Sh, L, G 200, 20, 2 R, K, B 100, 10, 1 Q, I, A

    600, 60, 6 M (final), S, V 500, 50, 5 K (final), N, H 400, 40, 4 Th, M, D

    900, 90, 9 Tz (final), Tz, T 800, 80, 8 P (final), P, Ch 700, 70, 7 N (final), O, Z

    J'ai inscrit la numération de chaque lettre au-dessus pour montrer les affinités entre les lettres dans chaque chambre. Parfois, elle est utilisée comme code en prenant les chiffres pour montrer les lettres qu'elles contiennent, en mettant un point pour la première lettre, deux pour la deuxième, etc. Ainsi, l'angle droit, contenant AIQ, répondra pour la lettre Q s'il y a trois points dedans. De la même manière, un carré répondra pour H, N ou K final selon qu'il y ait un, deux ou trois points placés respectivement dedans. Mais il y a bien d'autres façons d'utiliser la Qabalah des Neuf Chambres que je n'ai pas le temps de décrire ici. Je mentionnerai seulement, comme exemple, que par le mode de Temura appelé AThBSh, Athbash, on découvre que dans Jérémie XXV 26, le mot ShShK, Sheshakh, symbolise BBL, Babel.

    A côté de ces règles, il y a d'autres moyens qui résident dans la forme elle-même des lettres de l'alphabet hébreu ; dans la forme d'une lettre donnée à la fin d'un mot qui diffère de celle généralement utilisée quand elle est finale, ou dans une lettre qui est écrite au milieu d'un mot dans un caractère utilisé seulement à la fin ; dans chaque lettre qui est écrite dans une taille plus grande ou plus petite que le reste du manuscrit, ou dans une lettre qui est écrite à l'envers ; dans une variation que l'on trouve dans l'orthographe de certains mots, qui ont une lettre de plus à certains endroits par rapport à d'autres ; dans des particularités observées dans la position de points ou d'accents, et dans certaines expressions supposées être elliptiques ou redondantes.

    Par exemple, le forme de la lettre Aleph, A, est sensée symboliser un Vau, V, entre Yod, I, et un Daleth, D ; et donc, la lettre elle-même représente le mot IVD, Yod. De la même manière, la forme de la lettre He, H représente le mot Daleth, D avec Yod, I, écrit au coin en bas à gauche, etc...

    Dans Isaie IX 6, 7, le mot LMRBH, Lemarbah, pour multiplication est écrit avec le caractère pour le M final au milieu du mot au lieu de l'original M initial et médian. La conséquence de cela est que la valeur numérique du mot, au lieu d'être 30 40 200 2 5=277 est 30 600 200 2 5=837. Par Guematria, ThThZL, Tat Zal, celui qui donne "à profusion". Ainsi, en écrivant le M final au lieu du caractère ordinaire, le mot est construit pour avoir un sens kabbalistique différent.

    Dans le Deutéronome VI, 4 il y a la prière connue comme Shema Ysrael. Cela commence, "ShMO IShRAL IHVH ALHINV IHVH AchD, Shemaa Iisrael, Tetragrammaton Elohino Tetragrammaton Achad : " Ecoute, ô Israël, Tétragrammaton notre Dieu est Tétragrammaton l'Unique." Dans ce vers, la lettre finale O de ShMO et le D de AChD sont écrit plus large que les autres lettres du texte. Le symbolisme kabbalistique contenu dans ce fait est expliqué comme suit. La lettre O, étant de valeur 70, montre que la loi peut être expliquée de 70 manières différentes et le D=4=les quatre points cardinaux et les lettre du Saint Nom. Le premier mot ShMO a une valeur numérique de 410, le nombre d'années qu'a perduré le premier Temple, ... il y a beaucoup d'autres points qui mériteraient considérations dans cette prière, mais le temps ne nous permet pas de nous attarder sur eux.

    D'autres exemples d'orthographes déficientes et redondantes, de particularités d'accents et de points seront abordés plus loin au travers de ce travail.

    On doit, en outre, noter au regard du premier mot de la Bible, BRAShITh, Bereshith, que les trois premières lettres, BRA, sont les initiales du nom des trois personnes de la Trinité : BN, Ben, le fils ; RVCh, Ruach, l'Esprit ; et AB, Ab, le Père. De plus, la première lettre de la Bible est B, qui est l'initiale de BRKH, Barakhah, bénir ; et non pas A, qui est l'initiale de ARR, Arar, maudire. De nouveau, en prenant la valeur numérique des lettres de Bereshith, on obtient le nombre d'années entre la Création et la naissance du Christ : B=2000, R=200, A=1000, SH=3000, I=10 et TH=400, donc un total de 3910 années. Pic de la Mirandole donne ce qui suit en travaillant sur BRAShITh. En reliant la troisième lettre, A, à la première lettre B, on obtient AB, Ab, le Père. Si, on double la première lettre B et qu'on ajoute la seconde R, cela donne BBR, Bebar, dans ou au travers du Fils. Si on lit toutes les lettres sauf la première, cela donne RAShITh, Rashith, le commencement. Si on relie la quatrième lettre, Sh, la première B et la dernière Th, cela donne ShBTh, Shkebeth, la fin ou le repos. Si on prend les trois premières lettres cela fait BRA, Bera, créé. Si l'on omet la première, les trois suivantes donnent RASh, Rash, tête. Si on omet les deux premières, les deux suivantes donnent ASh, Ash, feu. Si on prend la quatrième et la dernière, cela donne ShTh, Sheth, fondation. Si on met la deuxième lettre avant la première, cela donne RB, Rab, grand. Si après la troisième on place la cinquième et la quatrième, cela fait AISh, Aish, homme. Si aux deux premières lettres on joint les deux dernières, elles donnent BRITh, Berith, alliance. Et si la première est unie à la dernière, cela donne ThB, Theb, qui est parfois utilisé pour TVB, Thob, bon.

    En prenant l'ensemble de ces anagrammes mystiques dans l'ordre adéquat, Pic constitue la phrase suivante à partir du mot BRAShTh : Pater in filio (aut per filium) principium et finem (sive quietum) creavit caput, ignem, et fundamentum magni hominis foedere bono : "Au travers de son fils le Père a créé cette Tête qui est le commencement et la fin, le feu-vie et la fondation de l'homme Supernel (l'Adam Qadmon) par Son Alliance bénéfique. Cette note sur la Qabalah littérale s'est déjà étendue au-delà de ses propres limites. Il était toutefois nécessaire d'être explicite sur le raisonnement métaphysique d'autant que le reste de ce travail tourne autour de ses applications.

    La Qabalah Non-Ecrite (occultée)

    Elle s'applique à certaines connaissances qui ne sont jamais confiées à l'écriture mais communiquées oralement. Je ne peux dire plus sur ce point, pas même si je l'ai ou non reçu personnellement. Bien sûr, depuis l'époque de Rabbi Shimeon Ben Jochai rien de la Qabalah n'a plus été écrit.

    Introduction à la Kabbalah Denudata de Knorr von Rosenroth
    PARTIE II



     

     

    La Qabalah Dogmatique


     

    La Qabalah dogmatique contient la partie doctrinale. Il y a un grand nombre de traités qui furent écrits à des dates diverses et de très grandes valeurs et qui composent ensemble la Qabalah écrite, on peut toutefois les réduire en 4 parties majeures :

    (a) Le Sepher Yetsirah et ses annexes.

    (b) Le Zohar et ses développements et commentaires

    (c) Le Sepher Sephiroth et ses extensions.

    (d) Le Ash Metzareph et son symbolisme.

    Le SPR ITzIRH, Sepher Yetsirah, ou le "Livre de la Formation", est attribué au patriarche Abraham. Il traite de la cosmogonie symbolisée par les 10 nombres et les 22 lettres de l'alphabet, qu'il nomme "Trente-deux sentiers". Sur ceux-ci, Rabbi Abraham Ben Dior a écrit un commentaire mystique. Le terme "sentier" est utilisé tout au long de la Qabalah pour signifier des idées hiéroglyphiques, ou plutôt la sphère des idées, qui peut être rattachée à un symbole ou à un glyphe.

    Le SPR ZHR, Sepher HaZohar, ou le "Livre de la Splendeur", à côté d'autres traités de moins d'importance, contient les livres inestimables suivants :

    (a) Le SPRA DTzNIOVThA, Siphra Dzenioutha, ou le 'Livre du Mystère Caché" qui est la racine et le fondement du Zohar. (b) Le ADRA RBA QDIShA, Idra Rabba Qadisa, ou "La Grande Assemblée Sainte" qui est un développement du précédant. (c) Le ADRA ZVTA QDIShA, Idra Zuta Qadisha, ou "La Petite Assemblée Sainte" qui est dans sa nature, un supplément du Idra Rabba. Ces trois livres traitent du développement progressif du Dieu créateur et avec Lui de la Création. Le texte de ces travaux a été annoté par Knorr von Rosenroth (l'auteur de la "Qabalah Denudata") à partir des Codices de Mantoue, Cremone et Lublin qui en sont les copies corrigées. Une sorte de commentaire est également donné qui est distingué du texte original par des parenthèses. (d) Le traité "pneumatique" appelé BITh ALHIM, Beth Elohim, ou "La Maison de Elohim" édité par Rabbi Abraham Cohen Irira, à partir des doctrines de Rabbi Yitzchaq Luria. Il traite des anges, des démons, des esprits élémentaires et des âmes. (e) "Le Livre de la Révolution des Ames" qui est un traité discursif et particulier qui se présente comme une expansion des idées de Rabbi Luria.

    Le SPR SPIRVTh, Sepher Sephiroth, ou "Le Livre des Emanations" décrit, pour parler ainsi, l'évolution graduelle de Dieu à partir du négatif vers l'existence positive. (sic)

    Le Ash MTzRP, Ash Metzareph, ou "le Feu Purificateur" est d'essence hermétique et alchimique et seulement connu de peu et compris encore par moins de personnes.

    Les doctrines principales de la Qabalah sont destinées à résoudre les problèmes suivants :

    (a) L'Etre Suprême, Sa Nature et Ses Attributs.

    (b) La cosmogonie.

    (c) La création des anges et de l'homme.

    (d) La destinée de l'homme et des anges.

    (e) La nature des âmes.

    (f) La nature des anges, des démons et des élémentaires.

    (g) La communication de la Loi révélée.

    (h) Le symbolisme transcendantal des nombres.

    (i) Le mystère contenu dans les lettres hébraïques.

    (j) L'équilibre des contraires.

    Le "Livre du Mystère Caché" s'ouvre sur ces mots : "Le Livre du Mystère Caché et le livre de l'équilibre de la balance." Ce qui est signifié par "équilibre de la balance" ? L'équilibre est cette harmonie qui résulte de l'analogie des contraires, c'est le centre mort où, l'opposition des forces contraires s'équivalent en puissance. C'est le point central. C'est le "point à l'intérieur du cercle" de l'antique symbolisme. C'est la synthèse vivante du contrebalancement des forces. Ainsi, la forme peut être décrite comme l'équilibre de la lumière et de l'ombre ; ôtez un de ces facteurs et la forme devient invisible. Le terme "balance" est appliqué aux deux forces opposées dans chaque Triade Sephirotique, leur équilibre formant la troisième Sephirah dans chaque ternaire. Je reviendrai à nouveau sur ce sujet lorsque j'expliquerai les Sephiroth. Cette doctrine de l'équilibre et de la balance est une idée kabbalistique fondamentale.

    "Le Livre du Mystère Caché" continue en affirmant que "l'Equilibre réside dans cette région qui existe négativement." Qu'est-ce que l'existence négative ? Qu'est-ce que l'existence positive ? La distinction entre les deux est une autre idée fondamentale. Définir l'existence négative, est clairement impossible, car lorsque c'est distinctement défini cela cesse d'être une existence négative ; c'est alors une existence négative qui passe à un état statique. De cette manière, les Kabbalistes ont sagement fermé la compréhension des mortels sur le AIN, Ain, le Néant, et le AIN SVP, Ain Soph, l'expansion sans limite ; et de même sur le AIN SVP AVR, Ain Soph Aur, la Lumière sans limite, seule une vague conception peut être acquise. Déjà, si nous réfléchissons intensément, nous verrons qu'il doit en être ainsi de la forme primordiale de l'Inconnaissable et Innommable, que nous appelons Dieu dans sa forme la plus manifeste. Il est l'Absolu. Mais comment pouvons-nous définir l'Absolu ? Car lorsque nous le définissons, Il glisse hors de notre portée, car cela cesse d'être Absolu une fois défini. Doit-on dire alors que le Néant, le Sans Limite, l'Absolu sont, logiquement parlant, absurdes car ils ne sont que des concepts que notre raison ne peut définir ? Non ; car si nous pouvions les définir, nous devrions les inclure, pour ainsi dire, dans notre raison, et donc, pas supérieur à elle ; car un sujet pour être défini doit se voir assigné certaines limites. Comment alors pouvons nous limiter Ce Qui Ne Peut Etre Limité ?

    Le premier principe ou axiome de la Qabalah est le nom de dieu, traduit dans notre version de la Bible, "Je suis ce que je suis," AHIH AshR AHIH, Eheieh Asher Eheieh. Une meilleur traduction est , "Existence est existence, ou Je suis celui qui est."

    Eliphas Levi Zahed, ce grand philosophe et Kabbaliste de ce siècle, dit dans son "Histoire de la Magie" : "Les Kabbalistes ont en horreur tout ce qui ressemble à de l'idolâtrie ; cependant, ils attribuent une forme humaine à Dieu, mais cette figure est purement hiéroglyphique. Ils considèrent Dieu comme étant l'Intelligent, le Vivant et l'Aimant. Pour eux, Il n'est ni une "collection" d'autres êtres ni une abstraction de l'existence ni un être philosophiquement définissable. Il est en tout, distinct de tout et plus grand que tout. Son nom est ineffable ; et ce nom exprime l'idéal humain pour cette Divinité. Ce que dieu est en Lui-même, il n'est pas donné à l'homme de le savoir. Dieu est l'absolu de la foi ; l'existence est l'absolu de la raison, l'existence existe par elle-même car elle existe. Le raison de l'existence de l'existence est l'existence elle-même. Nous pouvons demander, "Pourquoi chaque chose existe ?" c'est à dire, "Pourquoi telle ou telle chose existe ?" Mais nous ne pouvons demander, sans être absurde en agissant de la sorte, "Pourquoi l'existence existe-t-elle ?" Car cela supposerait l'existence avant l'existence." Le même auteur dit de la même manière : "Pour dire "Je croirai quand la vérité du dogme me sera prouvée scientifiquement", c'est la même chose que de dire "Je croirai quand je n'aurai rien d'autre en quoi croire, et quand le dogme sera détruit en tant que dogme en devenant un théorème scientifique." C'est à dire, en d'autres mots : "J'admettrai l'Infini quand il aura été expliqué, déterminé, circonscrit et défini pour mon seul bénéfice ; en un mot, quand Cela sera devenu fini. Je croirai alors dans l'Infini quand je serai sûr que l'Infini n'existe pas. Je croirai en l'étendue sans fin de l'océan quand je l'aurai mis en bouteille." Mais quand une chose vous a été clairement prouvée et rendue compréhensible, vous n'y croirez plus, vous la connaîtrez.

    Dans la "Bhagavadgîtâ", Ch. IX, il est dit, "Je suis l'immortalité et aussi la mort ; et Moi, ô Arjuna ! je suis celui qui n'est pas." Et "Et, ô descendant des Bharata ! vois les merveilles sans nombres, qui non encore jamais été vues à ce jours. Dans mon corps, ô Gudâkesa ! vois aujourd'hui l'univers dans son entier, incluant tous ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas, tout en un." Et Arjuna dit "O Seigneur Infini des Dieux ! O toi qui anime l'univers ! Toi qui es le Dieu Primordial, l'Ancien ; Tu es le plus haut support de cet univers. Par Toi c'est univers est animé, ô Toi des formes infinies... Tu es puissance infinie, et gloire immesurée ; Tu anime tout et donc Tu est tout !"

    L'idée d'une existence négative peut alors exister en tant qu'idée, mais sans avoir de définition puisque l'idée d'une définition est complètement incompatible avec sa nature. "Mais", diront certains de mes lecteurs, "votre terme d'existence négative est sûrement un mauvais terme ; l'état que vous décrivez serait mieux rendu par le terme de substance négative." Non, répondrais-je ; car une substance négative reste une substance négative ; cela ne peut varier, ça ne se développe pas ; car la substance négative est littéralement et véritablement "rien". Par conséquent, une substance négative ne peut pas être du tout ; ça n'a jamais existé, ça n'existe jamais et ça n'existera jamais. Par contre, l'existence négative porte cachée en elle-même, la vie positive ; car dans les profondeurs sans fins des abysses de sa négativité réside le pouvoir de s'élever, le pouvoir de projeter l'étincelle de la pensée jusqu'à l'extérieur, le pouvoir de réintégrer le syntagma en soi.

    Mais entre ces deux idées aussi différentes de celles de l'existence négative et positive un certain nexus ou une interconnexion est requise, et comme nous arrivons à la forme qui est appelée existence potentielle, qui bien que s'approchant plus de l'existence positive, reste sans définition claire. C'est l'existence dans sa forme potentielle. Par exemple, dans une graine, l'arbre qui peut en résulter est caché ; c'est dans une condition d'existence potentielle ; c'est là mais cela n'admet pas encore de définition. Combien, plus moins, cet arbre issu de cette graine, produira-t-il ? Pourtant cette production est dans une condition qui, bien qu'analogue à une existence potentielle, n'est reste pas moins au stade d'une existence négative.

    D'un autre côté, l'existence positive est toujours capable de définition ; c'est dynamique ; ça possède un certain pouvoir, et c'est donc l'antithèse de l'existence négative, et encore plus de la substance négative. C'est l'arbre, non plus caché dans la graine, mais développé à l'extérieur. L'existence positive a un commencement et une fin, et cela requière donc une forme dont elle dépend car sans c'est autre idéal négatif caché derrière elle, elle est instable et insatisfaisante.

    Ainsi, ai-je succinctement et en toute révérence tenté de souligner dans l'esprit de mes lecteurs l'idée de l'Illimitable (Non Limité). Et de cette idée, je ne puis que le dire suivant les mots de l'ancien oracle : "En Lui est un abîme sans fin de gloire, et de cet abîme jaillit l'étincelle qui donne toute sa gloire au soleil, et à la lune et aux étoiles. Mortel ! vois combien peu je connais de Dieu ; ne cherche pas à connaître plus de Dieu, car c'est bien au-delà de ta compréhension, quelque sage que tu sois ; tout comme pour nous, qui sommes Ses ministres, quelle petite partie de lui ne sommes-nous pas ?

    Il y a trois voiles qui cachent l'existence négative, et en eux se formulent l'idée occultée des Sephiroth qui ne sont pas encore appelées à exister, et ils sont concentrés en Kether, qui, en un sens, est la Malkuth des idées occultées des Sephiroth. J'expliquerai ceci. Le premier voile est AIN, Ain, Néant. Ce mot consiste en trois lettres, qui font référence aux trois premières Sephiroth ou nombres. Le second voile est AIN SVP, Ain Soph, Sans Limite. Ce titre est constitué de six lettres qui se réfèrent aux six premières Sephiroth ou nombres. Et le troisième voile est AIN SVP AUR, Ain Soph Aur, Lumière sans Limite. Formé de neuf lettres qui symbolisent les neuf premières Sephiroth ou nombres. Mais lorsque nous atteignons le nombre neuf, nous ne pouvons plus progresser sans retourner à l'unité, au nombre un, car le nombre dix n'est que la répétition de l'unité qui dérive du négatif, comme cela est évident d'un simple coup d'œil dans sa représentation en chiffres arabes, où le cercle 0 représente le négatif et le 1 l'unité. Ainsi, l'océan infini de la lumière négative ne procède pas d'un centre, car elle est sans centre, mais elle concentre un centre, qui est le nombre un des Sephitoth manifestées, Kether, la couronne, la Première Sephira ; qui peut être ainsi appelée Malkuth ou nombre dix des Sephiroth occultées. Ainsi, "Kether est dans Malkuth et Malkuth est dans Kether." Ou, comme un auteur alchimiste de grande réputation (Thomas Vaughan, mieux connu sous le nom d'Eugène Philalèthe) dit, suivant une phrase de Proclus : "Que les cieux sont sur la terre et que la terre est dans les cieux."

     

    Les Sephiroth


     

    Je me dois maintenant d'expliquer la signification réelle des termes Sephira et Sephiroth. Le premier est le singulier, le second le pluriel. Ce rend le mieux le sens du mot est "émanation numérique." Il y a dix Sephiroth, qui sont une abstraction des dix premiers nombres, c'est à dire, la forme abstraite des dix nombres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10. Ainsi, comme dans les hautes mathématiques, raisonnons-nous par le sens abstrait des nombres, ainsi dans la Qabalah raisonnons-nous au sujet de la Déité par les formes abstraites des nombres ; en d'autres mots, par les SPIRVTh, Sephiroth. C'est des anciennes théories orientales que Pythagore a fait dériver ses idées numérales symboliques.

    Parmi ces Sephiroth, conjointement et individuellement, trouvons-nous le développement des personnes et attributs de Dieu. Certains sont masculins et d'autres sont féminins. Maintenant, pour quelque raison connue d'eux-mêmes, les traducteurs de la Bible ont soigneusement expurgé et adoucis toutes les références au fait que la Déité est à la fois masculine et féminine. Ils ont traduit un féminin pluriel par un masculin singulier dans le cas du mot Elohim. Ils ont, cependant, admis par inadvertance le fait qu'ils connaissaient la vérité quant au pluriel dans Gen. IV. 26 : "Et Elohim dit : Faisons l'homme." De même (Gen. V. 27), comment Adam peut-il être fait à l'image d'Elohim, mâle et femelle, à moins que Elohim soit également mâle et femelle ? Le mot Elohim est un pluriel formé à partir du féminin singulier ALH, Eloh, et en ajoutant IM. Mais, comme IM est habituellement la terminaison d'un masculin pluriel, et est ajoutée à un nom féminin, cela donne au mot Elohim le sens d'une puissance féminine unie à une idée masculine, et par-là capable de donner naissance à une progéniture. Maintenant, nous entendons beaucoup parler du Père et du Fils, mais rien quant à la Mère au sein des religions actuelles. Mais dans la Qabalah, nous découvrons que l'Ancien des Jours se confond Lui-même dans le Père et dans la Mère, et donc, procrée le Fils. Maintenant, cette Mère est Elohim. De même, on nous dit souvent que le Saint Esprit est masculin, mais le mot RVCh, Ruach, Esprit, est féminin, comme il apparaît dans le passage suivant du Sepher Yetsirah : " AchTh RVCh ALHIM ChIIM, Achath Ruach Elohim Chiim, L'Unique (féminin) est l'Esprit de l'Elohim de la Vie."

    Maintenant, nous découvrons qu'avant que la Déité ne se soit formée Elle-même, comme mâle et femelle, le monde et l'univers ne pouvaient subsister, ou selon les mots de la Genèse : "La Terre était sans forme et vide." Ces mondes antérieurs sont sensés être symbolisés par "le roi qui règne à Edom avant qu'il ne règne un roi en Israël," et on en parle donc dans la Qabalah comme des "Rois Edomites." Ceci sera entièrement expliqué dans diverses parties de ce travail.

    Considérons maintenant la première Sephira, ou le Nombre 1, la Monade de Pythagore. En ce nombre, les neuf autres sont cachés. Il est invisible et incapable de multiplication ; divisez 1 par lui-même, il reste toujours 1 ; multipliez 1 par lui-même et vous avez toujours 1. C'est ainsi un symbole représentatif du Père Immuable. Ce nombre de l'unité à une nature double, et forme ainsi le lien entre le négatif et le positif. Dans son unité immuable, c'est à peine un nombre ; mais dans sa capacité d'addition on peut l'appeler le premier nombre d'une série. Le zéro, 0, est incapable d'addition, tout comme l'existence négative. Comment alors, si 1 ne peut être ni multiplié ni divisé, obtient-on un autre 1 pour lui ajouter ; en d'autres mots, comment peut-on obtenir le nombre 2 ? Par réflexion de lui-même. Bien que 0 est incapable de définition, 1 est définissable. Et l'effet d'une définition est de former un Eidolon, un duplicata ou une image de la chose définie. Ainsi, obtient-on une dyade composée de 1 et de sa réflexion. Maintenant, nous avons également le début d'une vibration qui est établie, car le nombre 1 vibres alternativement de lui-même à la définition et de la définition à lui-même. Ainsi, il est le père de tous les nombres et l'attribut du Père de toutes choses.

    Le nom de la première Sephirah est KThR, Kether, la Couronne.

    Le Nom Divin qui lui est attribué est le Nom du Père qui est donnée dans Exode III, 4 : AHIH, Eheieh, Je suis. Qui signifie existence.

    Parmi les épithètes qui sont lui attribuées, contenant en elle-même l'idée d'une existence négative, on peut citer :


    - TMIRA DTMIRIN, Temira De Temirin, Le Caché des Cachés.


    - OThIQA DOThIQIN, Authiqa De Authiqun, l'Ancien des Anciens.


    - OThIQA QDShA, Authiqa Qadisha, le plus Saint des Anciens.


    - OThIQA, Authiqa, l'Ancien.


    - OthIQ IVMIN, Authiq Iomin, l'Ancien des Jours.


    - NQDH RAShVNH, Nequdah Rashunah, le Point Primordial.


    - NQDH PShVTh, Nequdah Peshutah, le Point Lisse.


    - RIShA HVVRH, Risha Havurah, la Tête Blanche.


    - RVM MOLH, Rom Meolah, la Hauteur Inscrutable.

    A côté de toutes ces appellations il en existe une autre qui est appliquée à cette Sephira pour représenter le Père de toutes choses. C'est ARIK ANPIN, Arikh Anpin, le Grand Visage, le Macroprosopus. De lui, il est dit qu'il est en partie occulté et en partie manifeste.

    L'ensemble des dix Sephiroth représente l'Homme Céleste ou l'Etre Primordial, ADM OILAH, Adam Auilah.

    Sous cette Sephira sont classés l'ordre angélique des ChIVTh HQDSh, Chioth Ha-Qadesh, les êtres vivants sacrés, les Kérubim ou les sphinx des visions d'Ezechiel et de l'Apocalypse de Jean. Ils représentent le zodiaque par les quatre signes, Taureau, Lion, Scorpion et Poisson - le Bœuf, le Lion, l'Aigle et l'Homme. Le Scorpion, symbole bénéfique quand il est représenté par un aigle et maléfique quand il est représenté par un scorpion. Et de nature mixte lorsqu'il est signifié par un serpent.

    Le première Sephira contient les neuf autres et les produit successivement.

    Le nombre 2, la dyade. Le nom de cette seconde Sephira est ChKMH, Chokmah, la Sagesse, puissance mâle, reflétée de Kether, comme expliqué plus haut. Cette Sephira est le Père actif et présent, à qui la Mère est unie, qui est le nombre 3. Cette seconde Sephira est représentée par les Noms Divins IH, Yah et IHVH ; et parmi les anges par AVPNIM, Auphanim, la Roue. La seconde Sephirah est également appelée AB, Ab, le Père.

    La troisième Sephira, ou Triade, est une puissance féminine passive, appelée BINH, Binah, Compréhension, elle est sur le même pied que Chokmah. Car Chokmah, le nombre 2 est comme deux lignes droites qui ne peuvent jamais circonscrire un espace et donc, sans pouvoir jusqu'à ce que le nombre 3, forme le triangle. Cette Sephira complète donc et évidence la Trinité supernelle. Elle est également appelée AMA, Ama, la Mère, et AIMA, Aima, la grande Mère féconde, qui est éternellement conjointe à AB, le Père, et ce afin de maintenir l'univers en place. Ainsi, elle est la forme la plus accessible grâce à laquelle on peut connaître le Père et donc, elle mérite tous les honneurs. Elle est la mère supernelle, égale de Chokmah, et la grande forme féminine de Dieu, l'Elohim, à l'image duquel l'homme et la femme furent créés, selon les enseignements de la Qabalah, égale devant Dieu. La Femme est l'égale de l'homme et certainement pas inférieure à lui, comme la tentative persistante des soi-disant chrétiens tendrait à le faire croire. Aima est la femme décrite dans l'Apocalypse (ch. XII.). Cette troisième Sephira est parfois appelée la "Grande Mer". On lui attribue les Noms Divins, ARALIM, Aralim, les Trônes. Elle est la Mère supernelle, à distinguer de Malkuth la Mère inférieure, la Promise et la Reine.

    Le nombre 4. L'union de la seconde et de la troisième Sephira produit ChSD, Chesed, Amour ou Grâce, appelée aussi GDVLAH, Gedulah, Grandeur ou Magnificence ; puissance masculine représenté par le Nom Divin AL, El, le Puissant. Et le nom angélique ChShMLIM, Chashmalim, Flammes Scintillantes (Ezech. IV, 4).

    Le nombre 5. De cette puissance féminine émane, GBVRH, Geburah, Force ; ou DIN, Deen, Justice ; représenté par les Noms Divins ALHIM GBVR et ALH, Eloh, et le nom angélique ShRPIM, Seraphim (Isa. VI, 6). Cette Sephira est appelée aussi PChD, Pachad, Peur.

    Le nombre 6. Et de ces deux Sephiroth, naît ThPARTh, Tiphareth, Beauté, représenté par le Nom Divin ALVH VDOTh, Eloah Va-Daath, et le nom angélique, ShNANIM, Shinanim, (Ps. LXVIII, 18) ou MLKIM, Melakim, Rois. Ainsi, de l'union de la Justice et de la Grâce, on obtient la Beauté ou la Clémence, et la seconde trinité des Sephiroth est ainsi complétée. Cette Sephira ou "sentier" ou "numération" - comme on appelle parfois ces émanations - ensemble, avec la quatrième, la cinquième, la septième, la huitième et la neuvième Sephiroth, constitue le ZOIR ANPIN, Zauir Anpin, le Petit Visage, le Microprosopus. Les six Sephiroth qui composent le Zauir Anpin sont nommées "Ses six membres". Il est aussi connu comme MLK, Melek, le Roi.

    Le nombre 7. La septième Sephira est NTzCh, Netzach, ou Victoire, correspondant au Nom Divin, IHVH TzBAVTh, IHVH Tzabaoth, le Seigneur des Armées et aux noms angéliques ALHIM, Elohim, dieux et ThRShIShIM, Tharshisim, le Brillant (Dan. X 6).

    Le nombre 8. On arrive alors à la puissance féminine HVD, Hod, la Splendeur, répondant au Nom Divin ALHIM TzBAVTh, Elohim Tzabaoth, les Dieux des Armées, et parmi les anges à BNI ALHIM, Beni Elohim, Fils des Dieux (Gen. VI 4).

    Le nombre 9. Ces deux dernières Sephiroth produisent ISVD, Yesod, Fondement, représenté par AL ChI, El Chai, le Puissant et ShDI, Shaddai, et parmi les anges, par AshIM, Ashim, les Flammes (Ps. CIV 4) produisant ainsi la troisième Trinité des Sephiroth.

    Le nombre 10. De cette neuvième Sephira, émane la dixième et dernière, accomplissant ainsi la décade numérale. Son nom est MLKVTh, Malkuth, le Royaume et aussi la Reine, Matrona, la Mère inférieure, la Promise du Microprosopus ; et ShKINH, Shekinah, représentée par le Nom Divin, ADNI, Adonai et parmi les anges par KRVBIM, Kerubim.

    Maintenant, chacune de ces Sephiroth sera, à un certain degré, androgyne car elle sera féminine ou réceptive du fait de la Sephira qui la précède dans l'échelle Sephirotique, et masculine ou transmissive du fait de la Sephira qui la suit. Mais, il n'y a pas de Sephira avant Kether ni après Malkuth. On comprendra alors, pourquoi Chokmah est un nom féminin alors qu'elle se présente comme une Sephirah masculine. Le lien, le courant entre les Sephiroth est le Ruach, l'Esprit, l'influence cachée.

    J'ajouterai maintenant quelques remarques supplémentaires quant à la signification du terme MthQLA, Metheqela, balance. Dans chacune des trois trinités sephirothiques, il y a une dyade de sexes opposés, et une intelligence qui en résulte. Les puissances masculines et féminines sont regardées comme les deux plateaux de la balance, et la Sephira qui en résulte est le fléau qui les unit. Ainsi, le terme de balance peut symboliser la Trinité dans l'Unité, la Trine essence, et l'Unité le point central du fléau de la balance. Mais, au sein des Sephiroth, il y a une triple Trinité, la supérieure, l'inférieure et la médiane. Maintenant, on peut les représenter : le Supernel par la Couronne, le milieu par le Roi et l'inférieur par la Reine qui sera la plus grande trinité. La corrélation terrestre de celles-ci sera le premium mobile, la Soleil et la Lune. Nous trouvons encore ici le symbolisme alchimique.

    Dans notre univers, les Sephiroth seront représentée par :

    (1) RAShITh HGLGLIM, Rashit Ha-Galgalim, le commencement du tourbillon, le Premium Mobile.

    (2) MSLVTh, Masloth, la sphère du Zodiaque.

    (3) ShBThAI, Shabbathai, repos, Saturn.

    (4) TzDQ, Tzadeq, rigueur, Jupiter.

    (5) MADIM, Madim, force véhémente, Mars.

    (6) ShMSh, Shemesh, la lumière solaire, le Soleil.

    (7) NVGH, Nogah, splendeur brillante, Vénus.

    (8) KVKB, Kokab, la lumière stellaire, Mercure.

    (9) LBNH, Levanah, la flamme lunaire, la Lune.

    (10) ChLM ISVDVTh, Cholom Yesodoth, le briseur de fondation, les éléments.

    Les Sephiroth sont également réparties en trois piliers : le Pilier de la Miséricorde à droite, qui est constitué par les deuxième, quatrième et septième émanations ; le Pilier du Jugement, qui est constitué des troisième, cinquième et huitièmes émanations ; et le Pilier du Milieu, qui est constitué des première, sixième, neuvième et dixième émanations.

    Introduction à la Kabbalah Denudata de Knorr von Rosenroth
    PARTIE III

     

     

    Les quatre Mondes


     

    Dans leur totalité et leur unité, les Sephiroth sont une représentation de l'homme archétypal, ADM QDMVN, Adam Qadmon, le Protogonos. Si l'on regarde les Sephiroth qui constituent la première triade, il est évident qu'elles représentent l'intellect ; et donc, cette triade est nommée Monde Intellectuel, OVLM MVShKL, Olahm Mevshekal. La seconde triade correspond au Monde Moral, OVLM MVRGSh, Olahm Morgash. La troisième triade représente la pouvoir et la stabilité, et est donc appelée Monde Matériel, OVLM HMVTBO, Olahm Ha-Mavetbau, Ces trois aspects sont appelés Faces, ANPIN, Anpin. Ainsi est donc formé l'Arbre de la Vie, Otz ChIIM, Otz Chiim ; la première triade est placée au-dessus, la seconde et la troisième en dessous de telle manière que les trois Sephiroth masculines soient à droite et que les trois féminines soient à gauche, alors que les quatre Sephiroth d'union sont au centre. C'est l'Arbre de Vie Kabbalistique duquel toutes choses dépendent. Il y a une grande analogie entre celui-ci et l'arbre Yggdrasil des Scandinaves.

    J'ai déjà fait remarquer qu'il existe une trinité qui comprend toutes les Sephiroth et qui consiste en la Couronne, le Roi et la Reine. (Dans un certain sens comparable à la trinité chrétienne du Père, du Fils et du Saint-Esprit qui, dans leur nature hautement divine, sont symbolisés par les trois premières Sephiroth, Kether, Chokmah et Binah.) C'est cette Trinité qui a créé le monde, ou, en langage kabbalistique, l'univers est né de l'union du Roi couronné et de la Reine. Selon la Qabalah, avant que la forme de l'homme céleste ne soit produite, certains mondes primordiaux avaient étés créés, mais ceux-ci ne pouvaient subsister car l'équilibre de la balance n'était pas parfait, et ils furent donc renversés et détruits par ces forces déséquilibrées. Ces mondes primordiaux sont appelés "Rois des Anciens Temps" et les "Roi d'Edom qui régnaient avant les rois d'Israël." En ce sens, Edom est le monde des force déchaînées et Israël est l'ensemble des Sephiroth équilibrées. Ce fait important que des mondes furent créés et détruits avant cette présente création est encore rappelé par le Zohar.

    Les Sephiroth sont encore appelées "Monde des Emanations" ou le Monde Atziluhtique, ou archétypal, encore appelé OVLM ATzILVTh, Olahm Atziloth ; et ce monde donna naissance aux trois autres mondes qui contiennent chacun une répétition des Sephiroth, mais dans une échelle dégressive de luminosité.

    Le second monde est le Monde Briatique, OVLM HBRIAH, Olahm Ha-Briah, le Monde de la Création, aussi appelé KVRSIA, Khorsia, le Trône. C'est l'émanation directe d'Atziluth où les Sephiroth y sont reflétées et y sont donc plus limitées bien qu'étant de la plus pure nature et sans adjonction de matière.

    Le troisième est le Monde Yetziratique, OVLM HITzIRH, Olahm Ha-Yetzirah, ou le Monde de la Formation et des anges qui procède de Briah, et, bien que de substance moins raffinée, toujours sans matière. C'est le monde angélique où ces intelligences et êtres incorporels résident drapés dans un habit de lumière et qui prennent forme pour apparaître aux hommes.

    Le quatrième monde est le Monde Assiatique, OLVM HOShIH, Olahm Ha-Assiah, le Monde de l'Action également appelé le monde des Coques, OLVM HQLIPVTh, Olahm Ha-Qliphoth, qui est le monde de la matière constitué des éléments les plus grossiers du précédant arbre. C'est aussi le domicile des esprits démoniaques nommés "coques" par la Qabalah. Les démons sont répartis en dix classes.

    Les Démons sont les plus grossières et les plus déficientes de toutes les formes. Leur dix degrés correspondent à la décade Sephirothique, mais dans un degré inverse, ainsi, les ténèbres et l'impureté augmentent avec la descente de chaque degré. Les deux premiers ne sont rien qu'absence de forme visible et d'organisation. Le troisième est le domicile des ténèbres. Les sept Enfers suivants représentent les vices humains incarnés, où sont torturés ceux qui se sont adonnés à ces vice durant leur existence terrestre. Leur prince est SMAL, Samael, l'ange du poison et de la mort. Sa femme est la Prostituée, AshTh ZNVNIM, Isheth Zenunim ; et unis, ils sont appelés Bête, CHIVA, Chioa. Ainsi est complétée la trinité infernale qui est, pour ainsi dire, l'avers et la caricature de la Supernelle. Samaël est considéré identique à Satan.

     

    IHVH


     

    Le nom de la Déité que nous nommons Jéhovah est en hébreu un nom de quatre lettres I H V H ; et la véritable prononciation n'en est connue que de très peu. Je connais moi-même quelques variantes de sa prononciation mystique. La véritable prononciation est l'arcane secrète, le secret des secrets. "Celui qui peut le prononcer correctement fait trembler la terre et le ciel car c'est le nom qui traverse l'univers." Ainsi, quand un juif pieux tombe sur le nom pendant la lecture des textes sacrés, il évite d'essayer de le prononcer mais, à la place, il fait une courte pause ou bien il lui substitue le nom Adonai, ADNI, Seigneur. Le radical d'IHVH est "être" et donc semblable à AHIH, Eheieh. On peut opérer 12 permutations qui toutes portent le sens d"être" ; c'est le seul mot qui supporte autant de permutations sans en avoir le sens altéré. On les nomme les "Douze Bannières du Tout-Puissant," et elles dirigeraient les douze signes du Zodiaque. Ces douze bannières sont : IHVH, IHHV, IVHH, HVHI, HVIH, HHIV, VIHH, VHIH, HIHV, HIVH, HHVI. Il y a trois autres noms Tétragrammatiques qui sont AHIH, Eheieh, existence ; ADNI, Adonai, Seigneur ; et AGLA, Agla. Ce dernier n'est pas à proprement parler un mot, mais un notariqon de la phrase "AThH GBVR LOVLM ADNI, Ateh Gebor Le-Olahm Adonai : "A Toi Seigneur la puissance à jamais !" Une interprétation arbitraire d'Agla est celle-ci : A, le premier ; A le dernier ; G, la Trinité dans l'Unité ; L, l'accomplissement du Grand-Oeuvre.

    La première chose à noter est qu'à la fois AHIH et IHVH portent l'idée d'existence ; c'est la première analogie. La seconde est que chaque lettre H vient en seconde et en quatrième position ; et la quatrième est que par la gématrie AHIH équivaut à IHY sans le H (qui, comme nous le verrons, est le symbole de Malkuth, la dixième Sephirah). Mais, si on les écrit l'un au dessus de l'autre, entre les bras d'une croix, cela donne :

    AH IH IH VH

    On lit de haut en bas et au travers, AHIH, IHVH.

    Maintenant, si l'on analyse ce problème de manière kabbalistique, on trouve les raison de ces analogies. Car Eheieh, AHIH, est le Grand Visage, l'Ancien, le Macroprosopus, Kether, la première Sephira, la Couronne de la Trinité Sephirothique kabbalistique supérieure (qui consiste en la Couronne, le roi et la Reine ; ou le Macroprosopus, le Microprosopus et la Promise), et le Père dans l'acceptation chrétienne de la Trinité.

    Mais, IHVH, le Tétragrammaton, comme nous allons le voir, contient toutes les Sephiroth à l'exception de Kether, et représente donc le Petit Visage, le Microprosopus, le Roi de la Trinité Sephirothique supérieure, et le Fils dans Son incarnation humaine, dans le sens d'une interprétation chrétienne de la Trinité.

    Ainsi, comme le Fils révèle le Père, IHVH révèle AHIH.

    ADNI est la Reine "seule par qui on peut appréhender Tétragrammaton," dont l'exaltation qui est en Binah peut être assimilée à la Vierge chrétienne.

    Le Tétragrammaton IHVH se réfère aux Sephiroth, ainsi, le point supérieur de la lettre Yod, I, est censée se référer à Kether ; le lettre I elle-même à Chokmah, le père du Microprosopus ; le lettre H, ou le supernel Hé, à Binah et à la mère supernelle ; la lettre V aux six autres Sephiroth, que l'on nomme les six membres du Microprosopus (et 6 est la valeur numérique de V, l'hébreu Vau) ; enfin, la lettre H, le Hé inférieur, se réfère à Malkuth la dixième Sephira, la fiancée du Microprosopus.

    Il y a quatre noms secrets qui se réfèrent aux quatre mondes d'Atziluth, de Briah, de Yetzirah et d'Assiah ; et enfin, le Tétragrammaton est censé s'écrire d'une certaine manière dans chacun de ces mondes. Le nom secret d'Atziluth est OB, Aub ; celui de Briah est SG, Seg ; celui de Yetzirah est MH, Mah ; et celui d'Assiah est BN, Ben.

    Ces noms opèrent ensemble avec les Sephiroth au travers des "231 portes, "ainsi que les combinaison de l'alphabet sont appelées ; mais prendrait trop de place ici que d'entrer trop profondément dans ce sujet.

    Comme je l'ai déjà dit, en parlant de la première Sephira, les quatre Kerubim sont fortement associés à ce problème des lettres du Tétragrammaton. Maintenant, il ne doit pas être oublié que ces formes dans les visions d'Ezechiel supportent le trône de la Divinité, sur lequel l'Homme Céleste est assis - l'Adam Qadmon, l'image Sephirothique ; et qu'entre le trône et les créatures vivantes, il y a le firmament. Ici, nous avons donc les quatre mondes - Atziluth, la forme déifiée ; Briah, le trône ; Yetzirah, le firmament ; Assiah, les Kerubim. Donc, les Kerubim représentent le pouvoir des lettres du Tétragrammaton sur la plan matériel ; et tous quatre représentent l'opération des quatre lettres dans chacun des quatre mondes. Donc, les Kerubim sont les formes vivantes des lettres, symbolisés dans le Zodiaque par le Taureau, le Lion, le Poisson et le Scorpion, comme remarqué précédemment.

    Et "le mystère de l'homme terrestre et mortel suit le mystère du Surpernel et Immortel, et ainsi fut créée l'image de Dieu sur la terre. Dans la forme du corps trouve-t-on le Tétragrammaton. La tête est Yod, les bras et les épaules sont Hé, le corps est Vau et les jambes représentent le Hé final. Donc, comme la forme extérieure de l'homme correspond au Tétragrammaton, ainsi l'âme animée correspondra-t-elle aux dix Sephiroth ; et comme celles-ci trouvent leur expression dans la trinité de la Couronne, du Roi et de la Reine, ainsi, la division principale de l'âme sera-t-elle. La première est NShMH, Neshamah, qui est le plus haut degré de l'être, correspondant à la Couronne. Le second est RVCh, Ruach, le siège du bien et du mal, correspondant à Tiphareth, le monde moral. Et la troisième à NPSh, Nephesh, la vie animale et les désires, correspondant à Yesod, le monde matériel et sensuel. Toutes les âmes préexistaient dans le monde des émanations et ont leur état originel dans l'androgynat, mais, en descendant sur terre ils se séparent en mâles et femelles et habitent différents corps ; ainsi, si dans cette vie mortelle, la moitié masculine rencontre sa moitié féminine, un grand attachement naît entre eux et ils est dit que dans le mariage les moitiés séparées sont conjointes ; et les formes cachées s'apparentent alors aux Kerubim.

    Mais cette vision triple de l'âme est seulement applicable aux trois formes de l'intellectuel, du moral et du matériel. Ne perdons pas de vue la grande idée kabbalistique que la trinité est toujours complétée et trouve sa réalisation dans le quaternaire ; d'où, IHV est complété et réalisé dans IHVH - le trinité de...

    Couronne Roi Reine Père Fils Esprit Absolu Formation Réalisation

    Est complétée par le quaternaire de --

    Absolu Père et Mère Fils Fiancée Macroprosopus Père et Mère Microprosopus Malkuth, la Reine et Fiancée Atziluth - Archétype Briah - Créatif Yetzirah - Formatif Assiah - Matériel

    Et à ces quatre, l'âme répond dans les quatre formes suivantes :


    - Chiah à Atziluth.


    - Neshamah à Briah.


    - Ruach à Yetzirah.


    - Nephesh à Assiah.

    Mis, Chiah est, en l'âme, une forme archétypale analogue au Macroprosopus. Alors que Neshamah, Ruach et Nephesh représentent en elles-mêmes le Tétragrammaton, sans Chiah, qui néanmoins symbolisée "dans le point le plus haut du Yod," ; comme le Macroprosopus est censé être symbolisé par le point la haut du Yod de IHVH. Car, "Yod est l'Ancien caché et occulté."

    J'ai sélectionné le résumé suivant dans les enseignements qabalistiques d'Eliphas Levi dans sa "Clés des mystères." Il donne l'essence des idées de Rabbi Moïse Cordoverro et de Rabbi Yitzchaq Luria. "L'âme est une lumière voilée. Cette lumière est triple : 'Neshamah = pur esprit ; Ruach = esprit ou âme ; Nephesh = médiateur plastique.'

    "Le voile de l'âme est la coque de l'image. 'L'image est double car elle reflète à la fois l'ange bien et du mal de l'âme. Nephesh est immortelle car elle se renouvelle elle-même par la destruction des formes ; Ruach est progresse au travers de l'évolution des idées ; Neshamah progresse sans destruction .'

    "Il y a trois demeures à l'âme : 'l'Abîme de la Vie ; Le Paradis supérieur ; Le Paradis inférieur.'

    "L'image Tzelem est un sphinx qui propose une énigme de vie. 'L'image fatale (c-à-d, à laquelle on succombe à l'extérieur) dote Nephesh de ses attributs, mais Ruach peut substituer l'image conquise par l'inspiration de Neshamah. Le corps est le voile de Nephesh, Nephesh est le voile de Ruach qui est le voile de Neshamah. La lumière se personnifie elle-même en se voilant, et la personnification est stable uniquement quand le voile est parfait. Cette perfection sur terre est relative à l'âme universelle de la terre (c-à-d comme macrocosme, donc le microcosme est l'homme.)'

    "Il y a trois atmosphères pour les âmes. La troisième finit là où l'attraction planétaire des autres mondes commence. Les âmes qui se sont perfectionnées sur cette terre passent alors à un autre plan. Après avoir traversé les planètes elle arrivent au soleil ; puis, elles montent dans un autre univers et recommencent leurs évolutions planétaires de mondes en mondes et de soleils en soleils.

    "Dans les soleils elles se rappellent et dans les planètes, elles oublient. Les vies solaires sont les jours de la vie éternelle, et les vies planétaires sont les nuits avec leurs rêves.

    "Les anges sont de lumineuses émanations personnifiées, pas par jugement ni voile, mais par l'influence divine. Les anges aspirent à devenir des hommes, car l'homme parfait, l'homme-Dieu, (pour le distinguer du Dieu-homme) est au-dessus de tous les anges.

    "Les vies planétaires sont composées de dix rêves d'une centaine d'années chacun, et chaque vie solaire est d'un millier d'années ; ainsi, il est dit qu'un millier d'années sont à la vue de dieu comme un jour.

    "Chaque semaine - c'est à dire chaque 14.000 ans - l'âme se baigne et se repose dans un rêve jubilatoire d'oubli. En se réveillant de là, elle a oublié le mal et ne s'est rappelée que le bien."

    De Ruach et de Nephesh, influencées par les bonnes aspirations de Neshamah, procède Michaël, l'ange bénéfique de l'âme ; c'est à dire, le hiéroglyphe synthétique des bonnes idées, ou, dans une phraséologie bouddhiste ésotérique, le "Bon Karma" de l'homme. De Nephesh dominant Ruach et sans l'influence bénéfique de Neshamah, procède Samaël, l'ange maléfique de l'âme ; c'est à dire, le hiéroglyphe synthétique des idées mauvaises, le "mauvais Karma de l'homme. Et le Tzelem, ou image, est double car elle reflète et Michaël et Samaël.

     

    Analyse du Dr. Jellinek.


     

    Ce qui suit est tiré de l'analyse du Dr. Jellinek ("Beiträge zau Geschichte der Qabalah, Eerste Heft." Leipzig 1852.) sur les idées sephirothiques suivant l'éthique de Spinoza :--

    (1) DEFINITION. Par l'Etre qui est source de toutes chose je comprends Ain Soph, c'est à dire un Etre infini, sans lien, absolument identique à lui-même, unis à lui-même, sans attribut, volonté, intention, désire, pensée, mot ou fait.

    (2) DEFINITION. Par Sephiroth je comprends les potentialités qui émanent de l'Absolu, Ain Soph, toutes les entités limités en quantité, qui, comme la volonté, sans changer sa nature, déversent divers objets qui sont des possibilités d'une multitude de choses.

    I. PROPOSITION. La première cause et le gouverneur du monde est Ain Soph, qui est à la fois immanent et transcendant.

    (a) PREUVE. Chaque effet a une cause et tout ce qui a un ordre ou une forme à un gouverneur.

    (b) PREUVE. Chaque chose visible a une limite, ce qui est limité est fini, ce qui est fini n'est pas absolument identique ; la première cause du monde est invisible, donc illimitée, infinie, absolument identique - c'est à dire elle est Ain Soph.

    (c) PREUVE. Comme la première cause du monde est infinie, rien ne peut exister sans elle ; puisqu'elle est immanente.

    Scholion. Comme Ain Soph est invisible et exaltée, elle est la racine de la foi et de l'incroyance.

    II. PROPOSITION. Les Sephiroth sont les médiums entre l'absolu Ain Soph et le monde réel.

    PREUVE. Comme le monde réel est limité et imparfait, il ne peut procéder directement de Ain Soph : Ain Soph doit exercer son influence dessus, ou bien sa perfection cesserait. D'où, les Sephiroth, qui, dans leurs connexions les plus intimes avec Ain Soph, sont parfaites, et dans leurs séparations sont imparfaites, doivent donc en être le médium.

    Scholion. Comme toutes les choses qui existent ont été générées par les Sephiroth, il y a donc un degré supérieur, médian et inférieur dans le monde réel. (Vide infra, Proposition VI.)

    III. PROPOSITION. Il y a dix Sephiroth.

    PREUVE. Tous les corps ont trois dimensions, chacune répétant les autres (3 x 3) ; et en y ajoutant l'espace en général, nous obtenons le nombre 10. Comme les Sephiroth sont des potentialités de tout ce qui est limité, elles doivent être dix.

    (a) Scholion. Le nombre 10 ne contredit absolument pas l'unité de Ain Soph ; comme un est la base de tous les nombres, la pluralité procède de l'unité, les germes contiennent le développement, juste comme le feu, la flamme, l'étincelle et la couleur ont une base, bien qu'ils diffèrent les uns des autres.

    (b) Scholion. Comme la pensée, et même comme l'esprit en tant qu'objet pensé, et limité, devient concret, et a une mesure, bien qu'une pensée pure procède de Ain Soph ; donc, limite, mesure et concrétion sont des attributs des Sephitoth.

    IV. PROPOSITION. Les Sephiroth sont des émanations et non des créations.

    1. PREUVE. Comme l'Absolu, Ain Soph est parfait, les Sephiroth qui en procèdent doivent également être parfaites puisque non créées.

    2. PREUVE. Tous les objets créés diminuent par abstraction ; les Sephiroth ne diminuent pas, comme leurs activités ne cessent jamais ; donc elles ne peuvent avoir été créées.

    Scholion. La première Sephira était en Ain Soph comme pouvoir avant d'atteindre à la réalité ; puis la deuxième Sephira émana de la puissance pour le monde intellectuel ; et ensuite, les autres Sephiroth émanèrent pour le monde moral et matériel. Ceci, cependant, n'implique pas un prius et un posterius, ou une graduation dans l'Ain Soph, mais simplement une lumière dont les lumières qui en émanent tôt ou tard et de manière variable ne font qu'une.

    V. PROPOSITION. Les Sephiroth sont tout à la fois passives et actives (MQBIL VMThQBL, Meqabil Va-Metheqabel.)

    PREUVE. Comme les Sephiroth ne sont pas en dehors de l'unité d'Ain Soph, chacune d'elle doit recevoir de ses prédécesseurs et transmettre à ceux qui suivent.

    VI. PROPOSITION. La première Sephira est appelée , RVM MOLH, Rom Maaulah, la seconde, Sagesse, ChKMH, Chokmah ; la troisième, Intelligence, BINH, Binah ; la quatrième, Amour, ChSD, Chesed ; la cinquième Justice, PChD, Pachad ; la sixième, Beauté, ThPARTh, Tiphereth ; la septième, Fermeté, NTzCh, Netzach ; la huitième, Splendeur, HVD, Hod ; la neuvième, Fondation, TzDIQ ISVD OLM, Tzediq Yesod Olahm ; et la dixième, le Royaume, MLKTh, Malkuth.

    (a) Scholion. Les trois premières Sephiroth forment le monde de la pensée ; les trois suivantes le monde de l'âme et les quatre dernières le monde du corps ; donc, correspondant aux mondes, intellectuel, moral et matériel.

    (b) Scholion. La première Sephira est en relation avec l'âme, d'où elle est appelée Unité, IChIDH, Yechidah ; la seconde, est dénommée ChIH, Chiah, vivante ; la troisième, RVCh, Ruach, esprit ; la quatrième, NPSh, Nephesh, principe vital ; la cinquième, NShMH, Neshamah, âme ; la sixième opère sur le sang, la septième sur les os, la huitième sur les veines, la neuvième sur la chaire et la dixième sur la peau.

    (c) Scholion. La première Sephira est comme la lumière occultée, la seconde comme le bleu du ciel, la troisième jaune, la quatrième blanche, la cinquième rouge, la sixième blanc-rouge, la septième rouge blanchâtre, la huitième d'un blanc rougeâtre, la neuvième blanc rouge, rouge blanchâtre, blanc-rougeâre et la dixième est comme la lumière reflétant toutes les couleurs.

    Je revient maintenant sur le sujet d'Arikh Anpin et de Zauir Anpin, la Macroprosopus et le Microprosopus, ou le Grand et le Petit Visage. Le Macroprosopus est, faut-il le rappeler, la première Sephira ou Couronne, Kether ; le Microprosopus est composé des six avant dernières Sephiroth. Dans le Macroprosopus toute lumière est brillante ; mais le Microprosopus brille seulement des reflets de la splendeur du Macroprosopus. Les six jours de la création correspondent aux six formes du Microprosopus. D'où, le symbole de triangle entrelacés formant une étoile à six branches est appelé Signe du Macrocosme, ou de la création du monde supérieur, et en conséquence, en analogie avec les deux Visages du Zohar. Ceci, cependant, n'est pas la raison occulte pour laquelle j'ai placé ce symbole sur la couverture du livre, mais cela signifie d'autres raisons que je citerais pas ici. "Le Livre du Mystère Caché" discourt pleinement sur le symbolisme du Macroprosopus et du Microprosopus ; donc, il serait bien, avant de la lire d'en connaître les similarités et les différences. L'un est AHIH, l'autre est le Vau du Tétragrammaton. Les deux premières lettres, I et H, Yod et Hé sont le Père et la Mère du Microprosopus et le Hé final est sa Fiancée. Mais, dans ces formes est exprimé l'équilibre de Rigueur et Miséricorde ; Rigueur étant symbolisée par les deux Hé, la Mère et la Fiancée, mais tout particulièrement par cette dernière. Mais, alors que l'excès de Miséricorde n'est pas une tendance maléfique, l'excès de sévérité appelle l'exécution d'un jugement, les force du mal et oppressives, force qui sont symbolisées par le Leviathan. Là où il est écrit "Derrière les épaules de la Fiancée le Serpent dresse sa tête : " à propos de la Fiancée, mais pas à propos de la Mère, car elle est le supernelle H, et qui écrase sa tête. "Mais sa tête est brisée par les eaux de la grande mer." La mer est Binah, le Supernelle H, la Mère. Le Serpent est la force centripète, qui cherche toujours à pénétrer au Paradis (les Sephiroth) et essaye de tenter l'Eve Supernelle (la Fiancée), pour qu'elle puisse à son tour tenter l'Adam Supernel (Microprosopus).

    Il est bien au-delà de cette introduction d'examiner le symbolisme à fond comme cela est déjà le sujet de ce livre ; donc, je vais simplement renvoyer mon lecteur au texte original pour plus d'éclaircissement en espérant, par cette introduction, l'avoir mieux armé pour comprendre et suivre le cours de l'enseignement kabbalistique ici donné.





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