• Le "Baphomet"
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    Les Templiers ont été alimenté de l'ésotérisme de ces communautés orientales. Cela explique l'incompréhension de l'Occident à leur égard.

    Après la chute d'Acre en 1291, les Templiers ont transporté leur quartier général au château de Limassol, à Chypre, où existait une chapelle templière. C'est l'arrivée de Richard Cœur de Lion, un siècle avant, qui avait mis en lumière cette implantation templière. En 1191, Richard devint possesseur de Chypre qu'il vendra plus tard au Grand Maître du Temple Robert de Sablé.

    En 1228, l'empereur Frédéric II part en croisière à Chypre. Un an après, il entre à Jérusalem et abandonne la croisade. Durant son séjour à Chypre, il n'a pas admis certaines défaites, et a répandu des calomnies sur les Templiers. Ces calomnies seront reprises au procès. Après le départ de Chypre de l'empereur, Jean d'Ibelin empêche les impériaux d'investir l'île. Il écrasera le maréchal Ricardo Filanghierri. La couronne de l'île appartiendra à un neveu d'Ibelin, Henri de Lusignan. Celui-ci recevra Louis IX et ses croisés, la chevalerie cypriote, la syrienne et l'anglaise. Les Templiers étaient unis à Jean d'Ibelin qui demandera son entrée dans l'Ordre du Temple.
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    La présence templière à Chypre a permis un étroit contact avec la communauté chevaleresque et religieuse orientale. Certains de ces chevaliers se sont unis par mariage avec des françaises. Les ibelins, protecteurs des Templiers  se sont aussi unis par mariage à des femmes des communautés orientales. Les Templiers avaient leur quartier général à Baffo, sur la côte occidentale de l'île. Le peuple de la ville adorait une idole, "Baffometus". Il payait un tribu à Baffo avec une pierre de meule appelée "méta" dont la forme était celle de leur idole. <o:p></o:p>
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    On retrouve dans le procès l'accusation contre les Templiers d'adorer une idole, le "Baphomet". Et, si cela signifiait Baffométus ?   

    Dante dit que c'est de l'Orient que vient "Lucie" ou "La Lumière". La gnose, la kabbale et tout le syncrétisme alexandrin y ont leur origine. En Egypte, les chevaliers templiers furent initiés par des prêtres coptes sur les bords du Nil. La rencontre Orient-Occident a une expression symbolique : celle de l'usage de l'ésotérisme.
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    Dans leurs réunions secrètes, les Templiers utilisaient pour s'exprimer la fameuse "langue des oiseaux", la langue des initiés. Elle touche au chant, à la versification, à la langue rythmée. L'oiseau initiateur du chant est le rossignol dont on parle dans les cours d'amour, dans les poèmes de Dante.

    C'est l'invocation du Nom divin dans une langue sacrée, selon une technique numérale et rythmique. C'est aussi l'harmonisation des divers éléments de l'être qui ouvre une communication avec les états supérieurs.
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    La légende copte et la syrienne disent que ce sont trois oiseaux paradisiaques qui ont donné au diacre d'Axoum, les hymnes de l'Eglise éthiopienne en l'emmenant dans la Jérusalem céleste où il reçut la doctrine des 24 vieillards et les trois modes du temps sacré : grave pour le Père, mélancolique pour le Fils, et léger et fleuri pour le Saint Esprit.

    Les arabes chrétiens de Syrie et de Mésopotamie se rapprochaient des chrétiens d'Arménie. Leurs Eglises accordaient une grande importance à la figuration du centre. Ils établissaient une correspondance entre le centre de l'édifice, la clé de voûte solaire et la valeur du mot hébraïque "Ame" qui vaut 91 = 9 + 1 = 10.
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    Les chrétiens terminaient leur signe de croix en ramenant les mains au centre du corps. Certains documents assurent que le christianisme primitif utilisait ce signe de croix, et que les croisés et les Templiers l'avaient adopté. Les templiers ont trouvé en Orient, des vestiges de l'ancien Christianisme gallo-hispanique encore en usage au XII° siècle. <o:p></o:p>
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    Les liturgies orientales de Chypre, la liturgie syrienne, le culte angélique et l'angéologie juive rendaient Dieu présent en sauvegardant sa transcendance. <o:p></o:p>
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    Sous le règne de Constantin, les formulations dogmatiques de l'Eglise catholique se sont créées. L'Eglise décrète "portion de vérité d'Eglise, de hérésie", ce qui se pratiquait. On a pu dire plus tard que les Templiers étaient opposés au Christianisme de Rome, donc hérétiques.

    Dans les siècles qui suivirent les contacts entre Templiers et orientaux, certains concepts ont été déformés par les soldats du Temple non initiés, et ont perdu leur spiritualité. Mais, malgré les différences conciliaires, plusieurs points communs unissaient les Eglises de courants différents. Les Templiers et les Hospitaliers disposaient à Famagouste, de nombreuses églises et cette ville était réputée pour être un carrefour entre l'Europe et l'Orient, l'Asie Mineure, la Syrie et l'Egypte. Jusqu'à la chute de Saint Jean d'Acre, en 1291, dominicains, franciscains et éthiopiens avaient d'étroites  relations. Les Confréries de maçons, les constructeurs arméniens et leurs frères latins gravitaient autour de l'Ordre du Temple, principal maître d'oeuvre à Chypre et en Méditerranée. Il en allait de même au sein des Organisations de Chevalerie entre arméniens, coptes, abyssins et mongols. Le chanoine Prémontré Hethoun demande au roi Léon III d'Arménie, une croisade des nubiens convertis à la foi du Christ par l'Apôtre Saint Thomas. Les coptes, égyptiens convertis disposaient de nombreux couvents entre le Nil et la mer Rouge. Les plus anciens et les plus illustres sont ceux de Saint Antoine et Saint Paul. Ces fidèles convertis refusaient le culte des images ou de la représentation par la sculpture. Ils avaient le culte de la croix mais non du crucifix.
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