• Cosmogonie Traditionnelle

    L'Univers !


    Est-il fini ou infini ?
    Est-il éternel ou éphémère ?
    A-t-il une forme ?
    A-t-il un centre ?
    etc...

    Depuis des millénaires, toutes les civilisations, toutes les cultures se sont posées ces questions fondamentales. Les Hommes de toutes les époques ont échafaudé une COSMOGONIE,
    Toutes ces théories sont le reflet de leurs concepteurs, qu'elles soient mythologiques, théologiques, philosophiques ou scientifiques.
    Les anciens modèles, par leur naïveté, nous font maintenant sourire...
    Tout comme le Big Bang fera sourire nos petits-enfants...


    ...De la mythologie au Big Bang...

    Du chaos initial à l'oeuf primordial, en passant par l'huître entourée d'eau, l'univers est façonné par les Dieux, héros fondateurs de ces fables merveilleuses.
    Au sein des anciennes sociétés humaines, de nombreux mythes ont cohabité et/ou se sont succédés au gré des "forces surnaturelles" invoquées.

    Ces vestiges de la tradition orale ancestrale sont le résultat de la quête incessante de l'humanité, avide de connaissance, exprimant son besoin d'explications, sa soif de compréhension.
    Et quand l'Homme se trouve confronté à une impasse, il se réfugie alors dans la croyance érigée en dogme.

    Des esprits brillants se chargeront ensuite de "faire coller" les observations contradictoires au dogme créateur.
    L'hérésie peut ainsi être contenue pour un temps... jusqu'à ce que d'autres esprits, encore plus brillants, sèment le vent de la révolte pour mettre fin au mythe et instituer une nouvelle conception, qui, elle même, etc..., etc...

    Le mythe n'est pas une simple histoire racontée au coin du feu. Le mythe explique pourquoi le monde est tel qu'il est, pourquoi les hommes et les femmes sont ce qu'ils sont, leurs rapports avec la nature, les animaux,etc., afin de justifier un certain comportement social, moral ou religieux.
    Ces Histoires, que l'on qualifie (trop) facilement d'imaginaires, montrent cependant des convergences curieuses qui laisseraient à penser qu'elles sont bien le récit, certes imagé, d'événements réels remontant du fond des âges et dont la chronologie s'est embrouillée au fil du temps et des générations...

     


    La plus connue et reconnue des cosmogonies ( tout au moins par les adeptes des 3 religions du Livre ) est celle décrite dans la Genèse, l'oeuvre des six jours... Pilier du monothéisme.

     

    Vient ensuite la mythologie grecque qui sera reprise plus tard par les romains... et dont le panthéon reste gravé dans tous les esprits.

    Pourtant au VIème siècle avant J.C., le siècle des sept sages, un vent de réforme va souffler sur la Terre, de la Chine à l'Occident, quasi-simultanément. Cette bouffée d'air nouveau va être insufflée par ces grands penseurs qui marquent encore l'Humanité de leur empreinte.

    • En Grèce :
      • Thalès (625-547) et les "six autres sages"
      • Anaximandre (610-547)
      • Pythagore (570-480)
      • Héraclite (550-480)
    • En Perse : Zoroastre (660-583)
    • En Inde :
      • Bouddha (560-480)
      • Mahavira ( fondateur du Jaïnisme )
    • En Chine :
      • Lao Tseu
      • Confucius (551-475)
    • En Afrique : la civilisation NOK (Nigeria)

     

    On passe alors d'une conception basée sur l'imaginaire, les peurs et les espoirs, à l'élaboration de Principes, sur les bases encore timides et partielles de l'observation.
    Avec les philosophes grecs allait naître l'esprit rationnel, l'Homme réalisait qu'il lui était donné de réfléchir sur son environnement.

     

     

     

    • Thalès de Milet, le père de la géométrie, après son retour de Babylone, obtint sa grande renommée en prédisant l'éclipse de Soleil en 585 av. J.C.. En parvenant à calculer la hauteur de la Grande Pyramide, les prêtres de Memphis, stupéfaits, lui ouvrirent leur bibliothèque.
      Il fut le premier à établir que certaines étoiles n'étaient pas fixes. Il nomma ces "corps errants" planètes. Il fut également le premier en Grèce à enseigner que l'année faisait 365 jours un quart.
      Pour Thalès, l'EAU est à la base de tout. La Terre est un disque plat qui flotte sur l'Océan unique. L'instabilité de cette flottaison explique les tremblements de terre.
      Il cherchera tout au long de sa vie à expliquer les phénomènes par des causes naturelles plutôt que divines.

    • Anaximandre, le père de la cosmologie, conçoit l'univers comme une machine dont on peut comprendre le fonctionnement. Il mesure l'angle de l'écliptique. Il affirme que le Soleil est aussi grand que la Terre et qu'il est plus éloigné que la Lune. Il conçoit donc un système complexe où les astres se situent à des distances variables, composé de tores emplis de FEU. Les astres correspondent aux trous de diamètres différents qui laissent passer ce feu intérieur. Les éclipses et les phases de Lune s'expliquent alors par l'élargissement et le rétrécissement de ces trous.
      Pour lui, la Terre, centrale, est un cylindre flottant dans l'AIR, les astres peuvent donc passer en dessous.
      L'univers tire son origine de la séparation des contraires de la matière primordiale, l'APEIRON.

    • Pour Pythagore, la terre est sphérique, car étant de création divine elle ne peut être que parfaite ! Mais personne n'habite "en bas". Le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne sont sur des sphères ou des roues concentriques et harmoniques. La Terre est immobile au centre de l'univers et très loin, se situe la sphère des étoiles.
      S'inspirant de l'harmonie des lois universelles, l'école pythagoricienne prône l'émancipation des femmes... Ce qui provoque la dissolution de cette fraternité mathématique et mystique.

    • Héraclite d'Ephèse fait du Feu ( plasma ), l'UN, le Logos, le principe d'un univers en perpétuel devenir.
      Rien ne se crée à partir de rien, tout est changement.

    • Philolaos de Croton (470-399), survivant de l'école de Pythagore, imagine lui, qu'il y a 10 corps célestes tournant autour d'un FEU central. La Terre en fait le tour en 24 heures, c'est pourquoi il est impossible de voir ce Feu ainsi que l'Anti-Terre. Au-delà la sphère des étoiles, fixe, se trouve un autre grand feu. Cette sphère étant percée, ce que nous appelons étoiles n'est que la lumière de ce grand feu passant par les trous.
      La Terre est mobile, tourne en 24 heures et n'est plus au centre de l'univers.
      Ainsi, on pouvait expliquer le mouvement des étoiles autour du pôle.

    • Platon (428-348), élève de Socrate et précepteur d'Aristote, va instituer le "Dogme du Cercle" qui perdurera jusqu'à Kepler. L'univers et la Terre étant de création divine ne peuvent être que de forme sphérique !
      Les astres ne peuvent avoir qu'un mouvement parfait ( vitesse uniforme ) et une orbite parfaite, circulaire !
      Et cela en dépit des observations...

    • Aristote (384-322), instruit par Platon et précepteur d'Alexandre le Grand, va reprendre le modèle platonicien. Il place donc la Terre, sphérique, au centre de l'univers. Au delà, les astres sont situés sur des sphères concentriques et transparentes, à des distances croissantes ; dans l'ordre suivant : la Lune, Vénus, Mercure, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, les étoiles et enfin Dieu ! Cette dernière sphère est fixe et c'est elle qui fait tourner les huit autres. La région sublunaire est par définition imparfaite et composée des quatre éléments, terre, eau, air et feu. Au delà de la sphère lunaire, tout est parfait et composé uniquement d'éther.
      Le dogme géocentrique est établi durablement... Pourtant...
      Cela ne correspond toujours pas aux observations.
      Le brillant mathématicien Eudoxe de Cnide (408-355) avait élaboré un système de 27 sphères. La sphère portant la planète était liée par son diamètre qui "dépassait" à une autre sphère, et ainsi de suite.
      Callippe de Cyzique (370-310) qui mit en évidence l'inégalité des saisons, améliora ce système à l'aide de 34 sphères.
      Finalement, Aristote perfectionnera ces travaux pour arriver à un système de 54 sphères.

    • Héraclide de Pont (388-312), élève d'Aristote et de Speusippe ( successeur de Platon à l'Académie ) aurait avancé l'idée que la Terre, centrale, tournait sur son axe en 24 heures et que Mercure et Vénus seraient des satellites du Soleil plutôt que de la Terre qui demeure néanmoins centrale.

    • Aristarque de Samos (310-230), élève de Strato de Lampsaque ( qui fut directeur de la fameuse bibliothèque d'Alexandrie ), fut le premier à prôner le système héliocentrique. Les étoiles et le Soleil sont immobiles et la Terre décrit un cercle en oblique tout en tournant sur son axe.
      Pour cela, il sera ridiculisé par Archimède (287-212) lui-même, et plus tard, par Plutarque (50-125).
      Il faudra donc attendre 17 siècles... Pour que le système héliocentrique soit reconnu...

    Aristote jouit d'une telle notoriété que personne n'ose le mettre en doute même si l'observation contredit, encore et toujours, son système élaboré et complexe.
    Les planètes semblent s'éloigner et se rapprocher de la Terre. Les éclipses de Soleil sont soit totales soit annulaires...
    Les sphères, quelque soit leur nombre, ne peuvent expliquer cela...
    Les grands esprits vont donc s'attacher à faire correspondre les observations contradictoires au dogme géocentrique devenu religieux.

     

    Cinq siècles plus tard, c'est Claude Ptolémée d'Alexandrie (100-170) qui tout en conservant le sacro-saint dogme du cercle, va parvenir à élaborer un système correspondant quasiment à la perfection aux observations. Son trait de génie consiste à placer les planètes non plus sur des sphères mais sur des épicycles. Pour "coller" aux observations il propose un ensemble composé de 39 roues.
    Son système peut évidemment nous faire sourire. Mais il ne faut pas oublier qu'il rend compte des mouvements planétaires pour un observateur terrestre ! On sait depuis Einstein que tout est relatif !
    Ce système va durer 13 siècles...

    L'Eglise va poser une chape de plomb sur l'occident et bloquer toute velléité de remise en cause du dogme.
    Tout est dans la Genèse !... La raison est soumise à la Foi !

    • Saint-Augustin, vers la fin du IVème siècle, mettra en garde contre "la tentation... cette maladie de la curiosité... qui pousse à découvrir les secrets de la nature..."

    • Deux siècles plus tard, c'est le moine Cosmas qui s'élèvera "contre ceux qui croient, comme les païens, que le ciel est sphérique".
      Le monde est une île plate et rectangulaire, entourée d'eau. La terre qui se trouve plus loin est le paradis. L'univers est clos par de grands murs et le ciel est un demi-cylindre. Ce sont les anges qui meuvent les planètes et les cachent aux hommes...

    C'est par le sud de l'Espagne, là où ont cohabité fructueusement, pendant trop peu de temps, les trois grandes religions, que reviendra la lumière, grâce aux Arabes qui vénéraient le savoir grec et vont le rediffuser en y apportant une importante contribution.
    De nouveau, les hommes réalisent qu'ils peuvent étudier et comprendre la nature...
    Aristote, Ptolémée ressurgissent et la Terre redevient sphérique ( même si personne ne peut habiter aux antipodes...).

    L'Hérésie couve et éclate, même si la Très Sainte Inquisition veille. Elle impose toujours sa censure avec force et violence.
    L'imprimerie de Gutenberg (1440) se développe, l'Eglise n'a plus le monopole du savoir, de l'écriture et de sa diffusion.
    La Science est en train de (re)naître...

    Avec ces grands hommes, exemples pour tous les hérétiques, l'observation prend enfin le dessus et l'on assiste aux derniers soubresauts de l'obscurantisme...

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      C'est Copernic (1473-1543), chanoine polonais, qui va ressusciter le système d'Aristarque de Samos. Il place en effet le Soleil au centre, la Terre, comme les autres planètes, tourne autour. La Lune quant à elle, tourne autour de la Terre qui est en rotation sur elle-même. Copernic conserve néanmoins le dogme platonicien du cercle et de la vitesse uniforme.
      Les idées de Copernic circulent en sous main pendant des années. Par peur du ridicule, il est très réticent à la publication de ses travaux et c'est seulement sous l'impulsion de Rhéticus ( 1514-1574 ) qui corrigera et imprimera l'ouvrage du maître que ses théories seront exposées au grand jour. Le fougueux étudiant présentera la première édition de "De Revolutionibus Orbium Coelestium" à Copernic sur son lit de mort.

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      Ticho Brahé (1546-1601), né au Danemark, peut être considéré comme le premier astronome moderne, ( Hipparque (190-120) avait repéré et catalogué près de 1000 étoiles ). Les données astronomiques amassées par cet observateur hors pair sont sans précédent. Mais Tycho Brahé rejette le système de Copernic. Il penche pour un système intermédiaire où la Terre occupe, immobile, la place centrale, et où les autres planètes tournent autour du Soleil, qui lui-même, comme la Lune, tourne donc autour de la Terre.
      Impressionné par ses premiers travaux, il fera venir Kepler auprès de lui pour l'aider, pense-t-il, à valider sa thèse.

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      Mais Kepler (1571-1630), né en Allemagne, a une autre conception du monde et la méfiance s'installe entre les deux hommes. C'est seulement après sa mort que Kepler pourra utiliser les données astronomiques de Tycho Brahé.
      Ce brillant mathématicien et astrologue réputé est persuadé que l'on doit pouvoir rendre compte des phénomènes observés par des formes géométriques simples comme le carré et la sphère. Après des années de recherche où il tente de faire concorder les observations avec la théorie, il finit par se résoudre à l'inéluctable vérité :
      les planètes ont des orbites elliptiques et leur vitesse n'est pas uniforme.
      Il publie en 1609
      ses deux premières lois dans l'"Astronomia Nova". Puis, en 1618, il publie sa troisième loi dans son "Harmonie du Monde".
      Kepler pressent également que "le Soleil exerce une force sur les planètes", mais il ne pourra pas l'établir scientifiquement...

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      Galilée (1564-1642), savant italien reconnu pour ses travaux sur la dynamique et l'inertie, découvre en 1610, quatre satellites de Jupiter, puis les phases de Vénus. Il opte donc ouvertement pour le système copernicien, en conservant également le dogme du cercle ( il combattra toujours Kepler et ses lois... ).
      Il clame tellement haut et fort que la Terre tourne autour du Soleil qu'il sera contraint de se rétracter publiquement à l'issue de son procès mené par l'Inquisition, car c'était contraire aux Saintes Ecritures !.

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      Giordano Bruno (1548-1600), philosophe italien, a eu moins de chance que Galilée.
      Parce qu'il a osé penser l'impensable, l'infinité et la pluralité des mondes en mouvement dans un espace sans limite, parce qu'il véhiculait les idées de Copernic et qu'il pensait que les étoiles étaient d'autres soleils, il a été condamné et brûlé vif par l'Inquisition.

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      Descartes (1596-1650), ce grand philosophe scientifique français, est parti s'installer en Hollande où régnait une plus grande liberté d'expression. Avec son "Discours de la méthode", il va poser les fondements du rationalisme.
      Dans son désir d'ôter de la physique toute force "occulte", il va rejeter et combattre Newton en expliquant que les planètes se meuvent grâce à des
      "tourbillons" de "l'étendue" ( l'éther d'Aristote ), et non pas à cause d'une force agissant à distance et dont on ignore la cause...

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      Newton (1642-1727), l'alchimiste anglais, est considéré encore de nos jours comme l'un des plus grands génies de l'humanité.
      Sa découverte de l'attraction universelle est en effet majeure. Ce grand génie s'est opposé aux grands esprits de son époque, de Descartes à Leibniz en passant par Huygens. Il faudra attendre près d'un siècle pour qu'il soit enfin ( quasi ) unanimement reconnu.
      Même si la cause de cette force reste mystérieuse, les applications de sa loi ne connaissent que des succès ( notamment avec la comète de Halley d'une périodicité calculée et observée de 76 ans ).

    Désormais, le monde est régi par des lois mathématiques que tous peuvent éprouver.
    La Terre n'est plus qu'une planète parmi les autres, orbitant autour du Soleil...
    L'univers est "globalement stationnaire" et l'idée de l'infini va faire son chemin...

    • Hershel (1738-1822), musicien d'origine allemande naturalisé anglais, est le père de l'astronomie stellaire. Alors qu'il travaillait sur les "mouvements des étoiles", (  phénomène mis en évidence par sir Edmund Halley, par comparaison avec les travaux d'Hipparque ), il découvrit la planète Uranus. Pour cela, il fut nommé astronome royal. Hershel, tout comme Messier en France, étudie les nébuleuses et pense que les étoiles sont groupées en univers-îles. Il pense que le Soleil est au centre de l'un d'eux, ( on sait maintenant que le Soleil se trouve en périphérie de notre galaxie, la Voie Lactée ).
      Il se consacra ensuite à l'étude des étoiles doubles ( 80% des étoiles sont des systèmes binaires ).

    • Fraunhofer (1787-1826), établit le premier spectre solaire en 1814.

    • En 1842, Doppler (1803-1853) énonce son principe concernant les ondes acoustiques, qui sera étendu aux ondes lumineuses par Fizeau (1819-1896), ( le premier à avoir mesuré la vitesse de la lumière en 1849 ).

    • En 1868, Huggins sera le premier à appliquer cet effet Doppler-Fizeau pour découvrir que Sirius s'éloigne de nous à 50 km/s.
      Ce type d'observation va devenir le pilier central de l'astronomie moderne.

     

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    • En 1905, un obscur employé de l'Office fédéral des brevets suisses de Berne publie 4 articles. Dans les deux derniers, Albert Einstein, ( 1879-1955 ) va jeter les bases d'une nouvelle révolution scientifique qui va transformer notre vision du monde. Les lois de la physique sont similaires dans tous les repères inertiels, la vitesse de la lumière est invariante et enfin, il y a équivalence entre masse et énergie, le fameux E= mc2, la Relativité Restreinte était née.
      L'esprit cartésien devient relativiste.
      Après avoir montré les lois pour deux observateurs en mouvement non accéléré, Einstein exposera, en 1916, dans sa Relativité Générale les lois pour deux observateurs soumis à des accélérations.
      L'espace-temps est variable ! La gravitation est causée par la courbure de l'espace...
      L'éclipse solaire de 1919 apporte la preuve éclatante de la justesse de ses théories.
      L'avance du périhélie de la planète Mercure est enfin expliquée.

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      En 1912, Slipher (1875-1969), astronome américain, découvre que la nébuleuse d'Andromède se rapproche de nous à 200 km/s. Poursuivant ses travaux il découvrira que la plupart des galaxies s'éloignent de nous. En 1921, il évoque l'idée d'un univers en expansion.

    • Des équations fondamentales de sa théorie de la Relativité Générale, Einstein déduira un modèle d'univers stationnaire, homogène et isotrope, illimité mais de "Rayon spatial" fini ( à courbure positive ).

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      En 1917, De Sitter (1872-1934), l'astronome hollandais, allait en déduire, lui, un espace infini ( à courbure négative ).

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      En 1922, Friedmann (1888-1925), mathématicien russe, montre que les deux modèles précédents sont instables. Le "Rayon spatial" de l'univers doit évoluer avec le temps.

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      En 1924, Hubble (1889-1953), va découvrir dans les nébuleuses spirales proches, des étoiles particulières, extrêmement importantes pour l'astronomie, les céphéides.
      Ces indicateurs de distance vont permettre à Edwin Hubble d'énoncer en 1930 sa fameuse loi, élément central de la théorie du Big Bang : Les galaxies s'éloignent de nous à une vitesse proportionnelle à leur distance.
      L'univers est en expansion !

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      George Le Maître (1894-1966), ecclésiastique belge, avait publié dès 1927, un modèle d'univers en expansion à partir d'un "unique atome primordial", extrêmement dense et chaud. Sa paternité sera reconnue plus tard.

      Paradoxalement, la théorie du Big Bang doit son nom à l'un de ses plus farouches opposants, Fred Hoyle, qui a utilisé ce terme pour la ridiculiser lors d'une émission télévisée en 1950. L'image, caricaturale ( car le Big Bang n'est pas une explosion mais une expansion ), a tellement marqué les esprits qu'elle perdure de nos jours.
      Auparavant cette théorie était connue sous la dénomination de "modèle de Friedmann-Lemaître" ou "cosmologie de FLWR". (
       1 )

      Cette nouvelle théorie hérétique se trouvait alors en concurrence avec l'univers statique, défendu par Einstein et tous les scientifiques de l'époque. Einstein avait introduit dans ses équations la fameuse "constante cosmologique" dont le but était de contrer l'effet gravitationnel afin de maintenir l'univers statique. Il reconnut plus tard que ce fut "la plus grosse bourde de son existence"...

      C'est George Gamov, élève de Friedmann, qui, en 1948, présente définitivement les bases de la théorie du Big Bang telle que nous la connaissons. Il fit notamment la prédiction d'un rayonnement de fond cosmologique.
      Ce rayonnement micro-onde de l'univers ( 
      isotrope, d'environ 3 Kelvins ) est découvert en 1964 par Arno Penzias et Robert Wilson.
      Cette découverte leur vaudra le prix Nobel, car pour la très grande majorité des scientifiques, elle confirme les prédictions théoriques.

      Dès lors, la théorie du Big Bang est qualifiée de "Standard" et érigée en dogme.
      Cette théorie est également largement perçue comme une interprétation acceptable de
      la Création Biblique...

      Pourtant, au fil du temps, les scientifiques découvrent des anomalies dans la théorie par rapport aux observations.
      Il faut sans cesse faire appel à de nouveaux éléments comme l'inflation d'Alan Guth en 1981 puis la nouvelle inflation de Andreï Linde un peu plus tard, pour colmater les brèches et les brèches des brèches...
      Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut "quelques aménagements", mais la théorie reste valable !
      ...Pour combien de temps encore ?...

       


      Selon la théorie du Big Bang...

      L'univers est le résultat d'une expansion de l'Espace-Temps à partir d'une "singularité", ( 3 ).
      Cette expansion s'est faite à une vitesse située entre la vitesse de la lumière et 1 000 fois celle-ci.
      De cette vitesse initiale dépend le futur de notre univers :

      • Si l'énergie cinétique domine, l'univers sera en expansion indéfiniment en se refroidissant...
      • Si l'énergie potentielle domine, l'attraction gravitationnelle entraînera l'univers vers un Big Crunch. Un retour à cette singularité initiale...

       

      L'univers a donc un âge estimé suivant les études, entre 12 et 15 milliards d'années en moyenne.
      L'étude publiée dans Science le 3 janvier 2003 annonce une fourchette située entre 11,2 et 20 milliards d'années.
      Une découverte du 25 mars 2003 situe la galaxie la plus lointaine jamais observée à 13 milliards d'années lumière... Ce qui repousse l'âge de l'univers à au moins 14 milliards d'années lumière...

      On a déterminé récemment que l'expansion de l'univers était en accélération.

      La théorie du Big Bang ne permet toujours pas d'affirmer si l'univers est "courbe", ( "ouvert" ou "fermé" ) ou "plat". Les observations les plus récentes semblent néanmoins indiquer qu'il serait "plat".
      On ne sait toujours pas si l'univers est fini ou infini...

       

      Dans les "quelques minutes" qui ont suivi le Big Bang, les réactions nucléaires ont synthétisé pratiquement tout l'hélium et l'hydrogène de l'univers.

      Le rayonnement fossile enregistré par le satellite COBE date de "300 000 ans" après le Big Bang, c'est à cette époque que l'univers devient "transparent". C'est l'horizon cosmique.

      En se dilatant, l'univers se refroidit.

      La matière se condense en galaxies, qui se fragmentent en étoiles et se regroupent en amas. La première génération d'étoiles fabrique les premiers éléments lourds (  carbone, oxygène, silicium et fer ). A leur "mort", ces étoiles répandent la matière sous forme de gaz et de poussières qui vont alors s'agglomérer pour former de nouvelles étoiles avec leur cortège de planètes, etc., jusqu'à nous...

       

      Ainsi, l'univers a une histoire ( quand nous regardons loin, nous voyons le passé ) et est en perpétuelle évolution, ainsi que tout ce qui le compose...

      La théorie du Big Bang est incomplète mais elle a le mérite de rester ouverte et d'être évolutive.

       


      Les succès du Big Bang...

      La théorie du Big Bang repose sur quatre piliers :

      • La nuit est noire, ( paradoxe d'Olbers )
      • La composition chimique de l'univers et la formation des éléments en concordance avec ce que nous connaissons de la mécanique quantique
      • Le redshift comme indicateur de la vitesse de récession des galaxies
      • Le fond de rayonnement fossile dont les "rides" seraient les "germes" des galaxies.

       


      Les anomalies du Big Bang...

      • Formation des galaxies, des amas et des super amas de galaxies
      • Les galaxies Seyfert et les quasars ( travaux de Halton Arp )
      • Autres causes possibles pour le redshift et pour le fond de rayonnement cosmique
      • La non prise en compte des forces électromagnétiques ( le plasma constitue plus de 90 % de la matière connue )
      • L'anti-matière, où est-elle ? Pourquoi la matière a-t-elle prédominé ?
      • La matière sombre, l'énergie noire, qui constituent 90 à 99 % de l'univers et qui nous sont encore inconnues
      • La structure fractale de l'univers
      • La trop grande uniformité du rayonnement de fond cosmique et son origine controversée
      • L'âge des étoiles les plus vieilles concorde mal avec l'âge supposé de l'univers
      • etc.

       


      Les autres modèles cosmologiques

       





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