• L'ALCHIMIE SPIRITUELLE

    D’abord essayer de définir ce que peut être l’alchimie spirituelle.
    Elle peut être définie simplement comme l’art de se transformer pour devenir meilleur. La méthode n’est pas la seule, bien d’autres peuvent être utilisées mais celle-ci remonte quasiment à la nuit des temps, et même des Templiers; on peut la commenter, la critiquer, la questionner, mais au fil des siècles elle a prouvé son éventuelle efficacité.
    Nous ne savons presque rien de l’univers ni de nous-mêmes.
    Pourtant, nous aspirons à expérimenter le réel. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux. » disait Platon
    Faire de nous les sujets de nos expérimentations est l’aventure la plus passionnante. Vous savez pratiquement tous comment procéder: c’est le but même de toute initiation ésotérique. Par l’auto-observation, en nous regardant agir et réagir, nous nous apercevons que nous sommes finalement des êtres très peu libres et très peu maîtres de nos vies. Nous ne sommes faits que de paquets de mémoires qui s’activent en réaction à tel ou tel événement.
    Nos consciences sont attachées à ces mémoires, au passé. Elles ne sont pas libres. C’est notre ego. La première opération d’alchimie spirituelle consiste à libérer le plus possible cette conscience.
    C’est par les forces qui nous composent que nous pourrons nous transformer harmonieusement par leurs conjonctions. L’aspect féminin ou ANIMA ( ce qui est animé ) gouverne notre structure physico-psychique, dans sa forme immanente, proche de nous. Mais nous ne pouvons nous transformer que par l’aspect masculin ou ANIMUS ( ce qui anime ) qui nous donne la force d’oeuvrer à notre transformation dans sa forme transcendante, ultime.
    Deux outils représentent cette force en F.’. M.’. , le Ciseau et le Maillet.
    Cette image a le pouvoir de produire sur nous un élan du coeur, la force de travailler à notre transformation. Elle nous provient de l’Air que nous respirons, de l’Eau que nous buvons, du Feu du soleil qui nous éclaire et nous réchauffe et de la Terre qui est notre environnement que nous devons protéger intelligemment de façon à garder des lieux de beauté et d’harmonie.
    Le travail ésotérique nécessite beaucoup de constance, de concentration et donc d’énergie. Ce long travail de détachement progressif amène la conscience à vivre de plus en plus une certaine innocence retrouvée : la grâce de l’instant. Cet instant de beauté grandissante qui mène à l’éclosion spontanée de nombreuses vertus et de l’amour humaniste ; l’âme prend son envol. Mais le travail n’a fait que sa première oeuvre ; l’ego est encore là.
    La deuxième oeuvre, est l’aspiration à la vérité, une amorce de mouvement vers le haut, une verticalisation de la conscience dans toute l’humilité de notre personne, qui nous permet d’éviter toute illusion sur nous-mêmes. La vérité révèle l’humilité qui nous permet d’atteindre l’accumulation de certaines forces vitales, ces énergies harmonieusement réparties dans notre corps, que nous pouvons utiliser pour nous transformer.
    La première des facultés que nous devons utiliser est notre concentration, qui permet notre attention, fer de lance de notre acuité sensorielle. Elle nous permet de prendre les bonnes décisions d’instant en instant, et d’avancer dans la bonne direction. Ce qui favorise notre intuition qui, mystérieusement dit-on, émane du coeur.
    Les alchimistes spirituels ne se contentent pas de transformer leur conscience, quelle que soit leur recherche ésotérique. Pour tous, l’univers est un vaste champ de consciences qui se touchent et qui doivent collaborer dans l’accomplissement d’un destin commun.
    Lorsqu’elles ne se touchent plus, la faute incombe à l’ego dans lequel elles se sont elles-mêmes enfermées. Travailler à leur libération est le but de l’alchimiste, comme de tout initié. Moyen fabuleux d’être heureux et de s’accomplir ; apporter une pierre de plus à l’édifice de ceux qui ont le privilège d’apprendre à servir et à aider.
    Tenter de résumer un chemin initiatique en quelques phrases, même si elles sont nombreuses, s’avère difficile car cette quête est une expérience plus pratique que théorique, qui demande toute une vie. L’initié est tel l’Ermite, l’arcane IX du Tarot, celui de la fin de cycle qui va revivre, avançant à tâtons avec son bâton pour écarter les obstacles, éclairé de son faible falot. Pourtant, ceux qui ont une autre motivation que l’amour de l’humanité se perdront en chemin.
    Les F.’. Initiés étaient au courant des mystères de la ‘’ bruine ignée’’ active dans notre corps. Ils connaissaient ses attributs, son origine, ainsi que le parcours qu’elle emprunte pour s’élever vers la tête où elle donne naissance à de multiples activités créatrices de nature mentale et spirituelle.
    Le ‘’ serpent de feu ‘’ a son véritable foyer dans le cerveau ; il emprunte la ‘’ médulle oblogonta ‘’ à travers la colonne vertébrale jusqu’aux organes inférieurs qui servent à la génération physique. Il est le départ de notre régénération et de nos pouvoirs spirituels.
    Les anciens alchimistes divulguèrent une profonde vérité en déclarant que ‘’la pierre vivante ‘’ est formé de l’union du soleil : ANIMUS et de la lune : ANIMA ; c’est lui l’oeuvre divine accomplie.
    Au fur et à mesure que l’aspirant se consacre à l’existence supérieure et se spiritualise, les courants remontent vers la tête où ils forment un pont de lumière : la lumière invisible de l’initié, de ceux qui tissent
    le ‘’vêtement de l’âme ‘’ par pureté et au service aimant et altruiste de l’humanité.
    Elle est le guide intérieur illuminant tout homme qui vient au monde, cette lumière depuis si longtemps obscurcie par les pensées mortelles matérialistes, mais qui une fois éveillée, mène à l’accomplissement de toute vérité.
    Ce cordon médullaire joue un rôle important dans l’oeuvre alchimique ; il est ce fleuve sacré que mentionnent toutes les religions du monde, symbolisant la précieuse essence spinale.
    ‘’L’âme est la fontaine de la sagesse, le livre d’images des âges révolus ; il vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je que je vous ai dit ‘’ disait Voltaire.
    Rappelons nous !
    J’ai dit.
    J.F.L

     


    Nombreux sont les récits légendaires dans lesquels un héros se trouve confronté à un effroyable dragon, gardien de l'entrée d'une caverne où se trouve caché un trésor, qu'il s'agisse de monceaux d'or et de pierreries ou parfois d'une belle princesse qui s'y languit de solitude. Bien souvent le héros terrasse le dragon de sa lance ou de son glaive, lui perçant les entrailles et faisant jaillir des ténèbres la lumière éblouissante qui vient couronner l'achèvement de son OEuvre, la délivrance de l'Autre, part cachée de l'Androgyne originel, le dévoilement, la mise en lumière, sous sa forme symbolique d'Or, de ce qui est inestimable en tout homme et reste trop souvent enfoui au plus profond de lui, imbriqué dans la gangue qui lui cache à lui-même les trésors que lui a prodigués la Nature.
    Qu'il s'agisse de " l'énorme Dragon rouge-feu, à sept têtes et dix cornes " de l'Apocalypse, vaincu par Michel et ses Anges;
    de la Méduse dont Persée trancha la tête d'un coup de serpe d'or,faisant jaillir de son corps Pégase, le cheval ailé; du monstre marin auquel devait être sacrifiée Andromède et que le même Persée décapita;
    de Ladon le dragon à cent têtes, chargé par Héra de protéger les pommes d'or du jardin des Hespérides, et qui fut tué par Héraklès;
    ou encore du dragon Fafner de la mythologie scandinave, qui gardait le trésor d'Odin et que Sigurd tua avec l'épée Gram forgée par Regen, le frère du dragon, il est bien là question de tout autre chose que de contes pour enfants ou de récits de dimension dualiste, pouvant allégoriquement s'interpréter comme la délivrance de la princesse-terre qui sommeille et attend le souffle tiède du printemps, par le chevalier-soleil qui terrasse le dragon-hiver.
    Le cercle de flammes qui entoure la Walkyrie Segerdrifva, que délivre Sigurd, ne suffit pas à faire fondre la carapace de glace qui enserre le Glasberg, la Montagne de Verre sur laquelle le dieu Wotan, son père, l'a magiquement endormie pour la soustraire à l'amour de Siegmund. Il faudra que Sigurd mette en pièces avec son épée la cuirasse où elle était claustrée.
    Il n'y a que les rayons du soleil, transmis par l'épée du chevalier, axe de lumière transperçant les oppositions et les contraires afin de faire renaître l'unité, qui soient capables de briser les cercles de protection dans lesquels s'enferment (ou se font enfermer) les hommes.
    Ainsi les flammes symbolisent-elles en cet exemple, non la protection, l'interdiction de passer, comme lorsqu'elles sont utilisées pour éloigner les bêtes sauvages ou les prédateurs, mais bien la purification, le signe qui indique que l'on va franchir la limite invisible qui sépare l'ordinaire du magique, le profane du sacré.
    La fille du Roi est prisonnière du Roi et le chevalier vient l'éveiller, la libérer.
    Le Roi est celui qui a la Connaissance la plus totale, il est celui qui a recueilli la sagesse, la mémoire du Monde, il représente l'inconscient collectif.
    La fille du Roi, la princesse, représente l'inconscient individuel, qui sans expérience personnelle, ne peut émerger de l'inconscient collectif, non pas s'en séparer, mais s'individuer.
    Le chevalier est le principe actif de la conscience, qui viendra la libérer du poids de cette contrainte. En échange de quoi, la fille du Roi lui apportera en dot un fragment de la mémoire du Monde héritée de son père (Segerdrifva apprit à Sigurd le langage des runes, et ce dernier, après avoir rôti le coeur du dragon et l'avoir mangé, put comprendre le langage des oiseaux).
    Il ne pourrait donc y avoir de développement actif de l'homme sans "alliance" préalable de l'inconscient collectif, de l'inconscient individuel et du conscient.
    Pour échapper à tout discours d'école, j'essaierai d'employer des termes plus neutres, que nous définirons ensemble au fur et à mesure de l'avancement de nos travaux, que chacun percevra selon ses possibilités, son niveau de compréhension, sachant que derrière les mots il y a d'innombrables significations, et que nous sommes à la recherche du sens.
    Il s'agit ici d'un enseignement, d'une action de transmission de connaissances, au sens d'enseigner un chemin, de l'indiquer, de le montrer.
    Le cercle magique ne se franchit pas d'une enjambée. La clef des magiciens est la Clavicule de Salomon, mais la liberté de passage s'effectue grade après grade par l'adoubement qui crée, reçoit et constitue le néophyte. Coup de plat d'épée sur les clavicules gauche et droite ainsi que sur la tête. (Cf. FBA N°8 sur l'accolade, et plus particulièrement "le point d'assemblage" de Carlos Castañeda)
    Il convient donc de recevoir cet enseignement, non pas de manière spéculative mais "perceptivement", c'est à dire d'une manière "ressentie", la représentation des mots ne se faisant pas par l'analyse, mais par une construction consciente à partir des sensations.
    Il nous faudra toujours avoir à l'esprit que toute chose a une double face, et que l'une n'existe pas sans l'autre. Il en est ainsi, chez Camus, de l'homme de l'absurde qui, tel Sisyphe, est condamné à rouler un énorme rocher jusqu'au sommet d'une colline, tâche impossible et éternelle car le rocher retombe sans cesse…
    "Voici l'étrangeté: s'apercevoir que le monde est "épais", entrevoir à quel point une pierre est étrangère, nous est irréductible, avec quelleintensité la nature, un paysagepeut nous nier…
    t
    ' '
    …Le monde nous échappe puisqu'il redevient lui-même…
    …L'absurde naît de cete confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde…"
    La conséquence est donc l'exigence pour l'homme…
    "…de s'installer au sein d'un monde à la mesure de lhomme, de nespérer rien de l'au-delà, mais d'épuiser le donné…"
    Le destin de l'homme est alors de prendre sur soi la souffrance dans un monde sans signification (et sans Dieu pour Camus). Lorsque Sisyphe, à l'heure de la conscience, retourne à son rocher et relance son supplice, il devient supérieur à son destin.
    "…L'homme doit maintenir son exigence inconditionnelle d'unité et de sens, même s'il sait qu'elle ne peut être satisfaite."
    Il devient l'homme révolté, celui qui se rend compte qu'il n'est pas seul avec son destin et qui s'identifie aux autres hommes souffrants. Le fondement de toute révolte est la solidarité, et si au cours de la révolte l'homme se sacrifie, c'est au profit d'un bien (liberté, justice, équité…) qui dépasse son destin propre.
    Jusqu'à présent, nous pouvons être d'accord sur cette double nature qui régit tous nos actes, bien que nous ne comprenions pas tout à fait pourquoi tantôt nous sommes mus par notre système de pensée "vision de l'absurde", tantôt par celui de la révolte. Nous ne réagissons pas tous de la même manière face à un même événement, et pourtant, au-delà des différences d'approches que l'on peut observer dans la Maçonnerie (matérialiste, déiste, théiste, voire occultiste…), il semble qu'il y ait chez nombre de Maçonnes et de Maçons le désir de comprendre ce vers quoi nous allons, mais aussi le désir d'y aller ensemble.
    Dans le Temple, il y a trois espaces bien distincts qui ne forment qu'une réalité: le Pronaos (séparation entre le profane et le sacré), le Naos (l'enceinte sacrée où se pratique le rituel, et le Saint des Saints (invisible derrière notre Porte d'ivoire, ouverture sur le transcendant).
    Dans le temple de l'homme, il y a aussi trois espaces aux limites moins franches:
    la Sub-conscience (ce que nous laissons derrière nous, mais aussi ce dont nous sortons), la Soi-conscience ( ce que nous affinons ici et maintenant) et la Super-conscience, (ce vers quoi nous allons). Ces trois états de la conscience sont ceux qui nous sont immédiatement préhensibles car ils relèvent du domaine du spéculatif, mais la face cachée de ces trois états n'en existe pas moins:
    LA Sub-conscience, c'est aussi l'aspect ou état de ce qu'il nous reste à découvrir et à travailler, la Soi-conscience, c'est aussi l'aspect ou l'état de ce que nous sommes censés vivre "ici et maintenant", et la Super-conscience, c'est aussi l'état ou aspect de conscience que nous sommes censés vivre en devenant un Adepte parfait dans la transformation du Grand OEuvre. C'est l'Energie supérieure qui descend par la baguette du magicien, par le bâton du Maître de Cérémonies, par l'épée du Grand Expert, c'est l'Energie qui est transmise par l'épée flamboyante du Vénérable, par la Parole qui crée, par le souffle qui donne la vie. Car derrière tout cela, il y a la Puissance de Vie, la Totalité, le Néant.
    LE GRAND OEUVRE
    "En alchimie, le plomb symbolise le chaos matérialisé, incarné. L'or symbolise, de la même manière, la création finalement délivrée du vide qui l'abolissait.
    L'oeuvre alchimique est progressive. La quête avance sans cesse et jamais ne s'achève. Le soufre et le mercure réagissant l'un sur l'autre nous ont introduit en cet endroit si sombre, auplus profond de nous même, où tout se confond, juste avant que chaque chose naisse à sa propre nature.
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    Le vitriol dissout même jusqu'à l'ombre qui y règne e mène à la putréfaction.
    Le fond ultime de l'ombre, c'est le o, le néant créateur." (Cf. FBA N°4, sur le Zéro)
    La pierre cachée que le profane est appelé à découvrir sous l'épaisseur du mot VITRIOL, est sa propre âme, au sens de ce qui l'anime. L'alchimie, c'est avant toute chose le processus de création de l'homme par lui-même.


    En 1784, Joseph Balsamo (1743-1795), alias Cagliostro, créait à Lyon le " Rite de la Haute Maçonnerie Égyptienne " qui ne lui survécut pas. Le hiérophante ou " Grand Cophte ", son titre en Maçonnerie Égyptienne, affiche son objectif ; la construction d'un corps de lumière, un corps glorieux. Dans les quarantaines spirituelles, il précise :
    " Chacun recevra en propre le Pentagone (Étoile Flamboyante), c'està-dire cette feuille vierge sur laquelle les Anges primitifs ont imprimé leurs chiffres et leurs sceaux, et mun de laquee il se verra devenu Maître et chef d'exercice ; sans le secoursd'aucunmortel, son esprit est empli d'un feu divin, son corps se fait aussi pur que celui de l'enfant le plus innocent, sa pénétration est sans limites, son pouvoir immense, et il
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    n'aspire à plus rien d'autre qu'aurepos pour atteindre l'immortalité et pouvoir dire lui-même : Ego sum qui sum. "
    Cette immortalité étant acquise pendant la vie physique, Cagliostro décrit ici une étape de l'alchimie interne.
    Il y a donc une transformation hermétique, dirigée par ce que j'appelais la Soi-conscience humaine, c'est à dire une opération alchimique effectuée sous la direction de l'intelligence "Soi-consciente" de l'homme. Générée par la pensée de l'homme, elle se réalise concrètement au moyen de changements effectués dans son corps physique.
    Le feu divin, l'énergie, les forces du Pouvoir Universel et de la conscience, vont permettre à l'alchimiste de se transmuter lui-même. Il lui faut pour cela abandonner les métaux à la porte du temple, de son temple personnel, car ce dont il s'agit, c'est bien d'atteindre un état transmué et perfectionné de la personnalité humaine, véritable "Pierre des Sages". L'homme devient une nouvelle créature munie de pouvoirs inconnus de l'être ordinaire.
    Mais avant tout, il faut se créer soi-même, c'est à dire:
    • d'abord dissoudre le vieil homme
    • et coaguler le nouveau à la place.
    Au centre du laboratoire alchimique, il y a l'Athanaor. Il a pour emblème le Pentagramme. C'est l'organisme humain.


    Ses cinq pointes correspondent aux 5 aspects de la réalité et sont les 5 phases de la manifestation : la quintessence (5ème essence ou éther de l'espace), le feu, l'eau, l'air et la terre.
    Toute petite partie est à la grande ce que la grande est au tout.


    Il y a un rapport homologique entre la nature et l'homme, identique à celui qui existe entre l'homme et celui que nous conviendrons d'appeler Dieu.
    Souvenons-nous du rituel maçonnique (Cf. FBA N° 4 sur le Zéro)
    Grand Maître: Que vous a-t-on appris ?
    Maçon Très Libre: On m'a dit : "Dieu est".
    Grand Maître: Que vous a-t-on dit de plus ?
    Maçon Très Libre: Entre Dieu et votre conscience, ne permettez à personne de s'interposer.
    Grand Maître: On a ajouté: "Vous le nommerez Dieu, Créateur, Providence, Nature, Loi, Force, Energie, Vie suivant les tendances de votre esprit. Soyez avant tout sincère; défendez votre liberté contre autrui et contre vous-mêmes; ne portez jamais atteinte à la liberté d'autrui.
    Vénérable Orateur: Tel est en effet le dernier mot de la sagesse humaine….
    Un travail va donc s'effectuer à la fois sur la matière qui nous constitue, mais aussi comme le disent certains, sur " l'âme à tiers ". Il s'agit non seulement d'un travail de laboratoire, mais aussi d'oratoire. Il s'agit de prier, non pas nécessairement de "s'adresser à un être surnaturel par des pensées exprimées ou non, pour l'adorer ou lui demander une grâce", mais d'arriver à ressentir, de percevoir l'Unité dont nous sommes partie intégrante.
    Ce travail de perception va nous amener à discerner les différents niveaux d'énergie issus du fractionnement de l'Unité, et que nous retrouverons dans les différentes étapes de purification de la matière.
    Ces niveaux d'énergie sont au nombre de 7, les sept mondes.


    A sept planètes correspondent sept métaux, sept couleurs et sept lieux du corps, les chakras.
    Les sept couleurs sont celles des sept planètes situées dans l'Arbre de Vie. Elles correspondent aux sept étoiles intérieures qui sont les mêmes que les 7 chakras du Yoga.
    C'est l'activité vibratoire de ces étoiles qui est transmuée et sublimée, ce qui permet à l'Adepte de recevoir l'illumination spirituelle et un corps renouvelé.
    Cet état de vitalité rayonnante est communicable par projection d'une force réelle (qui correspond à la "poudre de projection" alchimique) sur des profanes, mais qui doivent au préalable, être purifiés.
    L'Alchimie est un état de conscience qui se reflète sur le plan physique comme un état vibratoire parfait.
    Cet état existe déjà dans la nature, mais il appartient à l'Alchimiste de le manifester dans sa personnalité.
    On doit être la Pierre avant de la fabriquer.
    Chakras couleurs métaux planètes


    orange mercure mercure
    blanc argent lune
    vert cuivre vénus
    jaune or soleil
    bleu étain jupiter
    rouge fer mars
    noir plomb saturne
    7 métaux, 5 éléments et 3 principes, dont toute chose est la manifestation.
    Le Soufre, matière qui brûle facilement et qui évoque les flammes de l'enfer, les passions bouillonnantes. Sa qualité est d'être ardente et passionnée.
    Le Mercure, matière liquide, chacune de ses gouttelettes est comme un miroir qui reflète ce qui l'entoure. Mouvement rapide comme celui d'une créature vivante. C'est le Vif-Argent. Sa qualité est vitale et réfléchissante.
    Le Sel, qui arrête la dissolution. Sa qualité arrête et lie.
    En réalité, ces trois principes indiquent trois modes différents de la Chose-Une.
    Et chaque mode a des propriétés ressemblant à l'un de ces éléments.
    Le Soufre correspond aux Radjas indous, c'est à dire au désir.
    Le Mercure aux Sattvas, c'est à dire à l'intelligence.
    Le Sel aux Tamas, c'est à dire à l'inertie.
    Toute chose est donc la manifestation de ces trois principes,
    Mais la Chose-Une se manifeste suivant 5 classes d'expression, qui sont:
    La quintessence !
    Le feu !
    L'eau ! ou Tattvas des Indous, principes subtils L'air ! de la sensation
    La terre !
    Purification de la matière. D'abord purification du corps, ensuite de l'esprit.
    Purification, ce qui sous entend qu'initialement la matière pure a été souillée.
    Sendivogius indique que la pierre des philosophes était à l'origine une eau qui a été durcie par l'action d'un mystérieux agent ou esprit nommé soufre. Il explique que ce n'est pas cette pierre, dite Sujet des Sages, qui est la véritable mère des métaux, mais bien cette eau indifférenciée dont elle tire son origine.
    Comment ne pas penser, comme Fulcanelli le fit, au geste du légionnaire Longin perçant le flanc du Christ à l'aide de sa lance… " Et il sortit aussitôt du sang et de l'eau.." nous rapporte Saint Jean. Comment ne pas y associer l'image, la simple image, de Michel et ses Anges terrassant le Dragon rouge-feu…le rejetant sur la terre, où il vomit alors de sa gueule comme un fleuve d'eau derrière la Femme pour l'entraîner dans ses flots.
    Mais comment oser comparer l'incomparable, le Christ à Satan, l'Agneau égorgé à l'antique Serpent ? Il ne s'agit que de comparer l'eau qui donne la vie et celle qui entraîne la mort. Apparemment sous la même forme.
    En chacun de nous coexistent l'Agneau et le Serpent. L'homme est comme un arbre fruitier qui a perdu ses fruits et ses feuilles à la fin de l'automne et ne peut plus compter que sur ses racines pour prolonger sa vie. Dissoudre le vieil homme en nous afin qu'un nouveau coagule à sa place. Le laboratoire de l'Alchimiste est sa propre personnalité. Mourir à soi-même, pas à pas, graduellement, sur le plan du mental et sur celui du corps.
    Au plus profond de nous se cache une Pierre, celle qui a été rejetée par les constructeurs (Ehben masso ha bonaïm, en hébreu), une Lumière cachée (Aur Genoz, en hébreu) . Ces deux groupes de mots ont la même correspondance numérique en hébreu que Hiram Abiff.
    Cette Pierre existe en nous au travers des éléments qui la composent, métaux et couleurs. Existe en nous une force secrète qui doit être élevée d'un chakra, ou métal, à un autre, jusqu'à ce que le pouvoir de l'ensemble des sept soit sublimé dans le plus haut.
    La parfaite union de cet ensemble est suggérée par l'union des deux mots, Ab = le père, et Ben = le fils, dans ehben = la pierre.
    Pierre brute, pierre cubique, Pierre philosophale…
    Où en sommes-nous ?
    G.H.


    Nébuleuse du Pentagramme (peinture de Gilbert Dall'Anèse)





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