• Introduction à la Qabbalah Danudata

    Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth par Mathers



    Traduction de l'introduction de Mathers
    Note : ce texte est l'introduction de Mathers à sa traduction anglaise de la "Qabalah
    Denudata" de Knorr von Rosenroth, traduction latine, publiée en 1684, d'un ouvrage
    original hébreu, le Sefer Ha Zohar. L'ouvrage de Mathers est paru à Londres en 1888.
    Ce texte nous semble réellement utile aux personnes désireuses d'entrer en contact
    avec la Kabbale. L'exposé de la doctrine est complet, clair, parfois difficile certes mais
    profond et juste, au contraire de nombre d'ouvrages aujourd'hui sur le marché.
    Cette pseudo traduction1 ainsi que les intertitres et notes de bas de pages et
    adaptations sont du traducteur, Spartakus FreeMann. La première version de 1999 a été
    revue ce mois de septembre 2003 e.v. au zénith de Libertalia.
    1 Pseudo traduction puisque son auteur n'est pas traducteur, mais aussi par le fait du travail d'adaptation.
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    Introduction
    Les premières questions que le lecteur non initié à la Qabalah2 va
    certainement poser sont : Qu'est la Qabalah ? Qui en est l'auteur ? Quelles en sont les
    diverses branches ? Quels en sont les enseignements ? Et pourquoi une traduction
    est-elle nécessaire à l'époque actuelle ? ...
    Je répondrai tout d'abord à la dernière question. A notre époque, se répand au
    sein de la société le puissant courant de la philosophie occulte ; Les hommes qui
    réfléchissent commencent à s'éveiller au fait qu'"il y a plus de choses dans les cieux et
    sur la terre que ce qui peut en être rêvé par leur philosophie"; Et, surtout, on
    pressent que la Bible, qui fut sans aucun doute plus mal comprise que n'importe quel
    autre livre jamais écrit, contient de nombreux passages obscurs et mystérieux qui
    sont inintelligibles sans quelque clé pour en dévoiler le sens. CETTE CLE EST
    DONNEE PAR LA QABALAH. Ainsi, ce travail devrait être d'un certain intérêt à tous
    les étudiants en bibliologie ou en théologie. Chaque chrétien doit se poser la
    question : "Comment puis-je prétendre comprendre l'Ancien Testament si je suis
    ignorant de la méthode de construction appliquée par ce nation3 dont les livres
    sacrés en constituent le fondement ; et si je ne connais pas la signification de
    l'Ancien Testament, comment puis-je m'attendre à comprendre le Nouveau ?". Si la
    véritable et sublime philosophie de la Bible pouvait être mieux appréhendée, il y
    aurait sans doute moins de fanatiques et de sectaires. Et qui peut calculer l'étendue
    des dégâts occasionnés aux personnes impressionnables et excitables par les bigots
    qui se présentent toujours en tant qu'éducateurs du peuple ? Combien de suicides ne
    sont pas le résultat de manies et de dépressions religieuses ? Quelle quantité de nonsens
    sacrilèges n'a pas été promulguée comme véritable sens aux livres des Prophètes
    et de l'Apocalypse ? Si l'on prend la traduction des textes sacrés hébreux - qui est
    incorrecte sous bien des aspects - comme fondement, et un esprit déséquilibré et
    enflammé comme maître d'oeuvre, à quelle sorte d'édifice peut-on s'attendre comme
    résultat ? Je le dis sans crainte aux fanatiques et aux bigots de notre époque : vous
    avez fait choir le Sublime et l'Infini de son trône, et à Sa place vous avez placé des
    forces maléfiques infinies ; vous avez substitué un dieu de désordre et de jalousie à un
    2 Nous adoptons ici le terme Qabalah qui est plus proche du sens original du mot en hébreux que l'habituel Kabbale.
    3 C'est à dire le peuple d'Israël.
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    Dieu d'ordre et d'amour ; vous avez perverti les enseignements du Crucifié. De sorte
    qu'à l'époque actuelle, une traduction en anglais de la Qabalah est absolument
    nécessaire, car le Zohar n'a jamais été traduit dans la langue de ce pays, ni, pour
    autant que j'en sois conscient, dans tout autre langage vernaculaire d'Europe.
    La Qabalah peut être définie comme étant une doctrine ésotérique juive. On la
    nomme en hébreu hlbq, Qabalah, qui est dérivé de la racine lbq, Qibel, signifiant
    "recevoir". Cette appellation se réfère à la coutume de transmettre la tradition
    ésotérique oralement, et est très proche de "tradition".
    Etant donné que, dans ce présent travail un grand nombre de mots en hébreu
    ou en chaldéen doit être utilisé dans les textes, et que le nombre de personnes ayant
    une culture du langage sémitique est réduit, j'ai pensé qu'il serait préférable d'en
    donner une version en caractères romains, en respectant scrupuleusement
    l'orthographe. Je joins donc une table montrant de manière synoptique les alphabets
    usuels hébreu et chaldéen (commun aux deux langues) avec les caractères romains
    par lesquels j'ai exprimé ces lettres dans ce travail4 ; ainsi que leurs noms, leurs
    pouvoirs et leurs valeurs numériques. Il n'y a pas de caractère numérique distinct en
    hébreu et en chaldéen ; par conséquent, comme c'est également le cas en grec, chaque
    lettre à une valeur numérique propre et il en résulte le fait important que chaque mot
    est un nombre, et chaque nombre est un mot. Il y est fait allusion dans l'Apocalypse
    où le nombre de la bête est mentionné et c'est sur cette correspondance entre les mots
    et les nombres qu'est basée la science de la Guematria (la première branche de la
    Qabalah littérale). Je reviendrai sur ce sujet ensuite. J'ai choisi la lettre romaine Q
    pour représenter la lettre hébraïque q, Qoph ou Koph, dont on peut trouver le
    précédant pour l'utilisation dans le "Livres Sacrés de l'Orient" de Max Müller. Le
    lecteur doit se rappeler que l'hébreu est presque entièrement un alphabet à
    consonnes, les voyelles étant pour la majeure partie fournies par des points et des
    marques placées habituellement sous certaines lettres - par ex. v (Vau), z (Zaïn) et le ]
    (Noun final).
    En ce qui concerne l'auteur et l'origine de la Qabalah, je ne puis faire mieux
    que de fournir le passage suivant tiré de "Essai sur la Qabalah" du Docteur Christian
    4 Ce tableau est absent de la présente traduction toutefois, nous y avons incorporé dans nos annexes un alphabet
    hébreu. Mais nous avons préféré remplacer les caractères latins peu lisibles par les caractères hébreux originaux.
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    Ginsburg, en mentionnant que ce mot a été écrit de diverses manières - Cabala,
    Kabalah, Kabbala, etc. J'ai adopté Qabalah, car c'est plus en consonance avec
    l'écriture hébraïque du mot.
    "Un système de philosophie religieuse, ou, plus proprement, de théosophie,
    qui a non seulement exercé pendant des milliers d'années une extraordinaire
    influence sur le développement mental d'un peuple aussi frustre que les Juifs, mais a
    captivé l'esprit des plus grands penseurs de la Chrétienté des XVIème et XVIIème
    siècles, doit attirer la plus grande attention des théologiens et des philosophes. Quand
    on ajoute que parmi ses adeptes, il y eut Raymond Lulle, le célèbre métaphysicien
    scolastique et chimiste (mort en 1315) ; Jean Reuchlin, le scolastique renommé et
    résurrecteur de la littérature orientale en Europe (1455-1522) ; Jean Pic de la
    Mirandole, le fameux philosophe et scolastique classique (1463-1494) ; Henri
    Corneille Agrippa, le distingué philosophe et physicien (1486-1535) ; Jean Baptiste
    von Helmont, un remarquable physicien et philosophe (1574-1637) ; le Docteur
    Henry More (1614-1687) ; et tous ces hommes, qui après des recherches sans aucun
    répits quant à un système scientifique qui leur dévoilerait les plus profonds des
    insondables secrets de la nature, et leur montrerait les liens réels qui unissent toutes
    choses entre elles, ont été satisfaits par cette théosophie, l'attraction par la Qabalah
    de l'attention des étudiants en littérature et en philosophie sera facilement admise.
    Cette attraction de la Qabalah n'est cependant pas limitée à ces hommes de
    littératures et à ces philosophes ; le poète également trouvera en elle le matériel
    suffisant pour l'exercice de son génie. Comment pourrait-il en être autrement d'une
    théosophie qui, nous en sommes sûr, est née de Dieu au sein du Paradis, fut élevée et
    protégée par les hôtes les plus choisis des cieux, et seulement entretenue avec les plus
    saints des enfants des hommes sur la terre. Ecoutez l'histoire de sa naissance, de son
    développement et de sa maturité selon ses adeptes.
    "La Qabalah fut enseignée par Dieu Lui-même à une compagnie choisie
    d'anges, qui formait une école théosophique au Paradis. Après la Chute, des anges
    communiquèrent très gracieusement cette doctrine céleste aux enfants obéissants de
    la terre afin de fournir aux protoplasmes les moyens de retourner à leur noblesse et
    félicité pristine. D'Adam elle passa à Noé et puis à Abraham, l'ami de Dieu, qui
    émigra avec elle en Egypte où les patriarches autorisèrent qu'une parcelle de cette
    doctrine mystérieuse soit communiquée à l'extérieur. C'est de cette manière que les
    Egyptiens obtinrent une connaissance de la Qabalah et que les autres nations
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    orientales purent l'introduire dans leurs propres systèmes philosophiques. Moïse, à
    qui fut enseigné toute la sagesse de l'Egypte, fut d'abord initié à la Qabalah dans le
    pays de sa naissance, mais il devint encore plus efficace lors de la marche dans le
    désert, quand non seulement il se voua à la Qabalah pendant les heures de loisirs
    pendant les 40 années, mais encore reçu des leçons d'un des anges. Par l'aide de
    cette science mystérieuse, celui qui donna la Loi au peuple Hébreu, fut capable de
    résoudre les difficultés qui surgirent lors de la conduite des Israélites, et ce en dépit
    des guerres et de la misère de la nation. Il cacha les principes de cette doctrine
    secrète dans les quatre premiers livres du Pentateuque. Moïse initia également les
    70 Anciens aux secrets de cette doctrine et ils la transmirent à leur tour de mains en
    mains. De tous ceux qui formèrent la chaîne continue de la tradition, David et
    Salomon furent les plus profondément initiés à la Qabalah. Aucun, cependant, n'osa
    la coucher sur le papier, jusqu'à Siméon Bar Yochaï, qui vivait aux temps de la
    destruction du second Temple... Après sa mort, son fils, Rabbi Eléazar et son
    secrétaire, Rabbi Abba, ainsi que ses disciples, collectèrent les traités de Siméon Bar
    Yochaï et composèrent le célèbre ouvrage ZHR, Zohar, la Splendeur, qui est le grand
    dépôt du Kabbalisme."
    La Qabalah est habituellement classée en 4 branches :
    (a) La Qabalah pratique;
    (b) La Qabalah littérale;
    (c) La Qabalah non-écrite;
    (d) La Qabalah dogmatique.
    La Qabalah pratique s'occupe de la magie cérémonielle et talismanique et sort
    de l'objet de ce travail...
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    La Qabalah Littérale
    La Qabalah littérale est citée en plusieurs endroits et par conséquent, la
    connaissance de ses principes généraux est nécessaire. Elle est divisée en trois partie :
    ayrtmg, Guematria ; nvqyrtvn, Notariqon et hrvmt, Temourah.
    La Guematria est une métathèse du mot grec  basée sur la valeur
    numérique des mots, comme je l'ai fait remarquer auparavant. Les mots d'une valeur
    numérique identique sont considérés comme étant une explication l'un de l'autre, et
    cette théorie est étendue aux phrases. Ainsi, la lettre shin, s, est 300 et est
    l'équivalent du nombre obtenu par la somme des valeurs numériques des lettres des
    mots ,yhla xvr, Ruach Elohim, l'Esprit de Dieu ; et elle est ainsi un symbole de
    l'Esprit d'Elohim. r = 200, v = 6, x = 8, a = 1, l = 30, h = 5, y = 10, m = 40 ; total =
    300. De la même manière les mots dxa, Achad, Unité, Un5 et hbha, Ahebah, amour
    ont chacun pour valeur 13 ; a = 1, x = 8, d = 4 et a = 1, h = 5, b = 2, h = 5. Le nom de
    l'ange ]vruum, Metatron et le nom de la Déité, yds, Shaddaï, font tous les deux 314 ;
    ainsi, le premier est pris comme symbole de l'autre. L'ange Metatron est considéré
    comme étant celui qui a conduit les enfants d'Israël au travers du désert, d'où Dieu
    dit : "Mon nom est en lui". Quant à la Guematria des phrases, (Gen. XLIX. 10), hlys
    aby, Yeba Shiloh, "Shiloh6 viendra" qui équivaut à 358, qui est le nombre de xysm,
    Messiah. Ainsi, et le passage Gen. XVII 2, hsls vnhv, Vehevva Shalisha, "Voici trois
    hommes". Equivaut à la valeur numérique laprv layrbg lakym vla, Elo Mikhael
    Gabriel veRaphael, "Ce sont Michaël, Gabriel et Raphaël ;" car chaque phrase
    équivaut à 701. Je pense que ces exemples suffisent pour rendre claire la nature de la
    5 En hébreu Achad signifie tout simplement UN.
    6 Ce mot, à la traduction incertaine, pourrait être rapproché de bhlys, infâme. Dans les commentaires habituels de
    la Torah, on l'associe au Messie. Ajoutons que 358 est aussi la valeur de sxn, le Serpent...
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    Guematria, particulièrement du fait que d'autres exemples peuvent être trouvés dans
    la suite de ce travail.
    Notariqon est dérivé du mot latin notarius, un écrivain. Il y a deux formes du
    Notariqon. Chaque première lettre d'un mot est prise pour l'initiale ou l'abréviation
    d'un autre mot, ainsi, à partir des lettres d'un mot, on peut former une phrase. Ainsi,
    chaque lettre du mot tysarb, Bereshith, le premier mot de la Genèse, est prise
    comme initiale d'un mot pour former hrvt larsy vlbqys ,yhla har tysarb,
    Berashith Rahi Elohim Sheyequebelo Israel Torah : "Au commencement, Elohim vit
    qu'Israël accepterait la Loi". Dans le même sens, je peux donner six exemples
    réellement intéressants de Notariqon formés à partir du même mot tysarb par
    Solomon Mei Ben Moïse, un qabaliste juif, qui embrassa la foi chrétienne en 1665 et
    pris le nom de Prosper Rugers. Ils ont tous une tendance chrétienne et par leur
    moyen, Prosper convertit un autre Juif qui était auparavant farouchement opposé à la
    chrétienté. Le premier exemple est ,ymt dxy ,tsvls ba xvr ]b, Ben Ruach Ab
    Shaloshethem Yechad Themim, "Le Fils, l'Esprit, le Père, Leur Trinité, Parfaite
    Unité." Le second est, vdvbit dxy ,tsvls ba xvr ]b, Ben Ruach Ab
    Shaloshethem Yechad Thaubodo : "Le fils, l'Esprit, le Père, vous adorerez La Trinité
    de la même manière." Le troisième, vdvbit ivsy vms rsa ynvsar yrvkb, Bekori
    Rashuni Asher Shamo Yeshuah Thaubado, "Vous adorerez Mon premier-né, Mon
    aîné, dont le nom est Jésus." Le quatrième, vdvbit ivsy vms rsa ]br avbb,
    Bedoa Rabban Asher Shamo Yeshuah Thaubado, "Quand le Maître viendra dont le
    nom est Jésus, vous l'adorerez." Le cinquième, hvrsat ivsy dlts rxba hyvar
    hlvtb, Bethulah Raviah Abachar Shethaled Yeshuah Thrashroah, "Je choisirai une
    vierge qui puisse donner Jésus, et vous l'appellerez bénie." Le sixième est vlkat
    ivsy ypvgs rttca ,ypor tgvib, Beaugoth Ratzephim Assattar Shegopi Yeshuah
    Thakelo, "Je me cacherai dans des gâteaux cuits au charbon, et vous mangerez Jésus,
    Mon Corps." L'importance kabbalistique de ces phrases comme porteuses de
    doctrines chrétiennes ne peut être que difficilement éludée.
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    La seconde forme de Notariqon est l'inverse de la première. Par celle-ci, les
    initiales ou les finales ou les deux ou encore les lettres médianes d'une phrase sont
    prises pour former un ou des mots nouveaux. Ainsi la Qabalah est appelée hrtsn
    hmkx, Chokhma Nesthora, "la Sagesse Secrète ;" et si nous prenons les initiales de
    ces deux mots, x et n, nous formons, par la deuxième forme de Notariqon, le mot ]x,
    Chen, "grâce." De la même manière, des initiales et finales des mots hmymsh vnl
    hliy ym, Mi Iaulah Leno Ha-Shamayimah, "qui ira au ciel pour nous ?" (Deut XXX,
    12) sont formés hlym, Milah, circoncision et hvhy, le Tétragrammaton, ce qui
    implique que Dieu a institué la circoncision comme moyen d'atteindre le ciel.
    La Temourah est la permutation. Selon certaines règles, une lettre est
    substituée à une autre lettre précédente ou suivante dans l'alphabet et l'on forme
    ainsi un nouveau mot orthographié de manière totalement différente. Donc,
    l'alphabet est divisé en deux parties égales, placées l'une au-dessus de l'autre ; et
    alors, en changeant alternativement la première lettre ou les deux premières lettres
    au début de la deuxième ligne, 22 commutations sont produites. Elles sont appelées
    les "Tables de Combinaisons de pvryo", Tziruph7.
    A titre d'exemple, je donnerai la méthode appelée tbla, Albath, d'où :
    11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
    k y u x z v h d g b a
    m n c i p o q r s t l
    Chaque méthode prend son nom des deux paires qui la composent, le système
    de paires de lettres étant la base de tout, comme chaque lettre d'une paire est
    substituée par l'autre lettre. Ainsi, par Albath, de xvr, Ruach, est formé iod, Detzau.
    Les noms des 21 autres méthodes sont : ABGTh, AHDTh, ADBG, AHBD, AVBH,
    AZBV, AchBZ, ATBCh, AIBT, AKBI, ALBK, AMBL, ANBM, ASBN, AOBS, APBO,
    7 pryo signifie combiner, changer, et est traduit ici par permuter.
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    AtzBP, AQBTz, ARBQ, AshBR, AthBS. A celles-ci doivent être ajoutées les modes
    ABGD et ALBM8. On arrive alors à la "Table rationnelle de Tziruph", un autre
    ensemble de 22 combinaisons. Il y a également trois "Tables des Commutations"
    connues respectivement comme Droite, Inversée et Irrégulière. Pour travailler avec
    l'une d'elles, on doit faire un carré de 484 cases remplies de lettres. Pour la "Table
    Droite", on écrit l'alphabet de droite à gauche dans le second rang, on commence avec
    b et on termine avec a ; dans le troisième, on commence avec g et on termine avec b ;
    et ainsi de suite. Pour la "Table Inversée", on écrit l'alphabet de droite à gauche à
    l'envers, en commençant avec t, etc. La "Table Irrégulière" et trop longue à décrire. A
    côté de toutes celles-là, il y a la méthode appelée qrst, Thashraq, qui consiste
    simplement à écrire un mot à l'envers.
    Il y a encore une autre forme importante appelée "Qabalah des Neuf
    Chambres" ou rkb qya, Aiq Bekar. Elle est formée ainsi :
    300, 30, 3
    s l g
    200, 20, 2
    r k b
    100, 10, 1
    q y a
    600, 60, 6
    , s v
    500, 50,5
    ; n h
    400, 40, 4
    t m d
    900, 90,9
    / o u
    800, 80, 8
    [ p x
    700, 70, 7
    ] i z
    J'ai inscrit la numération de chaque lettre au-dessus pour montrer les affinités
    entre les lettres dans chaque chambre. Parfois, elle est utilisée comme code en
    prenant les chiffres pour montrer les lettres qu'elles contiennent, en mettant un point
    pour la première lettre, deux pour la deuxième, etc. Ainsi, l'angle droit, contenant
    qya, répondra pour la lettre q s'il y a trois points dedans. De la même manière, un
    carré répondra pour h, n ou ; selon qu'il y ait un, deux ou trois points placés
    respectivement dedans. Mais il y a bien d'autres façons d'utiliser la Qabalah des Neuf
    8 Nous reportons le lecteur aux annexes où il pourra trouver des exemple d'alphabets de Temourah.
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    Chambres que je n'ai pas le temps de décrire ici. Je mentionnerai seulement, comme
    exemple, que par le mode de Temourah appelé sbta, Athbash, on découvre que
    dans Jérémie XXV 26, le mot ;ss, Sheshakh9, symbolise lbb, Babel.
    A côté de ces règles, il y a d'autres moyens qui résident dans la forme ellemême
    des lettres de l'alphabet hébreu ; dans la forme d'une lettre donnée à la fin d'un
    mot qui diffère de celle généralement utilisée quand elle est finale, ou dans une lettre
    qui est écrite au milieu d'un mot dans un caractère utilisé seulement à la fin ; dans
    chaque lettre qui est écrite dans une taille plus grande10 ou plus petite que le reste du
    manuscrit, ou dans une lettre qui est écrite à l'envers ; dans une variation que l'on
    trouve dans l'orthographe de certains mots, qui ont une lettre de plus à certains
    endroits par rapport à d'autres ; dans des particularités observées dans la position de
    points ou d'accents, et dans certaines expressions supposées être elliptiques ou
    redondantes.
    Par exemple, la forme de la lettre a, Aleph, est sensée symboliser un v, Vau,
    entre y, Yod, et un d, Daleth; et donc, la lettre elle-même représente le mot dvy, Yod.
    De la même manière, la forme de la lettre h, He, représente la lettre d, Daleth avec un
    y, Yod, écrit au coin en bas à gauche, etc.
    Dans Isaïe IX 6, 7, le mot hbrml, Lemarbah, pour multiplication est écrit
    avec le caractère pour le Mem final, ,, au milieu du mot au lieu de l'original Mem
    initial et médian, m. La conséquence de cela est que la valeur numérique du mot, au
    lieu d'être 30 + 40 + 200 + 2 + 5 = 277 est 30 + 600 +200 + 2 + 5 = 837. Par
    Guematria, lztt, Tat Zal, celui qui donne "à profusion". Ainsi, en écrivant le Mem
    final au lieu du caractère ordinaire, le mot est construit pour avoir un sens
    kabbalistique différent.
    Dans le Deutéronome VI, 4 il y a la prière connue comme Shema Ysrael. Cela
    commence, "dxa hvhy vnyhla hvhy larsy ims, Shemaa Iisrael, Tetragrammaton
    Elohino Tetragrammaton Achad : " Ecoute, ô Israël, Tétragrammaton notre Dieu est
    9 Ce mot est selon le lexique hébreu un synonyme de Babel.
    10 C'est par exemple le cas avec le s lettre initiale du Shema Israël ou avec le b de Bereshit.
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    Tétragrammaton l'Unique." Dans ce vers, la lettre finale i de ims et le d de dxa
    sont écrits en plus large que les autres lettres du texte. Le symbolisme kabbalistique
    contenu dans ce fait est expliqué comme suit. La lettre i, étant de valeur 70, montre
    que la loi peut être expliquée de 70 manières différentes et le d = 4 = les quatre points
    cardinaux et les lettre du Saint Nom. Le premier mot ims a une valeur numérique de
    410, le nombre d'années qu'a perduré le premier Temple, ... il y a beaucoup d'autres
    points qui mériteraient considérations dans cette prière, mais le temps ne nous
    permet pas de nous attarder sur eux.
    D'autres exemples d'orthographes déficientes et redondantes, de particularités
    d'accents et de points seront abordés plus loin au travers de ce travail. On doit, en
    outre, noter au regard du premier mot de la Bible, tysarb, Bereshith, que les trois
    premières lettres, arb, sont les initiales du nom des trois personnes de la Trinité :
    ]b, Ben, le fils ; xvr, Ruach, l'Esprit ; et ba, Ab, le Père. De plus, la première lettre de
    la Bible est b, qui est l'initiale de hkrb, Barakhah, bénir ; et non pas a, qui est
    l'initiale de rra, Arar, maudire. De nouveau, en prenant la valeur numérique des
    lettres de Bereshith, on obtient le nombre d'années entre la Création et la naissance
    du Christ : b = 2000, r = 200, a = 1000, s = 300, y = 10 et t = 400, donc un total de
    3910 années11. Pic de la Mirandole donne ce qui suit en travaillant sur tysarb. En
    reliant la troisième lettre, a, à la première lettre b, on obtient ba, Ab, le Père. Si, on
    double la première lettre b et qu'on ajoute la seconde r, cela donne rbb, Bebar,
    dans ou au travers du Fils. Si on lit toutes les lettres sauf la première, cela donne
    tysar, Rashith, le commencement. Si on relie la quatrième lettre, s, la première b
    et la dernière t, cela donne tbs, Shebeth, la fin ou le repos. Si on prend les trois
    premières lettres cela fait arb, Bera, créé. Si l'on omet la première, les trois suivantes
    donnent sar, Rash, tête. Si on omet les deux premières, les deux suivantes donnent
    11 Nous reproduisons tel quelle cette affirmation sans pouvoir déterminer d'où l'auteur la tient...
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    sa, Ash, feu. Si on prend la quatrième et la dernière, cela donne ts, Sheth,
    fondation. Si on met la deuxième lettre avant la première, cela donne br, Rab, grand.
    Si après la troisième on place la cinquième et la quatrième, cela fait sya, Aish,
    homme. Si aux deux premières lettres on joint les deux dernières, elles donnent
    tyrb, Berith, alliance. Et si la première est unie à la dernière, cela donne bt, Theb,
    qui est parfois utilisé pour bvu, Tov, bon.
    En prenant l'ensemble de ces anagrammes mystiques dans l'ordre adéquat, Pic
    constitue la phrase suivante à partir du mot tysarb : Pater in filio (aut per filium)
    principium et finem (sive quietum) creavit caput, ignem, et fundamentum magni
    hominis foedere bono" : Au travers de son fils le Père a créé cette Tête qui est le
    commencement et la fin, le feu-vie et la fondation de l'homme Supernel (l'Adam
    Qadmon) par Son Alliance bénéfique. Cette note sur la Qabalah littérale s'est déjà
    étendue au-delà de ses propres limites. Il était toutefois nécessaire d'être explicite sur
    le raisonnement métaphysique d'autant que le reste de ce travail tourne autour de ses
    applications.
    La Qabalah Non-Ecrite (occultée)
    Elle s'applique à certaines connaissances qui ne sont jamais confiées à
    l'écriture mais communiquées oralement. Je ne peux dire plus sur ce point, ni même
    si je l'ai ou non reçue personnellement. Bien sûr, depuis l'époque de Rabbi Shimeon
    Ben Yochaï rien de la Qabalah n'a plus été écrit.
    La Qabalah Dogmatique
    La Qabalah dogmatique contient la partie doctrinale. Il y a un grand nombre
    de traités qui furent écrits à des dates diverses et de très grandes valeurs et qui
    composent ensemble la Qabalah écrite, on peut toutefois les réduire en 4 parties
    majeures :
    (a) Le Sepher Yetsirah et ses annexes.
    (b) Le Zohar et ses développements et commentaires
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    (c) Le Sepher Sephiroth et ses extensions.
    (d) Le Ash Metzareph et son symbolisme.
    Le hryoy rpc, Sepher Yetsirah, ou le "Livre de la Formation", est attribué au
    patriarche Abraham. Il traite de la cosmogonie symbolisée par les 10 nombres et les
    22 lettres de l'alphabet, qu'il nomme "Trente-deux sentiers". Sur ceux-ci, Rabbi
    Abraham Ben Dior a écrit un commentaire mystique. Le terme "sentier" est utilisé
    tout au long de la Qabalah pour signifier des idées hiéroglyphiques, ou plutôt la
    sphère des idées, qui peut être rattachée à un symbole
    ou à un glyphe.
    Le rhz rpc, Sepher HaZohar, ou le "Livre de la
    Splendeur", à côté d'autres traités de moins
    d'importance, contient les livres inestimables suivants :
    (a) Le atviynod arpc, Siphra Dzenioutha, ou le
    'Livre du Mystère Caché" qui est la racine et le
    fondement du Zohar.
    (b) Le asydq abr arda, Idra Rabba Qadisa,
    ou "La Grande Assemblée Sainte" qui est un
    développement du précédant.
    (c) Le asydq auvz arda, Idra Zuta Qadisha, ou
    "La Petite Assemblée Sainte" qui est dans sa nature, un
    supplément du Idra Rabba. Ces trois livres traitent du
    développement progressif du Dieu créateur et avec Lui
    de la Création. Le texte de ces travaux a été annoté par
    Knorr von Rosenroth (l'auteur de la "Qabalah
    Denudata") à partir des Codices de Mantoue, Crémone
    et Lublin qui en sont les copies corrigées. Une sorte de
    commentaire est également donné qui est distingué du
    texte original par des parenthèses.
    (d) Le traité "pneumatique" appelé ,yhla tyb,
    Beth Elohim, ou "La Maison de Elohim" édité par Rabbi
    Abraham Cohen Irira, à partir des doctrines de Rabbi
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    Yitzchaq Luria. Il traite des anges, des démons, des esprits élémentaires et des âmes.
    (e) "Le Livre de la Révolution des Ames" qui est un traité discursif et
    particulier qui se présente comme une expansion des idées de Rabbi Luria.
    Le tvrypc rpc, Sepher Sephiroth, ou "Le Livre des Emanations" décrit, pour
    parler ainsi, l'évolution graduelle de Dieu à partir du négatif vers l'existence positive.
    (sic)
    Le prom sa, Ash Metzareph, ou "le Feu Purificateur" est d'essence
    hermétique et alchimique et seulement connu de peu et compris encore par moins de
    personnes.
    Les doctrines principales de la Qabalah sont destinées à résoudre les
    problèmes suivants :
    (a) L'Etre Suprême, Sa Nature et Ses Attributs.
    (b) La cosmogonie.
    (c) La création des anges et de l'homme.
    (d) La destinée de l'homme et des anges.
    (e) La nature des âmes.
    (f) La nature des anges, des démons et des élémentaires.
    (g) La communication de la Loi révélée.
    (h) Le symbolisme transcendantal des nombres.
    (i) Le mystère contenu dans les lettres hébraïques.
    (j) L'équilibre des contraires.
    Le "Livre du Mystère Caché" s'ouvre sur ces mots : "Le Livre du Mystère
    Caché et le livre de l'équilibre de la balance". Ce qui est signifié par "équilibre de la
    balance" ? L'équilibre est cette harmonie qui résulte de l'analogie des contraires, c'est
    le centre mort où, l'opposition des forces contraires s'équivalent en puissance. C'est le
    point central. C'est le "point à l'intérieur du cercle" de l'antique symbolisme. C'est la
    synthèse vivante du contre-balancement des forces. Ainsi, la forme peut être décrite
    comme l'équilibre de la lumière et de l'ombre ; ôtez un de ces facteurs et la forme
    devient invisible. Le terme "balance" est appliqué aux deux forces opposées dans
    chaque Triade Sephirotique, leur équilibre formant la troisième Sephirah dans
    chaque ternaire. Je reviendrai à nouveau sur ce sujet lorsque j'expliquerai les
    Sephiroth. Cette doctrine de l'équilibre et de la balance est une idée kabbalistique
    fondamentale.
    Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth par Mathers
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    "Le Livre du Mystère Caché" continue en affirmant que "l'Equilibre réside
    dans cette région qui existe négativement". Qu'est-ce que l'existence négative ?
    Qu'est-ce que l'existence positive ? La distinction entre les deux est une autre idée
    fondamentale. Définir l'existence négative, est clairement impossible, car lorsque
    c'est distinctement défini cela cesse d'être une existence négative ; c'est alors une
    existence négative qui passe à un état statique. De cette manière, les Kabbalistes ont
    sagement fermé la compréhension des mortels sur le ]ya, Ain, le Néant, et le pvc ]ya,
    Ain Soph, l'expansion sans limite ; et de même sur le rva pvc ]ya, Ain Soph Aur, la
    Lumière sans limite, seule une vague conception peut être acquise. Déjà, si nous
    réfléchissons intensément, nous verrons qu'il doit en être ainsi de la forme
    primordiale de l'Inconnaissable et Innommable, que nous appelons Dieu dans sa
    forme la plus manifeste. Il est l'Absolu. Mais comment pouvons-nous définir
    l'Absolu ? Car lorsque nous le définissons, Il glisse hors de notre portée, car cela cesse
    d'être Absolu une fois défini. Doit-on dire alors que le Néant, le Sans Limite, l'Absolu
    sont, logiquement parlant, absurdes car ils ne sont que des concepts que notre raison
    ne peut définir ? Non ; car si nous pouvions les définir, nous devrions les inclure,
    pour ainsi dire, dans notre raison, et donc, pas supérieurs à elle ; car un sujet pour
    être défini doit se voir assigné certaines limites. Comment alors pouvons nous limiter
    Ce Qui Ne Peut Etre Limité ?
    Le premier principe ou axiome de la Qabalah est le nom de Dieu, traduit dans
    notre version de la Bible, "Je suis ce que je suis," hyha rsa hyha, Eheieh Asher
    Eheieh. Une meilleure traduction est, "Existence est existence, ou Je suis celui qui
    est".
    Eliphas Levi Zahed, ce grand philosophe et Kabbaliste de ce siècle, dit dans
    son "Histoire de la Magie" : "Les Kabbalistes ont en horreur tout ce qui ressemble à
    de l'idolâtrie ; cependant, ils attribuent une forme humaine à Dieu, mais cette figure
    est purement hiéroglyphique. Ils considèrent Dieu comme étant l'Intelligent, le
    Vivant et l'Aimant. Pour eux, Il n'est ni une "collection" d'autres êtres ni une
    abstraction de l'existence ni un être philosophiquement définissable. Il est en tout,
    distinct de tout et plus grand que tout. Son nom est ineffable ; et ce nom exprime
    l'idéal humain pour cette Divinité. Ce que dieu est en Lui-même, il n'est pas donné à
    l'homme de le savoir. Dieu est l'absolu de la foi ; l'existence est l'absolu de la raison,
    Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth par Mathers
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    l'existence existe par elle-même car elle existe. Le raison de l'existence de l'existence
    est l'existence elle-même. Nous pouvons demander, "Pourquoi chaque chose existe ?"
    c'est à dire, "Pourquoi telle ou telle chose existe ?" Mais nous ne pouvons demander,
    sans être absurde en agissant de la sorte, "Pourquoi l'existence existe-t-elle ?" Car
    cela supposerait l'existence avant l'existence." Le même auteur dit de la même
    manière : "Pour dire "Je croirai quand la vérité du dogme me sera prouvée
    scientifiquement", c'est la même chose que de dire "Je croirai quand je n'aurai rien
    d'autre en quoi croire, et quand le dogme sera détruit en tant que dogme en
    devenant un théorème scientifique." C'est à dire, en d'autres mots : "J'admettrai
    l'Infini quand il aura été expliqué, déterminé, circonscrit et défini pour mon seul
    bénéfice ; en un mot, quand Cela sera devenu fini. Je croirai alors dans l'Infini
    quand je serai sûr que l'Infini n'existe pas. Je croirai en l'étendue sans fin de l'océan
    quand je l'aurai mis en bouteille." Mais quand une chose vous a été clairement
    prouvée et rendue compréhensible, vous n'y croirez plus, vous la connaîtrez.
    Dans la "Bhagavadgîtâ", Ch. IX, il est dit, "Je suis l'immortalité et aussi la
    mort ; et Moi, ô Arjuna ! je suis celui qui n'est pas." Et "Et, ô descendant des
    Bharata ! vois les merveilles sans nombres, qui non encore jamais été vues à ce
    jours. Dans mon corps, ô Gudâkesa ! Vois aujourd'hui l'univers dans son entier,
    incluant tous ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas, tout en un." Et Arjuna dit "O
    Seigneur Infini des Dieux ! O toi qui anime l'univers ! Toi qui es le Dieu Primordial,
    l'Ancien ; Tu es le plus haut support de cet univers. Par Toi c'est univers est animé, ô
    Toi des formes infinies... Tu es puissance infinie, et gloire immesurée ; Tu animes
    tout et donc Tu es tout !"
    L'idée d'une existence négative peut alors exister en tant qu'idée, mais sans
    avoir de définition puisque l'idée d'une définition est complètement incompatible
    avec sa nature. "Mais", diront certains de mes lecteurs, "votre terme d'existence
    négative est sûrement un mauvais terme ; l'état que vous décrivez serait mieux rendu
    par le terme de substance négative." Non, répondrais-je ; car une substance négative
    reste une substance négative ; cela ne peut varier, ça ne se développe pas ; car la
    substance négative est littéralement et véritablement "rien". Par conséquent, une
    substance négative ne peut pas être du tout ; ça n'a jamais existé, ça n'existe jamais et
    ça n'existera jamais. Par contre, l'existence négative porte cachée en elle-même, la vie
    positive ; car dans les profondeurs sans fins des abysses de sa négativité réside le
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    pouvoir de s'élever, le pouvoir de projeter l'étincelle de la pensée jusqu'à l'extérieur, le
    pouvoir de réintégrer le syntagme en soi.
    Mais entre ces deux idées aussi différentes de celles de l'existence négative et
    positive un certain nexus ou une interconnexion est requise, et comme nous arrivons
    à la forme qui est appelée existence potentielle, qui bien que s'approchant plus de
    l'existence positive, reste sans définition claire. C'est l'existence dans sa forme
    potentielle. Par exemple, dans une graine, l'arbre qui peut en résulter est caché ; c'est
    dans une condition d'existence potentielle ; c'est là mais cela n'admet pas encore de
    définition. Combien, plus moins, cet arbre issu de cette graine, produira-t-il ?
    Pourtant cette production est dans une condition qui, bien qu'analogue à une
    existence potentielle, n'est reste pas moins au stade d'une existence négative.
    D'un autre côté, l'existence positive est toujours capable de définition ; c'est
    dynamique ; ça possède un certain pouvoir, et c'est donc l'antithèse de l'existence
    négative, et encore plus de la substance négative. C'est l'arbre, non plus caché dans la
    graine, mais développé à l'extérieur. L'existence positive a un commencement et une
    fin, et cela requière donc une forme dont elle dépend car sans c'est autre idéal négatif
    caché derrière elle, elle est instable et insatisfaisante.
    Ainsi, ai-je succinctement et en toute révérence tenté de souligner dans l'esprit
    de mes lecteurs l'idée de l'Illimitable (Non Limité). Et de cette idée, je ne puis que le
    dire suivant les mots de l'ancien oracle : "En Lui est un abîme sans fin de gloire, et de
    cet abîme jaillit l'étincelle qui donne toute sa gloire au soleil, et à la lune et aux
    étoiles. Mortel ! vois combien peu je connais de Dieu ; ne cherche pas à connaître plus
    de Dieu, car c'est bien au-delà de ta compréhension, quelque sage que tu sois ; tout
    comme pour nous, qui sommes Ses ministres, quelle petite partie de lui ne sommesnous
    pas ?"
    Il y a trois voiles qui cachent l'existence négative, et en eux se formule l'idée
    occultée des Sephiroth qui ne sont pas encore appelées à exister, et qui sont
    concentrées en Kether, qui, en un sens, est la Malkhut des idées occultées des
    Sephiroth. J'expliquerai ceci. Le premier voile est ]ya, Ain, Néant. Ce mot consiste en
    trois lettres, qui font référence aux trois premières Sephiroth ou nombres. Le second
    voile est [vc ]ya, Ain Soph, Sans Limite. Ce titre est constitué de six lettres qui se
    réfèrent aux six premières Sephiroth ou nombres. Et le troisième voile est rva [vc
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    ]ya , Ain Soph Aur, Lumière sans Limite. Formé de neuf lettres qui symbolisent les
    neuf premières Sephiroth ou nombres. Mais lorsque nous atteignons le nombre neuf,
    nous ne pouvons plus progresser sans retourner à l'unité, au nombre un, car le
    nombre dix n'est que la répétition de l'unité qui dérive du négatif, comme cela est
    évident d'un simple coup d'oeil dans sa représentation en chiffres arabes, où le cercle
    0 représente le négatif et le 1 l'unité. Ainsi, l'océan infini de la lumière négative ne
    procède pas d'un centre, car elle est sans centre, mais elle concentre un centre, qui est
    le nombre un des Sephiroth manifestées, Kether, la couronne, la Première Sephira ;
    qui peut être ainsi appelée Malkhut ou nombre dix des Sephiroth occultées. Ainsi,
    "Kether est dans Malkhut et Malkhut est dans Kether." Ou, comme un auteur
    alchimiste de grande réputation (Thomas Vaughan, mieux connu sous le nom
    d'Eugène Philalèthe) dit, suivant une phrase de Proclus : "Que les cieux sont sur la
    terre et que la terre est dans les cieux."
    Les Sephiroth
    Je me dois maintenant d'expliquer la signification réelle des termes Sephira et
    Sephiroth12. Le premier est le singulier, le second le pluriel. Ce qui rend le mieux le
    sens du mot est "émanation numérique." Il y a dix Sephiroth, qui sont une
    abstraction des dix premiers nombres, c'est à dire, la forme abstraite des dix nombres
    1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10. Ainsi, comme dans les hautes mathématiques, raisonnonsnous
    par le sens abstrait des nombres, ainsi dans la Qabalah raisonnons-nous au
    sujet de la Déité par les formes abstraites des nombres ; en d'autres mots, par les
    tvrypc, Sephiroth. C'est des anciennes théories orientales que Pythagore a fait
    dériver ses idées numérales symboliques.
    Parmi ces Sephiroth, conjointement et individuellement, trouvons-nous le
    développement des personnes et attributs de Dieu. Certains sont masculins et
    d'autres sont féminins. Maintenant, pour quelque raison connue d'eux-mêmes, les
    traducteurs de la Bible ont soigneusement expurgé et adoucis toutes les références au
    fait que la Déité est à la fois masculine et féminine. Ils ont traduit un féminin pluriel
    par un masculin singulier dans le cas du mot Elohim. Ils ont, cependant, admis par
    12 Nous reportons le lecteur aux annexes où il trouvera un exemple d'Arbre des Sephiroth.
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    inadvertance le fait qu'ils connaissaient la vérité quant au pluriel dans Gen. IV. 26 :
    "Et Elohim dit : Faisons l'homme." De même (Gen. V. 27), comment Adam peut-il
    être fait à l'image d'Elohim, mâle et femelle, à moins que Elohim soit également mâle
    et femelle ? Le mot Elohim est un pluriel formé à partir du féminin singulier hla,
    Eloh, et en ajoutant my. Mais, comme my est habituellement la terminaison d'un
    masculin pluriel, et est ajoutée à un nom féminin, cela donne au mot Elohim le sens
    d'une puissance féminine unie à une idée masculine, et par-là capable de donner
    naissance à une progéniture. Maintenant, nous entendons beaucoup parler du Père et
    du Fils, mais rien quant à la Mère au sein des religions actuelles. Mais dans la
    Qabalah, nous découvrons que l'Ancien des Jours se confond Lui-même dans le Père
    et dans la Mère, et donc, procrée le Fils. Maintenant, cette Mère est Elohim. De
    même, on nous dit souvent que le Saint Esprit est masculin, mais le mot xvr, Ruach,
    Esprit, est féminin, comme il apparaît dans le passage suivant du Sepher Yetsirah :
    ",yyx ,yhla xvr txa, Achath Ruach Elohim Chiim, L'Unique (féminin) est l'Esprit
    de l'Elohim de la Vie."
    Maintenant, nous découvrons qu'avant que la
    Déité ne se soit formée Elle-même, comme mâle et
    femelle, le monde et l'univers ne pouvaient subsister, ou
    selon les mots de la Genèse : "La Terre était sans forme et
    vide." Ces mondes antérieurs sont sensés être symbolisés
    par "le roi qui règne à Edom avant qu'il ne règne un roi en
    Israël," et on en parle donc dans la Qabalah comme des
    "Rois Edomites." Ceci sera entièrement expliqué dans
    diverses parties de ce travail.
    Considérons maintenant la première Sephira, ou le
    Nombre 1, la Monade de Pythagore. En ce nombre, les
    neuf autres sont cachés. Il est invisible et incapable de
    multiplication ; divisez 1 par lui-même, il reste toujours 1 ; multipliez 1 par lui-même
    et vous avez toujours 1. C'est ainsi un symbole représentatif du Père Immuable. Ce
    nombre de l'unité à une nature double, et forme ainsi le lien entre le négatif et le
    positif. Dans son unité immuable, c'est à peine un nombre ; mais dans sa capacité
    d'addition on peut l'appeler le premier nombre d'une série. Le zéro, 0, est incapable
    Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth par Mathers
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    d'addition, tout comme l'existence négative. Comment alors, si 1 ne peut être ni
    multiplié ni divisé, obtient-on un autre 1 pour lui ajouter ; en d'autres mots, comment
    peut-on obtenir le nombre 2 ? Par réflexion de lui-même. Bien que 0 soit incapable de
    définition, 1 est définissable. Et l'effet d'une définition est de former un Eidolon, un
    duplicata ou une image de la chose définie. Ainsi, obtient-on une dyade composée de
    1 et de sa réflexion. Maintenant, nous avons également le début d'une vibration qui
    est établie, car le nombre 1 vibre alternativement de lui-même à la définition et de la
    définition à lui-même. Ainsi, il est le père de tous les nombres et l'attribut du Père de
    toutes choses.
    Le nom de la première Sephirah est rtk, Kether, la Couronne. Le Nom Divin
    qui lui est attribué est le Nom du Père qui est donnée dans Exode III, 4 : hyha,
    Eheieh, Je suis. Qui signifie existence.
    Parmi les épithètes qui sont lui attribuées, contenant en elle-même l'idée d'une
    existence négative, on peut citer :
    - ]yrymud arymu, Temira de Temirin, Le Caché des Cachés.
    - ]vqytyd aqyti, Authiqa de Authiqun, l'Ancien des Anciens.
    - asdq aqyti, Authiqa Qadisha, le plus Saint des Anciens.
    - aqyti, Authiqa, l'Ancien.
    - ]ymvy qyti, Authiq Iomin, l'Ancien des Jours.
    - hnvsar hdqn, Nequdah Rashunah, le Point Primordial.
    - tvsp hdqn, Nequdah Peshutah, le Point Lisse.
    - hrvvh asyr, Risha Havurah, la Tête Blanche.
    - hlim ,vr, Rom Meolah, la Hauteur Inscrutable.
    A côté de toutes ces appellations il en existe une autre qui est appliquée à cette
    Sephira pour représenter le Père de toutes choses. C'est ]ypna kyra, Arikh Anpin, le
    Grand Visage, le Macroprosopus. De lui, il est dit qu'il est en partie occulté et en
    partie manifeste.
    L'ensemble des dix Sephiroth représente l'Homme Céleste ou l'Etre
    Primordial, halyi ,da, Adam Auilah.
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    Sous cette Sephira est classé l'ordre angélique des sdqh tvyx, Chioth Ha-
    Qadesh, les Etres Vivants Sacrés, les Kérubim ou les sphinx des visions d'Ezéchiel et
    de l'Apocalypse de Jean. Ils représentent le zodiaque par les quatre signes, Taureau,
    Lion, Scorpion et Poisson - le Boeuf, le Lion, l'Aigle et l'Homme. Le Scorpion, symbole
    bénéfique quand il est représenté par un aigle et maléfique quand il est représenté
    par un scorpion. Et de nature mixte lorsqu'il est signifié par un serpent.
    Le première Sephira contient les neuf autres et les produit successivement.
    Le nombre 2, la dyade. Le nom de cette seconde Sephira est hmkx, Hokhmah, la
    Sagesse, puissance mâle, reflétée de Kether, comme expliqué plus haut. Cette Sephira
    est le Père actif et présent, à qui la Mère est unie, qui est le nombre 3. Cette seconde
    Sephira est représentée par les Noms Divins hy, Yah et IHVH ; et parmi les anges par
    ,ynpva, Auphanim, la Roue. La seconde Sephirah est également appelée ba, Ab, le
    Père.
    La troisième Sephira, ou Triade, est une puissance féminine passive, appelée
    hnyb, Binah, Compréhension, elle est sur le même pied que Hokhmah. Car
    Hokhmah, le nombre 2 est comme deux lignes droites qui ne peuvent jamais
    circonscrire un espace et donc, sans pouvoir jusqu'à ce que le nombre 3, forme le
    triangle. Cette Sephira complète donc et évidence la Trinité Supernelle. Elle est
    également appelée ama, Ama, la Mère, et amya, Aima, la grande Mère féconde, qui
    est éternellement conjointe à AB, le Père, et ce afin de maintenir l'univers en place.
    Ainsi, elle est la forme la plus accessible grâce à laquelle on peut connaître le Père et
    donc, elle mérite tous les honneurs. Elle est la mère supernelle, égale de Hokhmah, et
    la grande forme féminine de Dieu, l'Elohim, à l'image duquel l'homme et la femme
    furent créés, selon les enseignements de la Qabalah, égale devant Dieu. La Femme est
    l'égale de l'homme et certainement pas inférieure à lui, comme la tentative
    persistante des soi-disant chrétiens tendrait à le faire croire. Aima est la femme
    décrite dans l'Apocalypse (ch. XII.). Cette troisième Sephira est parfois appelée la
    "Grande Mer". On lui attribue les Noms Divins, ,ylara, Aralim, les Trônes. Elle est
    la Mère supernelle, à distinguer de Malkhut la Mère inférieure, la Promise et la Reine.
    Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth par Mathers
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    Le nombre 4. L'union de la seconde et de la troisième Sephira produit dcx, Chesed,
    Amour ou Grâce, appelée aussi halvdg, Gedulah, Grandeur ou Magnificence ;
    puissance masculine représenté par le Nom Divin la, El, le Puissant. Et le nom
    angélique ,ylmsx, Chashmalim, Flammes Scintillantes (Ezéchiel IV, 4).
    Le nombre 5. De cette puissance féminine émane, hrvbg, Gebourah, Force ;
    ou ]yd, Din, Justice ; représenté par les Noms Divins rvbg ,yhla et hla, Eloh, et le
    nom angélique ,yprs, Seraphim (Isa. VI, 6). Cette Sephira est appelée aussi dxp,
    Pachad, Peur.
    Le nombre 6. Et de ces deux Sephiroth, naît trapt, Tiphereth, Beauté,
    représenté par le Nom Divin tidv hvla, Eloah Va-Daath, et le nom angélique,
    ,ynans, Shinanim, (Ps. LXVIII, 18) ou ,yklm, Melakim, Rois. Ainsi, de l'union de la
    Justice et de la Grâce, on obtient la Beauté ou la Clémence, et la seconde trinité des
    Sephiroth est ainsi complétée. Cette Sephira ou "sentier" ou "numération" - comme
    on appelle parfois ces émanations - ensemble, avec la quatrième, la cinquième, la
    septième, la huitième et la neuvième Sephiroth, constitue le ]ypna ryiz, Zauir Anpin,
    le Petit Visage, le Microprosopus. Les six Sephiroth qui composent le Zauir Anpin
    sont nommées "Ses six membres". Il est aussi connu comme ;lm, Melek, le Roi.
    Le nombre 7. La septième Sephira est xon, Netzach, ou Victoire,
    correspondant au Nom Divin, tvabo hvhy, IHVH Tzabaoth, le Seigneur des Armées
    et aux noms angéliques ,yhla, Elohim, dieux et ,ysysrt, Tharshisim, le Brillant
    (Dan. X 6).
    Le nombre 8. On arrive alors à la puissance féminine dvh, Hod, la Splendeur,
    répondant au Nom Divin tvabo ,yhla, Elohim Tzabaoth, les Dieux des Armées, et
    parmi les anges à ,yhla ynb, Beni Elohim, Fils des Dieux (Gen. VI 4).
    Le nombre 9. Ces deux dernières Sephiroth produisent dvcy, Yesod,
    Fondement, représenté par yx la, El Chai, le Puissant et yds, Shaddaï, et parmi les
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    anges, par ,ysa, Ashim, les Flammes (Ps. CIV 4) produisant ainsi la troisième
    Trinité des Sephiroth.
    Le nombre 10. De cette neuvième Sephira, émane la dixième et dernière,
    accomplissant ainsi la décade numérale. Son nom est tvklm, Malkhut, le Royaume
    et aussi la Reine, Matrone, la Mère inférieure, la Promise du Microprosopus ; et
    hnyks, Shekhinah13, représentée par le Nom Divin, ynda, Adonaï et parmi les anges
    par ,ybvrk, Kerubim.
    Maintenant, chacune de ces Sephiroth sera, à un certain degré, androgyne car
    elle sera féminine ou réceptive du fait de la Sephira qui la précède dans l'échelle
    Sephirotique, et masculine ou transmissive du fait de la Sephira qui la suit. Mais, il
    n'y a pas de Sephira avant Kether ni après Malkhut. On comprendra alors, pourquoi
    Hokhmah est un nom féminin alors qu'elle se présente comme une Sephirah
    masculine. Le lien, le courant entre les Sephiroth est le Ruach, l'Esprit, l'influence
    cachée.
    J'ajouterai maintenant quelques remarques supplémentaires quant à la
    signification du terme alqtm, Metheqela, balance. Dans chacune des trois trinités
    sephirothiques, il y a une dyade de sexes opposés, et une intelligence qui en résulte.
    Les puissances masculines et féminines sont considérées comme les deux plateaux de
    la balance, et la Sephira qui en résulte est le fléau qui les unit. Ainsi, le terme de
    balance peut symboliser la Trinité dans l'Unité, la Trine essence, et l'Unité le point
    central du fléau de la balance. Mais, au sein des Sephiroth, il y a une triple Trinité, la
    supérieure, l'inférieure et la médiane. Maintenant, on peut les représenter : le
    Supernel par la Couronne, le milieu par le Roi et l'inférieur par la Reine qui sera la
    plus grande trinité. La corrélation terrestre de celles-ci sera le premium mobile, le
    Soleil et la Lune. Nous trouvons encore ici le symbolisme alchimique.
    Dans notre univers, les Sephiroth seront représentée par :
    (1) ,ylglgh tysar, Rashit Ha-Galgalim, le commencement du tourbillon, le
    Premium Mobile.
    (2) tvlcm, Masloth, la sphère du Zodiaque.
    13 Le Shekhinah est la Présence de Dieu, ce mot peut s'écrire Shaken He, Présence de Dieu.
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    (3) yatbs, Shabbathai, repos, Saturne.
    (4) qdo, Tzadeq, rigueur, Jupiter.
    (5) ,ydam, Madim, force véhémente, Mars.
    (6) sms, Shemesh, la lumière solaire, le Soleil.
    (7) hgvn, Nogah, splendeur brillante, Vénus.
    (8) bkvk, Kokab, la lumière stellaire, Mercure.
    (9) hnbl, Levanah, la flamme lunaire, la Lune.
    (10) tvdvcy ,lx, Cholom Yesodoth, le briseur de fondation, les éléments.
    Les Sephiroth sont également réparties en trois piliers : le Pilier de la
    Miséricorde à droite, qui est constitué par les deuxième, quatrième et septième
    émanations ; le Pilier du Jugement, qui est constitué des troisième, cinquième et
    huitièmes émanations ; et le Pilier du Milieu, qui est constitué des première, sixième,
    neuvième et dixième émanations.
    Les Quatre Mondes
    Dans leur totalité et leur unité, les Sephiroth sont une représentation de
    l'homme archétypal, ]vmdq ,da, Adam Qadmon, le Protogonos. Si l'on regarde les
    Sephiroth qui constituent la première triade, il est évident qu'elles représentent
    l'intellect ; et donc, cette triade est nommée Monde Intellectuel, lksvm ,lvi,
    Olahm Mevshekal. La seconde triade correspond au Monde Moral, sgrvm ,lvi,
    Olahm Morgash. La troisième triade représente la pouvoir et la stabilité, et est donc
    appelée Monde Matériel, ibuvmh ,lvi, Olahm Ha-Mavetbau, Ces trois aspects
    sont appelés Faces, ]ypna, Anpin. Ainsi est donc formé l'Arbre de la Vie, ,yyx oi, Otz
    Chiim ; la première triade est placée au-dessus, la seconde et la troisième en dessous
    de telle manière que les trois Sephiroth masculines soient à droite et que les trois
    féminines soient à gauche, alors que les quatre Sephiroth d'union sont au centre.
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    C'est l'Arbre de Vie Kabbalistique dont toutes choses dépendent. Il y a une grande
    analogie entre celui-ci et l'arbre Yggdrasil des Scandinaves.
    J'ai déjà fait remarquer qu'il existe une trinité qui comprend toutes les
    Sephiroth et qui consiste en la Couronne, le Roi et la Reine. (Dans un certain sens
    comparable à la trinité chrétienne du Père, du Fils et du Saint-Esprit qui, dans leur
    nature hautement divine, sont symbolisés par les trois premières Sephiroth, Kether,
    Hokhmah et Binah.) C'est cette Trinité qui a créé le monde, ou, en langage
    kabbalistique, l'univers est né de l'union du Roi couronné et de la Reine. Selon la
    Qabalah, avant que la forme de l'homme céleste ne soit produite, certains mondes
    primordiaux avaient étés créés, mais ceux-ci ne pouvaient subsister car l'équilibre de
    la balance n'était pas parfait, et ils furent donc renversés et détruits par ces forces
    déséquilibrées. Ces mondes primordiaux sont appelés "Rois des Anciens Temps" et
    les "Roi d'Edom qui régnaient avant les rois d'Israël." En ce sens, Edom est le monde
    des force déchaînées et Israël est l'ensemble des Sephiroth équilibrées. Ce fait
    important que des mondes furent créés et détruits avant cette présente création est
    encore rappelé par le Zohar.
    Les Sephiroth sont encore appelées "Monde des Emanations" ou le Monde
    Atziluhtique, ou archétypal, encore appelé tvlyoa ,lvi, Olahm Atziloth ; et ce
    monde donna naissance aux trois autres mondes qui contiennent chacun une
    répétition des Sephiroth, mais dans une échelle dégressive de luminosité.
    Le second monde est le Monde Briatique, hayrbh ,lvi, Olahm Ha-Briah,
    le Monde de la Création, aussi appelé aycrvk, Khorsia, le Trône. C'est l'émanation
    directe d'Atziluth où les Sephiroth y sont reflétées et y sont donc plus limitées bien
    qu'étant de la plus pure nature et sans adjonction de matière.
    Le troisième est le Monde Yetziratique, hryoyh ,lvi, Olahm Ha-Yetzirah,
    ou le Monde de la Formation et des anges qui procède de Briah, et, bien que de
    substance moins raffinée, toujours sans matière. C'est le monde angélique où ces
    intelligences et êtres incorporels résident drapés dans un habit de lumière et qui
    prennent forme pour apparaître aux hommes.
    Le quatrième monde est le Monde Assiatique, hysih ,lvi, Olahm Ha-
    Assiah, le Monde de l'Action également appelé le monde des Coques, tvpylqh ,lvi,
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    Olahm Ha-Qliphoth, qui est le monde de la matière constitué des éléments les plus
    grossiers du précédant arbre. C'est aussi le domicile des esprits démoniaques
    nommés "coques" par la Qabalah. Les démons sont répartis en dix classes.
    Les Démons sont les plus grossières et les plus déficientes de toutes les formes.
    Leur dix degrés correspondent à la décade Sephirothique, mais dans un degré
    inverse, ainsi, les ténèbres et l'impureté augmentent avec la descente de chaque
    degré. Les deux premiers ne sont rien qu'absence de forme visible et d'organisation.
    Le troisième est le domicile des ténèbres. Les sept Enfers suivants représentent les
    vices humains incarnés, où sont torturés ceux qui se sont adonnés à ces vice durant
    leur existence terrestre. Leur prince est lamc, Samaël, l'ange du poison et de la mort.
    Sa femme est la Prostituée, ,ynvnz tsa, Isheth Zenunim ; et unis, ils sont appelés
    Bête, avyx, Chioa. Ainsi est complétée la trinité infernale qui est, pour ainsi dire,
    l'avers et la caricature de la Supernelle. Samaël est considéré identique à Satan.
    IHVH
    Le nom de la Déité que nous nommons Jéhovah est en hébreu un nom de
    quatre lettres hvhy ; et la véritable prononciation n'en est connue que de très peu. Je
    connais moi-même quelques variantes de sa prononciation mystique. La véritable
    prononciation est l'arcane secret, le secret des secrets. "Celui qui peut le prononcer
    correctement fait trembler la terre et le ciel car c'est le nom qui traverse l'univers."
    Ainsi, quand un juif pieux tombe sur le nom pendant la lecture des textes sacrés, il
    évite d'essayer de le prononcer mais, à la place, il fait une courte pause ou bien il lui
    substitue le nom Adonaï, ynda, Seigneur. Le radical de hvhy est "être" et donc
    semblable à hyha, Eheieh. On peut opérer 12 permutations qui toutes portent le sens
    d"être" ; c'est le seul mot qui supporte autant de permutations sans en avoir le sens
    altéré. On les nomme les "Douze Bannières du Tout Puissant," et elles dirigeraient les
    douze signes du Zodiaque. Ces douze bannières sont : hvhy, vhhy, hhvy, yhvh, hyvh,
    vyhh, hhyv, hyhv, vhyh, hvyh, yvhh. Il y a trois autres noms Tétragrammatiques qui
    sont hyha, Eheieh, existence ; ynda, Adonaï, Seigneur ; et alga, Agla. Ce dernier
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    n'est pas à proprement parler un mot, mais un notariqon de la phrase ynda ,lvil
    rvbg hta, Ateh Gebor Le-Olahm Adonaï : "A Toi Seigneur la puissance à jamais !"
    Une interprétation arbitraire d'Agla est celle-ci : a, le premier ; a le dernier ; g, la
    Trinité dans l'Unité ; l, l'accomplissement du Grand Oeuvre.
    La première chose à noter est qu'à la fois hyha et hvhy portent l'idée
    d'existence ; c'est la première analogie. La seconde est que chaque lettre h vient en
    seconde et en quatrième position ; et la quatrième est que par la Guematria hyha
    équivaut à vhy sans le h (qui, comme nous le verrons, est le symbole de Malkhut, la
    dixième Sephirah). Mais, si on les écrit l'un au dessus de l'autre, entre les bras d'une
    croix, cela donne :
    ha yh
    hy hv
    On lit de haut en bas et au travers, hyha, hvhy.
    Maintenant, si l'on analyse ce problème de manière kabbalistique, on trouve
    les raisons de ces analogies. Car Eheieh, hyha, est le Grand Visage, l'Ancien, le
    Macroprosopus, Kether, la première Sephira, la Couronne de la Trinité Sephirothique
    kabbalistique supérieure (qui consiste en la Couronne, le roi et la Reine ; ou le
    Macroprosopus, le Microprosopus et la Promise), et le Père dans l'acceptation
    chrétienne de la Trinité.
    Mais, hvhy, le Tétragrammaton, comme nous allons le voir, contient toutes les
    Sephiroth à l'exception de Kether, et représente donc le Petit Visage, le
    Microprosopus, le Roi de la Trinité Sephirothique supérieure, et le Fils dans Son
    incarnation humaine, dans le sens d'une interprétation chrétienne de la Trinité.
    Ainsi, comme le Fils révèle le Père, IHVH révèle AHIH.
    ynda est la Reine "seule par qui on peut appréhender Tétragrammaton," dont
    l'exaltation qui est en Binah peut être assimilée à la Vierge chrétienne.
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    Le Tétragrammaton hvhy se réfère aux Sephiroth, ainsi, le point supérieur de
    la lettre Yod, y, est censée se référer à Kether ; la lettre y elle-même à Hokhmah, le
    père du Microprosopus ; la lettre h, ou le supernel Hé, à Binah et à la mère
    supernelle ; la lettre v aux six autres Sephiroth, que l'on nomme les six membres du
    Microprosopus (et 6 est la valeur numérique de v, l'hébreu Vau) ; enfin, la lettre h, le
    Hé inférieur, se réfère à Malkhut la dixième Sephira, la fiancée du Microprosopus.
    Il y a quatre noms secrets qui se réfèrent aux quatre mondes d'Atziluth, de
    Briah, de Yetzirah et d'Assiah ; et enfin, le Tétragrammaton est censé s'écrire d'une
    certaine manière dans chacun de ces mondes. Le nom secret d'Atziluth est bi, Aub ;
    celui de Briah est gs, Seg ; celui de Yetzirah est hm, Mah ; et celui d'Assiah est ]b,
    Ben.
    Ces noms opèrent ensemble avec les Sephiroth au travers des "231 portes,
    "ainsi que les combinaison de l'alphabet sont appelées ; mais prendrait trop de place
    ici que d'entrer trop profondément dans ce sujet.
    Comme je l'ai déjà dit, en parlant de la première Sephira, les quatre Kerubim
    sont fortement associés à ce problème des lettres du Tétragrammaton. Maintenant, il
    ne doit pas être oublié que ces formes dans les visions d'Ezéchiel supportent le trône
    de la Divinité, sur lequel l'Homme Céleste est assis - l'Adam Qadmon, l'image
    Sephirothique ; et qu'entre le trône et les créatures vivantes, il y a le firmament. Ici,
    nous avons donc les quatre mondes - Atziluth, la forme déifiée ; Briah, le trône ;
    Yetzirah, le firmament ; Assiah, les Kerubim. Donc, les Kerubim représentent le
    pouvoir des lettres du Tétragrammaton sur la plan matériel ; et tous quatre
    représentent l'opération des quatre lettres dans chacun des quatre mondes. Donc, les
    Kerubim sont les formes vivantes des lettres, symbolisés dans le Zodiaque par le
    Taureau, le Lion, le Poisson et le Scorpion, comme remarqué précédemment.
    Et "le mystère de l'homme terrestre et mortel suit le mystère du Surpernel et
    Immortel", et ainsi fut créée l'image de Dieu sur la terre. Dans la forme du corps
    trouve-t-on le Tétragrammaton. La tête est y, les bras et les épaules sont h, le corps
    est v et les jambes représentent le h final. Donc, comme la forme extérieure de
    l'homme correspond au Tétragrammaton, ainsi l'âme animée correspondra-t-elle aux
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    dix Sephiroth ; et comme celles-ci trouvent leur expression dans la trinité de la
    Couronne, du Roi et de la Reine, ainsi, la division principale de l'âme sera-t-elle. La
    première est hmsn, Neshamah, qui est le plus haut degré de l'être, correspondant à la
    Couronne. Le second est xvr, Ruach, le siège du bien et du mal, correspondant à
    Tiphereth, le monde moral. Et la troisième à spn, Nephesh, la vie animale et les
    désirs, correspondant à Yesod, le monde matériel et sensuel. Toutes les âmes
    préexistaient dans le monde des émanations et ont leur état originel dans
    l'androgynat, mais, en descendant sur terre ils se séparent en mâles et femelles et
    habitent différents corps ; ainsi, si dans cette vie mortelle, la moitié masculine
    rencontre sa moitié féminine, un grand attachement naît entre eux et ils est dit que
    dans le mariage les moitiés séparées sont conjointes ; et les formes cachées
    s'apparentent alors aux Kerubim.
    Mais cette vision triple de l'âme est seulement applicable aux trois formes de
    l'intellectuel, du moral et du matériel. Ne perdons pas de vue la grande idée
    kabbalistique que la trinité est toujours complétée et trouve sa réalisation dans le
    quaternaire ; d'où, IHV est complété et réalisé dans IHVH - le trinité de :
    Couronne Roi Reine
    Père Fils Esprit
    Absolu Formation Réalisation
    Est complétée par le quaternaire de :
    Absolu Père et Mère Fils Fiancée
    Macroprosopus ou
    Vaste Contenance
    Père et Mère Microprosopus ou
    Petite Contenance
    Malkhut, Reine et
    Fiancée
    Atziluth
    (Archétype)
    Briah (Créatif) Yetsirah (Formatif) Assiah (Matériel)
    Et à ces quatre, l'âme répond dans les quatre formes suivantes :
    - Chiah à Atziluth.
    - Neshamah à Briah.
    - Ruach à Yetzirah.
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    - Nephesh à Assiah.
    Mais, Chiah est, en l'âme, une forme archétypale analogue au Macroprosopus.
    Alors que Neshamah, Ruach et Nephesh représentent en elles-mêmes le
    Tétragrammaton, sans Chiah, qui néanmoins symbolisée "dans le point le plus haut
    du Yod," ; comme le Macroprosopus est censé être symbolisé par le point la haut du y
    de hvhy. Car, "Yod est l'Ancien caché et occulté."
    J'ai sélectionné le résumé suivant dans les enseignements qabalistiques
    d'Eliphas Levi dans sa "Clés des mystères." Il donne l'essence des idées de Rabbi
    Moïse Cordoverro et de Rabbi Yitzchaq Luria. "L'âme est une lumière voilée. Cette
    lumière est triple" : 'Neshamah = pur esprit ; Ruach = esprit ou âme ; Nephesh =
    médiateur plastique.'
    "Le voile de l'âme est la coque de l'image. 'L'image est double car elle reflète à
    la fois l'ange bien et du mal de l'âme. Nephesh est immortelle car elle se renouvelle
    elle-même par la destruction des formes ; Ruach est progresse au travers de
    l'évolution des idées ; Neshamah progresse sans destruction.'
    "Il y a trois demeures à l'âme : 'l'Abîme de la Vie ; Le Paradis supérieur ; Le
    Paradis inférieur.'
    "L'image Tzelem est un sphinx qui propose une énigme de vie. 'L'image fatale
    (c-à-d, à laquelle on succombe à l'extérieur) dote Nephesh de ses attributs, mais
    Ruach peut substituer l'image conquise par l'inspiration de Neshamah. Le corps est
    le voile de Nephesh, Nephesh est le voile de Ruach qui est le voile de Neshamah. La
    lumière se personnifie elle-même en se voilant, et la personnification est stable
    uniquement quand le voile est parfait. Cette perfection sur terre est relative à l'âme
    universelle de la terre (c-à-d comme macrocosme, donc le microcosme est l'homme.)'
    "Il y a trois atmosphères pour les âmes. La troisième finit là où l'attraction
    planétaire des autres mondes commence. Les âmes qui se sont perfectionnées sur
    cette terre passent alors à un autre plan. Après avoir traversé les planètes elles
    arrivent au soleil ; puis, elles montent dans un autre univers et recommencent leurs
    évolutions planétaires de mondes en mondes et de soleils en soleils.
    "Dans les soleils elles se rappellent et dans les planètes, elles oublient. Les vies
    solaires sont les jours de la vie éternelle, et les vies planétaires sont les nuits avec
    leurs rêves.
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    "Les anges sont de lumineuses émanations personnifiées, pas par jugement ni
    voile, mais par l'influence divine. Les anges aspirent à devenir des hommes, car
    l'homme parfait, l'homme-Dieu, (pour le distinguer du Dieu-homme) est au-dessus
    de tous les anges.
    "Les vies planétaires sont composées de dix rêves d'une centaine d'années
    chacun, et chaque vie solaire est d'un millier d'années ; ainsi, il est dit qu'un millier
    d'années sont à la vue de dieu comme un jour.
    "Chaque semaine - c'est à dire chaque 14.000 ans - l'âme se baigne et se
    repose dans un rêve jubilatoire d'oubli. En se réveillant de là, elle a oublié le mal et
    ne s'est rappelée que le bien."
    De Ruach et de Nephesh, influencées par les bonnes aspirations de Neshamah,
    procède Michaël, l'ange bénéfique de l'âme ; c'est à dire, le hiéroglyphe synthétique
    des bonnes idées, ou, dans une phraséologie bouddhiste ésotérique, le "Bon Karma"
    de l'homme. De Nephesh dominant Ruach et sans l'influence bénéfique de
    Neshamah, procède Samaël, l'ange maléfique de l'âme ; c'est à dire, le hiéroglyphe
    synthétique des idées mauvaises, le "mauvais Karma de l'homme. Et le Tzelem, ou
    image, est double car elle reflète et Michaël et Samaël.
    Analyse du Dr. Jellinek.
    Ce qui suit est tiré de l'analyse du Dr. Jellinek ("Beiträge zau Geschichte der
    Qabalah, Eerste Heft." Leipzig 1852.), portant sur les idées sephirothiques suivant
    l'éthique de Spinoza :
    (1) DEFINITION. Par l'Etre qui est source de toutes chose je comprends Ain
    Soph, c'est à dire un Etre infini, sans lien, absolument identique à lui-même, unis à
    lui-même, sans attribut, volonté, intention, désire, pensée, mot ou fait.
    (2) DEFINITION. Par Sephiroth je comprends les potentialités qui émanent de
    l'Absolu, Ain Soph, toutes les entités limités en quantité, qui, comme la volonté, sans
    changer sa nature, déversent divers objets qui sont des possibilités d'une multitude
    de choses.
    I. PROPOSITION. La première cause et le gouverneur du monde est Ain Soph,
    qui est à la fois immanent et transcendant.
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    (a) PREUVE. Chaque effet a une cause et tout ce qui a un ordre ou une forme à
    un gouverneur.
    (b) PREUVE. Chaque chose visible a une limite, ce qui est limité est fini, ce qui
    est fini n'est pas absolument identique ; la première cause du monde est invisible,
    donc illimitée, infinie, absolument identique - c'est à dire elle est Ain Soph.
    (c) PREUVE. Comme la première cause du monde est infinie, rien ne peut
    exister sans elle ; puisqu'elle est immanente.
    Scholion. Comme Ain Soph est invisible et exaltée, elle est la racine de la foi et
    de l'incroyance.
    II. PROPOSITION. Les Sephiroth sont les médiums entre l'absolu Ain Soph et
    le monde réel.
    PREUVE. Comme le monde réel est limité et imparfait, il ne peut procéder
    directement de Ain Soph : Ain Soph doit exercer son influence dessus, ou bien sa
    perfection cesserait. D'où, les Sephiroth, qui, dans leurs connexions les plus intimes
    avec Ain Soph, sont parfaites, et dans leurs séparations sont imparfaites, doivent
    donc en être le médium.
    Scholion. Comme toutes les choses qui existent ont été générées par les
    Sephiroth, il y a donc un degré supérieur, médian et inférieur dans le monde réel.
    (Vide infra, Proposition VI.)
    III. PROPOSITION. Il y a dix Sephiroth.
    PREUVE. Tous les corps ont trois dimensions, chacune répétant les autres (3 x
    3) ; et en y ajoutant l'espace en général, nous obtenons le nombre 10. Comme les
    Sephiroth sont des potentialités de tout ce qui est limité, elles doivent être dix.
    (a) Scholion. Le nombre 10 ne contredit absolument pas l'unité de Ain Soph ;
    comme un est la base de tous les nombres, la pluralité procède de l'unité, les germes
    contiennent le développement, juste comme le feu, la flamme, l'étincelle et la couleur
    ont une base, bien qu'ils diffèrent les uns des autres.
    (b) Scholion. Comme la pensée, et même comme l'esprit en tant qu'objet
    pensé, et limité, devient concret, et a une mesure, bien qu'une pensée pure procède de
    Ain Soph ; donc, limite, mesure et concrétion sont des attributs des Sephiroth.
    IV. PROPOSITION. Les Sephiroth sont des émanations et non des créations.
    1. PREUVE. Comme l'Absolu, Ain Soph est parfait, les Sephiroth qui en
    procèdent doivent également être parfaites puisque non créées.
    Introduction à la Qabalah Denudata de Knorr von Rosenroth par Mathers
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    2. PREUVE. Tous les objets créés diminuent par abstraction ; les Sephiroth ne
    diminuent pas, comme leurs activités ne cessent jamais ; donc elles ne peuvent avoir
    été créées.
    Scholion. La première Sephira était en Ain Soph comme pouvoir avant
    d'atteindre à la réalité ; puis la deuxième Sephira émana de la puissance pour le
    monde intellectuel ; et ensuite, les autres Sephiroth émanèrent pour le monde moral
    et matériel. Ceci, cependant, n'implique pas un prius et un posterius, ou une
    graduation dans l'Ain Soph, mais simplement une lumière dont les lumières qui en
    émanent tôt ou tard et de manière variable ne font qu'une.
    V. PROPOSITION. Les Sephiroth sont tout à la fois passives et actives
    (lbqtmv lybqm, Meqabil Va-Metheqabel.)
    PREUVE. Comme les Sephiroth ne sont pas en dehors de l'unité d'Ain Soph,
    chacune d'elle doit recevoir de ses prédécesseurs et transmettre à ceux qui suivent.
    VI. PROPOSITION. La première Sephira est appelée , hlim ,vr, Rom
    Maaulah; la seconde, Sagesse, hmkx, Hokhmah ; la troisième, Intelligence, hnib,
    Binah ; la quatrième, Amour, dcx, Chesed ; la cinquième Justice, dxp, Pachad ; la
    sixième, Beauté, trapt, Tiphereth ; la septième, Fermeté, xon, Netzach ; la
    huitième, Splendeur, dvh, Hod ; la neuvième, Fondation, ,li dvsy qydo, Tzediq
    Yesod Olahm ; et la dixième, le Royaume, tklm, Malkhut.
    (a) Scholion. Les trois premières Sephiroth forment le monde de la pensée ; les
    trois suivantes le monde de l'âme et les quatre dernières le monde du corps ; donc,
    correspondant aux mondes, intellectuel, moral et matériel.
    (b) Scholion. La première Sephira est en relation avec l'âme, d'où elle est
    appelée Unité, hdyxy, Yechidah ; la seconde, est dénommée hyx, Chiah, Vivante ; la
    troisième, xvr, Ruach, Esprit ; la quatrième, spn, Nephesh, Principe Vital ; la
    cinquième, hmsn, Neshamah, Ame ; la sixième opère sur le sang, la septième sur les
    os, la huitième sur les veines, la neuvième sur la chaire et la dixième sur la peau.
    (c) Scholion. La première Sephira est comme la lumière occultée, la seconde
    comme le bleu du ciel, la troisième jaune, la quatrième blanche, la cinquième rouge,
    la sixième blanc-rouge, la septième rouge blanchâtre, la huitième d'un blanc
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    rougeâtre, la neuvième blanc rouge, rouge blanchâtre, blanc rougeâtre et la dixième
    est comme la lumière reflétant toutes les couleurs.
    Je reviens maintenant sur le sujet d'Arikh Anpin et de Zauir Anpin, la
    Macroprosopus et le Microprosopus, ou le Grand et le Petit Visage. Le
    Macroprosopus est, faut-il le rappeler, la première Sephira ou Couronne, Kether ; le
    Microprosopus est composé des six avant dernières Sephiroth. Dans le
    Macroprosopus toute lumière est brillante ; mais le Microprosopus brille seulement
    des reflets de la splendeur du Macroprosopus. Les six jours de la création
    correspondent aux six formes du Microprosopus. D'où, le symbole de triangle
    entrelacés formant une étoile à six branches est appelé Signe du Macrocosme, ou de
    la création du monde supérieur, et en conséquence, en analogie avec les deux Visages
    du Zohar. Ceci, cependant, n'est pas la raison occulte pour laquelle j'ai placé ce
    symbole sur la couverture du livre, mais cela signifie d'autres raisons que je ne citerai
    pas ici. "Le Livre du Mystère Caché" discourt pleinement sur le symbolisme du
    Macroprosopus et du Microprosopus ; donc, il serait bien, avant de la lire d'en
    connaître les similarités et les différences.
    L'un est hyha, l'autre est le v du Tétragrammaton. Les deux premières lettres, I
    et h, y et h sont le Père et la Mère du Microprosopus et le h final est sa Fiancée. Mais,
    dans ces formes est exprimé l'équilibre de Rigueur et Miséricorde ; Rigueur étant
    symbolisée par les deux h, la Mère et la Fiancée, mais tout particulièrement par cette
    dernière. Mais, alors que l'excès de Miséricorde n'est pas une tendance maléfique,
    l'excès de sévérité appelle l'exécution d'un jugement, les force du mal et oppressives,
    force qui sont symbolisées par le Leviathan. Là où il est écrit "Derrière les épaules de
    la Fiancée le Serpent dresse sa tête : " à propos de la Fiancée, mais pas à propos de la
    Mère, car elle est le supernel h, et qui écrase sa tête. "Mais sa tête est brisée par les
    eaux de la grande mer." La mer est Binah, le Supernel h, la Mère. Le Serpent est la
    force centripète, qui cherche toujours à pénétrer au Paradis (les Sephiroth) et essaye
    de tenter l'Eve Supernelle (la Fiancée), pour qu'elle puisse à son tour tenter l'Adam
    Supernel (Microprosopus).
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    Il va bien au-delà de cette introduction que d'en examiner en profondeur le
    symbolisme puisque c'est déjà le sujet de ce livre14 ; donc, je vais simplement
    renvoyer mon lecteur au texte original pour plus d'éclaircissement en espérant, par
    cette introduction, l'avoir mieux armé pour comprendre et suivre le cours de
    l'enseignement qabalistique ici donné.
    NO(c) Spartakus FreeMann, 2000 e.v.
    Révision de la traduction Spartakus FreeMann, septembre 2003 e.v.
    14 C'est à dire du Sepher haZohar.
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    ANNEXES
    1. L'alphabet hébreu
    Nous proposons ici l'alphabet hébreu donnant pour chacune des lettres son nom et sa valeur numérique
    afin d'aider le lecteur à mieux comprendre certains passages de ce texte où interviennent les méthodes de Guematria.
    Lettre hébraïque Nom Translittération en
    français
    Valeur numérique
    a Aleph lettre muette 1
    b Bet B ou V 2
    g Guimel GU 3
    d Dalet D 4
    h He H aspiré 5
    v Vav V ou OU 6
    z Zayin Z 7
    x 'Heth CH guttural allemand 8
    u Teth T 9
    y Yod Y 10
    k Kaf CH guttural allemand 20
    l Lamed L 30
    m Mem M 40
    n Noun N 50
    c Samekh S 60
    i 'Ayin muette 70
    p Peh P ou F 80
    o Tsade TS 90
    q Kof Q ou K 100
    r Resh R 200
    s Shin S ou CH 300
    t Tav T 400
    2. Des Tables de Tserouf
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    Voici quelques exemples de table de Tserouf ou Temourah.
    L'alphabet ATH-BASCH (wb ta)
    t a
    s b
    r g
    q d
    o h
    p v
    i z
    c x
    n u
    m y
    l k
    L'alphabet AL-BATH (tb la)
    L'alphabet AB-GATH (tg ba)
    l a
    t b
    s g
    r d
    q h
    o v
    p z
    i x
    c u
    n y
    m k
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    b a
    t b
    s d
    r h
    q v
    o z
    p x
    i u
    c y
    n k
    m l
    L'alphabet AM-BAL (lb ma)
    m a
    l b
    k g
    y d
    u h
    x v
    t n
    s c
    r i
    q p
    o z
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    3. L'Arbre des Sephiroth