• Graal et Initiation orientale

    Graal et initiation orientale

     

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    Georges Bertin

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    Les mythes celtes parlent, à qui veut bien les entendre, de façon contemporaine. Ils constituent des transversalités; interrogeant le sens des situations culturelles et sociales observables encore de nos jours, ils s'appuient réellement sur des représentations avec lesquelles ils entrent en dialogue en même temps qu'ils nous racontent les origines des cultures et groupes sociaux. Le mythe du Graal, dont nous tentons ici de cerner le contexte d'émergence et les influences qu'il vient en quelque sorte subsumer, est en effet un véritable carrefour sémantique, une matrice culturelle, qui permet de relier ses racines, celtes et indo-européennes et son inscription sociale et culturelle.<o:p> </o:p>

    Pour la thèse celtique (Jean Marx, Jean Frappier), le conte du Graal utilise les récits des mythologies et littératures celtiques sur les trésors et talismans de l'autre monde: la lance est une arme divine et royale, lance de feu et rouge de sang, lance du dieu Lug, du dieu Oengus, du roi Arthur capable de tirer du sang du Vent, le chaudron de Dagda (voir supra).... Mais la théorie celte ne fait état que d'éléments épars. Georges Dumézil a, quant à lui, repéré, chez les Scythes, des objets d'or : charrue, joug, hache, coupe, représentant les trois fonctions indo-européennes :<o:p> </o:p>

    - la coupe qui sert au culte, (fonction sacerdotale),<o:p> </o:p>

    - la hache, la flèche et la lance servent à la guerre, (fonction royale),<o:p> </o:p>

    - le joug et la charrue à l'agriculture (fonction nourriciére).<o:p> </o:p>

    Or, chez les Tuatha de Dannan, les fils de la déesse Anna, (Irlande), il y avait quatre villes où les Tuatha de Dannan apprirent Science et Magie:<o:p> </o:p>

    - à Failias était la pierre de Fail qui crie quand un roi prend la souveraineté d'Irlande, <o:p></o:p>

    - Tara la capitale suprème, était symbole de la terre d'Irlande et de fécondité,<o:p> </o:p>

    - à Goirias, était l'épée de Nuadu qui blesse à mort,<o:p> </o:p>

    - à Findias, la lance de Lug, qui rend invincible,<o:p> </o:p>

    -à Murias, le chaudron de Dagda, le grand dieu druide symbole d'abondance.<o:p> </o:p>

    Il se trouve que les objets du cortège du Graal du roman médiéval sont:<o:p> </o:p>

    la lance et l'épée, instruments et symboles de la fonction guerrière,<o:p> </o:p>

    le Graal dont la fonction est magico religieuse,<o:p> </o:p>

    le tailloir d'argent à la fonction nourricière.<o:p> </o:p>

    Le conte du Graal serait ainsi la métamorphose d'un très vieux récit, qui, 4000 ans auparavant, racontait comment un jeune héros prédestiné parvenait, au travers d'un certain nombre d'épreuves, à conquérir les talismans royaux, symboles des trois fonctions sociales dont le groupement et la conservation garantit la prospérité et restaure une royauté déchue, indigne et impuissante dans un pays frappé de stérilité.<o:p> </o:p>

    Le mot Graal est employé pour la première fois en littérature française dans le Conte du Graal ou le Roman de Perceval de Chrestien de Troyes, paru vers 1170, et s'inspirant d'une source perdue. On y voit Perceval témoin, au château du riche roi pêcheur d'un cortège au milieu duquel se trouve le Graal aux vertus fécondantes mais que le silence du bachelier réduit à l'impuissance. Il connaîtra une grande fortune chez un auteur allemand de la fin du XIIème siècle, Wolfram von Eschenbach, dans son roman Parzival qui inspirera Wagner. Chez lui, le Graal est taillé d'une pierre précieuse, l'émeraude tombée du front de Lucifer, lors de la chute des Anges; elle sera emportée plus tard là où l'on situait le paradis terrestre. L'on se souvient que la pierre de la kaaba des musulmans est aussi une pierre taillée apportée du ciel par l'ange Gabriel.<o:p> </o:p>

    On trouve encore cette référence au Graal au XIIIème siècle dans la Vulgate du Lancelot en prose ou corpus Lancelot-Graal, oeuvre anonyme composée vers 1225-1228, premier roman en prose et en langue vulgaire de notre histoire deux des cinq volumes qui la constituent sont consacrés au Graal: le premier à l'Estoire del saint Graal et le quatrième à la Queste del saint Graal. <o:p></o:p>

    Chez Robert de Boron, premier auteur à avoir composé un cycle complet autour du Graal, lequel fait paraître en 1212, une trilogie, le Roman de l'Estoire dou Graal ou Joseph d'Arimathie en vers, Merlin, Perceval, nous sommes dans un dépassement, sous influence chrétienne des significations du Graal attachée au chaudron d'abondance des Celtes. Chez lui, le Graal est le vase dans lequel Jésus but pendant la Cène, qu'il utilisa pour dire la première messe et où Joseph d'Arimathie recueillit le sang de ses plaies après son supplice. Transporté en Occident, il repose dans l'île d'Avalon, lieu mystique identifiée, dans l'entourage des Plantagenêts, à l'abbaye cistercienne de Glastonbury. La lignée de Joseph d'Arimathie, celle des gardiens du Graal, dont Lancelot est un descendant, assure sa protection. Le propre fils de Lancelot, Galaad, achèvera la Quête et le cycle pourra alors se renouveler. La légende arthurienne accomplit le lien entre les traditions celtes et la spiritualité cistercienne.<o:p> </o:p>

    Les spécialistes s'accordent en effet pour souligner d'importants liens entre les romans gallois (Kulwch et Owen, les Mabinogion) dont le héros est Perceval et le cycle courtois français et les progrès de la littérature et de la mythologie comparées nous permettent désormais de mieux y percevoir les influences latines, orientales, germaniques, nordiques et occidentales, notamment courtoises et chrétiennes, sans parler des traditions ésotériques ni du folklore. <o:p></o:p>

    On passe en quelques décennies d'un Graal-chaudron symbolisant les cultes de fécondité de l'Europe chrétienne, via le Graal féminin, vase d'élection, dans le jeu complémentaire du principe mâle et du féminin où le graal est assimilé à la dame, lieu de toutes les aspirations courtoises, à la coupe de souveraineté, (gradalis). Puis dans une mystique influencée par les croisades et leurs prédicateurs, le Graal (ou graduel) prend la figure de la sagesse, dont rend compte une Quête mystique sous double influence: cistercienne et trinitaire. La quête du Graal permettra le passage des chevaleries terrestres aux chevaleries célestes. Le Graal est ici maître du temps dont il tient ensemble les liens tissés comme son ancêtre d'osier.<o:p> </o:p>

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    Ainsi, en 1537, lorsqu'il publie Pantagruel, Rabelais fait référence au Graal en nommant son héros "Panta/Gruel", à cause dit-il "de la sécheresse qui sévissait, car "panta" en grec vault autant à dire comme tout et "gruel" en langue Hagaréne vault autant comme altéré voulant inférer que à l'heure de sa nativité le monde estoit tout altéré, et voyant en esprit de prophétie qu'il seroit quelque jour dominateur des altérez". On pointera ici la fonction fécondante et d'abondance du graal. L'oeuvre de Rabelais, entièrement pétrie de culture populaire, est d'ailleurs organisée comme une véritable quête du Graal par les compagnons de Pantagruel partis à la recherche de la "dive bouteille", fontaine d'abondance et de sagesse.<o:p> </o:p>

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    Si l’on s’en réfère Gilbert Durand, on comprend pourquoi de cette idée de contenant, lié à l’oralité, (grasal, grasale, gresel),présent dans les récits celtiques (le chaudron) on soit passé, dans les romans arthuriens du Moyen-Age, au Saint Graal, vase mystique. Il semble en effet qu’il y ait attirance entre les schèmes de l’intimité de la nutrition (celtes) et ceux de la mystique (chrétienne).<o:p> </o:p>

    Une autre interprétation fait ressortir la parenté entre Graal et Calx, la pierre blanche, chaux, ou pierre brûlante, épurante, liée à la pureté, ou encore au calx, le talon.<o:p> </o:p>

    René Guenon propose aussi Gradale: livre ou graduale (graduel). C'est le sens de la Parole perdue, de la parole originelle à retrouver, d'où la nécessité d'une Queste. Graduel, c'est aussi le Grand Livre de la Nature des Alchimistes, le Liber Mundi, révélation du Monde. Dans l'Apocalypse de Jean, il s'identifie à L'Arbre de Vie. On est ici proche du symbolisme de la Croix et l'on retrouve dans certaines régions les instruments du supplice du Christ associés au Graal et à la Lance de Longin comme les symboles du Graal et de la Lance sont associés à la première parole du Coran.<o:p> </o:p>

    Partant de la signification que lui donne Wolfram von Eschenbach, (pierre d'émeraude tombée du front de Lucifer dans laquelle fut taillé le Graal), l'herméneutique rapproche les verbes latins caelere = orner et caedere = tomber, immoler. Caedes prend le sens de sang versé. En français en dérive césure (= taille de pierre). Les pierres taillées cultuelles renvoient  ainsi au mythe du Grand Architecte et il faut se rappeler que les Tables de la Loi étaient des pierres taillées.<o:p> </o:p>

    L'as de coupe du tarot représente ainsi une coupe-Graal s'élevant en château à sept tours. Il symbolise les sphères célestes. Le Graal est encore château voué à l’inaccessibilité. La problématique se pose donc dans un contexte lié au ciel et à ses projections terrestres, architecturales. D'où l'importance du burin, le ciseau du graveur. Le caelator est le ciseleur et aussi l'architecte. <o:p></o:p>

    La Pierre-Table-Livre est aussi La Table d'Emeraude des Alchimistes et les Hermétistes désignaient volontiers le Christ comme la véritable pierre philosophale et comme la véritable Pierre d’Angle. <o:p></o:p>

    En même temps, le contenant Graal est, d'une manière mystérieuse identifié à son contenu, à la figure de l'aqua permanens, le Mercure, véritable vase caché, jardin philosophique où notre soleil naît et se lève. <o:p></o:p>

    La référence indo-européenne renvoie l'origine du Graal à la racine KERT- soit tordre, tresser, car l'on peut penser que les premiers objets contenants étaient confectionnés en tresses (corbeilles). Curieusement, cette idée de claie, qui figure aussi dans la légende de la cathédrale d’osier de l’abbaye de Glastonbury, refuge supposé du Graal, est aussi celle du lien, de l'attache (cratis), et l'on voit bien en quoi le graal est le lien qui unit les chevaliers d'Arthur dans leur Quête. Elle a, en même temps, donné Hort, hourt (palissade) et behort (tournoi), en espagnol bohordo (petite lance), images qui sont loin d'échapper à l'univers arthurien. C'est sans doute pour cela que les fêtes allemandes du Moyen-Age étaient appelées des Graals.<o:p> </o:p>

    La racine KER signifie Coeur, cette image est aussi proche de la symbolique développée dans les romans arthuriens. Le graal comme contenant du sang du Christ, ou Saint Graal signifierait aussi Sang Réel (Sangrail), l'évolution du mot est ici liée au développement à l'époque des croisades du culte du Précieux Sang, et mutatis mutandis, du Sacré Coeur etc. <o:p></o:p>

    Le mot connaît ensuite une fortune considérable, du plat à barbe du Don Quichotte de Cervantés à Jean d'Auton, lequel, dans son Lacurne, publié par les Annales de Louis XII, au XVIIème siècle, cite "celuy plat qu'on appelle le saint graal".<o:p> </o:p>

    T.S. Eliott s'inspirera de la terre Gaste dans son roman The Waste Land. Le thème du Graal se retrouve également dans le Roi Pêcheur de Julien Gracq (1949), dans les romans de T.H. White "The Once and Future king" et "The Sword in the Stone", et chez Boris Vian "le Chevalier de neige" représenté par Jo Tréhard en 1945, à Caen et à Strasbourg dans une version "opér" sur un livret de Georges Delerue. Il faut encore mentionner l'ouvrage de l'académicien Pierre Benoît, Montsalvat, 1957, qui reprend la thématique de l'exode du graal présente chez Wolfram jointe à des références cathares. On retrouve ici le croisement littéraire cher aux écrivains médiévaux entre la femme inaccessible et la quête du saint vase.<o:p> </o:p>

    Tout prés de nous, nous voyons ce thème refleurir dans la littérature contemporaine: Michel Rio, Merlin, Barjavel, L'Enchanteur (1984), Jean-Pierre Le Dantec, Graal-Romance (1985), Florence Trystram, La nuit du motard (1986), Lancelot (1987), Marion Zimmer Bradley, La Dame du Lac, Les Brumes d'Avalon, Le Secret d'Avalon proches du légendaire celtique, Gilles Nadin, Le retour d'Avalon (1993), tandis que de nos jours les aventures du Graal connaissent à nouveau un immense succès dont témoigne une production intense notamment sur le plan cinématographique, de Richard Thorpe (1953) à Jerry Zucker (1995) en passant par Georges Bresson, Eric Rhomer, Les Monthy Pythons, Walt Disney, John Boorman, Syberberg et Steven Spielberg.<o:p> </o:p>

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    La filiation entre ce mythe d'origine celte et l'ésotérisme contemporain est également patente dans un écrit de la loge de Saint Louis des Amis Réunis à Calais, laquelle indique que l'on donnait autrefois le grade de Chevalier de la Table Ronde du Roi Arthur dans un rituel primitif de cette loge. Plus surprenant, en 1785, lors du convent de Paris, le baron Gleichen déclarait, citant des sources Rose-Croix, que les maçons "seraient venus en Angleterre sous le roi Arthur", ce qui expliquerait que l'usage d'une Table Ronde est indispensable à certains travaux des hauts grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté.<o:p> </o:p>

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    La Quête du Graal procède d'une aspiration profonde, la réflexion sur la richesse et la complexité du thème, véritable melting pot culturel, nous incite à accueillir avec prudence les tentatives type New Age qui tendraient par projection identificatoire ou simplification abusive à en faire un argument de consommation spectaculaire. Il fournirait alors des justifications à nombre de dérives sectaires. Le récent rapport parlementaire sur les sectes nous a permis d'identifier plusieurs mouvements néo-religieux qui n'hésitent pas à convoquer ostensiblement le mythe du Graal au service d'idéologies simplistes ou régressives, reproduisant sous une forme euphémisée certes mais tout aussi perverse l'ambition récupératrice qui fut celle des nazis, fascinés par les motifs sanguinaires. La leçon de la Quête est d'abord celle d'une libération de l'âme.<o:p> </o:p>

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    La lecture du mythe nous invite à prendre en compte le Graal dans une constellation. Il apparaît en effet toujours, dans les sources celtes, dans une interdépendance avec d'autres objets sacrés: la pierre de souveraineté, la lance, l'épée, la table ronde qui vient harmoniser les contraires. Cette interaction constante, que révèle l'analyse textuelle et dont le Graal est à la fois le pivot et la source ne peut que nous inciter à une réactualisation sans cesse renouvelée de nos connaissances car. <o:p></o:p>

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    Une telle quête ne saurait en effet revêtir qu'une figure, celle de l’inachèvement car "si on n'a vu et connu toute chose, le Gwenved demeure inaccessible" (Le Barddas).<o:p> </o:p>

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    Elle appelle quelques mentions.<o:p> </o:p>

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    D’abord la mention de Galaad comme chevalier qui termine la quête du Graal est à considérer et ce pour plusieurs raisons:<o:p> </o:p>

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    ·         La première, c’est le roi Galaad (mentionné 116 fois dans l’AT)  qui  porte ce nom, particulièrement au Livre des Rois, sa province est la plus à l’Est de la terre Promise, à l’est du Jourdain. le prophète Elie en est originaire. Ce sont les descendants d’Abraham, Isaac et Jacob qui, par  Joseph et par Makir le père de Galaad, s’y installèrent car la terre  fut donnée à Makir  par Moïse. Galaad donna ainsi naissance à la tribu des galaadites. Ils sont donc en quelque sorte établis à l’Orient de l’Orient. <o:p></o:p>

    ·        
    Le second est Lancelot du Lac qui reçut en nom de baptême celui de Galaad. Mais c’est son fils Galaad le pur, donc troisième du nom, né d’une liaison de Lancelot, à son insu, avec la fille du riche roi Pêcheur, Brisane,  qui  achèvera les aventures du Graal et sera illuminé.
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    ·        
    La première remarque porte sur la transmission de l’initiation d’une génération à l’autre.
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    ·         La seconde porte sur la recherche de l’Orient, dans les montages d’Asie Mineure, se tient le château aventureux, aux portes de l’Asie, en marche des pays de l’Islam et ceux de la Judaïté. Le mont Galaad est nommé au Livre des chroniques, sa capitale est Mitspa important lieu de culte de la déesse de la fécondité Astarté (divinité lunaire) à l’époque d’Osée, non loin du Thabor. La mention de ce lieu symbolique semble présenter des traces de syncrétisme religieux dans le Livre sacré lui-même.<o:p> </o:p>

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    Nous avons appris de Corbin[1] que le motif du voyage vers l’Orient est présent également dans la tradition du soufisme, l’étranger ne pouvant l’atteindre avant l’échéance d’un certain délai, dans son exode vers sa patrie de lumière. C’est la transmutation par le voyage qui est au fondement de la théorie soufie de la connaissance. Et cette philosophie n’est pas seulement orientalisée, elle est aussi et d’abord orientale, car c’est bien cet horizon de la sagesse orientale que le maître montre à l’adepte. Elle est orientale donc illuminative. <o:p></o:p>

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    L’aurore levante est, écrit Corbin, la substance de l’Orient, (ishrâq, shorûq, mashriq). L’Orient c’est l’éternelle aurore des Lumières archangéliques du plérôme, et ec son les aurores des lumières qu’elles fulgurent sur l’âme et qu’elles attirent à elles. A ces aurores se lève la cognitio matutina, qui est une connaissance orientale parce qu’elle est l’Orient de toute connaissance. » La qualification d’orientale ne se motive donc qu’en raison de sa source transcendante.<o:p> </o:p>

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    Et Corbin d’évoquer l’explication avicennienne de la connaissance faisant éclore celle-ci non d’une opération abstractive de l’intellect humain, mais d’une illumination de l’intelligence agente irradiant une Forme sur l’intellect possible. <o:p></o:p>


    Et le voyage commence et conduit le pèlerin jusqu’au Sinaï mystique, au sommet de la montage cosmique.<o:p> </o:p>

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    La Terre de Hurqalya et ses cités, Le mont Galaad, le mont aventureux, le Mons securus ou mont sauvage de la légende arthurienne sont bien, chacun dans sa tradition, les témoins de l’effort de sortie de ce monde qui caractérise toute expérience initiatique, <o:p></o:p>

    Au lieu de succomber aux philosophie et aux expériences du passé, au lieu de se subordonner à une monde extérieur qui lui semble étranger, l’âme doit intégrer ce monde à elle même, en les surmontant en en faisant elle-même une demeure. <o:p></o:p>

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    Elle s’en rend libre en les libérant. <o:p></o:p>

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    Bibliographie.<o:p> </o:p>

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    Bertin Georges, La Quête du Saint Graal et l'Imaginaire, Corlet, 1995. <o:p></o:p>

    Charvet L. Des vaus d'Avalon à la Queste du Graal, Paris, Librairie José Corti, 1967.<o:p> </o:p>

    Chrétien de Troyes et le mythe du Graal, Paris, Sedes, 1972.<o:p> </o:p>

    Dumézil Georges. Mythe et Epopée, Paris, Gallimard, 1986.<o:p> </o:p>

    Durand Gilbert. Les structures anthropologiques de l'Imaginaire, Paris, Dunod, 1985, 10ème éd. et  Beaux-Arts et Archétypes, Paris, PUF, 1989.<o:p> </o:p>

    Evola J. Le mystère du Graal, Paris, Editions Traditionnelles, 1984.<o:p> </o:p>

    Frappier Jean. Le roman Breton, les origines de la Légende Arthurienne, Paris, C.D.U.-Sorbonne, 1963.<o:p> </o:p>

    Gallais P. Perceval et l'initiation, Paris, Sirac, 1972.<o:p> </o:p>

    Hucher E. Le Saint Graal ou Joseph d'Arimathie. Robert de Boron. Le Mans, Monnoyer, 1878.3t.<o:p> </o:p>

    Jung Emma et Von Franz Marie Louise, La Légende du Graal, Albin Michel, 1988.<o:p> </o:p>

    Lavenu Philippe. L'Esotérisme du Graal, Corlet/Tredaniel, 1986.<o:p> </o:p>

    Lot Ferdinand. Etude sur le Lancelot en prose, Paris Champion, 1918.<o:p> </o:p>

    Markale Jean.- La femme celte, Paris, Payot, 1987<o:p> </o:p>

    Marx Jean. La légende arthurienne et le Graal, Paris, P.U.F. 1952<o:p> </o:p>

    Payen Jean-Charles, Littérature Française, le Moyen Age, Paris, Arthaud, 1979.<o:p> </o:p>

    Rahn Otto, Kreuzag Gegen Gral, Fribourg en Brisau, 1943 traduit en français en 1944 sous le titre Croisade contre le Graal, grandeur et chute des Albigeois<o:p> </o:p>

    Ribard Jacques. Le Conte du Graal, anthologie thématique, Paris, Hatier, 1976.<o:p> </o:p>

    Sansonetti Georges. Graal et Alchimie, Paris, L'ile Verte Berg International, 1982.<o:p> </o:p>