
1) Qu'est ce que l'alchimie ?
L'Alchimie est souvent décrite sous deux formes, le plus souvent distinguées l'une de l'autre.
La première est l'Alchimie du laboratoire. On imagine un vieillard
un peu fou enfermé dans son laboratoire, ressemblant étrangement à une
crypte de sorcier. Des chauves-souris empaillées assistent aux mélanges
étranges de potions visant à obtenir une poudre de transmutation
pouvant transformer le plomb en or ou encore à obtenir un Elixir
donnant la vie physique éternelle.
La deuxième est l'Alchimie spirituelle. Ses partisans ne voient
dans les textes que des allégories cachant le véritable processus
alchimique. Le corps humain est alors le véritable athanor, lieu de
l'évolution intérieure de l'alchimiste qui se dépouille de son ego par
le Feu Secret/Amour dans son creuset qu'est le cœur spirituel.
Les partisans de l'une ou de l'autre de ces définitions dénigreront les théories de l'autre sans regret.
Mais qu'en est-il vraiment ?
Le mot Alchimie vient de « Al Kemia » qui signifie « Chimie de Dieu
» ou encore « Terre Noire Divine ». La Terre Noire, Kemia, est le nom
donné à l'Egypte, supposée être le berceau de cette Science. Il est
connu que la civilisation égyptienne était très avancée, aussi bien
techniquement que spirituellement. Facilement, on déduit que cette
Science Divine qu'est l'Alchimie dut être enseignée ésotériquement au
sein de l'Ecole des Mystères. Les Pharaons ainsi que les grands prêtres
furent donc instruits d'Alchimie. De par leur serment, il durent ne pas
dévoiler cette connaissance. Certains philosophes grecs, à l'époque
Ptolémaïque surtout, eurent la chance d'assister à des enseignements de
l'Ecole des Mystères. Sans nul doute, Platon, Aristote et Pythagore
eurent cet enseignement.
De là commença la diffusion de cette Science sacrée.
L'Egypte ayant une influence très « solaire », l'Alchimie
primordiale dut être basée sur le Soleil. Une assimilation
Dieu/dieux/Soi fut faite et la correspondance Macrocosme/Microcosme
établie. Il ressort que l'Alchimie ne peut être purement externe ou
purement interne. Elle participe forcément des deux natures. L'adage
d'Hermès Trismégiste, grand prêtre égyptien et Sage de l'Ecole des
Mystères, est on ne peut plus clair à ce propos : « Ce qui est Haut est
comme ce qui est en Bas ». Interne et externe sont intimement liés car
procèdent de la même Unité. De plus, quelle meilleure manière de
corroborer son évolution intérieure qu'en voyant la matière externe
changer lorsqu'on la travaille conjointement ?
Il est alors compréhensible que le travail au laboratoire soit indispensable.
Mais pas pour faire de l'or ou avoir la vie physique éternelle. Ce
travail permettait de valider son évolution intérieure par le biais
d'un arbitre impartial : la matière.
2) Les divers foyers de l'Alchimie
Le berceau supposé de l'Alchimie étant l'Egypte, on peut alors
suivre sa diffusion. Les Grecs se sont emparés de cette Science par le
passage de certains des philosophes au sein de l'Ecole des Mystères.
Zosime de Panapolis en est l'auteur le plus connu. Mais si l'on
approfondit la lecture des œuvres de Platon par exemple, on se rend
compte qu'il parle lui aussi de concepts alchimiques.
Les Arabes eurent des contacts commerciaux avec les Grecs. Cela
leur permit, au cours d'échanges philosophiques, de s'approprier cette
connaissance alchimique. Jabyr et Zadith sont les auteurs arabes les
plus connus.
Mais il y a un bémol au tableau : il apparaît des foyers
alchimiques au Tibet, en Inde et en Chine sans qu'il soit possible
d'établir un lien avec les alchimistes Egyptiens, Grecs ou Arabes…
De plus, leur conception de la Science est un peu différente… La naissance de ces foyers reste donc un mystère.
Les Arabes eurent ensuite des contacts commerciaux avec les
Espagnols. De là diffusa la Sainte Science à travers l'Europe, avec un
véritable engouement durant le Moyen-Age.
A l'époque de Lao Tseu, en Chine, l'Alchimie subit une révolution.
Le taoïsme décida en effet de la prime importance de l'Alchimie
intérieure (nei-tan) au détriment de l'Alchimie extérieure (wei-tan).
Le laboratoire fut alors délaissé et seuls les travaux de souffle
intérieur et de visualisations furent travaillés.
De même en Inde, l'Ayurveda, médecine millénaire, prit l'ascendant
sur l'Alchimie et se l'appropria. Seules les pratiques de spagyries
végétale et métallique (travaux sur le cinabre surtout) furent gardés.
La quête de la Pierre Philosophale fut majoritairement abandonnée.
En Europe, ce fut à la suite des travaux de Lavoisier que
l'Alchimie fut considérée comme une chimère et abandonnée au profit de
la « scientifique » chimie.
L'Alchimie connaît donc une période de veille, avec quelques
mouvements cycliques de renouveau, grâce aux œuvres de Fulcanelli par
exemple.
3) Les concepts alchimiques
Quelles sont donc les bases philosophiques de l'Alchimie ?
Les alchimistes sont d'une certaine manière panthéistes : ils
considèrent que tout est vivant et comme la Vie est le principe divin
par excellence, que tout est divin.
La matière physique est donc aussi divine que l'Esprit humain.
Cette conception est donc celle d'une Unité en même temps immanente et
transcendante.
La genèse de l'Ancien Testament en est un exemple, lorsqu'on l'étudie du point de vue alchimique.
Au commencement était Dieu : parfaite unité, omniscient, omnipotent…
Il prit conscience de lui-même et de son pouvoir créateur. Cette
prise de conscience peut être vue comme la naissance de la dualité. En
effet, pour créer, il faut que Dieu « se sépare ». D'un côté apparaît
le principe actif (la principe soufre des alchimistes), de l'autre le
principe passif (le mercure des alchimistes). Dans la genèse l'actif
prend l'apparence du souffle créateur et le principe passif celui des «
Eaux ». La séparation étant faite, les deux natures de cette dualité
étant antithétiques, il fallait un médiateur pour faciliter le «
mariage » des deux protagonistes, c'est-à-dire engager la cohésion de
l'action/réaction qu'implique la création. Ce médiateur est nommé Feu
Secret par les alchimistes. Mais il est plus connu sous le nom d'Amour.
En effet, quel est le plus grand médiateur ? Quelle est la force qui
permet le mariage ? L'Amour Universel. Universel car il doit participer
à la création de toute chose.
Nous sommes donc partis de l'Un. Puis la dualité est apparue. Et enfin la trinité est présente. La création est alors possible.
L'action de création se fait sur les Eaux. Celles-ci deviennent le
Chaos des alchimistes. Ce chaos est constitué de 4 éléments : le Feu,
l'Air, l'Eau et la Terre. De ce quartet peut être engendrée toute
chose. La multiplicité naît…
4) L'application spirituelle des principes alchimiques
L'alchimiste cherche donc à rejoindre l'Unité à travers son
travail. Il considère son âme, principe évolutif de sa personnalité
(pas seulement actuelle, mais plutôt karmique) comme le principe
soufre, acteur de sa propre évolution. Son Esprit, partie divine qu'il
a en son sein ( germe d'étincelle divine que chaque entité possède et
qui nous autorise à dire que Dieu est Tout et que Tout est Dieu) est le
principe mercure. Reste son Amour de toute chose (et donc de Dieu à
travers toute la création) qui est le feu secret et qui permet son
évolution.
Le travail de l'alchimiste consiste alors à purifier son âme afin
que son ego soit dissous et que la Divine Providence devienne la seule
véritable actrice de sa vie ainsi qu'à dégager son Esprit de sa gangue.
En effet, on ne purifie pas Dieu, on le libère du joug de l'ego qui
l'empêche de se manifester pleinement en nous. Le principe mercure
n'est donc pas à améliorer, mais à « éveiller ». Il faut prendre
conscience de sa dimension divine.
Tout cela ne peut se faire que grâce au Feu secret, l'Amour universel qui doit nous faire avancer.
On peut donc résumer le travail de l'alchimiste de cette manière :
a ) Purification de son âme par la destruction de l'ego.
b ) Eveil de sa propre Nature Divine et reconnaissance de celle-ci.
c ) Utilisation de l'Amour universel tout au long du travail alchimique.
5) Application pratique des principes alchimiques
Nous avons vu précédemment le travail spirituel à effectuer lorsque l'on est alchimiste.
Mais comment réaliser cela ?
Si on lit la plupart des textes alchimiques, la dimension spirituelle paraît absente ou très diluée.
Pourquoi ?
Personnellement, je ne vois qu'une seule raison. L'Alchimie est une
Science initiatique par essence. Ses principes ne peuvent être
dévoilés, surtout pas aux profanes.
Il fut donc nécessaire aux Adeptes (alchimistes ayant la Pierre
Philosophale et donc, par extension, ayant atteint l'Eveil) d'enseigner
l'Alchimie sous couvert de l'allégorie. Symboles et cabale solaire
furent les meilleurs vecteurs pour ne pas juste toucher le mental comme
l'auraient fait de simples recettes, mais plutôt pour atteindre le cœur
(solaire) du lecteur. Cela palliait alors à une véritable initiation
qui nécessite la présence d'un Maître auprès du disciple, permettant un
échange d'âme à âme. Cette doctrine du symbole fut aussi utilisée par
le biais de l'architecture sacrée. Les ouvrages de Fulcanelli
entrouvrent cet aspect. Ils mettent en exergue le langage caché des
symboles visibles sur les façades des cathédrales. Maurice Guinguand va
encore plus loin en développant la symbolique alchimique de
l'architecture même des édifices où les symboles ne sont pas
qu'externes, mais sont signifiés par l'édifice lui-même. Ces édifices
religieux sont donc comme des Pierres Philosophales actives sur les
croyants entrant et priant en leur sein.
La partie interne de l'Alchimie est, de plus, comme son nom
l'indique, interne à chaque labourant. Il est alors futile (et même
inutile à mon sens) d'essayer de synthétiser un schéma d'évolution
générique de l'alchimiste. Chaque personne suit sa propre évolution
PERSONNELLE et donc différente de celle d'autrui.
Comment serait-il possible d'écrire un traité que l'alchimiste suivrait à la lettre pour évoluer ?
Ce serait utopique…
Reste une valeur sûre, une seule base qui permet à l'alchimiste
d'apprécier de manière concrète son évolution intérieure : le miroir
qui lui renvoie son image, c'est-à-dire la Nature. Comment se servir de
la Nature comme miroir ? En prenant une matière composant celle-ci
(comme Un est dans Tout et Tout est dans Un, une partie comprend
l'ensemble et le reflète fidèlement) et en lui faisant subir ce que
nous subissons nous-même lors du processus alchimique.
C'est sur ce « Miroir de l'Art » que sont basés tous les traités d'Alchimie.
Car la matière, elle, suit les Lois Divines de manière « constante
». Elle n'a pas de libre arbitre comme l'être humain et son évolution
ressemble plus à une destinée toute tracée. L'homme, en redevenant
humble, en redevenant un enfant éveillé et émerveillé, peut alors se
contempler (c'est-à-dire contempler son essence Divine, son Esprit) au
travers de la matière.
6) La recherche des matières
La Prima Materia est la première grande inconnue du Magistère. Mon
opinion personnelle est qu'il n'y a pas qu'une seule matière propre à
l'œuvre, mais plutôt Une Matière qui est plus proche de chaque
alchimiste. Comme le travail alchimique nécessite une symbiose entre
l'homme et la matière, il lui faut trouver « sa » matière, son jumeau,
celle qui sera la plus apte à lui présenter sa véritable image.
Lorsque cette quête est achevée, il faut procéder aux
équivalents matériels de l'évolution spirituelle de l'alchimiste.
Il s'agit de purifier le principe soufre, sortir de sa gangue et «
réincruder » le mercure (c'est-à-dire le rendre tel qu'il était au
commencement du Monde, comme doit l'être l'Esprit de l'alchimiste) et
faire agir le Feu Secret afin de réaliser ces deux « nettoyages » et
procéder au mariage (à la conjonction) des deux matières travaillées.
Ce sont ces procédés qui sont décrits dans les textes alchimiques.
La recherche de la Prima Materia met le pied à l'étrier à l'alchimiste
pour commencer son évolution spirituelle. La recherche du Feu Secret
est associée à la quête de l'Amour universel intérieur de l'alchimiste.
Et l'avancement de la matière vers la pureté de la Pierre Philosophale
est le reflet de l'évolution de l'alchimiste vers l'Eveil.
7) Le Grand
Œuvre
Le Grand Œuvre alchimique est communément séparé en trois parties :
l'œuvre au noir (Nigredo), l'œuvre au blanc (Albedo) et l'œuvre au
rouge (Rubedo).
Le Nigredo correspond au Premier Œuvre. Durant celui-ci,
l'alchimiste réalise la putréfaction de la matière ainsi que de son
propre être. La putréfaction est une mort, prélude à la génération
d'une nouvelle vie, plus pure. Cette mort profane est nécessaire pour
laisser la place à la future vie spirituelle. Cela rejoint le concept
de vacuité du bouddhisme qui consiste en la suppression de notre Moi
pour être un vase vide pouvant accueillir le Soi.
Il en est de même en alchimie.
Du point de vue pratique, c'est l'extraction du principe mercure de
la matière de sa gangue. Cela ressemble à la putréfaction des êtres
vivants qui donne un compôt noir et puant. En observant la Nature, on
s'aperçoit que cette phase est indispensable pour la pérennité de la
vie.
La matière prendra la couleur noire et exhalera l'odeur de sépulcre.
De même l'alchimiste pénètrera au plus profond de lui-même afin de
se confronter à sa face noire. Cela lui permettra de reconnaître sa
face blanche, qui est la nature divine, l'étincelle de Dieu qu'il
possède. La lumière est issue des ténèbres dans le sens où il faut
reconnaître les ténèbres pour mieux distinguer la Lumière.
L'Albedo est le Second Œuvre. Après avoir noirci la matière, il faut la
blanchir.
C'est l'extraction et la purification du principe soufre.
Du point de vue interne, c'est la suppression de l'ego et la purification de
l'âme.
Cette purification correspond à une mise en exergue des qualités
divines latentes que chacun possède en lui. C'est l'exaltation de
l'âme.
La matière prendra la couleur blanche très pure et son odeur se
rapprochera de celle de la rose, très agréable, approchant l'odeur de
sainteté.
Le Rubedo, le Troisième Œuvre, est le couronnement.
C'est la fusion de l'âme purifiée avec l'Esprit divin reconnu.
C'est la naissance du fils royal, de l'androgyne, qui naît du mariage des deux
principes.
La matière passe au rouge, cette phase est souvent décrite comme une coction
finale dans les textes alchimiques.
Cette coction se fait grâce à l'action du Feu Secret qui est ici
comme la chaleur maternelle de la matrice, permettant la bonne
gestation de notre enfant intérieur.
On a alors la Pierre Philosophale, non multipliée et non
distinguée (c'est-à-dire ayant potentiellement la possibilité d'action
sur tous les règnes de la Nature).
Finalement, il y a les multiplications qui sont une répétition des
précédents processus et qui augmentent encore en qualité la Pierre
Philosophale.
Résumé
Voici un exemple matériel d'Adam Rouge :

Le véritable travail alchimique peut alors commencer.
L'œuvre au noir :
La première opération décrite par les auteurs est la destruction de
la Prima Materia afin d'obtenir la mort de celle-ci, sa putréfaction,
afin qu'elle puisse se distinguer et ainsi faciliter sa séparation. La
mort est en fait le prélude à la renaissance d'une vie plus pure.
Cela correspond à la destruction de l'ego chez l'alchimiste. Il se
doit d'aller au plus profond de lui-même pour reconnaître ses «
ténèbres », c'est à dire sa partie sombre, ses défauts.
C'est l'introspection.
Cette reconnaissance lui permet de distinguer ses parties à
améliorer et celles à faire disparaître. Elle permet de connaître son
âme (ego individuel, lié à l'évolution karmique et sous le joug de la
multiplicité qui l'empêche de reconnaître son appartenance totale à
l'unité) ainsi que son Esprit (étincelle divine, réelle actrice de la
Vie et de l'Amour).
Durant cette étape très délicate, l'alchimiste peut être sujet à dépression,
mal être…
La matière réagit de même dans le ballon et devient d'un noir profond.

Mais même si cette descente aux enfers (qui ne sont en fait que nos
propres démons) est difficile, la lumière est au bout du chemin.
L'œuvre au blanc :
De cette putréfaction, de ce noir profond, peut naître le besoin
d'aller vers la lumière, c'est à dire de se purifier. Cette tension
vers le bien est visible elle aussi au travers de la matière dans le
ballon. C'est ce que l'on appelle la Végétation, la croissance de notre
pureté, de notre dégagement par rapport à notre ego.

L'avancement vers la lumière étant en germination, il faut la pousser.
Il faut la cultiver, c'est à dire lui donner la nourriture
nécessaire à cette étape. Ce sont les méditations, les visualisations,
mais aussi le fait d'aller vers autrui pour l'aider. Tout cela conjoint
favorise la croissance de nos qualités et détruit petit à petit les
miasmes d'ego qui nous restent.
Cet Amour d'autrui et de la lumière se manifeste comme étant le
plus beau trésor que l'on puisse voir. Je dis voir car on ne possède
jamais l'Amour. On ne peut que le donner sans espoir d'avoir un
quelconque retour. Car ce retour ne ferait que favoriser la
recrudescence de notre ego que nous cherchons à détruire avec tant de
difficultés.
Ce trésor, la matière elle-même le reconnaît : c'est la toison d'or que Jason
ira chercher avec ses compagnons les Argonautes.


Mais ce trésor est encore non mûr. Il faut le faire fructifier.
Il faut continuer à donner en utilisant le gardien du chemin qui
est le véritable Amour universel. C'est le Feu Secret des alchimistes.
Car il détruit l'impur et aide à croître le pur.
De par sa constante utilisation, dans chaque action ou pensée,
notre pureté intérieure ne fait que croître. Là, la matière est aussi
le témoin de cet avancement. Elle passe elle-même au blanc, tout comme
l'intérieur de l'alchimiste continue à se purifier.

Et ce blanc doit se parfaire continuellement. La Bible en parle sous l'histoire
du Prophète Elie.
Celui-ci rencontra un lépreux nommé Naaman sur les bords du
Jourdain. Sa compassion, l'un des attributs divin de l'Amour universel,
le guida vers le malheureux afin de le soulager de ses maux. Elie
sentit Dieu agir à travers lui lorsqu'il se sentit obligé de plonger
Naaman dans le fleuve, par sept fois. Grâce à cela, le lépreux fut
guérit. Que veut dire cette parabole ? Qu'il faut se plonger plusieurs
fois dans le bain d'Amour divin afin de se purifier entièrement. En
effet, arriver à ce stade, l'homme ne peut plus se purifier de
lui-même, il lui faut absolument l'aide de l'Absolu, du Soi, de Dieu
(selon les croyances). Seul l'Universel est alors apte à finir cette
purification. C'est le véritable abandon de soi.
A la fin de cette purification, l'homme est vide d'ego, car il est entièrement
supprimé.
C'est ce que les bouddhistes appellent la Vacuité. Il faut en effet
être vide pour que l'Un puisse y entrer. Tout comme la matière doit
être vide d'impureté pour pouvoir se parer de la véritable couleur
royale.
L'œuvre au rouge :
Les défauts étant supprimés, ainsi que l'ego, il est temps pour
l'alchimiste d'aller vers sa divinité. Il doit prendre conscience de sa
pleine appartenance au Tout. Et comme tel, il se doit d'incarner les
plus pures qualités divines. Il rayonne de Sagesse, d'Amour pour tout
être et toute chose. Il incarne l'Esprit Christique. De même la matière
se pare du manteau royal de la divinité, qui est le rouge.


L'alchimiste est alors le Nouvel Adam, identique à l'Adam primordial
qui n'a pas chuté du Paradis. Il acquiert donc son corps de gloire et
est enfin immortel, spirituellement bien entendu. En effet, le cycle
des incarnations oblige notre âme à oublier ses vies antérieures ainsi
que la véritable Sagesse qu'elle a acquise durant celles-ci. Le corps
de gloire est en fait la fusion de l'âme dépourvue d'ego et de
l'Esprit. Il ne peut donc pas perdre ce qu'il sait, car il sait tout.
Il ne peut pas perdre ce qu'il a, car il est Tout… Le samsara est donc
terminé pour lui et il pourra rejoindre l'Unité après la mort de son
corps physique, libéré du cycle des vies.
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