• Lieux sacrés de France (1)

    Dolmens et Menhirs de France

     

    La Roche aux Fées

     

    UN PEU D'HISTOIRE
    La Roche aux fées est sans contestation le plus grand dolmen de France. Sa construction remonte au néolithique (2000 ans avant notre ère) et les spécialistes qui se sont penchés sur cette question n'ont toujours pas élucidé comment ce dolmen a pu être construit. En effet, il est établi que le lieu d'origine des pierres est situé à plusieurs kilomètres de leur emplacement actuel. Or, quand on sait que certaines pierres pèsent plus de 45 tonnes, l'on ne sait toujours pas très bien comment les habitants de la région ont fait pour déplacer puis assembler l'ensembles des rocs.

    De ce mystère est née la légende qui veut que ce soit la fée Viviane, aidée de ses fées architectes, qui ait décidé de construire cet imposant monument. Tellement hors de portée des possibilités humaines, il serait une preuve incontestable de l'existence des fées...

    DESCRIPTION
    L'ensemble du monument est constitué de trois parties distinctes :
    le portique, élément triomphal, dressé face au soleil levant lors du solstice d'hiver. C'est l'élément le plus spectaculaire, formé par deux piliers soigneusement équarris supportant un grand linteau long de 5m50 et large de 1m30, l'antichambre et enfin la chambre principale dans laquelle l'on se tient facilement debout. Longue de plus de 14m et large de 3m90, elle est aménagée en quatre compartiments successifs

    LEGENDES
    Les fées constructrices
    Les fées transportèrent les blocs de pierre dans leur tablier pour construire en une seule nuit ce monument-tombeau, orienté de façon à ce que les défunts soient réchauffés par les premiers rayons du soleil dans les froideurs de l'hiver.
    Les vilaines fées
    Qui se laisse aller à écouter le chant des fées est perdu, il disparaîtra et ne reviendra jamais. On a entendu dire également qu'il peut arriver, un jour, de trouver dans le petit lit un enfant maigrelet bien différent de celui qu'on y avait laissé. En effet les enfants des fées sont le plus souvent chétifs et elles les échangent parfois avec d'autres, plus forts.
    Les amoureux
    Sur les conseils de la fée Viviane, les bonnes fées décidèrent de changer en jeu innocent le méchant sortilège imaginé par la malveillante fée Carabosse.Depuis, les amoureux qui s'interrogent sur leur avenir doivent faire le tour de la Roche-aux-fées, chacun dans un sens différent. Ils dénombrent alors les pierres et si le nombre est identique, ils sont promis à un avenir idyllique... Si la différence est de plus de deux pierres, il vaut mieux renoncer à l'union...

     Pour de plus amples renseignements, vous pouvez contacter
    M. DURAND 1 rue des fées - 35150 Essé
    Tél 02 99 47 04 37

    FILITOSA

     

    Sans égal jusqu’alors en Corse, l’éperon barré de Filitosa est le gisement préhistorique le plus intéressant par l’originalité de ses œuvres d’art et de ses monuments.photo_252

    blasonL’île prodigue, par centaines, monuments et sites d’avant l’histoire, Filitosa présente une synthèse de ce qu’il y a de mieux à voir et à connaître de la préhistoire Corse.

    Les vestiges de plusieurs civilisations, des lointaines époques antérieures à l’écriture, en Occident, s’y superposent et s’y mêlent à partir du néolithique compris ( âge de la pierre polie, antérieur au IIIe millénaire avant J.C. ) .

    Puis on a reconnu les traces du séjour de la civilisation  dite “ mégalithique ”( du début du IIIe au début du IIe millénaire avant J.C. ) avec ses menhirs.

    Ensuite les vestiges de la culture terminale de cette civilisation mégalithique, étonnant par la présence du plus gros rassemblement en photo_281Europe, de statues menhirs, hautes de 2 à 3 mètres et d’un art propre à la Corse : représentation voulue éternelle de chefs guerriers pour la plupart, elles ont été laborieusement taillées dans le granit le plus dur, puis longuement polies ( milieu du IIe millénaire avant J.C. ).

    Enfin, à l’époque où cette culture artistique mégalithique était à son apogée, débarqua dans l’île une civilisation étrangère, en provenance de la méditerranée centrale, techniquement plus avancée et mieux armée que les autochtones, constructeurs de forteresses et de grands monuments circulaires. Ces “ Torréens ” repoussèrent lesphoto_282 mégalithiques du sud de la Corse, et s’installèrent entre autres sites, à Filitosa, où ils se sédentarisèrent, construisant un village à l’intérieur de l’éperon et détruisant les statues menhirs dont ils employèrent les tronçons dans l’un de leurs monuments culturels.

    Quelques siècles plus tard, vers 1000 avant notre ère, le site de Filitosa fut abandonné par les derniers “ Torréens ” et le resta pendant 3000 ans jusqu’en 1955 où il fut authentifié et où commencèrent les fouilles archéologiques.                                                                  Les travaux de dégagement des habitats “ Torréens ” sont toujours en cours.

                                           photo_237

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    Le circuit des Pierres de Daniecq

    forez-cupule-copie-1.jpg Ce site se trouvant dans les Monts du Forez, à côté du hameau de Daniecq, en direction de Usson en Forez, propose un chemin parsemé d’alignements de roches, de pierres, beaucoup creusés de bassins, de cupules , voire de sièges. Certains rochers creusés ayant en effet l’apparence de sortes de fauteuil. On y aussi trouve un « polissoir » une plaque de roche inclinée où l’on retrouve des traces d’usures produites par le frottement des pierres où l’homme venait façonner ses outils et armes au paléolithique sans doute. 133-3306-IMG-corrig-E9.jpg
    Si l’on trouve plus loin des traces d’une ancienne voie romaine bordée de murets, ce chemin est antérieur.
    Au milieu de cette forêt composée majoritairement de pins, on trouve en bordure de ce chemin,  la « Roche du Diable », ensemble de blocs de pierres, donnant une impression mystérieuse, sombre mais attirante. Ce nom certainement donné à posteriori par le christianisme dénote quand même que ce lieu a du avoir une importance dans des temps plus anciens, plus païens.


    133-3317-IMG-corrig-E9.jpg Dès l’entrée du village de Daniecq nous sommes d’ailleurs avertis, puisque un énorme rocher comportant 6 cupules est surmonté d’une croix….Symbole significatif d’une volonté d’éradiquer des pratiques dites hérétiques, mais malgré tout les traces sont encore là et tout le long du chemin on sent bien la force de ce lieu et l’empreinte laissée par nos ancêtres.
     
    La pierre qui Chante
     
     
    forez-pierre-qui-chante-copie-1.jpg Sur le site de Marlin demeure une pierre des plus intéressantes pour différentes raisons, celle-ci fut nommée la Pierre qui Chante.
    Elle mesure environ 3.5 m de long sur 1,2 de largeur. Elle montre clairement des directions d’autres sites ou de points concernant les levers et couchers du soleil aux solstices et équinoxes, mais j’y reviendrai dans un autre article.
    Sûrement posée depuis des milliers d’années, on peut si on la regarde bien y voir la forme d’un visage humain : grands yeux, bouche ronde bien ouverte, l’ensemble semblant un peu torturé, criant ou chantant ? Chanter ? Pourrait-elle le faire ? Là est tout son mystère. D’où vient ce nom ? Est-il littéralement le sens du verbe chanter, ou encore vient-il du vieux français pour enchanter…

    Ce qui est d’autant plus signifiant c’est que cette pierre possédant bien yeux, bouches, semblant de nez, ne semblent pas avoir d’oreilles.
    Donnons alors une hypothèse donnée par un chercheur du Pilat à ce sujet :
     
     
    Peut-on croire qu’un détail important dans le dessin d’un visage ait pu leur échapper ?... car, en effet, il manque pour compléter cette morphologie… les oreilles ! En échange, un front très long, effilé, quasiment aussi grand que le bas de la figure depuis les yeux… ne manque pas de nous étonner !
    Doit-on en conclure que les oreilles ont été ‘oubliées’ volontairement ?... tout aussi volontairement que le front est représenté démesurément long ?
    En ce cas nous avons cette possibilité :
    Nous sommes devant une figure avec :
    - une bouche grande ouverte qui chante ‘fort’…
    - sans oreilles pour ‘entendre’ ce son…
    - mais pourvu d’un front anormalement prolongé pouvant simuler une grande capacité cérébrale…
    Tous ces ‘détails’ veulent, peut-être, signifier que le chant de cette Pierre unique en son genre n’est pas une mélopée audible par des oreilles… mais par un cerveau capable de la percevoir ! En quelque sorte un son, un message, un savoir ( ?) à destination d’une intelligence capable d’entendre cérébralement ce que des oreilles ne peuvent entendre… Ou peut-être est-ce là un avertissement que ce ‘chant’ n’est pas pour le commun des mortels attendant simplement d’entendre ce qui ne lui est pas réservé ?
    Mais alors… de quel son ou ‘chant’ peut-il s’agir ? Et comment l’activer… et le percevoir ? C’est ce que longtemps nous nous sommes demandés. Un détail nous surprenait également : il était difficile de faire tenir un animal (expérience faite avec plusieurs chiens et chats) sur la roche... ce dernier ne semblait avoir qu’une idée … en descendre le plus vite possible en gémissant !

    Des expériences scientifiques ont même été menées sur cette pierre donnant des résultants assez probants sur des tonalités audibles seulement avec certains capteurs d’ultra ou d’infra sons.
    Plus d’explications ici (comme pour le reste de la Pierre) :
     
    Cette pierre porte aussi le nom de la Pierre du Diable. Non moins empreinte de connotation chrétienne tentant de justement diaboliser que de véritablement en prendre en compte la portée...néanmoins par son côté traditionnel et apport de légendes ancestrales, cette histoire en reste intéressante prétendant que le diable serait parti du Dauphiné, avec ce gros roc sur le dos, fatigué il l’aurait posé en cet endroit sans jamais le reprendre.

    Il existe de nombreuses légendes locales sur ce lieu toutes plus étranges, les unes que les autres et montrant à quel point ce site exalte les fantasmes liés à son mystère.
    Le site mégalithique de marlin2.jpeg Marlin
     
    Le site de Marlin où se situent plusieurs points mégalithiques « Les roches de Marlin » se situe dans le Pilat, non loin du village de Ste Croix en Jarez.
    Marlin est la forme populaire de Merlin.
    Il y a quelques dizaines d’années la forêt était beaucoup plus présente sur ce lieu et certaines sources étaient encore actives près de certaines pierres…Ces dernières ont disparu car plus personne de les entretenait, faut d’animaux à abreuver.
    Seuls les habitants des environs alors, en avaient connaissance, mais ils entretenaient la distance à cause de nombreuses superstitions (j’y reviendrai plus tard). Ils ne s’y rendaient donc jamais pour s’y promener mais pour y guérir ou dans l’attente d’autre acte magique.
    Aucun des accès permettant aujourd’hui d’aller sur le site n’est celui qui était utilisé par nos ancêtres, puisqu’il existait un antique chemin bordé de lourdes pierres (la plupart ayant été pillées pour orner des bords de routes ou jardins….).
    La plupart des mégalithes se situent au sommet du plateau avec quelques pierres sur les versants. Des restes de dolmens seraient aussi présents en contrebas (je ne les ais pas encore localisés). Mais ce qui est le plus étonnant est cette énorme concentration de pierres à cupules voire de croix creusées, pas nécessairement chrétiennes, puisqu’elles pourraient très bien être la représentation de constellations.
                Au vu des informations que j’ai pu récolter dans « Les roches de Merlin : légendaires sentinelles du Pilat » par Patrick Berlier, plusieurs éléments vont dans ce sens. Le site de Merlin était aussi appelé « le Navire » qui est le nom de l’ancienne constellation de la Nef des Argonautes. On y retrouve d’ailleurs des ensembles de pierres regroupées ayant le nom des 4 constellations présentes dans cette dernière : Carène, Voiles, Poupe, Boussole. Ce sont des noms qui leur ont été données au Moyen-Age (mais est-ce un hasard ou une transmission orale ancestrale ?).
                Autre élément : les cupules des pierres s’illuminent une lune après l’équinoxe de printemps vers 16h lors du passage du soleil dans leur axe. (Le site du Guizay se situant à quelques kilomètres à vol d’oiseaux dans le massif du Pilat les voit quant à lui s’illuminer lors de l’équinoxe d’automne.)
                La plupart des roches sont zoomorphiques : dauphin, dragon…
                Et puis, il y a tous ces noms que l’on retrouve dans les légendes des chevaliers de la table ronde. Marlin pour Merlin. Vers « la Pierre qui chante » se trouvait une source du nom de genièvre ou « gueunièvre » et l’ancienne forêt avait pour nom Lartus (Arthur).
                Il est aussi intéressant de noter que les chartreux présents dans le village de Ste Croix en Jarez n’ont pas détruit ce lieu alors que leurs confrères d’autres ordres n’en firent pas moins avec d’autres lieux. Ils établirent même un pèlerinage obligatoire sur le site pour les membres de leur ordre et personne ne devait se trouver sur leur passage. Quel était le but de ce pèlerinage ? Guérison ? Autre ? Encore un mystère…
    dragon-074.jpg
                Rappelons que « la chapelle des fous » se situe à Jurieu à l’entrée de l’antique chemin menant au site et son nom venait du fait qu’elle était destinée à la guérison spirituelle des personnes qui auraient perdu l’esprit suite à leur passage sur les lieux.
                Quel était le rôle de ce site ? C’est encore un mystère aujourd’hui. Plusieurs hypothèses peuvent néanmoins être émises : observatoire, calendrier, rite de guérison… ? Ce lieu en reste c’est certain magique et encore plus quand on se penche sur un mégalithe bien précis portant le nom de « la Pierre qui chante »
    Les Mégalithes dans le Forez
    (Département de la Loire)
     
     
    Le dolmen de Luriecq
     
     
    9789260.jpg Luriecq est un dolmen qui se situe dans les Monts du Forez non loin de St Bonnet le Château. Il est un des rares dolmens intact dans la région et préfigure à beaucoup d’autres sites sacrés et de concentration d’énergie tellurique dans les environs. Il fut classé monument historique au siècle dernier, date du IIIeme millénaire et est situé sur ce que deviendra le territoire celte des Ségusiaves. Il semblerait situé à la croisé de courants d’eau et tellurique.

    http://alasourcesacree.over-blog.org/categorie-10162233.html

    Dolmens et menhirs, un héritage mystérieux
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    Ecrit par Constance Cousin   
    14-12-2006
    Les pierres gravées de Gavrinis.
    les pierres gravées de Gavrinis.
    Lieux de légende, objets de superstition depuis des millénaires, les mégalithes sont au cœur de l’imaginaire celtique. Leur origine lointaine, leur profusion en Europe et, surtout, leur taille gigantesque interpellent aussi bien les archéologues que les historiens, les chercheurs que les amateurs. Condamné par l’Église dès le IVe siècle, le culte des « pierres levées » n’en a pas moins survécu pendant des siècles. Afin de faire cesser les rites celtiques et de les détourner de leur origine païenne, l’Église ne trouve pas de meilleur moyen que de « christianiser » les mégalithes et, au détour d’un chemin de Bretagne, il n’est pas étonnant de voir, parfois, un menhir surmonté d’une croix. Mais la soumission à l’Église ne fut jamais totale et les fées, les sybilles ou les sorcières rôdent encore autour des dolmens ou des menhirs.

    Refuge de Méduse en Corse, quelquefois lieu de sabbat des sorcières, tombeau de Merlin, caché dans la forêt de Brocéliande, ou légionnaires statufiés tandis qu’ils poursuivaient saint Cornély, à Carnac, les légendes attachées aux mégalithes se suivent et ne se ressemblent pas. Imprégnés de christianisme, ces contes fabuleux nous plongent cependant au plus profond de l’imaginaire celtique.
    N’allez surtout pas vous promener autour de la «pierre levée» de Saint-Martin-d’Arcé qui tourne sur elle-même au douzième coup de minuit ; ni à Carnac où les trois mille menhirs plongent, dès la nuit tombée, dans la mer ! Car, qui peut savoir quelle serait la punition pour avoir violé le secret des pierres !
    Pourvoyeurs de santé, tel le dolmen perforé de Trie-Château, ou bien de fécondité comme la Pierre aux maris, en Alsace, ou encore le menhir penché de la Tremblais à Saint-Samson-sur-Rance et aussi celui de Kerloas, à Plouarzel : légende et superstition entourent chaque dolmen et chaque menhir…
    Mais, d’où viennent réellement les mégalithes ?
    Des pierres de sacrifices
    Le vif intérêt pour l’étude des mégalithes, ces blocs de pierre de dimensions imposantes regroupant les menhirs, les dolmens, les cairns et les cromlechs, est assez récent et suscite une multitude d’interrogations.
    Au XVIIIe siècle, l’officier La Tour d’Auvergne, qui se piquait d’être un historien, s’était déjà penché sur les mégalithes. Selon lui, ils avaient une fonction politique et religieuse : sur les dolmens, se signaient les traités et les druides y faisaient des sacrifices humains. Mais, c’est avec l’Anglais Stukeley (1687-1765) que cet intérêt pour les mégalithes va prendre tout son essor.
    En ressuscitant la religion druidique, jusqu’à en faire un vaste mouvement d’adoration de la nature se réunissant dans des endroits mythiques, tels que Stonehenge, Stukeley va « réveiller » le passé celtique de l’Europe et donner une nouvelle impulsion à l’archéologie dans ce domaine.

    Druide faisant un sacrifice (iconographie du XIXe siècle).
    Druide faisant un sacrifice (iconographie du XIXe siècle).

    Le XIXe siècle sera donc le siècle des archéologues les plus fervents, des « Antiquaires » comme on disait alors, qui vont s’abattre sur chaque tumulus de terre et déterrer, peu à peu, tous les dolmens enfouis, partout en Europe.
    Les premières fouilles se déroulent au Danemark et vont se généraliser très vite dans tout le monde celtique, allant de l’Angleterre au Portugal, en passant par l’Allemagne et la France. Et les conclusions des archéologues et des savants vont raviver l’imaginaire, qui entoure déjà ces monuments.
    Pierres druidiques par excellence, strillées de sillons conduisant à des sortes de récipients en pierre, pour les chercheurs cela ne fait pas de doute : les dolmens étaient, bel et bien, des pierres de sacrifice ! Et d’ailleurs, n’a-t-on pas trouvé des ossements à proximité des dolmens et même des menhirs ?
    La fonction des mégalithes ayant été décryptée, il ne restait plus qu’à en trouver l’origine. Dès la fin du XIXe siècle, les spécialistes vont, lors de fréquents colloques, qui réunissent les amateurs de mégalithes, échafauder toutes sortes d’hypothèses.
    Et la présence de ces monuments gigantesques hors d’Europe occiden-tale va même les conduire à imaginer l’existence d’une religion mégalithique universelle, qui aurait été propagée par les… Égyptiens ! Nos ancêtres les Gaulois auraient subi l’influence de « missionnaires » égyptiens (après tout, n’ont-ils pas déjà construit pyramides et obélisques ! ) et élevé, à leur tour, de semblables monuments, sans pour autant atteindre à la perfection des Orientaux, bien sûr…
    Peuple barbare et rude, les Celtes ne pouvaient produire qu’un art des plus… primitifs.
    Malgré certains écrits beaucoup plus sérieux, les mégalithes demeurent encore très mystérieux, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, et il faut attendre le milieu du siècle pour que la science des mégalithes prenne un nouvel essor.
    Des tombeaux vieux de sept mille ans !

    Un dolmen.
    Un dolmen.

    C’est en 1955, en effet, qu’est utilisé pour la première fois sur des mégalithes le carbone 14, inventé six ans auparavant par l’Américain Libby. Le résultat de la datation fait l’effet d’une véritable bombe dans la société savante de l’époque : les mégalithes datent, pour les plus anciens, du Ve siècle avant notre ère !
    Il paraissait, jusqu’alors, impossible que les êtres humains du néolithique, sédentarisés depuis peu, aient déjà une religion, celle des druides, et des chefs, des architectes. Mais le carbone 14 est formel ! Et, au même moment, abandonnant les théories fantaisistes de leurs prédécesseurs, les chercheurs découvrent la vraie signification des dolmens.
    Alors, si ce ne sont pas des pierres d’autels ou de sacrifices, que sont ces mégalithes ?
    Les dolmens, les cairns ainsi que les hypogées (grottes artificielles que l’on trouve à Malte et à Gozo) sont des tombeaux, élévés par l’homme, du Ve au IIIe siècle avant J.-C..
    L’appellation bretonne de dolmen (« dol » signifie table, « men », pierre) décrit parfaitement ces blocs de pierre dressés, couverts d’une sorte de table horizontale, et qui forment une chambre, ouverte ou fermée. Certains dolmens comportent même une galerie donnant accès à des chambres annexes ou à des antichambres, comme c’est le cas à La Roche-aux-Fées ou bien à Locmariaquer. Là, on enterrait les morts, par famille ou par tribu, et on célébrait le culte des ancêtres.
    Nombre de dolmens datent, de toute évidence, de différentes périodes. Et il semble que plusieurs générations aient, parfois, été enterrées dans des dolmens, qui peuvent, au fil des siècles, « s’allonger » à volonté…
    Certains cairns (tumulus en pierre) atteignent ainsi des longueurs très impressionnantes. Celui de Barnenez, près de Morlaix, l’une des constructions les plus anciennes, ne mesure pas moins de soixante-dix mètres de long et vingt-cinq de large ! On trouve, à l’intérieur, onze chambres funéraires, unies par quelques couloirs parallèles. C’est une architecture assez élaborée, agrémentée de pierres sculptées, qui sont les symboles de l’art néolithique et dont le plus beau fleuron se trouve à Gavrinis, « l’île de la Chèvre », dans le golfe du Morbihan. Certains cairns ou tumulus renferment ainsi plusieurs dizaines, et, parfois même, plusieurs centaines de squelettes !
    Qu’ils reposent en paix !
    La construction de ces tombeaux et les bijoux ou les armes que l’on y trouve dénotent un très grand respect dû aux ancêtres. Mais ce culte semble aller plus loin qu’un simple hommage aux mânes et la peur n’est pas bien loin…
    En explorant, dans le Puy-de-Dôme, le dolmen de Pontcharaud, les archéologues ont découvert une dizaine de squelettes dans un état assez étrange : des corps d’hommes, de femmes et d’enfants, allongés sur le ventre, la tête tournée sur le côté, ayant pieds et mains coupés ! Que signifie cette amputation ? Pourquoi les corps ont-ils été placés sur le ventre ? N’est-ce pas pour être sûr que ces morts ne puissent plus jamais ramper hors des ténèbres, qu’ils ne revoient jamais la lumière ? C’est, en tous cas, l’avis des experts qui considèrent que les morts, devenus de vrais dieux, sont craints et respectés en tant que tels.
    Le mystère des pierres levées
    Si les dolmens ont beaucoup perdu de leur secret, les menhirs et les cromlechs (ensemble concentrique de menhirs) ont su conserver tout leur mystère.
    Ces « pierres longues » ou « pierres levées » (du breton « men » pierre et de « hir », longue) sont, en moyenne, hautes de trois à six mètres et elles s’enfoncent dans le sol, jusqu’au quart de leur taille.
    Certaines sont plus impressionnantes et atteignent les vingt mètres de haut, tel le menhir de Locmariaquer qui, avant de se briser, mesurait plus de vingt-trois mètres ! Et il est très rare de trouver un menhir seul : ils sont, souvent, groupés en cromlech, comme à Avebury et à Stonehenge ou en alignement, comme à Carnac.
    Les menhirs sont, en fait, des mégalithes, très simples dans leur exécution, mais, à la différence des dolmens, ce ne sont pas des monuments funéraires. À quoi servent-ils ? Représentent-ils quelque chose ?… Symboles phalliques de la fécondité, « perchoirs » pour les âmes, lieux de culte pour la célébration des ancêtres ou encore repères pour l’observation des astres, les hypothèses ne manquent pas. Et c’est cette dernière suggestion qui semble la plus probable, tout au moins en ce qui concerne Stonehenge.
    Le site mythique de Stonehenge

    L'enchanteur Merlin et la fée Viviane (iconographie du Moyen Âge).
    L'enchanteur Merlin et la fée Viviane (iconographie du Moyen Âge).

    Dédié au culte solaire, lieu de pélerinage des nostalgiques de la religion druidique, Stonehenge est plus qu’un site archéologique, c’est une véritable légende.
    La mythologie celtique raconte que l’on doit l’élévation de Stonehenge à la magie de l’enchanteur Merlin.
    Ce dernier devait ériger, à la demande du roi Uterpendragon, un monument funéraire, digne de son frère défunt, le roi Pendragon. Et le célèbre magicien Merlin, faisant venir chaque pierre de la région des Géants, en Irlande, fit construire le fameux cromlech de Stonehenge…
    En réalité, le site de Stonehenge est daté aux environs de 3000 avant notre ère. Ce temple celtique est formé de quatre cercles concentriques. Le premier cercle, le plus ancien aussi, est interrompu par une ouverture, qui est appelée « avenue », orientée vers le point où se lève le soleil le jour du solstice d’été.
    Cette direction est, très clairement, désignée par la « Heel stone », qui place l’observateur dans l’axe parfait pour contempler ce phénomène. Quant aux trois autres cercles, les plus récents, ils n’ôtent rien à la fonction première du site.
    En fait, Stonehenge est un excellent observatoire permettant de suivre les cycles du soleil et de la lune et dont la précision surprend, aujourd’hui  encore, nos astronomes modernes.
    Le mythe du site de Stonehenge est tombé, mais qu’en est-il des autres ? La question reste posée…
    Symboles d’une société, jusque-là relativement peu connue, ce sont les mégalithes qui ont, enfin, permis une « approche » de la lointaine civilisation néolithique.
    À travers toutes les découvertes faites par les archéologues, nous apparaît une société bien hiérarchisée, avec des chefs, des druides et des architectes, qui ont pu mener à bien l’élévation de tous ces monuments funéraires et de tous ces menhirs.

    Le site de Stonehenge.
    Le site de Stonehenge.

    Les différentes fouilles, entreprises dans les dolmens, ont mis au jour les dernières reliques d’une civilisation néolithique qui se révèle étonnamment perfectionnée.
    Effectivement, au cours de certaines recherches, les chercheurs ont aussi découvert des crânes portant le signe d’une trépanation… et d’une trépanation bien réussie !
    Certes, les fouilles, qui ont été faites ces dernières années, ont levé un coin du voile, mais les archéologues se pencheront, encore longtemps, sur l’étude des dolmens et autres menhirs.
    Ainsi des sites néolithiques comme Carnac, dans le Finistère, Callanish, en Écosse, ou Avebury, en Angleterre, gardent encore tout leur mystère…

     

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