• Khrishnamurti : Savoir et Transmettre

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    Savoir et transmettre
        
    D'après le Bouddha, il y a deux sortes d'éveillés: l'arhat et le bohdhisattva. Leur expérience du réel est identique, mais l'arhat n'est pas un maître, le bohdhisattva en est un. L'arhat a trouvé la lumière, mais ne peut l'enseigner. L'enseignement spirituel exige un talent très subtil.
    Le bohdhisattva est pleinement conscient de la vérité et en même temps est capable d'enseigner ce qui lui est arrivé. C'est le plus grand de tous les arts, rien ne peut s'en approcher. Car exprimer l'indicible, aider les gens à cesser de ronfler, inventer des instruments qui révéleront la source aux assoiffés et les encourageront à boire, est un don rarissime.

    Le maître n'est qu'une voie, un passage


    Le maître n'est qu'une ouverture qui vous montre le ciel. Ce que vous percevez ne peut être le maître lui-même, car il n'y a plus personne.
    Vous serez à tout jamais reconnaissant envers ce maître, parce que sans la percée vous n'auriez jamais rien su du ciel, vous seriez resté entre vos quatre murs. Il faut passer à travers le maître et aller plus loin. Ne vous attachez pas à la fenêtre, n'en faites pas un nouvel obstacle. Le maître parfait vous aide à vous abandonner au divin à travers lui, mais pas à lui.
    Au début, vous aurez l'impression de vous prosterner devant la fenêtre. Le ciel vous est encore inconnu. Certains se mettent même à adorer la fenêtre. Cela s'est produit de manière répétée durant l'histoire de la conscience humaine.
    Le Bouddha n'est qu'un passage, de même que Mahavira, le Christ, Mohamed.
    Mais les hommes oublient le ciel, ferment les yeux et rendent un culte à ce qui n'est qu'un vide? Ne vous leurrez pas. Il ne faut pas m'adorer. Le travail d'un maître authentique consiste à devenir graduellement superflu pour le disciple. Le Bouddha disait:
    " Un maître ne veut s'interposer entre vous et le divin, sinon ce n'est pas un maître du tout.
    S'il vous enseigne l'attachement, il vous inculque le monde. En vous enseignant le détachement, il vous révèle le divin.(.)
    Le maître vous aide d'abord à créer des liens avec lui, puis il les dénoue lentement. Il se peut que vous vous accrochiez au maître, que vous mettiez à le vénérer, oubliant complètement qu'il n'est qu'un doigt pointé vers la lune.
    Un doigt ne peut pas être adoré. Il faut comprendre les paroles, puis oublier et regarder la lune.
    Si le doigt vous fascine, comment découvrirez-vous la lune? (.) Jadis, les doigts indiquant la lune sont devenus des idoles. Les musulmans, chrétiens, hindous, jaïns, bouddhistes se sont trompés. Aujourd'hui les fidèles honorent des statues. Krishnamurti a opté pour l'autre extrême. Quant à moi, je me trouve exactement au milieu. Je vous enseigne l'abandon et le dépassement de l'abandon.

    Upanishad signifie simplement être assis près d'un maître


    Le terme Upanishad est extrêmement important. Il signifie simplement être assis près d'un maître. Il désigne une communion. Le maître vit dans l'intégration totale, dans le présent réel. Il vibre ici et maintenant. Sa vie est musique, joie, et est aussi un silence infini. Elle est pleine de lumière. La personne qui s'assied en silence aux côtés d'un maître est "contaminée" car la présence du maître est débordante. Son silence pénètre dans votre c?ur, il exerce une attraction magnétique, vous tire de la boue du passé et de l'avenir dans laquelle vous vous êtes enlisé et vous ramène au présent.

    Communion et non communication

    Upanishad veut dire communion et non communication. La communication survient entre deux ou plusieurs têtes, la communion est un coeur à coeur. C'est un des grands secrets de la vie spirituelle. Jamais, dans le temps ou dans l'espace, ce fait n'a été aussi profondément compris qu'à l'époque des Upanishads. Ces textes sont nés il y a environ cinq mille ans. C'était une communion secrète, une transmission dénuée d'écriture ou de paroles. C'est cela, Upanishad, être assis en silence et entendre bien plus que les paroles: écouter la présence. Le verbe n'est qu'une astuce pour y suspendre le silence.
    Les mots sont un contenant, le silence est le contenu. Lorsqu'un maître parle, les paroles émergent de l'intime profondeur de son être. Elles sont imprégnées de sa couleur, de sa lumière, mais elles véhiculent aussi un peu du parfum de son essence. Si vous êtes ouvert et vulnérable, réceptif et accueillant, votre coeur sera ébranlé. Ce que Carl Gustav Jung appelait synchronicité est précisément ce qui se passe entre le disciple et son maître. C'est très différent entre un enseignant et un élève.

    Entre le professeur et l'étudiant survient une communication


    Le premier transfère des informations au deuxième, mais il n'opère aucune transmutation de la conscience. Ni chez le professeur, ni chez l'élève. Le premier n'a pas atteint l'éveil, il répète ce qu'il a appris d'autres enseignants. Il se peut qu'il reproduise les paroles de certains maîtres éveillés, mais il n'a pas vécu ce dont il parle: son savoir est emprunté, qualitativement il ne se distingue pas de son élève. Certains enseignants sont très érudits, très bien informés, mais le réel n'est pas de cet ordre. Il se dévoile à la faveur d'une alchimie intérieure. A moins d'être transfiguré, nul ne peut stimuler la conversion d'autrui. Aucun maître ne peut vous procurer l'éveil, il ne s'agit pas d'une opération scientifique c'est beaucoup plus poétique, il n'existe plus aucun principe tel que la loi de causalité. La Transmutation est fluide, mystérieuse, flexible. Le maître ne peut pas vous éclairer, mais il peut souffler sur le feu qui est en vous. Et il peut activer votre retour à la source que si vous le permettez, jamais contre votre volonté. Rien n'est possible si vous n'êtes pas totalement ouvert. (.)

    Votre âme restera plongée dans l'obscurité malgré tout votre savoir


    Quand vous vous sentirez toujours ignorant après avoir accumulé des masses d'informations et que votre âme restera plongée dans l'obscurité malgré tout votre savoir, vous aspirerez à trouver un maître et à vous asseoir à ses pieds. Vous ne demanderez plus rien car vous aurez compris que toutes les questions sont futiles. Vous serez rompu, vous aurez perçu la vanité de toutes choses. (.)

    Fatigué des enseignants, des doctrines, des croyances


    Upanishad veut dire "s'approcher du maître" et vous vous approchez d'un maître lorsque vous serez fatigué des enseignants, des doctrines, des croyances, des philosophies, des théologies, des structures religieuses. Et la seule façon de s'approcher du maître est de s'abandonner. Ce n'est pas votre être réel qui se soumet, uniquement votre ego.

    Le talent du Maître consiste à vous hisser lentement


    Quand une conscience lumineuse et une obscurité ignorante se rencontrent, un évènement peut avoir lieu. l'aveugle et l'éveillé y contribuent tous les deux. C'est dire que dans cet évènement, il y aura du faux et du vrai. Le talent du Maître consiste à vous hisser lentement, progressivement hors de l'abîme de votre inconscience, jusqu'à la sphère de lumière qu'il a lui-même découverte.
    Entre-temps, les compromis sont inévitables. Pour vous aider à le rejoindre, le maître doit descendre vers vous. Il doit dire des choses qui ne sont pas exactes, inventer des situations factices. Il construit des bateaux pour vous. Lorsque vous aurez traversé la rivière, vous pourrez les abandonner et tenir sur vos propres jambes.

    Se déconditionner

    Le vrai maître ne vous demandera jamais de le suivre. Par contre, il vous invitera à vous asseoir en silence à ses côtés, ce qui est tout différent. Le vrai maître ne désire pas vous réduire à l'état de copie conforme. Il vous aide à restaurer votre visage originel, à retrouver votre nature profonde. Il ne vous impose aucune structure. Au contraire, il vous aide à rejeter tous les carcans. il ne vous inflige aucun conditionnement; il s'efforce de vous "déprogrammer" et vous laisse ensuite vivre votre authenticité, sans vous "reconditionner". Les faux maître vident le mental et le remplissent de leurs propres vues.

    Krishnamurti dit la vérité


    Oui, c'est la vérité , mais c'est une vérité que vous êtes incapables d'entendre. Une vérité n'est vraie que si vous pouvez l'utiliser, si elle vous aide. Le Bouddha a dit que la vérité est ce qui marche (ce qui est opérationnel). Si cela marche , cela tient lieu de vérité. Si cela ne marche pas, à quoi bon parler de vérité?
    Et Jan Foudraine de préciser: "Rajneesh parle toujours au présent. Ce qu'il avait dit les jours précédents ne comptait plus le lendemain. Ses déclarations ne devaient pas être comparées à un passé devenu inexistant. Cela aussi était une source de confusion.
    Il faut enfin rappeler l'aspect instrumental des paroles de Rajneesh, de son recours à des devices (des trucs, des méthodes, des moyens, des astuces). Il a plus d'une fois souligné qu'aucune de ses déclarations ne devait être prise au sens littéral, superficiel. Ses causeries (et ses actes) étaient multidimensionnels et visaient à secouer les auditeurs spirituellement endormis.

    Tout système est artificiel


    J'affirme que tout système est artificiel, c'est une invention destinée à vous aider. aucun système ne contient la vérité, c'est un subterfuge. Mais il est utile parce que votre personnalité est un tissu de mensonges. Les leurres sont adaptés à ce que vous êtes. La vérité dépasse votre système d'entendement. Graduellement, le système supprime un mensonge après l'autre et vous rapproche du réel. Lorsque la vérité vous est enfin révélée, les méthodes et le mécanisme n'ont plus aucun sens, vous les laissez tomber sans difficulté.

    Condamner les techniques est aussi une technique


    Krishnamurti n'est pas le premier à le faire, c'est une des méthodes les plus anciennes. Il y a 2 000 ans, Bodhidharma l'a appliquée.(.)
    Aucune tradition ne peut vous aider, parce que tout ce que découvrir la vérité est une expérience individuelle. Ce n'est pas un objet, aucun maître ne peut vous en faire cadeau ou vous la vendre. La réalité est incommunicable, elle ne peut être enseignée parce qu'il ne s'agit pas d'informations. En écoutant l'enseignement d'un maître, vous ne captez que des mots, des notions, des doctrines. Nul maître ne peut vous éveiller. L'éveil est un événement, il survient en dehors de toute aide. S'il est était autrement, l'épanouissement de l'intelligence profonde serait un phénomène dépendant. Il serait incapable de mener jusqu'à la liberté ultime, moksha.

    N'attendez rien de l'éveillé


    N'attendez rien de l'éveillé, il ne peut rien faire, il est, c'est tout. Il exprime son être, de façon naturelle. Si vous ressentez une affinité avec lui, allez vers lui et fêtez son essence. Si vous n'éprouvez aucune attirance, restez chez vous et ne provoquez pas d'hostilité. Allez voir ailleurs, il existe certainement quelqu'un qui vous convient, avec qui vous entrerez en résonance.

    Krishnamurti a raison pour moi.
    et moi j'ai raison pour vous. Rajneesh

    Et Jan Foudraine de conclure:
    "Il n'est pas exclu que Krishnamurti, éminente figure de proue de la vérité, soit un jour considéré comme l'initiateur de la révolution de la conscience dont cette planète a si désespérément besoin. Une question reste sans réponse: les gens ont-ils "écouté"?
    Y a-t-il suffisamment d'énergie "libre" d'attention réelle pour entendre ce que Krishnamurti disait et pour oser sauter dans l'abîme de la connaissance pure?"

    La tradition n'est rien d'autre que l'empreinte de pas laissée par un éveillé sur les sables du temps.

    Première et Dernière Liberté de Krishnamurti

    Préface d'Aldous Huxley

    L'homme est un amphibie qui vit simultanément dans deux mondes: celui du milieu familial et social, de la vie matérielle, de la conscience des choses, et le monde des symboles. Dans notre pensée, nous nous servons d'une grande variétés de systèmes de symboles verbaux, mathématiques, plastiques, musicaux, liturgiques, sans lesquels nous n'aurions ni arts, ni sciences, ni lois, ni philosophies, bref pas même l'embryon d'une civilisation: nous serions des animaux.
    Les symboles sont donc indispensables.
    Mais, ainsi que le démontre abondamment l'Histoire de notre époque - et de toutes les époques - ils peuvent aussi être néfastes. (.)

    Le meilleur ouvrage gastronomique ne vaut pas le plus mauvais des repas.
    (à rapprocher de: celui qui aura parfaitement étudié la carte d'un pays mais qui n'y ait jamais allé ne connaît rien par rapport à celui qui, sans carte, s'est rendu sur place.)
    Ce fait est assez évident. Et pourtant, à travers les ages, les philosophes les plus profonds, les théologiens les plus érudits, sont constamment tombés dans l'erreur qui consiste à identifier des constructions purement verbales à des faits, ou dans l'erreur encore plus énorme qui consiste à s'imaginer que les symboles sont, d'une certaine manière, plus réels que les faits auxquels ils se rapportent. Il est vrai que le culte des mots n'a pas été sans soulever des protestations.
    "Seul l'esprit vivifie, la lettre tue." Saint Paul
    "Et pourquoi, demande Me Eckhart, bavardez-vous au sujet de Dieu? Tout ce que vous dites est mensonger."
    "La vérité n'a jamais été prêchée par le Bouddha, étant donné que vous devez la réaliser en vous-même." Mahâyâna Sutras.

    "Ce que l'on répète n'est pas la vérité; c'est un mensonge, car la vérité ne peut être répétée." K
    C'est par la connaissance de soi et non par la foi en des symboles représentés par autrui que l'homme parvient à la réalité éternelle en laquelle son être à sa source.
    Cf l'ardoise du maître-soufi et la phrase du Coran.

    L'habitude invétérée de penser avec des formules, des systèmes est à peu près universelle.
    Cela est inévitable, car notre système d'éducation est basé sur l'enseignement de "ce qu'il faut penser" et non de "comment" penser.
    Nous sommes élevés en tant que membres croyants et pratiquants de quelque organisation (.).
    Par conséquent, "vous réagissez à la provocation de la vie, laquelle est toujours neuve, conformément à un point de vue ancien, donc votre réponse n'est pas adéquate, elle manque de nouvauté, de fraîcheur:
    " Si vous réagissez selon le conditionnement ancien,
    votre réaction ne vous permettra pas de comprendre ce que la vie vous apporte de neuf.

    Première et Dernière Liberté de Krishnamurti (2 petits extraits)

    Si au cours de ces causeries, vous entendez quoique ce soit qui s'oppose à votre façon de penser
    et de croire, bornez-vous à écouter, ne résistez pas.
    Il se peut que vous ayez raison et que j'aie tort, mais écoutez et considérons la question ensemble;
    nous découvrirons ainsi la vérité.

    La vérité, ce qui est


    La vérité ne peut vous être donnée par personne. Il vous faut la découvrir; et, pour faire une découverte, il faut un état d'esprit qui permette une perception directe. Il n'y a pas de perception directe là où se trouvent une résistance, une protection, une sauvegarde.
    La compréhension vient avec la perception de ce qui"est". Connaitre avec exactitude ce qui "est", le réel, l'actuel, sans l'interpréter, sans le condamner ou le justifier, est le commencement de la sagesse. C'est lorsque nous commençons à interpréter, à traduire selon notre conditionnement et nos préjugés, que la vérité nous échappe.

    Société


    La vraie révolution ne peut avoir lieu que lorsque vous, l'individu, devenez lucide dans vos rapports avec autrui. Ce que vous êtes dans vos rapports avec autrui, avec votre femme, votre enfant, votre employeur, votre voisin, constitue la société. La société en soi n'existe pas. La société est ce que vous et moi, dans nos relations réciproques, avons crée; c'est la projection extérieur de tous nos états psychologiques intérieurs. Donc, si vous et moi ne nous comprenons pas nous-mêmes, transformer le monde extérieur, lequel est la projection de l'intérieur, est une entreprise vaine: les modifications ou transformations que l'on peut y apporter ne sont pas réelles.

     

    Mais alors, Krishnamurti est un koan vivant

    Si un maître Zen vous demande ce qu'est le son du battement d'une main et si vous vous torturez les méninges pendant toute une année pour trouver la réponse, le moment viendra où votre raison abdiquera. La pensée, la logique, incapable de résoudre ce koan, s'immobilisera. C'est un casse-tête et vu sous cet angle, ce que Krishnamurti est en train de faire ici est créer un koan.

    Krishnamurti supplia: "Pour l'amour du ciel, bougez !
    - Oui, votre dépression augmente. tant que votre sentiment de frustration ne débouche pas sur le contentement, l'apaisement, il n'est pas encore assez profond. Il ne doit vous rester aucune issue, plus rien qui puisse vous faire espérer trouver une échappatoire. Alors, la flamme du mécontentement s'élèvera puissamment. Votre animosité envers moi est encore une tentative pour fuir le mécontentement. Vous continuez de chercher quelque chose, cette fois-ci auprès de Krishnamurti. Comme vous ne trouvez rien, vous vous irritez. mais je ne remue pas le petit doigt, je ne franchis mas un millimètre dans votre direction. Si vous pouvez rester devant moi dans ce désespoir cuisant, sans expectative, sans tendre la main pour mendier quelque chose, alors. alors, nous sommes égaux.
    - Pouvez-vous observer sans évaluer, sans nommer ?
    - Pouvez-vous ne pas contaminer la réalité actuelle par tout ce qui est révolu, nommé, figé, mémorisé ?

    Connais-toi toi-même n'avait rien avoir avec un ramassage d'informations servant chaque fois de base aux travaux suivants. C'est à ce genre de démarche que j'avais été formé. Krishnamurti, quant à lui, m'incitait à apprendre tout de suite, devant lui sous le chapiteau de Saanen, par l'observation immédiate, sans aucune sélection, sans aucun but, pas même celui d'atteindre un autre plan de conscience. Notre mental bourdonne sans arrêt d'objectifs, du désir de progresser, d'acquérir ou de réaliser quelque chose afin de devenir quelqu'un de différent. Je percevais vaguement que la façon d'apprendre dont il s'agissait ici était d'une nature radicalement neuve et ressentais cela comme un déchirement semblable à celui crée par un koan dans lequel vous ne pouvez que soit voir, soit ne pas voir.

    Avant de commenter en détail ce qu'est le désir et de nous montrer comment ce dernier déclenche des réactions en chaîne, il nous plongeait dans le climat requis pour ce type nouveau d'apprentissage.
    Il provoquait en nous une attitude de vision pure, d'observation neutre des processus intérieurs, dénuée de toute tendance à s'accrocher à quoi que ce soit.

    VACANCE, VACANCES

    La plupart d'entre nous entendent le mot vacances comme étant une période libre de travail. Or, il est un autre sens au mot vacance, surtout au singulier, la vacance. Prit au sens non-matériel, être vide de peut également signifié être libre de.
    Chacun rêve de partir en vacances. Prendre des vacances, c'est quitter son environnement et ses habitudes pour partir vers autre chose.On réduit souvent notre compréhension des vacances au fait de partir en voyage. Pourtant à travers ce changement d'environnement et cette découverte d'un nouveau cadre de vie, l'individu recherche peut-être intuitivement quelque chose de plus profond.
    Le mental qui contrôle notre intellect et qui trop souvent nous enferme dans une prison plus ou moins dorée, ne peut empêcher nos aspirations profondes de liberté. Pour tous ceux, insérés dans une société fondée sur l'ordre et l'économie, une soupape de sécurité s'est créée. Au départ, le Créateur lui-même, s'est reposé le 7ème jour. Nos temps modernes l'ont étendu à la fin de semaine, le week-end. Comme chaque activité humaine, on peut voir différents points de vue. D'un point de vue physique, il s'agit d'une période de repos, où le corps n'est plus astreint à un travail imposé, fatiguant physiquement et psychiquement. Pourtant, on peut constater que même ceux qui ne travaillent pas régulièrement, les inactifs, les retraités, les chômeurs, s'ils en ont les moyens aspirent également à ces vacances. De même, ceux qui vivent dans un très bon environnement ressentent également ce besoin de changement. pourtant, la plupart d'entre nous, pensions que repos et changement d'environnement était ce que nous recherchions. Et mettant ces pensées en action, nous partions le plus souvent à la plage ou parfois à la montagne ou à la campagne.Pourtant, si on analyse honnêtement ce que l'on ressent pendant et surtout après, nombreux sont ceux qui n'en sont pas satisfaits, qui ne revienne pas beaucoup plus satisfait qu'en partant. Il semble que les aspirations qui nous ont poussés à partir n'ont pas été comblées. Un club de vacances a même formulé cela dans un slogan publicitaire: "On en a assez de bronzer idiot".
    Alors que recherchons-nous donc ? Quel était le sens de notre aspiration de vacances ?