• Forêt d\'Orient haut lieu templier

    Forêt d'Orient Haut Lieu Templier

     

    C'est un massif forestier situé entre Seine et Aube, dans la Champagne humide, à 20 kilomètres à l'Est de la ville de Troyes,

    et qui porte le nom inattendu et mystérieux de " Forêt d'Orient " ?

     

    Oriens, c'était le nom que les Latins donnaient au Dieu du Soleil, mais dans ce pays de vieille tradition celtique où tous les lieux parlent encore (gaulois) par leur nom, que viendrait faire là un Dieu latin ?

     

    La Forêt d'Orient, qui occupe encore ses 20 000 hectares d'un seul tenant, a dû être autrefois beaucoup plus importante, et si, elle est maintenant civilisée et quadrillée de sentiers, chemins et routes, les loups y hurlaient encore, il y a moins de 150 ans.

     

    Le sol est composé essentiellement d'argile lourde, imperméable, rapide à absorber l'eau, lente à la rendre et que la moindre humidité transforme en boue sur les hauteurs, en marais dans les creux ; le moindre ru y devient alors plus difficile à traverser qu'un fleuve et plus dangereux !

     

    Les noms parlent gaulois et les étangs naturels, fréquents, regorgent, et y sont des "morges". Il y a la Morge des Bois et la Morge des Champs, le domaine des Dames du terroir, pièces d'eau où gîtait la Fée Mourgue (une Morgane) qui est une Fée du matin, de la lumière du matin, de l'Origine...

     

    Un autre étang est celui d'Argot (de l'Ar-Goat), du "pays aux arbres", là où charpentiers, bûcherons et charbonniers parlaient entre eux la langue secrète de leur métier. 

     

    En cette Forêt d'Orient donc, presque en son centre, se trouve la Forêt du Temple, ayant "Maison Forestière du Temple", "Route Forestière du Temple", "Ruisseau du Temple", "Bois de l'Eperon" qui n'est sur aucun éperon, "Bois de l'Amiral" où il n'est trace d'aucune amirauté...

     

    J'ALLAIS OUBLIER LA PRINCIPALE, la Fontaine aux Oiseaux qui serait en fait une porte ouverte sur l'espace-temps. Ce secret serait connu et aurait été bien gardé (et transmis) dans les loges templières, depuis le premier siècle de la formation de l'Ordre du Temple. Mais il s'agit là d'un (gros) sujet parallèle, dont je vous donne le lien à suivre à la fin de cet article. Je diffuse également, dans la foulée, une vidéo sur cette Page Pauperes...Chacun se fera l'opinion qu'il voudra. E.E.

     

    Dans cette Forêt dans la forêt, plusieurs dizaines de digues antiques marquent l'ancienne présence d'étangs maintenant comblés, asséchés, d'étangs artificiels voulus, fabriqués...

     

    Pour quelle raison, pour quelle humanité, ces étangs artificiels dans un pays où les étangs abondent naturels ??? Pour quels pêcheurs, dans cette forêt où les filets d'eau marécageux dessinent déjà un labyrinthe inhospitalier ? 

     

    Ou pour quelle défense, ces étangs fabriqués qui accentuaient encore le caractère marécageux du sol ? 

     

    Etait-ce une volonté pour décourager tout indésirable de pénétrer dans cette forêt ?

     

    Quel repaire était-ce donc là ?

     

    LA MYSTERIEUSE FORET D'ORIENT :

     

    Des fermes entourent, à la toucher, toute la Forêt d'Orient, des fermes nées de ses essarts. Certaines même la pénètrent profondément comme, vers l'Ouest, les terres de Larrivour qui fut autrefois, l'abbaye cistercienne de ce nom, avec ses granges autour d'elle : La Porcherie, La Fontainerie, La Fromentelle...

     

    Mais, hormis ces fermes cisterciennes, toutes les autres qui enserrent la forêt et la pénètrent, furent maisons templières dont les noms se retrouvent dans ce qui nous est parvenu des cartulaires du Temple, ou qui portent encore les marques caractéristiques de ses constructeurs...

     

    Et fermes, loges, forges et tuileries font à cet énorme massif forestier une ceinture discontinue, tant qu'il FALLAIT être du Temple ou de Cîteaux pour l'atteindre. 

     

    A tout le moins, fallait-il traverser leurs terres. 

     

    UNE PETITE COMMANDERIE :

     

    Une petite commanderie de l'Ordre de Saint-Jean-De-Jérusalem existait bien, également non loin de la forêt, mais non à son contact direct. Elle avait nom : Commanderie de l'Orient et se nomme maintenant :  Ferme de l'Hopiteau. 

     

    Toutes ces fermes, toutes ces granges templières étaient sous la dépendance de commanderies qui faisaient à leur tour, une seconde ceinture éloignée de quelques kilomètres. On les retrouve encore aisément. 

     

    Elles avaient nom : Bonlieu, Beauvoir, Nuisements, Chauffour, Fresnoy, Verrières, Bouy...possédant elles-mêmes d'autres fermes à touche-touche. 

     

    Ces commanderies dépendaient de deux baylies plus lointaines, situées l'une à l'Est de la forêt : Thors ; l'autre à l'Ouest : Payns (tiens, tiens, Hugues de Payns cela vous dit-il tout de suite, certainement quelque chose). 

     

    Et ces deux baylies se trouvaient reliées entre elles par une troisième ceinture de commanderies, elles-mêmes entourées de fermes, et qui étaient : La Loge-au-Temple, Troyes, Sancey, Menois, Chaussepierre, Montceaux, Avaleur, Buxières, Vitry, Bar-sur-Aube, Arrentières, La Ville-sur-Terre, La Neuville, Ramerupt, etc...

     

    Dans cette troisième (tiens le chiffre 3) enceinte développée autour de la Forêt d'Orient s'incluaient : Payns, fief et origine d'Hugues de Payns, FONDATEUR et premier grand maître de l'Ordre ; Troyes, capitale du comte Hugues de Champagne dont l'histoire est liée intimement à la création du Temple et qui abandonna son comté pour se joindre aux premiers chevaliers ; Clairvaux, abbaye cistercienne, dont l'abbé était Saint Bernard qui donna au Temple sa règle et sa mission, et l'enseigna.

     

    Et cette règle, c'est encore à Troyes qu'il la lui donna, lors d'un concile réuni à cette occasion.

    En vérité, c'est bien en ce pays entre Seine et Aube que sont les racines de ce mystérieux, puissant, orgueilleux Ordre du Temple, dont MICHELET disait que la chute avait été le plus grand cataclysme de la civilisation d'Occident.

     

    L'ABBAYE DE CLAIRVAUX : 

     

    Par quelle aberration de l'histoire l'abbaye de Clairvaux, fondée par ce créateur de chevalerie que fut Saint Bernard, chevalerie dont le premier devoir était de"libérer", est-elle devenue une prison, une centrale, un lieu où croupissent des prisonniers ? Ou par quelle vengeance à retardement, pour un tel site ?

     

    Plus rien ne demeure non plus des Templiers de Troyes, sinon, au Pont-Saint-Hubert, sur une pierre d'église, l'humble devise des orgueilleux chevaliers : Non nobis domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam (Non pour nous Seigneur, non pour nous, mais pour la gloire de ton nom). 

     

    Plus rien non plus de ce qui fut la première commanderie de l'Ordre en occident et qui fut fondée grâce aux biens de famille d'Hugues de Payns (un des trois fondateurs avec Bernard de Clairvaux et Geoffroy de Saint-Omer) ; plus rien de ce qui fut son petit manoir, sinon la trace du tertre carré sur lequel il s'élevait près d'un bras de la Seine. Les douves qui l'entourraient sur deux des côtés sont asséchées, l'étang qui le gardait des deux autres est comblé...

     

    Tout au plus, une légère bosse, dans un pré attenant à la ferme actuelle, marque la place d'une tour d'angle qui était, dit-on dans le pays, le "donjon" d'Hugues de Payns. 

     

    ON DIRAIT QUE L'ON A VOULU EFFACER TOUTE TRACE...DE QUOI ? 

     

    La tradition rapporte que, devant la porte de la Commanderie, située en angle, entre duex tours, se trouvait "l'Orme du Frère Andriel", qui "signait" celtiquement la qualité tellurique du lieu (les forces de la Terre, dont l'emblème est la Salamandre)...Et qui signalait surtout l'existence d'un lieu de réunion de compagnons-constructeurs religieux (un ordre maçonnique au sens premier du terme c'est-à-dire de constructeurs, pas de la franc-maçonnerie) ; juste devant l'église dont demeurent les soubassements de l'époque - elle fut reconstruite ensuite par l'Ordre de Malte - et dont le plan a bizarrement la même inclinaison vers le Nord que la Cathédrale de Chartres qui se trouve presque sur le même parallèle. 

     

    Déjà au XVème siècle, les bâtiments de la Commanderie étaient en ruine et aucune trace ne demeurait de la chapelle des chevaliers...Ce qui ne manque pas de laisser perplexe quand on sait que les soubassements, et parfois des bâtiments entiers, de la plupart des commanderies, voire des granges, ont subsisté, persisté quasi intacts, jusqu'à nos jours...

     

    Il faut que la destruction ait été systématique et volontaire...Pour effacer quelles traces ? Ou pour rechercher quel trésor (au sens large du terme) caché ?

     

    Comme pour chaque "Templerie", les gens du pays parlent de souterrains introuvables qui relieraient encore le "château" à la grange de la Malmaison, au village de Villacerf, de l'autre côté et par dessous la Seine ; à Troyes, voire à Provins (tiens, tiens, correspondance, alignement des remparts avec une constellation où se tiendrait également une ouverture sur l'espace-temps à Provins). 

     

    VOICI MAINTENANT LES HOMMES :

     

    Ils sont trois : Hugues de Payns, Hugues de Champagne et Bernard de Clairvaux. 

     

    Hugues de Payns, fondateur officiel et premier Grand Maître de l'Ordre du Temple, naquit à Payns à une date que l'on ignore exactement, mais qui devait avoisiner 1080. C'était un des officiers de la Maison de Champagne, et non des moindres puisque l'on retrouve sa signature sur deux actes importants du comte de Troyes. Sur l'un (21 Octobre 1100), il signe Hugo de Paenz ; sur l'autre : Hugo de Paenciis. 

     

    On admet généralement qu'il participa à la première croisade, et ce fut alors dans l'ost du Comte de Blois et de Champagne. Il dut connaître personnellement Godefroy de Bouillon, ses deux frères Baudouin et Eustache de Boujogne, et son cousin Baudouin du Bourg, Comte d'Edesse qui deviendra Baudouin II Roi de Jérusalem, et ceci n'est pas sans importance quand on pense à l'appui et à la bienveillance dont il sera plus tard l'objet. 

     

    Il semble également être retourné en Orient en 1104 ou 1105, accompagnant Hugues de Champagne. 

     

    Il avait été marié, et l'on sait qu'il eut un fils : Thibaut de Pahans, qui devait devenir en 1139, abbé de l'abbaye cistercienne de Sainte-Colombe-de-Sens...

     

    DONC EN 1118 OU 1119 :

     

    Neuf chevaliers "craignant Dieu", conduits par Hugues de Payns, se présentent à Jérusalem au Roi Baudouin II, qui vient de prendre la couronne, en manifestant le désir d'assurer la garde de la route pèlerine de Jaffa à Jérusalem. 

     

    Le Roi accepte et leur délivre, pour y vivre, une partie de son palais situé à lemplacement du Temple de Salomon. Les chanoines du Saint-Sépulcre leur abandonnent également une autre parcelle qu'ils détiennent sur cet emplacement. 

     

    Enfin, ils font entre les mains du patriarche de Jérusalem, Gormond de Piquigny, Amienois, les trois voeux de pauvreté, chasteté et obéissance...Et, parce qu'ils occupent l'emplacement du Temple de Salomon, on les nomme : "les chevaliers du Temple."

     

    Cela, cest l'histoire officielle -et vraie- des débuts du Temple ; et, continue l'histoire officielle, comme ils étaient très pauvres, on leur fit beaucoup de dons, et ils devinrent très riches, etc...

     

    L'histoire officielle ne s'étend guère sur le fait que, parmi ces neuf chevaliers, était André de Montbard, oncle de Saint-Bernard ; non plus sur le fait qu'en 1125, un nouveau chevalier vint les rejoindre qui était Hugues, Comte de Champagne. Et l'on peut se demander si Hugues de Champagne, n'est pas celui par lequel tout est arivé...

     

    Ce comte de Champagne a, en effet, un bien curieux comportement. Il était né en 1077. Il était fils de Thibaut III de Blois et de Champagne et d'Alex de Valois. La Champagne lui était échue à fief en 1093. 

     

    Il n'avait pas participé à la première croisade, mais il s'était rendu en Terre sainte à une date que l'on ne connait pas de façon précise, mais que l'on fixe généralement à 1104 ou 1105. Il en était revenu en 1108. 

     

    A son retour, il prit contact avec Etienne Harding, abbé de Citeaux...Et il apparaît qu'à ce moment, (et bien que son ordre fut plus contemplatif que savant), le saint abbé mit tout son monastère à l'étude minutieuse des textes sacrés hébraïques...

     

    En 1114, Hugues retourne en Terre sainte pour un court séjour et, à son retour en 1115, il reprend contact avec Etienne Harding, cette fois pour offrir à l'Ordre de Citeaux, dans la Forêt de Bar-sur-Aube, un territoire connu sous le nom de Vallée de l'Absinthe, afin d'y créer une abbaye.  

     

    Pour diriger cette fondation, Etienne Harding, désigna un jeune moine : Bernard de Fontaine qui, accompagné s de douze moines soigneusement choisis, créa au lieu désigné, l'abbaye de Clairvaux...

     

    Ne peut-on pas penser que ce Comte de Champagne se trouve porteur d'une "révélation", d'un renseignement en tout cas, qu'il va confier à l'abbé de Citeaux et que celui-ci prépare tout son monastère à la lecture d'un document hébraïque qui doit venir ? Un document d'une importance tellle qu'il faut faire appel à tout ce qui, dans la région, chrétien ou pas, est capable d'apporter une aide pour le décrypter. 

     

    Ne peut-on pas penser que le second et rapide voyage, est un voyage de "vérification"...Et que cette vérification est telle qu'on juge nécessaire de confier l'opération qui en résultera à une personnalité aussi marquante que celle de Bernard ; et cela dans les terres de Champagne, c'est-à-dire sous la protection directe du comte. 

     

    Effectivement, dès son arrivé e à Clairvaux, le jeune Bernard (il a alors 25 ans) va prendre en main toute la "politique" d'Occident. Et avec quelle autorité !

     

    Mais le comportement du comte de Champagne devient de plus en plus étrange. Il émet le désir de retourner en Terre Sainte, non plus comme combattant ni comme pèlerin, mais pour entrer chez les Hospitalier de Saint-Jean-De-Jérusalem, qui en Palestine, protégeaient les pèlerins, les aidaient et les soignaient. 

     

    Il est peu probable que le Comte de Champagne, qui avait le rang de grand suzerain, qui était un des premiers seigneurs du royaume, dont le domaine était plus étendu que le domaine royal, se soit senti une incoercible envie de soigner les pèlerins malades...Même pour le salut de son âme, pour lequel Clairvaux eût pu suffire...

     

    Aussi bien, si le soleil de Jaffa l'attirait, y aurait-il pu guerroyer l'infidèle à la tête de son ost. Jusqu'à que mort s'en suivit, au besoin. 

     

    S'il avait été tenté par l'amour de quelque belle infidèle, il n'aurait pas voulu entrer dans un ordre hospitalierplus qu'à demi monacal.

    Mais il ne pense ni à guerroyer, ni à faire l'amour. S'il pense au salut de son âme (normalement), il n'entend pas abandonner ce qui l'attire au Levant et qui doit être bien extraordinaire...Comme une mission qu'il se serait donnée...

     

    Etant marié et comte de Champagne, il ne peut rejoindre les Hospitaliers. Il faudrait que sa femme accepte d'entrer dans un couvent. Ce qu'elle refuse absolument.

     

    C'est Hugues de Payns qui part. Mais en 1125, n'y tenant plus, Hugues de Champagne répudie sa femme, renie son enfant, renonce à son comté et va rejoindre les neuf chevaliers dans leur maison, sur l'emplacement du Temple de Salomon. 

     

    Pour garder les routes sous les ordres de l'un de ses officiers. Ne soyons pas trop naïfs !

     

    Ce désir de retourner en Terre sainte, ces tentatives, cet abandon et ce départ concernent le travail "réel" qu'effectuent là-bas à Jérusalem, les neuf chevaliers du Temple...Et ce n'est rien moins que la "Quête du Graal."

     

    LA QUETE DU GRAAL :

     

    Le troisième homme est Bernard de Clairvaux. C'est sans doutel'un des hommes les plus extraordinaires qu'ait connu l'Occident. Il y a en lui un mystère du "surhomme" de Dieu, qui échappe à la compréhension purement humaine. 

     

    Il était né en 1090, près de Dijon, au château de Fontaine. Son père était Tescelin, sa mère Aleth de Montbard, de la parentèle des Ducs de Bourgogne. Il fut instruits en l'église Saint-Vorles à Chatillon-sur-Seine. On conte, de ce temps, une histoire, qui même si elle est allégorique, est lourde de signification :

     

    En cette église Saint-Vorles existait une "image" de la mère de Dieu, faite d'un bois que l'âge a plus noirci que le soleil. Le visage est longuet, les yeux grands sans excès, les joues ni trop enflées, ni trop abattues. La couleur en est brune, et par l'art et par l'âge. Elle est assise et tient le petit Jésus en son gyron. C'est très exactement une vierge noire. 

     

    Or, la légende veut que, se trouvant un jour en prières devant cette vierge, Bernard demanda : "Monstra te esse matrem"... Marie pressa son sein et trois gouttes de lait jaillirent, sur les lèvres de Bernard. 

     

    L'allégorie est alchimique...Elle peut aussi signifier que Bernard, nourri du lait de la Vierge Noire, s'est abreuvé aux sources profondes de la tradition druidique. Lui-même donne pour ses maîtres : les chênes et les hêtres. Les deux arbres sacrés. Il n'y manque plus que l'épine (quand on sait toute la symbolique que représente l'épine pour l'Ordre du Temple : désignation des noms de lieux, épine dorsale de l'homme -sa puissance vitale-, souterrain, etc...)

     

    Possède-t-il déjà une initiation lorsqu'il se présente à Citeaux pour devenir moine ? Nul ne peut savoir, mais ses pouvoirs sur les hommes sont déjà grands. Il a vingt et un ans et ne se présente pas seul, mais avec une trentaine de compagnons qu'il a entrainés, dont cinq de ses frères et son oncle, le frère de sa mère. Etait-ce cet André de Montbard, qui avait à peu près son âge, que nous retrouverons parmi les neuf premiers chevaliers, et qui sera, plus tard, sénéchal du Temple et Grand Maître ( source officieuse, il n'est pas répertorié dans les 22 Grands Maîtres que compta l'Ordre du Temple 1118 - 1314 ) ?

     

    Il est entré à Clairvaux, sous l'abbatiat d'Etienne Harding. C'est en 1115 qu'il part fonder Clairvaux dans la forêt de Bar-sur-Aube et il prend, immédiatement, la direction de l'Occident. Ce n'est pas une "image" ; il tance, et vertement, pape, rois, évêques, grands vassaux ; et ils obéissent tous à ce moine à la santé chancelante, humble et terrible à la fois. Pape, rois, évêques et grands abbés, de Cluny à Saint-Denis, plient devant lui et le révèrent ???

     

    D'où vient dont une telle ascendance, un tel aplomb ?  " Les affaires de Dieu sont les miennes, dit-il, et rien de ce qui le regarde ne m'est étranger. "  Il est là pour s'en occuper. Et l'extraordinaire est que tout le monde l'admet ainsi !

     

    Rien d'étriqué dans sa doctrine, rien de bancal dans son christianisme. 

     

    Il est l'inventeur du terme de Notre-Dame, et aussi de celui de "Grenouilles de bénitier". 

     

    Il semble avoir possédé un savoir exceptionnel, universel ; ce petit homme, toujours par voies et par chemins, a donné, pour l'exploitation de la terre de Clairvaux, des instructions qui sont admirables. 

     

    C'est l'homme qui allait " faire " le Temple, lui confier sa mission et l'enseigner. Cet enseignement et cette mission sont toujours demeurés secrets, mais ils découlent des faits historiques.

     

    Parmi les neuf chevaliers qui vont se présenter au Roi de Jérusalem, il en est deux, au moins, qui tiennent de très près à Saint Bernard : l'un est Hugues de Payns, le chef de mission (et co-fondateur de l'Ordre du Temple), qu'il nommait d'ailleurs "Mon bien-aimé Hugo", et qu'il ne pouvait pas ne pas avoir très bien connu en tant que voisin et officier du Comte de Champagne ; l'autre est son oncle André de Montbard. 

     

    De même, ne serait-il être exclu que, parmi ces neuf chevaliers, ceux que l'on connait que par leur prénoms, certains aient, en réalité, été des moines...

     

    J'ai écrit plus haut, qu'il était évident que Bernard de Clairvaux n'avait pas envoyé Hugues de Payns, ni son oncle André de Montbard pour garder des routes.  

     

    Si cette mission avait été la "vraie", la première, ils l'eussent tous pu l'accomplir simplement en aidant les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

     

    Cette protection de la route pèlerine, ils l'ont cependant assurée selon la promesse qu'ils en avait faite, et ils persisteront à le faire autant qu'ils le pourront, même lorsque le Temple sera devenu extrèmement puissant. 

     

    Cette protection de la route mise à part, ils vivent en moines et non point en chevaliers, tout du moins au début. 

     

    Plus tard, lorsque l'Ordre du Temple sera officiellement constitué et qu'il possédera son armée en Palestine, à celle-ci sera assigné un rôle bien défini : la défense des Lieux saints. 

     

    Mais il n'en est pas de même de 1118 à 1128. Durant tout ce temps, ils ne participent à aucun combat. Et pourtant...

     

    Les neufs chevaliers du Temple gardent leur route pèlerine. Aussi pressant que puisse être le danger, ils ne prennent part à aucun combat, restent seuls et ne recrutent personne. 

     

    Il est évident qu'il ne sont pas là pour en découdre. Mais ils occupent l'emplacement du Temple de Salomon, dont on finit par les laisser les seuls occupants...

     

    Et dont ils déblaient les écuries souterraines. Que de place pour neuf pauvres chevaliers, si pauvres, que sur la foi d'un sceau qui signifie bien autre chose, la légende assurera qu'ils n'avaient qu'un seul cheval pour deux. 

     

    Une seule clé à ce mystère : les neuf chevaliers ne sont pas venus pour protéger les pèlerins (tout du moins initialement, comme on l'a déjà dit), mais encore pour trouver, garder, emporter quelque chose de particulièrement important, de particulièrement sacré qui se trouve à l'emplacement du Temple de Salomon : on dit que ce sont l'Arche d'Alliance et les Pierres de la Loi, mais ce peut-être aussi autre chose. 

     

    En tous les cas, ces neuf premiers chevaliers avaient donc une mission bien définie, bien caractérisée à cette époque dans le Temple de Salomon, au tout début de l'Ordre. 

     

    CONCLUSION :

     

    De même, lorsque l'Ordre sera constitué et installé, les Templiers ne choisieront certainement pas par hasard cette forêt d'Orient, pour s'y installer et l'aménager (pourquoi rajouter des étangs artificiels, là où des étangs naturels existent déjà localement). Ils avaient sûrement une très bonne raison qui nous échappe encore, ou tout du moins dont nous n'avons pas encore percé le(s) mystère(s) complètement.