• Expériences aux frontières de la Mort (1)

    Les Expériences de Mort Imminente

    Premier volet

    En attendant d'être opéré aux urgences pour une soudaine perforation de l'estomac, le Pr. Howard Storm, un solide athée américain en voyage à Paris, est mort subitement dans une chambre de l'hôpital Cochin.

    En découvrant que soudain il ne souffrait plus, le Pr Storm a aussi constaté que quelque chose ne collait pas car il se sentait étrangement léger. Au même moment, il entendit des voix qui lui demandèrent de le suivre. Persuadé que c'était les infirmières qui lui parlaient, il suivit les silhouettes grises qui l'emmenèrent dans l'Au-delà.

    À partir de là commence une expérience aux frontières de la mort extraordinaire qui va entraîner le brave professeur laïc aussi bien dans les tréfonds de l'enfer qu'au paradis où il se retrouve en présence des Anges. Et là, le Christ et les Anges vont lui montrer le futur de l'humanité ainsi que la faillite de l'économie américaine avec la destruction des USA... Il ne pouvait imaginer une seconde avant sa « -mort- » qu'une fois revenu dans son corps, il ne sera plus jamais le même, au point d'abandonner son poste de professeur de l'Histoire de l'Art à la Northern Kentucky University pour devenir pasteur.

    L'Expérience aux Frontières de la Mort la plus troublante jamais racontée par un homme qui ne croyait pas que l'enfer ou le paradis puissent exister. Un livre choc.

    http://www.lejardindeslivres.fr/

    Nous vous conseillons également cet autre ouvrage , un best seller publié par ces mêmes éditions :

    Purement révolutionnaire : après quinze années de recherches, le Dr Melvin Morse, médecin urgentiste et pédiatre, affirme que 1) nous disposons tous dans notre lobe temporal droit d'un circuit biologique spécialement conçu pour dialoguer avec Dieu et que 2) les souvenirs de notre vie se trouvent hors de notre cerveau !
    S'appuyant sur les dernières découvertes médicales et scientifiques, son livre explique pour le première fois avec une logique implacable l'ensemble des phénomènes surnaturels et mystiques, tout comme les vies passées, les sensations de déjà vu, les guérisons spontanées et surtout le don de "voir" des parcelles de l'avenir.
    De façon simple et claire, le Dr Morse donne des cas documentés et raconte comment il esst parvenu à ses conclusions après avoir travaillé avec ses patients qui ont eu des expériences aux frontières de la mort.
    Salué par la presse anglo-saxonne comme une avancée majeure du XXè siècle, ce livre ouvre des portes insoupçonnées et donne une dimension nouvelle, phénoménale, à la spiritualité. 
    Des pilotes de chasse aux épileptiques, des neurologues aux physiciens en passant par les biologistes et les médecins généralistes, sa thèse prend vie et s'impose comme une évidence.
     
    Préface française du Dr Charles Jeleff

     

     

    Si une analyse détaillée et approfondie montre l’inanité des thèses psychologiques, neurologiques et pharmacologiques, les scientistes continuent malheureusement à défendre celles-ci. Il y a, à cette triste réalité, une raison très simple : les scientifiques sont, pour la plupart, des matérialistes convaincus, complètement inaptes à concevoir l'existence d'une pensée sans cerveau. Mais, contrairement à ce que s'imaginait par exemple le physicien Albert Einstein (décédé en 1955), l'idée de survivance à la mort corporelle ne constitue absolument pas une pensée pour "âmes faibles", lesquelles se berceraient d'illusion par crainte "ou par un égoïsme ridicule" (sic)... (1) Nombreux sont, en effet, les phénomènes qui suggèrent la survie de l'âme, et les NDE constituent, comme nous l'avons vu, l'un d'eux.

    Une fois établi le fait que les explications « rationalistes » sont incapables d’expliquer le phénomène NDE (et OBE), il est ensuite possible de faire un parallèle et d'établir des correspondances avec d'autres sources (de type médiumnique et "ésotérique") qui permettent d'intégrer les NDE dans un modèle spiritualiste qui reconnaît la possibilité du fonctionnement de la conscience indépendamment du substrat organique de cette dernière. D'où l'intérêt des notions de corps subtil, de « conscience super-lumineuse », d'« autres dimensions », de Plans de conscience, d'Univers multidimensionnel, de Monde de Lumière, etc. Autant de thèmes qui feront l'objet de la prochaine page. Mais, avant, intéressons-nous à certaines études qui montrent la réalité de ce que l’on a appelé « la non-localité de la conscience ». Car, n’en déplaise à ceux qui prétendent le contraire, les NDE constituent effectivement des indices importants de la survie de la conscience après la mort !

     

    I. Les études de Sam Parnia et Pim Van Lommel :

    Voici deux études qui constituent une brèche dans le dogme relatif à l’absence de conscience sans cerveau :

     

    1. Sam Parnia :

    Sam Parnia, un médecin du "Southampton General Hospital" (Angleterre), a fait état d’une étude relative au suivi de patients ayant subi une attaque cardiaque. Il est arrivé à la conclusion que la conscience peut perdurer alors que le cerveau a cessé de fonctionner et que le patient a été déclaré cliniquement mort. On se trouve en présence d’un groupe d’individus qui, bien que n’ayant alors pas d’activité cérébrale, ont néanmoins « des processus de pensée lucide et bien structurée », une mémoire et un raisonnement…

    Lors de la première étude 63 patients ont été interviewés, ceux-ci ayant subi une attaque cardiaque et ayant été déclarés cliniquement morts. Ils sont évidemment revenus à eux. L’entrevue a eu lieu moins d’une semaine après l’expérience de chacun. 56 sujets n’avaient aucun souvenir de leur période d’inconscience, mais 4 sujets ont eu une NDE (avec une pensée et un raisonnement lucides, un sentiment de paix, de joie et d’harmonie, une lumière brillante, la communication avec de proches décédés).

    Depuis cette première étude Sam Parnia et ses collègues ont trouvé plus de 3500 personnes ayant gardé des souvenirs lucides de la période pendant laquelle elles étaient reconnues cliniquement mortes. L’une d’elles est un enfant qui n’avait que 2 ans et demi lorsque son cœur a cessé de battre. Il dessina ultérieurement comme un ballon rattaché à lui, et il déclara :

    « Quand tu meurs tu vois une lumière vive et tu es attaché à une corde ».

    Six mois après l’accident il continuait à dessiner la scène.

    Sarah Tippit précise que Sam Parnia « émet l’hypothèse selon laquelle la conscience humaine serait en mesure de travailler indépendamment du cerveau, utilisant la matière grise comme mécanisme de manifestation de la pensée, tout comme un téléviseur traduit les ondes en images et en sons ». (2) C’est exactement ma propre pensée.

     

    2. Pim Van Lommel :

    Une autre étude a été réalisée en Hollande par le cardiologue Pim Van Lommel, au cours de laquelle ont été interviewés 344 survivants à des arrêts cardiaques, issus de dix hôpitaux.

    41 sujets, soit 12 % , ont rapporté avoir vécu une NDE. (3)

    Cette étude a été publiée dans la revue médicale de référence « The Lancet ». La revue « Sciences et avenir » précise que le pourcentage des patients ayant eu une NDE est de 18 %. Le cardiologue note ceci :

    « Ce qui est troublant c’est que ce pourcentage de 18 % est beaucoup trop faible pour s’accorder avec l’explication scientifique actuelle ! Si l’EMI est un phénomène physiologique, causé par un manque d’oxygène dans le cerveau, toutes les personnes dans le coma devraient plonger dans cet état. Or ce n’est pas le cas. Ce chiffre ne peut pas davantage se satisfaire de l’explication psychologique, c’est-à-dire la crainte de la mort. A cause de la soudaineté de l’attaque, seulement un faible pourcentage de patients s’est rendu compte de ce qui lui arrivait et a pris peur. Il y a là un mystère. »

    Pin Van Lommel pose la question :

    « Est-ce que le cerveau ne pourrait pas être une sorte de poste récepteur, comme la radio, pour la conscience et la mémoire ? De la même façon que ce que vous percevez en ce moment n’est pas en vous. Ce sont des ondes électromagnétiques qui sont rendues visibles et audibles pour vos organes sensoriels. Cela expliquerait pourquoi tous les patients de notre étude cliniquement morts - EEG plat, aucune activité du cortex, pupilles fixes et dilatées, perte des réflexes -, ont pourtant fait état d’une conscience totalement claire et de sensations très bien définies. » (4)

     

    II. NDE et psi :

    Les facultés psi sont l’expression de centres psychiques localisés au niveau du corps subtil (eux-mêmes étant en relation avec certaines glandes endocrines).

    Ne peut-on s’attendre à ce que les sujets NDE manifestent de telles capacités ?

    Effectivement de nombreux sujets NDE ont manifesté de telles aptitudes. Susan Blackmore en est réduite à déclarer, de façon simpliste et réductrice, que lorsque « les gens prétendent avoir eu une vision paranormale lors d’une EMI, cela peut être un mélange d’invention, d’exagération et de pur hasard – ils cherchent désespérément la preuve d’une vie après la mort ». (5) Il est vrai que Susan Blackmore a tout intérêt à tenir ce genre de discours nihiliste, car reconnaître que des sujets NDE manifestent des aptitudes psi, c’est mettre en danger le bien-fondé de ses interprétations réductionnistes visant à expliquer les NDE par la sécrétion d’endorphines et l’anoxie. Or nous avons vu (voyez les deux précédentes pages) que ces explications étaient obsolètes. Ce qui n’empêche pas un certain nombre de « retardataires » de continuer à les mettre en avant… Diverses études ont en fait montré que de nombreux sujets ayant vécu une NDE ont vu se développer leurs facultés psi. Ainsi Melvin Morse a constaté que les sujets NDE vivaient beaucoup plus souvent des phénomènes psi (précognition, etc.) que le reste des gens :

    « Lorsque je trace le graphisme comparatif entre le nombre d’expériences psi, rapportées par les témoins de l’étude, et celui relatif aux expériences du groupe témoin, le premier fait l’effet d’un gratte-ciel à côté d’un pavillon. » (6)

    Melvin Morse observe que « les témoins font quatre fois plus d’expériences psi vérifiables que les gens qui n’ont jamais eu de NDE ». (7)

    De son côté Kenneth Ring a remarqué que les perceptions extrasensorielles étaient fréquentes parmi les rescapés de NDE qu’il a étudiés. Il a abouti à la conclusion que les NDE stimulent le développement psychique, ce qui est étayé par les études de Bruce Greyson (psychiatre de l’Université du Michigan) et de Richard Kohr.

    Bruce Greyson distribua à 80 rescapés un questionnaire, dû au parapsychologue John Palmer, visant à analyser notamment les différents phénomènes psychiques. Analysant les 69 questionnaires qui lui furent renvoyés, il découvrit une augmentation globale hautement significative dans les phénomènes psi rapportés après la NDE.

    Richard Kohr, membre de l’ARE (la Fondation Cayce, en Virginie), a distribué un long questionnaire à 700 membres de l’association. Il eut 547 réponses. L’échantillon fut divisé en trois catégories :

    - Les « expérienceurs » ou sujets NDE. (84 sujets.)

    - Les gens ayant frôlé la mort sans NDE. (105 sujets.)

    - Et les autres personnes (au nombre de 358) qui constituaient le groupe témoin.

    Certaines questions portaient sur les phénomènes psychiques, la méditation, les rêves et les NDE. Richard Kohr a constaté qu’en général il n’y a pas de différence entre les personnes ayant frôlé la mort sans NDE et le groupe témoin, mais que les sujets NDE ont une tendance significativement plus élevée à faire état d’expériences psi ou reliées aux phénomènes psi, telles que des perceptions extrasensorielles en général (que ce soit à l’état de rêve ou à l’état de veille), de la psychokinésie, des "apparitions" ou des expériences extracorporelles.

    Kenneth Ring mentionne en outre ce qu’il appelle « le flash prémonitoire personnel » survenant ordinairement dans le contexte de l’évaluation de la vie que fait le sujet au cours de la NDE, mais parfois aussi lors d’une vision ultérieure. (8)

     

    III. Une porte ouverte sur l’Au-delà :

    Nous avons vu que les diverses interprétations réductionnistes (hallucinations, explications physiologiques, etc.) ne résistent pas à un examen détaillé du contenu des NDE.

    Comme le fait observer Jean-Pierre Jourdan, les hypothèses physiologiques, etc., censées expliquer les NDE, semblent négliger le fait que durant ces dernières « la conscience est parfaitement claire, la pensée souvent accélérée, la mémoire extrêmement efficace (sans parler des phénomènes de mémoire panoramique, la mémorisation de l’expérience est toujours très précise, les témoins semblent même la revivre quand ils la racontent) ». Or cette expérience se produit très souvent à un moment où, précisément, souffre le cerveau, « dont on suppose, faute de preuve du contraire, qu’il est le siège de la pensée, mais aussi de la conscience ».

    « Si, en effet, il n’a pas été retrouvé de relation de cause à effet entre l’hypoxie et les NDE, si bon nombre d’expériences sont survenues chez des sujets ne souffrant ni d’hypoxie ni d’hypercapnie, ni même d’aucun traumatisme physique ou de maladie, un bon nombre aussi sont survenues pendant des arrêts cardio-vasculaires (dont certains sont survenus au cours d’une anesthésie), pendant des noyades ou à la suite d’intoxications.

    De ce fait, la NDE a toute l’apparence d’une expérience indépendante de l’état fonctionnel du cerveau. » (J.-P. Jourdan) (9)

    Les interprétations physiologiques, neurologiques, psychologiques, sont tout à fait inaptes à expliquer diverses caractéristiques des NDE, parmi lesquelles on peut citer :

     

    a) L’observation, par les rescapés NDE, des procédures de réanimation, ainsi que d’autres perceptions qui ne sont pas perceptibles, justement, par le sujet dans son corps physique :

    Jean-Pierre Jourdan remarque que dans de nombreux cas les rescapés ont décrit avec précision le déroulement de leur réanimation et ce qui se passait dans la salle d’attente ou dans d’autres parties de l’hôpital, comme « cette enfant qui, au retour de sa NDE, a parlé à ses parents de son frère aîné qu’elle venait de rencontrer et qui l’attendait ». Elle « avait bien décrit un premier enfant qui était décédé avant sa naissance et dont ses parents ne lui avaient jamais parlé ». (10)

    Dans un article paru dans le numéro 310 (septembre – octobre 2004) de « Le monde de l’inconnu », Jocelyn Morisson évoque deux cas de perception d’objets ou de situations non visibles normalement : celui de Jean Morzelle et celui de Nine Laügt (dont le livre, « La porte blanche », a été publié, en 2003, aux éditions Les 3 Orangers). Ces deux témoins de NDE sont passés dans une émission de Marc Menant (Europe 1) le 4 juillet 2004.

    - Jean Morzelle :

    Jean Morzelle est l’auteur de : « Témoignages d’éternité » (éditions Aquarius, 2003), « Tout commence... après » (éditions CLC, 2007). Il a témoigné, notamment, à l’antenne de « Sud Radio », le 3 février 2007, l’émission ayant été rediffusée le 8 avril 2007.

    Le 9 juin 1949 Jean Morzelle a été emmené dans un hôpital militaire de Toulouse pour y être opéré en urgence, suite à une grave blessure à la poitrine. Ayant repris conscience il s’est vu « flotter » près du plafond d’une salle d’opération, « un corps » (le sien) se trouvant sous lui, allongé sur une table. Il n’avait pas reconnu son propre corps. Il vit les médecins s’affairer autour de la table et constata qu’il pouvait « zoomer » instantanément sur des détails : le gant de latex du chirurgien, la lame du scalpel, etc. Il pouvait, sans se déplacer, voir « dans toutes les directions à la fois » ou « depuis des angles différents », et même au travers des objets.

    Son attention se porta sur une plaque métallique fixée sous la table d’opération, elle-même recouverte d’un drap, et il put lire sur cette plaque la mention ‘‘Armes et Cycles de Saint-Etienne’’, en lettres blanches sur fond vert. Il traversa, sans effort, un mur de la salle, en ressentant la texture des briques et des galets de Garonne. Il se retrouva à l’extérieur et remarqua un garage à vélos situé en contrebas du mur. Puis il se retrouva flottant de nouveau dans la salle d’opération. Il constata qu’il pouvait entendre les paroles prononcées par les médecins et les infirmières avant que ceux-ci ne les énoncent réellement, comme une sorte d’écho inversé. Il ressentit la nausée qui avait saisi une infirmière. Il savait qu’elle allait s’évanouir, ce qui se produisit dans la seconde suivante.

    Jean Morzelle entreprit, ensuite, de se déplacer dans les salles adjacentes. En traversant une vitre il ressentit, pour la première fois, une sensation « d’étirement » de son corps. Il avait cependant conscience de ne pas avoir de corps au sens propre. Il découvrit une salle d’eau, puis une salle d’attente où une femme était assise.

    Revenu à nouveau dans la salle d’opération, il observa une sorte de tourbillon qui prit forme près du sol. Il fut « aspiré » par ce « vortex » et parcourut lentement un tunnel aux parois cotonneuses, au bout duquel une lumière semblait grandir pour devenir de plus en plus brillante et éclatante.

    « Parvenu face à cette lumière, qui l’entoure complètement, Jean Morzelle arrive au terme de son expérience : il ressent une étrange impression qui mêle une joie indescriptible, un amour infini et une connaissance absolue. Contrairement à d’autres il ne va pas ‘‘fusionner’’ avec cette lumière pour vivre la phase dite ‘‘transcendantale’’ de l’EMI ; il va malgré lui rebrousser chemin et se retrouver de nouveau au-dessus de ce corps dans la salle d’opération. Il se sent attiré vers ce corps et le réintègre par le sommet du crâne, à l’emplacement de la fontanelle, ‘‘comme une main épouse un gant’’. » (J. Morisson)

    Quand Jean Morzelle, une fois « réveillé », a dit à son chirurgien qu’il avait vu une plaque sous la table d’opération, celui-ci alla vérifier. Il constata la présence réelle de la plaque, avec la mention « Armes et Cycles de Saint-Etienne » en lettres blanches sur fond vert. Dès qu’il a pu se lever Jean Morzelle a demandé à ce qu’on l’approche de la fenêtre de sa chambre, où il a pu constater la présence d’un garage à vélos en contrebas du mur qu’il avait « traversé » durant son expérience de décorporation.

    « La nuit suivante, alors qu’il lui était interdit de boire, Jean Morzelle s’est souvenu qu’une salle d’eau se trouvait tout près de sa chambre, ce qui lui a permis de se désaltérer en bravant l’interdit. L’infirmière qu’il avait vue s’évanouir pendant l’opération, la dame dans la salle d’attente qui se trouvait être l’épouse du chirurgien que l’on était allé chercher au cinéma… tout cela était bien réel. Aucun doute possible, Jean Morzelle n’avait pas rêvé. » (J. Morisson)

    - Nine Laügt :

    Nine Laügt est restée dans le coma pendant 21 jours. Elle s’est notamment retrouvée dans la maison de sa mère où l’on se préparait à accueillir le corps pour la veillée funèbre, car elle avait été donnée pour morte par les médecins.

    « Les chaises étaient disposées en arc de cercle dans la pièce principale, et Nine entendait le tic-tac de la vieille comtoise qui s’est soudain arrêtée… Sans qu’elle la voie faire ce geste la mère de Nine a en effet stoppé le mouvement du balancier, comme il était alors d’usage dans ces campagnes du Sud de la France. » (J. Morisson)

    Jocelyn Morisson note, avec raison, que les neurologues et les sceptiques de tous bords « s’en tiennent à une explication qu’ils pensent rationnelle, mais qui en réalité est ‘‘rationaliste’’ », c’est-à-dire « qu’elle cherche à tout prix à faire entrer l’expérience dans le cadre de ce que l’on croit savoir de la conscience et du fonctionnement du cerveau, plutôt que de remettre en cause ce modèle ».

    « Selon eux l’EMI est donc une illusion, une hallucination produite par un cerveau en souffrance, et les informations recueillies l’auraient été au cours de ‘‘micro-réveils’’ du sujet inconscient, puis reconstituées a posteriori en un tout qui semble cohérent. Cette explication est bien sûr excessivement tirée par les cheveux dans les cas de vécus comme ceux rapportés par Jean Morzelle ou Nine Laügt, mais elle devient tout à fait inopérante quand il est établi que la personne était en état de mort cérébrale au moment de son expérience. » (J. Morisson)

    Jocelyn Morisson cite un cas étudié par le cardiologue Michaël Sabom, celui de Pamela Reynolds, opérée du cerveau pour un anévrisme. Elle était non seulement sous anesthésie générale, mais on avait aussi placé son corps en hypothermie artificielle :

    « L’hypothermie vise ici à ralentir autant que possible le métabolisme de la personne pour que ses tissus et organes ne souffrent pas du manque d’oxygène et de glucose le temps que la circulation sanguine soit rétablie normalement. Or il est incontestable dans ces conditions que le cerveau ne peut absolument pas fonctionner : la température basse interdit tout échange de neurotransmetteurs entre les neurones. Pourtant Pamela Reynolds a vécu une EMI précisément pendant cette phase d’hypothermie. Elle a assisté à l’opération depuis un point de vue élevé, elle a observé la ‘‘boîte à outils’’ du chirurgien, la scie à trépaner dont la forme est caractéristique, elle a entendu le dialogue échangé par les médecins et soignants, etc. » (J. Morisson)

    Les faits sont là, ajoute Jocelyn Morisson, « et il faut une certaine dose de mauvaise foi aux scientifiques qui continuent d’affirmer qu’il n’y a rien de réel dans ces expériences, bien souvent sans avoir pris la peine d’examiner les témoignages ».

    Jocelyn Morisson note également qu’il existe des cas documentés où la personne s’est retrouvée, par exemple, en présence d’un frère ou d’une sœur disparu (e) avant la naissance du témoin, et dont elle ignorait l’existence pour cause de secret familial. Certains « expérienceurs » ont rencontré leur jumeau décédé avant la naissance : fait qu’ils ignoraient avant leur EMI.

    Jocelyn Morisson évoque aussi, dans son article, la théorie explicative du docteur Jean-Pierre Jourdan, lequel fait intervenir l’existence d’une « cinquième dimension »… (11)

     

    b) Le développement ultérieur de facultés psychiques comme la précognition. (Voir, plus haut, « NDE et psi ».)

     

    c) Les changements de valeur provoqués par la NDE (12), et l’orientation religieuse et spirituelle qui lui est consécutive :

    Voici, brièvement, quels sont les traits essentiels de cette orientation spirituelle, tels qu’ils sont répertoriés par Kenneth Ring (13) :

    1° Le fait d’être devenu spirituel plutôt que religieux, « une désaffection pour les aspects formels de la pratique religieuse, les disputes doctrinales et l’atmosphère dogmatique qui souvent rigidifient l’élan religieux », une diminution de l’importance d’une religion formelle.

    2° Un sentiment de proximité intérieure de Dieu.

    3° La conviction d’une vie après la mort.

    4° Une ouverture à la réincarnation et aux religions orientales.

    5° L’idée de l’unité des religions et la recherche d’une religion universelle.

     

    d) Le fait que la décorporation (et les perceptions associées) se produise aussi dans des conditions où la vie du sujet n’est pas en danger, comme c’est le cas chez les personnes pouvant provoquer le phénomène par un acte de volonté. Dans ces cas-là impossible d’invoquer l’anoxie cérébrale, la sécrétion d’endorphines ou la kétamine par exemple …

     

    e) L’existence de NDE chez des aveugles :

    Kenneth Ring et Sharon Cooper purent interroger 21 aveugles ayant vécu une NDE. Parmi ceux-ci 15 sujets dirent avoir eu des stimuli visuels durant leur expérience, 3 « dirent ne pas en être sûrs tant la sensation était inhabituelle pour eux », et 3 autres dirent n’avoir rien vu. Parmi ces cas il y a celui d’une femme devenue aveugle à l’âge de 22 ans à la suite d’une attaque cérébrale et qui avait auparavant été très myope. Elle déclara qu’elle pouvait voir pendant sa NDE alors qu’elle était censée être aveugle.

    Il y aussi le cas d’une femme de 46 ans qui, à la suite d’une erreur chirurgicale, perdit la vue et se retrouva hors de son corps. Outre son corps elle aperçut deux hommes au fond du couloir, son ancien mari et son compagnon d’alors, ce dernier ayant confirmé les faits essentiels. Lors de l’interview la dame était séparée de son compagnon depuis plusieurs années et n’avait pas communiqué avec lui depuis au moins un an. D’après le dossier médical et d’autres sources il semble bien qu’elle ait été complètement aveugle au moment de l’incident.

    Kenneth Ring cite aussi les cas de Vicki Umipeg et Brad, tous deux aveugles de naissance :

    Vicki, née en 1950, fut victime en 1973 d’un accident de voiture au cours duquel elle vécut une NDE. Hors de son corps elle vit la lumière, vit et entendit le personnel médical s’occuper d’elle. Elle vit son corps étendu, ses cheveux, ses bagues et notamment sa bague de mariage « avec ses fleurs d’oranger dans les coins ». Elle évoqua les bâtiments et lumières de la ville, mais déclara n’avoir pu distinguer les couleurs, celles-ci correspondant, pensait-elle, à « différentes nuances de brillant ».

    Brad eut sa NDE au cours de l’hiver 1968, à l’âge de 8 ans, avec un arrêt cardiaque d’au moins quatre minutes. Sorti de son corps il aperçut ce dernier sans vie, ainsi que son compagnon de chambre, aveugle lui aussi, lequel se leva pour aller chercher de l’aide. Ce dernier confirma ceci : Brad vit un ciel nuageux et sombre, les rues couvertes de neige fondue, le passage d’un tramway, et la cour, avec les enfants, de l’école d’aveugles. (14)

    Voici ce qu’a écrit, à propos des NDE chez les aveugles, le psychiatre Stanislav Grof (1994) :

    « Il existe des cas documentés décrivant des individus dont la cécité due à des lésions organiques de leur système optique a été établie médicalement, et qui, pendant leur état de mort clinique, ont pu voir leur environnement. De tels événements, contrairement à presque tous les autres aspects de l’expérience de mort imminente, peuvent être soumis à des vérifications objectives. Ainsi ces événements représentent la preuve la plus convaincante que ce qui se passe pendant une NDE est plus qu’une fantasmagorie hallucinatoire de cerveaux physiologiquement altérés. »

    Evelyn Elsaesser-Valarino, évoquant l’étude de Kenneth Ring et Sharon Cooper, précise que ceux-ci ont contacté onze institutions américaines pour aveugles au niveau national et régional. Des annonces de recrutement ont été aussi placées dans les revues « Vital Signs » et « Newsletter of the International Association for Near-Death Studies ».

    46 personnes ont fait l’objet d’un entretien téléphonique. 31 ont été retenues pour participer à l’enquête : 20 femmes et 11 hommes, âgés de 22 à 70 ans.

    • 16 sujets avaient vécu une NDE.

    • 5 sujets avaient vécu une NDE et, à d’autres occasions, une ou plusieurs OBE.

    Ainsi 21 personnes avaient vécu une NDE et une ou plusieurs OBE. Et 10 sujets avaient seulement expérimenté une ou plusieurs OBE. Il y a, en tout, 24 NDE, puisque 3 personnes ont vécu 2 NDE.

    Les circonstances à l’origine de l’expérience de mort imminente sont : maladies ou opérations chirurgicales (13 cas), accidents (6 cas), bagarres (2 cas), viol (1 cas), combat (1 cas), tentative de suicide (1 cas). La majorité des OBE sont intervenues en situation de relaxation psychique et corporelle. Quelques-unes, cependant, ont été consécutives à des chutes ou des viols.

    L’ensemble des 31 sujets se décompose comme suit :

    • 14 personnes étaient aveugles de naissance.

    • 11 personnes avaient perdu la vue après l’âge de 5 ans. (Cécité adventive.)

    • 6 personnes étaient fortement malvoyantes.

    Kenneth Ring et Sharon Cooper se sont limités aux 21 « expérienceurs » mentionnés plus haut. Les résultats sont les suivants :

    • Les aveugles vivent une NDE.

    • Ces NDE sont identiques à celles des personnes qui bénéficient de la vue.

    L’autre question posée était : est-ce que les aveugles ayant vécu une NDE disent avoir eu des perceptions visuelles ? Evelyn Elsaesser-Valarino détaille le cas (mentionné plus haut) de Vicki Umipeg, une aveugle de naissance ayant vécu deux NDE, la première s’étant produite à l’âge de 12 ans (suite à une appendicite dégénérée en péritonite). La seconde NDE se produisit à l’âge de 22 ans (suite à un accident de voiture). Voici ce qui s’est passé lors de la seconde NDE :

    « En décrivant sa NDE Vicki explique avoir quitté son corps et s’être retrouvée dans un corps non-matériel qui avait pourtant une forme distincte et était ‘‘comme fait de lumière’’. Elle n’a aucun souvenir de son transport en ambulance à l’hôpital, mais se rappelle s’être retrouvée au plafond dans une salle d’opération de l’hôpital. Elle observait un médecin et une femme s’affairer autour de son corps. Elle ne pouvait pas préciser si la femme était également médecin ou infirmière. Vicki essayait avec désespoir de dire à ces deux personnes de ne pas s’acharner sur son corps en expliquant qu’elle était bien et en paix, mais elle ne parvint pas à communiquer avec elles. » (E. Elsaesser-Valarino)

    Elle savait que c’était elle. Elle monta à travers les plafonds de l’hôpital et traversa le toit.

    « Depuis cette perspective elle jouissait d’une vue panoramique des alentours. Elle se sentait toute excitée et se réjouissait énormément de ce sentiment de liberté qu’elle expérimentait. En même temps elle entendit une musique exquise, tendre et harmonieuse. Ensuite elle s’est sentie aspirée dans un tunnel. D’abord elle était plongée dans l’obscurité, mais très vite elle vit une lumière au bout. Quand elle s’approcha du bout du tunnel la musique s’intensifia. A cet instant précis elle sortit du tunnel et se retrouva étendue dans l’herbe, entourée de fleurs magnifiques ainsi que de nombreuses personnes. L’endroit était inondé de lumière, et Vicki expliqua qu’elle pouvait aussi bien voir que sentir la lumière. Cette lumière était faite d’amour, ainsi que les personnes lumineuses qui s’y trouvaient. ‘‘Tout était fait de lumière’’, dit Vicki, ‘‘moi aussi, j’étais faite de lumière. Et l’amour était partout. C’était comme si l’amour jaillissait de l’herbe, des oiseaux, des arbres, de partout.’’ »

    Vicki reconnut cinq personnes qu’elle avait fréquentées pendant sa vie terrestre et qui étaient venues l’accueillir. Parmi elles, il y avait Debby et Diane (deux camarades de classe), aveugles comme elles, décédées à l’âge de 11 ans et 6 ans respectivement. De leur vivant elles étaient gravement handicapées mentalement (en plus de leur cécité), « mais lors de cette rencontre elles étaient rayonnantes et belles, en bonne santé et pleines de vitalité ». Elles n’étaient plus des enfants, mais des adolescentes.

    Vicki vit aussi deux personnes (décédées) qui s’étaient occupées d’elle pendant son enfance, ainsi que sa grand-mère (morte deux ans plus tôt), laquelle s’approcha d’elle pour la prendre dans ses bras. Durant ces rencontres il n’y avait pas de paroles échangées, mais seulement « un échange d’amour et de bienvenue ». Ensuite Vicki vit un être qui rayonnait beaucoup plus que les personnes qu’elle venait de rencontrer.

    « Avec le soutien bienveillant de cet être de lumière elle expérimenta une revue de vie et visionna également son avenir en compagnie de ses enfants auxquels elle allait donner naissance dans le futur. Finalement cet être de lumière lui signifia qu’elle devait retourner sur Terre pour y enseigner l’amour et le pardon. »

    Les aveugles, même de naissance, ont donc des perceptions visuelles relatives à notre monde physique et à « l’autre dimension » à laquelle la NDE donne accès. Sur les 21 cas retenus voici quelle est la fréquence des perceptions visuelles chez les aveugles ayant vécu une NDE :

    • 15 personnes ont bénéficié de la vue pendant leur NDE.

    • 3 personnes ne sont pas sûres d’avoir vu pendant leur NDE.

    • 3 personnes (dont 2 aveugles de naissance) n’ont pas eu de perceptions visuelles du tout.

    Notons que l’une des trois personnes (un homme) n’ayant pas eu de perceptions visuelles a dit : « Je ne sais pas ce que vous entendez par ‘‘voir’’. »

    9 aveugles sur 10 ayant expérimenté une OBE ont bénéficié de la vue pendant leur décorporation. Environ 80 % des sujets examinés ont ainsi témoigné d’une sorte de perception visuelle pendant leur NDE ou leur OBE. Chez les aveugles de naissance, 9 sur 14 ont bénéficié de la vue, soit 64 %.

    Les "expérienceurs" non-voyants ou malvoyants voient les mêmes choses que les "expérienceurs" voyants :

    Dans le monde physique dix des vingt-et-un "expérienceurs" aveugles ont vu leur corps depuis l’extérieur. Sept des dix personnes aveugles qui ont vécu une OBE font le même constat. Les autres perceptions visuelles concernent l’équipe médicale qui s’affaire autour du corps de la personne concernée, la description de la salle d’opération, les gestes médicaux exécutés, les détails de l’accident ayant provoqué la NDE, etc. La description faite, par les aveugles, de l’« autre dimension », est identique à celle des « expérienceurs » voyants.

    Les aveugles sont évidemment étonnés de voir pendant leur expérience de mort imminente, comme cette femme devenue, suite à une maladie, aveugle à l’âge de 22 ans :

    « Je pouvais voir et pourtant j’étais supposée être aveugle ! Je pouvais tout voir. Quand j’étais en dehors de mon corps tout était parfaitement clair. Je pouvais voir tous les détails. »

    Un homme, qui a perdu la vue lors d’un accident de voiture à l’âge de 19 ans, a précisé que sa vision était parfaitement claire et distincte pendant cette expérience de mort imminente.

    Vicki Umipeg a expliqué que la vue est une notion abstraite, totalement inconnue pour les aveugles de naissance. Mettre en paroles ce qu’ils ont vu est extrêmement difficile pour eux.

    Vicky a même dit que le fait de voir l’avait effrayée au début. Elle ne savait pas comment décrire les couleurs et elle a parlé, à leur sujet, de « différents degrés de luminosité » :

    « C’était vraiment très difficile pour moi de me rendre compte que je pouvais voir, parce que cela ne m’était jamais arrivé auparavant. C’était très étrange… Comment expliquer cela avec des mots ? (…) »

    Un autre témoin aveugle de naissance déclara :

    « C’était comme si j’avais toujours été capable de voir. C’était si naturel, presque comme si j’avais pu voir pendant toute ma vie. D’ailleurs je n’ai jamais compris pourquoi je n’arrivais plus à voir une fois que j’étais retourné dans mon corps, parce que c’était tout-à-fait normal de voir. Je me suis dit que je devrais pouvoir ramener cela avec moi en revenant à la vie. Comme si la vue était quelque chose que j’avais toujours eue, je me sentais tout à fait à l’aise avec le fait de voir. »

    Un cas de personne très fortement malvoyante est celui de Marsha (prématurée comme Vicki). Elle souffre de rétinopathie de prématuré. Elle bénéficie d’un résidu de vision dans l’œil droit qui lui permet d’apercevoir des ombres floues, mais elle ne peut pas lire et elle ne se déplace qu’avec son chien d’aveugle. Lors de sa NDE elle voyait tout à fait normalement.

    Comment expliquer que les aveugles et les malvoyants voient pendant une NDE ou une OBE ? Quelle est la nature de cette perception visuelle ? La reconstitution verbale ne traduit pas totalement le ressenti de la personne, le témoignage devant passer par le filtre de la remémoration et par le filtre linguistique. Il va de soi que les sujets n’ont pas vu avec leurs yeux physiques. Un témoignage mentionne le fait que ce « n’était pas visuel » et que cela s’apparentait plutôt « à une mémoire tactile »…

    Voici le cas de Brad (déjà évoqué plus haut), un aveugle de naissance qui a eu une NDE à l’âge de 8 ans à la suite d’une pneumonie aiguë qui le faisait suffoquer. Son cœur s’était arrêté de battre pendant au moins quatre minutes (avant sa réanimation). Il vit son corps apparemment inanimé étendu sur le lit, ainsi que son compagnon de chambre (aveugle comme lui) qui sortit de la chambre pour aller chercher du secours. Brad traversa les plafonds et le toit, et c’est alors qu’il se rendit compte qu’il voyait de manière très distincte. Le ciel était nuageux et sombre, il y avait de la neige. Brad vit une voiture qui passa, ainsi qu’une partie de la cour dans laquelle il jouait habituellement, et un petit talus sur lequel il grimpait souvent. Il voyait très distinctement ces détails. Il s’engagea dans un tunnel et une NDE typique se déroula. Lors d’un autre entretien Brad a précisé que ces descriptions physiques s’apparentaient plutôt au sens du toucher…

    Vicki, quant à elle, a dit que sa NDE se situait en même temps au niveau de la vue et du savoir. Un autre témoin déclara :

    « Comme je n’avais pas d’yeux (puisque je n’étais pas dans mon corps) je ‘‘voyais’’ avec toute ma conscience. »

    Ce qui se passe dans une NDE peut aussi se produire dans d’autres états élargis de conscience, par exemple pendant la méditation. Kenneth Ring et Sharon Cooper ont ainsi cité une expérience de méditation au cours de laquelle la personne concernée pouvait tout voir autour d’elle, alors que ses yeux étaient pourtant fermés : elle voyait la pièce et elle-même, et elle pouvait voir simultanément depuis un point situé devant elle, au-dessus d’elle, en dessous d’elle, derrière elle, etc. Autre cas, celui d'une femme qui eut une décorporation à la suite d’une pneumonie, qui se vit planer au-dessus d’une civière et se rendit compte que le corps enveloppé dans des draps était le sien :

    « Je pouvais tout voir. Et je veux dire vraiment tout ! Je pouvais voir le haut de la lampe du plafond et le dessous de la civière. Je pouvais voir les carreaux du plafond et les carreaux du sol – simultanément. Je bénéficiais d’une vision sphérique de 360 °. Et elle n’était pas uniquement sphérique, mais détaillée ! Je pouvais voir chaque cheveu, ainsi que le follicule dont il sortait, sur la tête de l’infirmière qui se trouvait à côté de la civière. A ce moment-là je savais exactement combien de cheveux elle avait sur la tête. Ensuite j’ai changé de perspective. L’infirmière portait des collants nylon blancs, brillants. Chaque reflet et chaque scintillement se détachaient avec une netteté éblouissante, et de nouveau je savais exactement combien d’étincelles il y avait. »

    L’état de conscience d’une NDE (chez les aveugles comme chez les voyants) est un état de conscience élargie, que Kenneth Ring et Sharon Cooper ont appelé « conscience transcendantale ». Ce ne sont pas les yeux qui voient mais « l’esprit »... Tous les « expérienceurs », non-voyants, malvoyants et voyants, appellent « voir » ce qui en fait est « percevoir » grâce à une "conscience transcendantale". (15)

    Cette « conscience transcendantale », en fait, est une capacité inhérente au corps spirituel, celui-ci étant dégagé des limitations spatio-temporelles. Ce corps spirituel est un "véhicule de conscience" de nature énergétique. Et les aveugles, comme les voyants, perçoivent (« voient ») leur environnement physique et « l’autre dimension » de l’Au-delà par l’intermédiaire de la faculté de perception de ce corps subtil.

    Rappelons, à ce sujet, que la décorporation (ou séparation du corps physique et du corps astral) est une faculté naturelle connue de tout temps, dans de nombreuses cultures (chamans, etc.), qui peut se produire avec ou sans NDE. Elle était connue par exemple dans les Ecoles de Mystères de l’Egypte antique, où l’on pratiquait la « mort initiatique », laquelle permettait à l’initié de prendre connaissance des réalités de "l’après-vie". Le récit d’Earlyne Chaney, relatif à une incarnation antérieure de celle-ci, est à ce sujet très instructif. (16)

    Notons, au passage, que la lumière perçue par les rescapés NDE n’a strictement rien à voir avec des troubles du système visuel (comme se l’imagine Susan Blackmore), mais est inhérente au "Monde astral" (ou "Univers super-lumineux") longuement décrit dans la littérature ésotérique et médiumnique. On trouve par exemple, chez des voyageurs extracorporels (sans NDE !), les expressions « pays de la lumière blanche » (17) ou « pays de la lumière dorée » (18) pour caractériser le monde des désincarnés ou Plan astral… On trouve en outre ce type de description du Monde astral chez des désincarnés s’exprimant par des médiums, ce qui rend encore plus obsolète l’interprétation des troubles du système visuel !

     

    IV. Absence de corps spirituel ?

    J’ai déjà évoqué l’absence apparente de "corde d’argent" dans les descriptions des sujets NDE. Daniel Maurer précise que très peu d’« expérienceurs » - aucun dans son propre échantillon - « signalent l’existence d’un corps spirituel ayant une forme définie, qui serait le nouveau support de leur conscience ». Il se demande si les rares descriptions obtenues de ce « corps » ne s’expliquent pas par « une reconstruction a posteriori sous l’influence de l’imaginaire et des croyances antérieures ». Car, ajoute-t-il, « cette matérialisation d’un supposé corps éthérique – qu’on le nomme périsprit ou corps astral n’y change rien – renvoie à une littérature dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas exempte de reproches ».

    « D’autre part aucun des innombrables témoignages rapportés dans les études menées au cours des deux dernières décennies ne suggère la présence d’un lien, tel que décrit dans les ouvrages spirites et occultistes, rattachant ce corps astral au corps physique. Le fait que ce lien subtil, appelé corde d’argent ou cordon d’argent, ne soit jamais mentionné dans un témoignage d’EMI disqualifie ipso facto toutes les ratiocinations qui tentent d’y associer le phénomène qui nous intéresse ici. » (19)

    Je ne suis évidemment pas d’accord avec ces commentaires de Daniel Maurer. Rappelons d’abord qu’il est inexact de dire qu’aucun sujet NDE n’a mentionné la corde d’argent, puisque Peter et Elizabeth Fenwick (1995) ont mentionné des cas de personnes ayant signalé un tel « cordon ».

    Pour valider l’hypothèse de la « reconstruction », en ce qui concerne les cas de perception d’un « corps spirituel », il faudrait s’assurer que, avant leur expérience, les sujets ont lu quelque chose à propos de ce « corps ». Quant à la littérature faisant état du corps astral je ne vois pas de « reproches » à lui faire. Ajoutons que de nombreuses personnes ayant expérimenté une décorporation en dehors de tout contexte « mortel » ont fait état de l’existence d’un tel « corps » (et du « cordon » associé). On retrouve en fait, dans les OBE de type « mortel » et non « mortel », diverses descriptions du "véhicule de conscience" du « décorporé ». A propos des cas OBE (sans contexte « mortel ») Scott Rogo a ainsi distingué :

    1. Une conscience pure sans véhicule formel (sans forme).

    2. Un corps ressemblant au corps physique.

    3. Un véhicule "ultra-physique" autre qu’un corps (sphère de lumière, etc.).

    On a même signalé quelques cas où l’individu, séparé de son corps physique, qu’il regardait à partir d’un deuxième corps, se séparait aussi de ce deuxième corps. (20)

    En fait la notion de « double » se retrouve dans de nombreuses cultures et traditions : ancienne Egypte, nombreuses peuplades « primitives », chamans, etc. Alexandra David-Neel (décédée en 1969) a cité le cas d’une Tibétaine qui, restée inanimée pendant une semaine, s’était « trouvée agréablement étonnée par la légèreté et l’agilité de son nouveau corps qui se mouvait avec une rapidité extraordinaire », sa locomotion étant gênée par « un cordon de matière presque impalpable qui la rattachait à son ancien corps » et qui « s’allongeait indéfiniment » … Je pourrais multiplier les exemples. Dans son premier livre Kenneth Ring a lui-même donné des cas de perception de sujets agonisants :

    Estelle Roberts vit, au moment de la mort de son mari, l’esprit de ce dernier sortir par la tête et se modeler peu à peu « en une réplique exacte de son corps terrestre », le corps étant relié à la tête (« astrale ») par une corde (laquelle se brisa).

    R. B. Hout, un médecin, vit (à l’occasion de la mort de sa tante) une vapeur qui se condensa pour prendre une forme humaine ressemblant au corps physique de la moribonde. Son attention fut attirée par une corde de liaison entre les deux corps…

    Rappelons, en outre, qu’un ouvrage de Wilfried Chettéoui contient des photos montrant distinctement la corde d’argent au chevet d’une mourante. (« La nouvelle parapsychologie », éditions Sorlot/Lanore, 1983.)

    Diverses traditions ésotériques et occultistes distinguent, dans le composé humain, une pluralité de corps subtils hiérarchisés (de fréquences vibratoires distinctes) qui interpénètrent, durant l’incarnation, le corps matériel : le corps éthérique, le corps astral, le corps mental, le corps causal… Le corps éthérique, qui n’est pas un "véhicule de conscience" mais le support de la "force vitale" (prana, ki, etc.), se désagrège en même temps que le corps physique. La conscience survit grâce au corps astral (cette conscience étant susceptible d’être ultérieurement transférée au niveau du corps mental…). J'évoque plus en détail ces sujets dans d'autres pages de ce site, à la même rubrique. (Voyez : "Le processus de la transition" - en deux parties -, "Le corps spirituel", "Le corps éthérique".)

    Les NDE ne sont évidemment pas autre chose que des cas de sortie hors du corps à l’occasion de la circonstance particulière de l’approche de la mort.

    Alain Moreau

     

    Références :

    1. « Le nouvel observateur », n° 2094-2095, 23 décembre 2004 - 5 janvier 2005, p. 75.

    2. « Ondes », n° 19, septembre 2001, p. 598-599.

    3. « Ondes », n° 20, décembre 2001, p. 621.

    4. « Sciences et avenir », février 2002, p. 47-48.

    5. « Facteur X », n° 1, juin 1997, p. 8.

    6. Melvin Morse (et Paul Perry), « Aux frontières de la mort », éditions Christian de Bartillat, 1994, p. 273.

    7. Ibid., p. 133.

    8. Kenneth Ring, « En route vers Oméga », éditions Robert Laffont, 1991, p. 212-234.

    9. Jean-Pierre Jourdan, « La mort transfigurée » (sous la direction d’Evelyne-Sarah Mercier), éditions L’Âge du Verseau, 1992, p. 169.

    10. Ibid., p. 168.

    11. Jocelyn Morisson, « Le monde de l’inconnu », n° 310, septembre - octobre 2004, p. 38-41.

    12. Kenneth Ring, « En route vers Oméga », op. cit., p. 150-174.

    13. Ibid., p. 175-200.

    14. Ian Wilson, « Enquête aux frontières de la mort », éditions Exergue, 1998, p. 117-122.

    15. Evelyn Elsaesser-Valarino, « Parasciences et transcommunication », n° 56, octobre 2004, p. 48-56.

    16. Earlyne Chaney, « Initiation dans la Grande Pyramide », éditions Arista, 1991.

    17. Anne Givaudan et Daniel Meurois, « Terre d’émeraude », éditions Arista, 1983, p. 60.

    18. Lobsang Rampa, « Histoire de Rampa », éditions J’ai Lu, 1969 (Albin Michel, 1963), p. 195.

    19. Daniel Maurer, « La vie à corps perdu », éditions des 3 Monts, 2001, p. 55-56.

    20. Christine Hardy, « L’Après-vie à l’épreuve de la Science », éditions du Rocher, 1986, p. 61.

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